mercredi 3 juillet 2013

Inception. Christopher Nolan. Une déception de plus


 Liberation apportait lors de sa sortie en salles un commentaire éclairé sur ce qui ne fonctionne pas dans Inception : La phrase d'Hitchcock "il vaut mieux partir du cliché que d'y arriver" illustre bien le trajet inverse de Nolan dans son délire : on démarre fort sur une dislocation assez époustouflante des traditionnelles scènes d'exposition et on termine en blockbuster plutôt balisé, entre John Woo et James Bond.

Idée de départ appétissante puis Nolan n'en fait rien. Le problème de ce film visuellement ébouriffant c’est le traitement qu’il propose pour entrer en profondeur dans les rêves. La structure est apparente, les fils visibles d’un scénario qui par définition est tout sauf une matière à rêver. Carré, démonstratif, conclusif. Dramatiquement terre à terre comme les bonnes vieilles intrigues d'un célèbre agent secret.

Or à vouloir rationnaliser à outrance un rêve, on finit par le tuer. C'est inévitable quand on le débarrasse de son mystère, autant dire de sa raison d'être. C’est pour ça qu’Inception reste un petit casse-tête qui vole en rase-motte quand Mulholland Drive et d'autres nous font tutoyer les étoiles…

A titre d'exemple, la magie noire du Prestige (pour moi dernier grand film de Nolan) fait plus et mieux rêver que le rêve tout de métal vêtu d'Inception. Edifiant.

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