mardi 23 juillet 2013

Vikings. La bonne surprise sur Canal +


La jolie surprise du printemps 2013 sur Canal +. D'abord une modestie appréciable, j'aime une série qui s'avance sur la pointe des pieds, sans rouler des mécaniques. Ensuite l'époque peu connue, extrêmement documentée ce qui nous rend l'univers à la fois immersif et authentique. Et puis le personnage principal sacrément charismatique.

Enfin il y a je trouve une capacité à développer au fil des épisodes une puissance dramatique qui va crescendo à mesure que la famille du héros se trouve menacée, avec une narration autour d'enjeux assez simples et donc crédibles (guerre intestine déclenchée par le petit chef local désireux d'éteindre la notoriété grandissante du Viking en pleine bourre). Peut-être encore un peu trop sage mais voilà incontestablement une série à découvrir.

lundi 22 juillet 2013

7h58 ce matin là. Sidney Lumet. Comment partir en beauté ?


Plongez corps et âme dans l'univers du film noir. Très noir. Serré. Prenez une structure éclatée à la The Killing (Stanley Kubrick) et saupoudrez d'une histoire de famille pas piquée des vers. Confiez le tout à un grand réalisateur octogénaire d'une insolente jeunesse, et vous obtiendrez la plus grande tragédie grecque qu'il nous ait été donnée de voir au cinéma depuis des lustres.

Et bien partir sur un tel coup de maître, moi je dis respect Mister Lumet !

dimanche 21 juillet 2013

Scandal. Le vrai scandale c'est que ça existe...


J'ai l'impression que le cahier des charges ici c'était "à la recherche de la formule miracle" : mélanger Les Experts avec une de ces belles séries US dans les coulisses du pouvoir, rajouter un crime par ci par là, un serial killer, et on mélange le tout... Mais la pâte ne prend pas. Pire, on est tout le temps dans l'invraisemblable. Je ne sauverai du reste que la relation amoureuse entre l'héroïne et le président, pas dénuée d'intérêt lors des tous premiers épisodes.

Quant à la cerise amère sur le gâteau ramollo c'est quand même Kerry Washington qui au bout de quoi, 3 épisodes vous tape sur les nerfs, vous monte à la tête plus vite qu'un verre de Vodka. Oyez, oyez, passez votre chemin, rien à signaler par ici.

samedi 20 juillet 2013

John Rambo. Petit film de guerre, bon film d'horreur


Décidément, Stallone n'a jamais cessé sous les couches épaisses de muscles, d'être un auteur, un vrai. Je crois d'ailleurs que la seule façon d'apprécier ce John Rambo c'est de le voir comme ce qu'il est, pas le vulgaire quatrième opus d'une saga, pas même un film de guerre, plutôt un vrai bon film d'horreur.

Ce faisant, personne n'aura mieux que lui dit et montré avec ce film ce qu'est la guerre : un gigantesque film d'horreur. Merci Sly. Respect.

vendredi 19 juillet 2013

After earth. Shyamalan respire encore


Je m'attendais au pire... et il faut bien reconnaître que Will Smith n'est pas bon, mais alors pas du tout, que toute la partie le concernant est objectivement faible (par trop statique, fort peu cinégénique). Problème à la fois lié à l'acteur et à sa situation confinée dans un espace sans grand intérêt dès lors qu'aucune exploration n'en sera jamais proposée, qu'aucun danger ne viendra jamais mettre en péril son équilibre précaire.

Mais curieusement, dès que le fils vole de ses propres ailes (au sens propre comme au figuré), le film décolle enfin. Un peu tard il est vrai, mais on retrouve alors ici et là une signature sensible et singulière, celle de M. Night Shyamalam. Preuve qu'il respire encore...

jeudi 18 juillet 2013

Homeland. 6 petits épisodes et puis s'en vont...


Saison 1. Cette série est intéressante aussi longtemps qu'on est habité par le doute quant aux véritables intentions de ce soldat revenu de l'enfer, sur ce que dissimule son regard bleu acier. Dès lors qu'on sait, tout retombe comme un soufflé, les tendances paranoïaques de l'héroïne deviennent aussi stériles qu'insupportables, les rebondissements plus ridicules les uns que les autres. Bref, à regarder jusqu'à l"épisode 6 de mémoire après quoi la fameuse bombe à retardement se transforme en pétard tout mouillé...

Saison 2. Mêmes causes, mêmes effets. Bancale de partout, on sent bien que les scénaristes sont emmerdés aux entournures. Raison pour laquelle ils saupoudrent ce deuxième opus d'un esprit 24 (la prise d'otage dans un hangar désaffecté, le vice président victime d'une tentative d'assassinat, son fils responsable d'un drame de la route). Jusqu'à un excellent dernier épisode qui serait foutu de racheter l'ensemble à lui tout seul si ça ne ressemblait pas à la bonne vieille formule marketing de derrière les fagots pour réveiller notre désir en prévision d'un troisième tour de manège...

mercredi 17 juillet 2013

Eva. Kike Maillo. Mouais...


Jusqu'à la double révélation, Eva est appréciable dans sa façon d'aborder un sujet de SF sous l'angle des rapports filiaux, de l'amour trahi, des sentiments... Une approche intelligente, originale, tout comme la caractérisation de ce futur étrangement familier, vraisemblable. A certains égards, nous sommes alors dans une jolie filiation assumée (Blade Runner ou AI, bref Philip K Dick pour n'en citer qu'un).

Mais la scène clé sur la falaise (par laquelle on était entré dans le film) effondre ce fragile château de cartes. La faute à des ressorts narratifs peu crédibles, trop lourdement posés pour nous amener vers un climax prévisible même s'il ne manque pas d'émotion. Pas nul, pas génial, juste pas mal.

Walking Dead. Machine décérébrée à fabriquer des zombies


Références cinématographiques, atmosphère puissamment étouffante, du subversif dès l'entame avec un enfant (zombie) tué d'une balle dans la tête... Les deux premiers épisodes de la saison 1 laissaient vraiment augurer de belles promesses et puis patatra...

Une nullité crasse s'empare ensuite de cette série décérébrée où les survivants ont moins de charisme que les zombies dont le maquillage (réussi) a le bon goût de rehausser la beauté putride. On fait rapidement du surplace au sein d'un groupe de survivants têtes à claques avec ses chefs ex-flics, ses gros flingues pour régler les conflits, ses enjeux du quotidien pour savoir qui va chercher les croissants en ville, et puis ses petits secrets de polichinelle (suis-je le père de mon enfant ?) bien ridicules. Heureusement que ce dernier ne tue pas, sinon une gigantesque armée de zombies se serait depuis le temps massée dans les salons TV du monde entier, mais Dieu soit loué il paraît que ça n'est pas arrivé...

mardi 16 juillet 2013

Prometheus. Ridley Scott s'en est allé


Visuellement pas inintéressant. Direction artistique soignée. Mais sorti de là que c'est pauvre au niveau narratif. Plan plan côté intensité. Des rebondissements pas croyables un instant, des personnages complètement désincarnés, sans épaisseur... Et cette méchante impression que le film ne fait que tourner autour du pot, qu'il ne fait que dérouler sagement son programme sans jamais mettre le bleu de chauffe... Ah si, une fois et cette incroyable scène de césarienne qui fera date à n'en point douter... Mais pourquoi par ailleurs si peu d'envolées furieuses ou lyriques ou les deux ? Qui plus est sur un sujet pareil ?

Ridley Scott confirme hélas qu'il n'arrive plus à donner vie à des histoires mêmes bancales. La magie s'en est allée toute seule. Et ça date pas d'hier...

lundi 15 juillet 2013

Bad Lieutenant. Escale à la Nouvelle-Orléans (qu'on n'oublie pas)


Comme lorsque Friedkin a refait surface avec le merveilleux Bug, j'ai envie de dire Herzog is not dead !

Primo fallait oser s'attaquer au monument Bad Lieutenant de Ferrara déjà bien dark et désespéré. Mieux, en le déplaçant sous des cieux (en apparence) plus cléments parce que lumineux, en le débarrassant de ses grigris religieux, en y insufflant un humour décapant, en réincarnant le Nicolas Cage des grands jours, Herzog accouche d'une espèce de reboot encore plus dépravé, encore plus barré, mais il faut bien reconnaître carrément mieux. Jouissive escale à la New-Orleans que moi, je suis pas prêt d'oublier.

The deep blue sea. Melo flamboyant même si...


Spontanément, je retiens ce duo d'acteurs d'une justesse folle dans une histoire d'amour aux accents raciniens à la fois datée (les années 50) et superbement intemporelle cependant. Me reviennent aussi en mémoire ces 2 derniers plans : le premier dans l'intimité de cette chambre, elle est assise et frotte, le bruit du chiffon sur les chaussures de son ex-amant emplit le vide de la pièce, sublime. Le plan suivant, extérieur jour sur la ruelle en contrebas, prise d'air et retour à la réalité de ces années 50 pour bien nous faire comprendre que tout ce temps, nous étions les spectateurs confinés d'une histoire d'aujourd'hui, de toute éternité.

Le petit hic avec le recul viendrait plutôt de la désarmante simplicité de l'ensemble, de son déroulement trop sage, d'un dénouement attendu plus qu'espéré. Alors à qui la faute ? Au regard distancié du réalisateur, à cette tonalité feutrée, tout en retenue "so british" où chaque silence semble calculé ? A tel point que le choix d'une narration moderne, complexe, éclatée (procédant par ruptures, allers retours) paraît avoir été un recours, sorte de contrepoint, intentionnel pour casser le ronronnement de cette "chronique d'une séparation annoncée".

Mais ne boudons pas notre plaisir, reste dans l'ensemble un bien beau mélo comme il ne nous en arrive que trop rarement.

dimanche 14 juillet 2013

Laurence anyways. Lightness nowhere


Je ne déteste rien de plus qu'un film auquel j'ai trouvé de belles qualités de mise en scène notamment (une vraie patte) mais qui finissent par ployer sous le poids d'une histoire à la fois interminable et pire... indigeste. Avec cette impression désagréable d'avoir vu se succéder scènes d'hystérie (dans un restaurant, dans un bar, dans un hôtel...) et clips video à l'esthétique et à l'imagerie très années 80. Ca c'est pour la forme.

Côté fond, bien sûr que cette réflexion sur la norme, l'amour, l'identité sexuelle n'est pas dénuée d'intérêt... Mais n'est pas Almodovar qui veut et manque à ce jeune réalisateur dont je découvre le cinéma à la fois du recul (certaines situations et dialogues manquent vraiment de finesse) et surtout de cet humour que le réalisateur espagnol sait manier à la perfection pour faire passer les pilules les plus difficiles à avaler. C'est je crois cette absence d'humour qui finit hélas par rendre ces 2 personnages passablement énervants (la dernière dispute notamment). Dommage...

samedi 13 juillet 2013

Dark Skies. Joli début puis... plus rien


Un bon petit début tout en sobriété, sans effets de manche. Ca se veut farouchement réaliste et ma foi ça se respecte. Ajoutez deux très bons acteurs incarnant ce couple sur la paille et accessoirement en panne de libido, on est alors sur de très bons rails. J'ai d'ailleurs franchement pensé au Shyamalan des grands jours (on pense beaucoup à Signs moins par la thématique que par le côté formellement minimaliste avec économie d'effets tape à l'oeil et caractère intimiste du drame familial lorsqu'il croise une histoire d'entités venues de l'espace) et j'ai croisé les doigts pour que ça tienne la distance... et puis ça l'a pas fait.

Une fois les personnages, l'univers et la problématique joliment posés, ça part en sucette, c'est comme si le réalisateur s'était perdu en route, n'avait pas su quoi faire de ce beau matériau. Alors, les réactions des personnages censément vraisemblables ne sont plus crédibles du tout, on décroche et ça se termine par un patchwork de références éclatées à PoltergeistShining, Blair Witch, L'invasion des profanateurs de sépulture, Paranormal Activity... Mêlant maladroitement histoires de possession, de fantômes, d'invasion extraterrestre, de maison hantée, de disparition mystérieuse, sans jamais vraiment choisir. 

Dommage parce que ça démarrait avec un vrai ton réaliste, une modestie appréciable et des idées franchement séduisantes.

vendredi 12 juillet 2013

L'ombre du mal. Edgar Allan Poe et l'ombre de lui-même


Il y avait tellement mieux à faire sur cette bonne idée de départ. Au final, le truc est tiédasse, se regarde comme un téléfilm de bonne facture qui sans jamais parvenir à les digérer mélange allègrement Jack l'Eventreur (cette ambiance embrumée fin XIXème), Sherlock Holmes (l'humour et l'esprit en moins) et surtout Seven (le Serial Killer insaisissable et tout puissant cherchant à accomplir son oeuvre)...

Entre nous, si Edgar Allan Poe, de là où il se trouve, a vent de ce coup pendable qu'on ose lui faire, il doit se dire que les absents ont bien raison de le rester...

jeudi 11 juillet 2013

La guerre des mondes. Steven Spielberg. Redevenir papa.


Décidément, personne n'est aussi fort que Spielberg pour offrir un aussi grand et beau spectacle (des idées de mise en scène miraculeuses) sans jamais se départir de ses obsessions pour le thème de la famille déchirée.

Ici, le fait que le héros soit un homme divorcé se considérant comme un mauvais père est tout sauf un hasard. Puisque ce qui va lui tomber sur la tête, ou plutôt surgir sous ses pieds, va le mettre devant ses responsabilités de chef de famille pendant le laps de temps que durera la garde de ses enfants, engagé qu'il sera à les ramener en un morceau chez leur mère.

Voilà pourquoi le dernier plan tant conspué pour son côté dégoulinant de bons sentiment, vu sous cet angle, n'est plus aussi mièvre. Il devient l'aboutissement d'une thématique chère à Spielberg, qui se cristallise sous la forme de cette réunion familiale (rêvée par les enfants de divorcés du monde entier). Pas anecdotique non plus si cela arrive au terme d'une mission accomplie par un père un peu paumé, démissionnaire et qui à la faveur de cette guerre des mondes est redevenu le papa protecteur, le "père, ce héros" dans le regard de ses 2 enfants.

mercredi 10 juillet 2013

Diary of the dead. Chroniques des morts-vivants


Found footage, survival, film d'anticipation poétique, prequel rêvé de La nuit des morts-vivants s'il était tourné aujourd'hui. Mais surtout réflexion sur l'image devenue aussi intrusive et dévorante que le zombie d'antan dès lors qu'elle fait sens et témoignage tout particulièrement dans un contexte d'apocalypse.

Romero est un génie qui ne s'ignore plus et continue même de grandir. Etre capable de creuser une même veine depuis si longtemps et continuer de sidérer par la portée renouvelée film après film de ce qu'il nous raconte de notre monde, c'est ce qu'on peut appeler un cadeau du ciel.

L'échine du diable. Ode à l'enfance


Grand film fantastique qui s'enracine dans de douloureux souvenirs de guerre d'Espagne et qui au-delà du genre auquel il appartient est surtout un très grand film sur l'enfance. C'est comme ça qu'il s'apprécie autant, comme les disparus de Saint Agil, ou Stand By Me revisités par un amoureux du film d'horreur.

Des enfants n'y découvrent-ils pas, émerveillés, que les photos figent dans l'éternité nos fantômes alors qu'on est tous là, à se faner dans leurs regards ? Sûrement le meilleur film de Del Toro parce que le plus personnel.

mardi 9 juillet 2013

Land of the dead. Romero still alive


Encore un de ces films qui frisent la perfection pendant une grosse heure et qui se tassent un peu par la suite (en gros quand la thématique lutte des classes au sein des survivants prend nettement le pas sur ces fascinants zombies qui auraient à mon sens mérité d'être creusés davantage sans mauvais jeu de mots).

Mais n'en reste pas moins un nouveau pas décisif dans l'exploration jubilatoire du territoire de morts qui n'ont jamais été aussi vivants à l'écran. Voilà ce qui fascine le plus dans Land of the Dead, cette capacité unique chez Romero à renaître de ses cendres encore et encore sur une thématique, un univers qu'on aurait pu penser taris à jamais.

Or c'est le contraire : Face à des humains gangrénés de l'intérieur, prisonniers de leurs vieilles lunes dans un monde aseptisé où la bêtise règne, où l'argent et le cynisme sont rois, le génie va surgir sous la forme de zombies qui renaissent littéralement, pas à la vie (vivants, ils le sont déjà) mais à l'intelligence.... Comme celle de Romero qui continuera d'impressionner avec Diary of the Dead.

dimanche 7 juillet 2013

Lost in translation. Sofia Coppola. Langage universel


Je goûte assez peu le cinéma de Sofia Coppola... Mais je reconnais volontiers que Lost In Translation est une réussite totale. Pas seulement un délicieux objet sur les décalages en tous genres (la langue, le temps, le sexe, le désir, l'envie contre l'ennui...), mais avant tout le plus grand film qui soit sur la rencontre de deux étoiles filantes sur le point d'être aspirées dans un trou noir aux confins de notre galaxie... La peur de se louper ? Langage universel.

Cannibal Holocaust. Le (grand) père du Found footage. Et 10 minutes d'éternité...



Je ne dis pas que des nostalgiques de nos videoclubs d'antan n'y trouveront pas, en le revoyant, quelques plaisirs coupables mais soyons clairs, le seul intérêt de Cannibal Holocaust, c'est son statut de papy du found footage (Il faut savoir rendre à César, grande idée que celle qui traversa l'esprit malade de Ruggero Deodato à l'époque) et ses 10 dernières minutes hallucinantes de réalisme et de modernité. Pour ces deux raisons, il doit être vu.

Sur le reste, faut être honnête, entre les pseudo scènes érotiques et le massacre interminable d'une pauvre tortue qu'a rien demandé à personne, Cannibal Holocaust tient davantage du vomitif auquel il manque un sacrée dose de finesse ou de nuance ou des deux...

Strike Back ? Préférez Counter Strike...


J'ignorais sincèrement qu'on pouvait oser diffuser des trucs aussi nauséabonds sur Canal+. Preuve que l'esprit n'y est vraiment plus... On touche le fonds. Des gentils occidentaux (souvent blancs et bien propres sur eux) qui dégomment des méchants (souvent noirs, enrubannés, stigmatisés dans leur foi) quelque part en Afrique... Parabole douteuse autour de la suprématie de l'occident prétendument civilisé sur le reste du monde.

Faut faire très attention à ce qu'on donne à regarder à nos ados. Mauvaise série, malbouffe, mêmes effets secondaires... Alors, à mes amis pas encore complètement décérébrés, préférez jouer à Counter Strike, au moins chacun est acteur de son destin, se fait sa propre morale et puis merde, au moins on s'amuse !

samedi 6 juillet 2013

Expendables 2. Dispensable à moins que...


Toujours une bonne idée sur le papier. Mais ça fonctionnait mieux sur le premier (réalisation Stallone + effet de surprise obligent).

Le vrai problème de ce deuxième opus ? Malgré un casting renforcé (Schwarzy, Van Damme, Norris), les gerbes de sang constituent la vraie faute de goût. Soit t'es dans la parodie nostalgique et tu reprends les bonnes vieilles ficelles de ce qui nous a fait vibrer dans les années 80 (puisqu'on est clairement dans ce référentiel), soit tu commets l'erreur fatale d'un Simon West en ne respectant pas la devise "à l'ancienne y a que ça de vrai". Alors, armé d'effets spéciaux bien d'aujourd'hui, tu donnes assez bêtement à chaque éclaboussure de sang les apparats du réel et tu sombres malgré toi dans du voyeurisme complaisant.

A ce stade, la bonne idée serait de confier le 3 à Michel Gondry (susceptible de réveiller cet esprit très grand-guignolesque et un peu carton-pâte avec son style unique), ou d'écrire un "Kick Ass Senior" avec le même casting. Ca aurait de la gueule tous ces super-héros sur le retour, avec leurs problèmes d'articulations douloureuses, d'arthrose, de libido en berne, mais qu'on obligerait à sauver le monde...

vendredi 5 juillet 2013

Man of Steel. Zack Snyder. Décollage réussi (enfin presque)


Jusqu'à la reddition de Kal (et de Lois), le film est irréprochable tant il alterne efficacement les moments intimistes issus de la jeunesse du héros et ceux du présent qui le mettent devant ses responsabilités aux yeux du monde. Une construction sensible, intelligente où tout fonctionne à merveille. J’ai particulièrement apprécié le choix des lieux dans lesquels la vocation fondamentale du héros est maintes fois sollicitée : la plate-forme pétrolière, l’accident de bus, la tornade meurtrière… Les éléments qui se déchaînent et pour cause. Man of Steel est une « force de la nature ». Ni d’Adam ni d’Eve mais bel et bien taillé pour rivaliser avec la terre, le vent, le feu, la glace… C’est pourquoi il est tellement solaire, jamais aussi beau à regarder que dans les neiges immaculées de ce que j'appelle la première partie.

La deuxième partie (qui coïncide avec la brutale transformation de Lois en femme guerrière et armée) est malheureusement beaucoup moins réussie parce qu’elle répond tout bonnement à un cahier des charges censé placer la nouvelle franchise MOS en pole position au niveau du spectaculaire et des effets spéciaux. D’où une surenchère visuelle pas nulle mais sans génie et qui finit par tuer dans l’œuf l’interminable combat contre Zog (qui aurait d’ailleurs mérité une toute autre conclusion).

En espérant sincèrement que Zack Snyder aura plus de liberté par la suite pour imposer définitivement sa patte. Parce qu’objectivement, sur l’essentiel, l’âme et la raison d’être de Superman, il a tout bon : réflexion pas conne sur l’orphelin de père et de mère qui recherche un modèle au-delà de ses parents adoptifs, ainsi qu'une confiance en soi pour sortir ce qu’il a dans le ventre, l'exhiber à face du monde. Une confiance qui s’affirmera dès lors qu’il aura posé son acte de foi (suite à son fascinant et bref échange avec un prête) en assumant sa singularité en pleine lumière, en dévoilant la profonde humanité qui est aussi la sienne et dont il découvre lors du combat final qu'elle décuple ses forces face à Zog. Tout un symbole.

La dernière scène démontre qu’au terme de cette aventure qui l'a vu révéler sa vraie nature, il est enfin adopté par ses congénères si différents et pourtant si semblables… Quelle plus belle récompense pour un orphelin ?

Antropophagous. The Grim Reaper. L'homme qui se mange lui-même.


Pour les gens curieux, ouverts d'esprit ... Voilà 2 raisons pour lesquelles ce film se laisse encore regarder :

1 D'amato y ose absolument tout (même les femmes enceintes y passent, même leurs foetus) et se tient fidèlement au programme énoncé sur la jaquette de l'époque : "L'homme qui se mange lui-même". Comme le fou qu'il est, sans jamais dévier d'un yota de sa diagonale. C'est ce qu'on appelle dans le jargon avoir des tripes !

2 Le personnage de l'anthropophage. Difficile de faire plus effrayant parce qu'on en arrive à oublier l'acteur George Eastman derrière le monstre. Je me demande si ce personnage n'a pas visuellement inspiré les créateurs de Game of Throne pour le chevalier défiguré et sanguinaire ?

Sorti de là, The grim Reaper est très quelconque, très fauché, très mal joué, très mal fichu, de très mauvais goût... Alors pour résumer, un film plus que très très moyen mais qui reste une curiosité pour les points évoqués plus haut. Et naturellement si vous êtes un amateur (un vrai) de films d'horreur.

La chevauchée des bannis. Day of the outlaw. André De Toth. Inoubliable final


Dans une période où on s'enflamme un peu vite pour le très mauvais Django Unchained, il est grand temps de re-découvrir Day of the outlaw. Un des plus grands westerns qu'il m'ait été donné de voir, Un immense film tout court d'ailleurs. Minimalisme de l'intrigue (un passeur entraîne des hors la loi vers une mort certaines dans les montagnes enneigées, sorte de délicieux point de non-retour), personnages puissants (l'ambiguïté à son paroxysme parmi les hors la loi comme parmi les villageois otages), décors unique (jamais paysages blancs n'ont si bien convenu à l'univers du western) et surtout la plus grande et belle idée pour un final de western jamais portée à l'écran (je ne dévoile rien)... Franchement, vous voulez un immense film ? Here it is !

jeudi 4 juillet 2013

Rocky Balboa. Pas le combat de trop !

Evidemment, vaut mieux avoir suivi la saga, mais force est de constater que Sylvester Stallone sait toujours écrire et réaliser... Et pour tout dire, jusqu'au combat final, le film est pas loin d'être la parfaite épure de ce qu'on a aimé dans le Rocky canal historique. Il parvient à réveiller le souvenir de ce qui fit sa superbe ou son génie ou les deux. Sacrée performance, tout sonne tellement vrai.

Mais personnellement, je me serais vraiment arrêté avant le combat... Même si je sais que beaucoup me rétorqueront que ce serait un peu comme de refaire Benhur sans la course de chars. Mais je maintiens, Sly, jusqu'à ce combat, tu étais parfait. Merci quand même.

Game of thrones. no GOT, no glory


Mélange de médiéval d"Heroic fantasy, d'intrigues et manigances en tous genres dans les coulisses du grand pouvoir, je suis resté complètement hermétique à cette série. D'abord devant cette galerie de stéréotypes : la blonde peroxydée et sa tête à claques de frère, le grand sauvage bodybuildé qui n'exprime avec son regard rien d'autre que "beeeeuuuu j'ai faim", le frère très gravure de mode (époque Santa Barbara) du nain forcément intelligent et fin tacticien... Toutes les scènes un peu chaudes paraissent arriver comme d'épais cheveux sur la soupe (ce qui n'était pas le cas dans l'audacieuse Rome). Même la disparition prématurée de certains personnages emblématiques ne fait ni chaud ni froid. Bref, pour moi complètement chic et toc. Artificieux et pas authentique. On peut d'ailleurs appliquer à cette série la célèbre expression "no guts, no glory"... C'est ce qui lui manque cruellement. Des tripes !

Pour prendre un exemple qui développe des thèmes voisins, je trouve Vikings à des années lumière par sa modestie, l'authenticité de son univers, la richesse de ses personnages, sa capacité à développer au fil des épisodes une puissance dramatique et narrative sans comparaison avec la vacuité de Game of Thrones qui à trop vouloir se placer vainement au plan de l'art de la duperie et du compromis politique, finit par nous y perdre.

J'ajoute que venant de voir la saison 2 pour conforter ou non la mauvaise impression laissée par la première saison, je persiste et signe. La série est bancale (on ne croit pas à la cohabitation du roi Arthur, des dragons du désert et des zombies des glaces dans un patchwork qui du coup reste un patchwork...), bien trop bavarde (le politique, maître mot, finit par assommer l'ensemble), et nous laisse de marbre quand elle devrait dévorer nos coeurs et nos pupilles... 

mercredi 3 juillet 2013

Matrix. Collection Hiver 99


En plus d’être un ramassis d'inepties, d’idées volées ici et là pour faire rêver toute une génération d’ados, l'univers de Matrix est entièrement pompé sur Terminator (le futur aux machines, un sauveur, sorte de Neo, qu’il faut maintenir en vie à tout prix…) et emprunte par ailleurs ses chorégraphies au cinéma d'action made in Hong-Kong. Au final, un fourre-tout dont n’émerge d'original qu'une vague technologie.

Et voilà le problème. Quelques années plus tard, Terminator 2 vieillit bien parce que la technologie  de l’époque se mettait entièrement au service d'une histoire par ailleurs fabuleuse. Dans Matrix, c'est le contraire, l’histoire semble avoir été écrite pour les besoins de la technologie – le temps qui s’arrête, les balles qui ralentissent, les corps qui se cambrent, l'espace temps et ses distorsions... C'est une des raisons pour lesquelles le film paraît tellement daté aujourd’hui.

On pourra ajouter qu'avec le film des Frères Wachowski, le cinéma et la publicité n'auront jamais été aussi complices. Le film semble apporter une réponse cynique à la question "Comment vendre du réchauffé avec un emballage attrayant ?". Cette affiche n'annonce-t-elle pas la collection printemps été 99 ? La mode d'alors ? Acheter du cuir et le porter noir... 

Inception. Christopher Nolan. Une déception de plus


 Liberation apportait lors de sa sortie en salles un commentaire éclairé sur ce qui ne fonctionne pas dans Inception : La phrase d'Hitchcock "il vaut mieux partir du cliché que d'y arriver" illustre bien le trajet inverse de Nolan dans son délire : on démarre fort sur une dislocation assez époustouflante des traditionnelles scènes d'exposition et on termine en blockbuster plutôt balisé, entre John Woo et James Bond.

Idée de départ appétissante puis Nolan n'en fait rien. Le problème de ce film visuellement ébouriffant c’est le traitement qu’il propose pour entrer en profondeur dans les rêves. La structure est apparente, les fils visibles d’un scénario qui par définition est tout sauf une matière à rêver. Carré, démonstratif, conclusif. Dramatiquement terre à terre comme les bonnes vieilles intrigues d'un célèbre agent secret.

Or à vouloir rationnaliser à outrance un rêve, on finit par le tuer. C'est inévitable quand on le débarrasse de son mystère, autant dire de sa raison d'être. C’est pour ça qu’Inception reste un petit casse-tête qui vole en rase-motte quand Mulholland Drive et d'autres nous font tutoyer les étoiles…

A titre d'exemple, la magie noire du Prestige (pour moi dernier grand film de Nolan) fait plus et mieux rêver que le rêve tout de métal vêtu d'Inception. Edifiant.

mardi 2 juillet 2013

Tyrannosaur. L'enfer en est pavé


Tyrannosaur part d'une saine envie de dire des choses profondes sur la souffrance et la nature humaine. Mais l'enfer  en est pavé...

Le film martèle sa surenchère miséreuse où chacun pour exprimer sa détresse va casser un pot de fleur en chialant, démolir une remise le regard perdu, tuer un chien en hurlant à la mort, Mais si il n'y avait que ça ? Autour il y a les copains qui clamsent, des maris qui pissent sur leurs femmes endormies, un enfant défiguré par un pitbull maltraité, des yeux au beurre noir, des passages à tabac, des vitrines cassées, des portraits de Jésus qu'en prennent plein la gueule pour pas un rond... Comme si pour convaincre le film devait faire du bruit et de la fureur son unique programme. Le tableau eut probablement été complet avec un bon vieux problème d'aérophagie obligeant le personnage principal à éviter les lieux publics. Pour mieux raconter son mal-être...

Pas étonnant que le film s'appelle Tyrannosaur, les moyens qu'il utilise pour arriver à ses fins sont préhistoriques.

Essential Killing. Par trop essentiel


Un survival minimaliste naviguant à la lisière du fantastique certes brillant mais trop aride et tâtant beaucoup trop de l'épure. Dommage que l'intégrisme de la forme (on n'est pas loin d'un dogme) accentue l'austérité du personnage (insaisissable, ne pipant mot) achevant de faire d'Essential Killing un objet assez peu sympathique et surtout beaucoup trop symbolique.

Pourtant, sur cette idée passionnante d'une "souris verte qui trempée dans l'huile finira en escargot tout chaud", je préfère par exemple la drôlerie absurde d'un After Hours, ou la puissance terriblement incarnée d'un autre ovni : Bad Boy Bubby.

lundi 1 juillet 2013

The Servant. Joseph Losey. Rapports de domination et règne animal


Développant sa magie en partant du thème universel de l'oppression d'individus par d'autres individus sous le patronage envahissant de l'éternelle lutte des classes, The Servant va heureusement bien au-delà de ce programme un peu mince. 

Il devient passionnant lorsque l'enjeu devient celui des rapports de fascination et d'influence, de l'emprise mentale, de la manipulation d'esprits faibles par des esprits forts. Se jouant des apparences, il se place alors au plan des rapports amoureux plus qu'ambigus entre un homme et une femme, entre deux hommes et même entre deux femmes. C'est en cela qu'il dépasse la simple dialectique maître-esclave, The Servant touche au coeur parce qu'il sonde la noirceur de l'âme humaine et tire son universalité de l'indémodable familiarité des rapports de domination qui n'ont jamais cessé. Depuis le règne animal jusqu'à nous.

Bring me the head of Alfredo Garcia. Western métaphysique de Sam Peckinpah ? Si Senior


D'abord le plus grand pitch du monde "Sa fille étant tombée enceinte, El Jefe, riche et puissant propriétaire foncier offre une récompense d'un million de pesos à qui lui rapportera la tête du responsable, un dénommé Alfredo Garcia. Aussitôt accourent des aventuriers venus des quatre coins du pays...". Comme s'il voulait inconsciemment que son futur petit enfant garde un souvenir macabre de son père naturel...

De nos jours El Jefe serait producteur d'une émission de télé-réalité comme l'a prophétisé Le prix du danger (Yves Boisset). Alfredo Garcia serait alors le petit nom donné au trophée que le vainqueur reçoit en guise de victoire. Un peu comme un Cesar ou un Oscar... Mais de chair sanguinolente et d'os brisé.

Bring me the head of Alfredo Garcia est un western crépusculaire et métaphysique qui réinvente le mythe de la ruée sale vers un or qui ne l'est pas moins. et il transforme au passage le Mexique en un gigantesque terrain de jeux (du cirque) où tous les coups sont permis. S'il ne fallait retenir qu'un film de Peckinpah, le voici !