vendredi 31 octobre 2014

The Dark Knight. Christopher Nolan


A la sortie de la séance je me rappelle avoir eu du mal à dire ce que j'en avais pensé... Certainement maladroit sur l'entrée en matière et ces multiplications de faux Batman où on ne comprend rien au niveau géographique (est-ce vraiment le faux et où se trouve-t-il exactement ?), C'est alors curieusement lourd et pas très inspiré. Pour moi ce qui n'est pas plus heureux c'est le choix (adulé par des milliards d'ex ados qui y ont vu le symbole vivant de la Rock Star qui dit ses 4 vérités à une société totalitaire) d'un Joker qui s'ancre tristement dans le réel, sorte de fou de chair et de sang qui erre san but en chantonnant dans les rues de Gotham City, mais voilà un vrai gros problème qui ne fera que se creuser dans le 3ème opus : pourquoi nous pondre un joker qui ressemblerait à un Kurt Cobain qui se serait grimé pour Halloween après avoir avalé trop de comprimés ? Ce n'est pas du tout l'esprit de Batman qui se reconnaîtra forcément davantage dans un Joker version Jack Nicholson ou même dans un Pingouin version De Vito. Reste que The Dark Knight  est le meilleur de la trilogie pour sa grande noirceur (les codes du film noir sont bel et bien là) en grande partie rendue possible via la genèse du personnage "Double Face" fascinant lorsqu'il sombre de douleur dans le chaos... A voir donc pour toutes ces.bonnes et sombres ondes mais on restera sur sa faim pour tant d'autres maladresses.

Ratatouille


Idée de départ lumineuse comme souvent chez Pixar. Un rat qui devient chef étoilé ? Drôlement bien vu... Ensuite, on sent confusément que le grand Studio entame péniblement son lent déclin par la face Nord. A noter d'abord quelques raccourcis indignes des scénaristes, par exemple l'histoire du rat qui sous la toque tire les cheveux du jeune homme comme on pilote un robot pour composer sa soupe ! Mouais, c'est comme qui dirait capillotracté... Y aurait eu des tas d'idées à trouver là-dessus (que Ratatouille le faisse bosser d'arrache pied chause nouvelle nuit blanche dans son petit studio parisien sous les toits, puis mise en aplication d'abord maladroite, que sais-je encore...) mais avec moi l'histoire des cheveux tirés, ça ressemble à ue grosse facilité, surtout s'agissant de dosage ultra fin en matière de cuisine. Pour le reste, c'est pas mal, mais rien de vraiment transcendant. On aurait aimé aller plus au fond sur un sujet pareil, fréquenter les partisans de la cuisine du terroir, les allumés du tout végétarien, toucher du doigt l'esprit de la cuisine moléculaire... Ratatouille en reste finalement à la surface d'un domaine où qui plus est s'agissant de la France on était en droit d'exiger une immersion  un peu plus  totale...

jeudi 30 octobre 2014

Forrest Gump. Robert Zemeckis

Les esprits chagrins vont dire que c'est niaiseux, mielleux, compassionnel, sucré à l'excès... Mais c'est un conte Forrest Gump et il faut le prendre comme tel. Et que nous dit ce conte ? Que les grandes aventures de ce monde sont aussi accessibles aux gens simples, sans arrière pensée ou machiavélisme, qui prennent la vie comme elle vient, sans essayer d'écraser l'autre ou d'utiliser la force, le pouvoir ou l'influence comme boussoles pour avancer dans l'existence... Le film nous dit que pour ces gens qui ne cherchent pas à façonner leur vies selon leurs désirs, le hasard peut aussi bien faire les choses et rendre de fiers services... Et puis Zemeckis n'est pas n'importe qui, de la direction d'acteurs à la mise en scène en passant par l'écriture tout est ciselé, enlevé, crédible (ces reconstitutions historiques assez géniales de mémoire, même si un certain patriotisme US est forcément de mise) et on l'aime ce petit gars qui croque la vie à pleines dents depuis le sommet de ce mât d'un navire pris dans la tempête, sans jamais se retourner ni tenir compte des moqueries de son prochain... "A le regarder, ils s'habitueront" semble nous dire le film tout bas...Un joli conte US et à vrai dire du beau travail M Zemeckis....

Les Choristes. Christophe Barratier



Oh que voilà une jolie idée... On va faire renaître les écoles de nos vieilles photos en noir et blanc trouvées dans quelques greniers poussiéreux. On va ré-ouvrir ces classes impeccables qui sentent le bois et la craie, On va y remettre ces chères petites têtes blondes toutes rondes et toutes mignonnes ex bébés tout droit sorties d'une Pub Volvic. Et de ces petits gorges fragiles s'élèveront des notes célestes pour émouvoir dans les chaumières et faire pleurer nos grands mères qui s'écrieront "aaaah c'était mieux avant". Voilà la limite du projet. Nostalgique ou réac ? Gentiment naïf ou sacrément calculé pour faire du chiffre ? Difficile à dire mais le fait même de se poser la question rend le film finalement assez antipathique. Par ailleurs, la mise en scène est comme souvent dans ces téléfilms un peu gonflés pour la salle dénuée de toute ambition formelle ou artistique.    

mercredi 29 octobre 2014

Bienvenue chez les Chtis. Danny Boon


Petite comédie populaire sans grande envergure ni véritable ambition (avant sa sortie) et dont on a forcément du mal à comprendre après coup l'invraisemblable succès au cinéma. Alors oui le point de départ est sympathique (le choc ds cultures vécue par une famille après un déménageent à travers la France depuis la belle Côte d'Azur jusqu'au ch'Nord réputé gris et déprimant) , oui il y a des moments assez drôles, mais que la mise en scène est indigente, que les acteurs principaux cabotinent à qui mieux-mieux... Et puis l'intrigue est digne d'un bon petit téléfilm du dimanche soir. Pas beaucoup mieux. 

mardi 28 octobre 2014

Avatar. James Cameron


Je ne sais pas si Cameron a vu Kaena, petit film d'animation français sorti au milieu des années 2000 qui préfigurait cette héroïne d'une autre espèce que la nôtre et vivant dans un monde excessivement végétal, mais j'y ai spontanément pensé. Dans Avatar, toute la dimension Gamer (je ferme les yeux et vis ma vie dans un monde étrange, un peu comme les univers  persistants de World of Warcraft)  a déjà été explorée maintes fois dans Tron, Brainstorm, Strange Days, Matrix, pour ne citer qu'eux... Toute la dialectique Infiltration et fable Ecolo a été exploitée dans des westerns comme Danse avec les loups. Du coup, même si le film est bien réalisé, le monde rendu crédible par de sublimes effets spéciaux, l'intrigue prenante (on a peur pour les héros à la fin, on croit à cette histoire d'amour), il manquera toujours à cet Avatar le truc en plus, l'originalité, le grain de folie, la poésie dépassant le strict cadre d'un film qui est bien, qui est captivant mais un tantinet trop sage, un chouia trop attendu.         

dimanche 26 octobre 2014

2001 l'Odyssée de l'espace. Stanley Kubrick


Vu très jeune 2001 et je ne gardais curieusement aucun souvenir précis si ce n'était le long, l'étrange tunnel de la fin. A vrai dire, en le revoyant hier, j'ai d'abord été estomaqué par le sens du détail qu'apporte Stanley Kubrick à chaque scène qui prend des airs d'installation artistique. La froideur des plans, la lenteur des travellings faisant tournoyer dans l'espace les héros comme de petites poupées désarticulées se marient idéalement à la bande son pour accoucher d'une authentique,expérience sensorielle en guise de Space Opera qui plus est métaphysique. Sans jamais apporter de réponses claires aux questions qu'il soulève intelligemment, Kubrick comme à son habitude laisse nos cerveaux explorer de multiples pistes pour comprendre ce long dernier tunnel qui serait dans l'une des hypothèses le rêve ultime de l'Ordinateur Carl ? Peut-être, peut-être pas... En tout cas le film a l'humilité de ceux qui ne savent qu'une chose... Qu'ils ne savent rien. Le seul reproche qu'on pourra faire pour finir, c'est la rapidité avec laquelle l'ordinateur refuse de disparaître, de s'éteindre et cette partie centrale qui m'est apparue comme un peu "légère" compte tenu de l'aspect contemplatif et déjà cotonneux du film. Mais voilà qui reste un spectacle grandiose, hypnotique et qui va chercher en nous des questions essentielles sur l'origine de la vie en ayant le bon goût de ne jamais passer par la case Religion. Alors ce monolithe noir qui nous aurait précédé serait-il la preuve que les objets inanimés ont une âme ? Je ne suis pas loin de le penser...

samedi 25 octobre 2014

Conjuring : les dossiers Warren


Curieux mélange pas forcément heureux entre une atmosphère à la Zodiac (le réalisme voulu de la reconstitution d'un authentique fait divers) et la montée en puissance vers un dénouement à l'esprit grand guignolesque ultra vu et revu... Ce faisant on commence par entrer de façon originale côté traitement dans ce petit film d'horreur qui se tient et se révèle très efficace avant de revenir gaiement dans des sentiers battus et rebattus du genre en se disant qu'il vaut mieux partir d'un cliché pour mieux s'en éloigner que le contraire.... Or c'est curieusement carrément le contraire auquel on assiste. Dommage même si ça reste pas mal du tout dans le genre.

vendredi 24 octobre 2014

Le Géant Egoïste. Clio Barnard



C'est pas mal du tout ce Selfish Giant. Mais un tantinet recroquevillé sur soi et sur la bonne alchimie entre gras social du Nord de l'Angleterre et ce qui'il faut de poésie urbaine (les courses de chevaux suer des bouts d'autoroute...). Exercice d'autant plus délicat qu'il hume un peu trop la Loachisation d'un cinéma social rosbeef sans jamais vraiment pouvoir atteindre à ce qui chez Ken Loach du temps de sa splendeur confinait au génie. Mais voilà qui reste intéressant, plutôt immersif, excellemment joué par les 2 rôles titres (et pas que) mais un peu attendu. Je crois que dans cette veine recherchée du conte cruel autour de l'enfance (on pense évidemment à Charles Dickens), le réalisme n'était pas forcément le traitement idoine. Mais voilà un film qui contient une sacrée énergie (à l'image du jeune héros) et qui pourra donc se voir sans grand risque d'être totalement déçu.

jeudi 23 octobre 2014

Nebraska. Alexander Payne


Terriblement lassant ces films qui se disent indépendants, qui s'affichent comme tels avec des acteurs sans charisme, une apparente modestie du projet, un noir et blanc de circonstances mais sans grande utilité et qui pour finir n'ont pas la moindre idée originale à proposer, déroulant un programme qui a toutes les apparences d'un film de Jarmush sous tranquillisants.On retiendra quand même de jolis passages goutus comme le personnage haut en couleur de la maman gouailleuse qui raconte avec délice les histoires de fesses d'antan. Pour le reste, c'est à l'image de ce dialogue bêtifiant dans ce bureau de loterie ("Mon papa a tendance à croire ce qu'on lui dit..." rapport aux promesses fallacieuses qui lui ont été faites), c'est poussif comme un road movie plan plan et au ralenti qui donne le sentiment qu'on l'a déjà vu un milliard de fois !

mercredi 22 octobre 2014

Ghost Story. Le fantôme de Milburn. John Irvin


Fred Astaire, Douglas Fairbanks, Melvyn Douglas, Moi je dis, quel casting ! Je comprends mieux pourquoi John Irvin a intitulé son pseudo film de fantômes Ghost Story... Spéciale dédicace à ces anciennes stars du muet et des premiers jours du cinéma parlant. Mais bon, sorti de la curiosité du casting, de la sympathie du clin d'oeil, tout ça est très franchement mou du genou et pas bien convaincant. Seul petite remarque pour finir : le pitch rappelle étrangement celui de la saga Souviens toi l'été dernier. Une influence peut-être ?

lundi 20 octobre 2014

Indiana Jones et le temple maudit. Steven Spielberg


Incontestablement le moins bon de la série... Indiana Jones s'était curieusement "Disneyisé" dans cet opus avec le petit garçon tout droit sorti des Goonies, la blonde de service, beaucoup d'humour potache (les yeux dans le potage etc.), des scènes bien trop longues (le pseudo train fantôme) et d'autres qui souffraient sûrement du manque de matériau technologique pour vraiment les sublimer (toutes les scènes sur le pont au-dessus du vide). Bref s'était évaporée un peu de la magie noire de l'Arche perdue même si cela reste un joli spectacle réservant de belles surprises et frayeurs (Indiana Jones sous hypnose, la main du méchant capable d'arracher un coeur...). pas mal mais vraiment deux trois tons en-dessous du premier.,

dimanche 19 octobre 2014

L'hypnotiseur


Vraiment faiblard parce que trop prévisible... La lenteur n'et pas gênante, c'est plus la mise en scène et la qualité de l'image qui font trop téléfilm par instants. On est par ailleurs rapidement convaincu des rebondissements à venir compte tenu de la seule piste explorée (hypnose du rescapé d'un massacre)... L'entremêlement de cette intrigue principale et de celle de l'enlèvement du fils de l'hypnotiseur est également assez bancale... Reste une fabuleuse scène finale de ce bus pris dans les glaces, moment presque poétique et d'une belle intensité qui restera forcément en mémoire !

Da Vinci Code. Ron Howard


Prenez un best-seller déjà ultra calibré et faites-en purement et simplement la "traduction littérale" sur grand écran en virant le peu de sel qu'il contenait pour ne laisser que le tape à l'oeil, l'exergue, le choc, la révélation, qui coupés de leur source n'accouchent évidemment de rien de bon. Si en plus on met aux commandes un Ron Howard venu cachetonner sans aucune ambition artistique particulière, vous obtenez un truc qu'on pourra soigneusement s'éviter de regarder.

samedi 18 octobre 2014

Tequila Sunrise. Robert Towne


Quand tu sais que tu as avec Robert Towne un gars qu'a  été au scénario du Parrain, de Chinatown, de Missouri Breaks ou d'Orca,ça fait mal au coeur de critiquer son travail mais Tequila Sunrise ne vaut pas vraiment le détour.

Le squelette de l'histoire n'était pas inintéressant parce qu'il rappelait celui d'un Heat par exemple... Mais dans le traitement on en reste hélas à du très mou du genou... Le classique raté d'un scénariste passé derrière la caméra et qui a du mal a passer la surmultipliée... Dommage parce qu'il y avait ce pitch attrayant et un trio d'acteurs qui l'était tout autant...

vendredi 17 octobre 2014

Reservoir Dogs. Quentin Tarantino


Ce qui est toujours émouvant c'est de constater que tout l'univers de Tarantino était déjà là, d'un bloc, noir sur blanc sur rouge, et ce dès cette entame bavarde à souhait et ponctuée d'un ralenti tarantinesque qui déjà subjugue par les choix audacieux de la bande originale. Reservoir Dogs avait à l'époque la force et l'intensité de ces ovnis tournés à l'énergie, à l'économie, à une cinéphilie joussivement noire... On trouvait de ci de là les influences que furent The Killng (Stanley Kubrick) The Asphalt Jungle (John Huston) et bien sûr The Taking of Pelham One Two Three (Joseph Sargent). Mais Tarantino a une voix tellement singulière, une façon tellement à lui de raconter les histoires que ces références sont parfaitement digérées sans déteindre sur l'originalité du projet Reservoir Dogs. Il est vrai en revanche que l'ayant revu récemment, étant désormais rompu aux tics du réalisateur, le film me semble moins puissant qu'à l'époque, justement plus daté, plus expérimental, plus tic et toc aussi dans les effets recherchés..; Ce qui n'enlève rien au choc qu'il fut lors de sa sortie ciné au début des années 90. La naissance d'un vrai grand talent.

mercredi 15 octobre 2014

Runaway. L'évade du futur. Michael Crichton


Bon ok Runaway a sûrement beaucoup vieilli, mais à l'époque je peux vous dire que les araignées métalliques elles vous faisaient froid dans le dos surtout dans une scène finale au sommet d'une sorte de piège de cristal en hommage à peine voilé à Hitchcock (la peur du vide chez le personnage principal)  Et puis le Tom Selleck on l'adorait à l'époque dans Magnum..Pour finir, qu'on le veuille ou non, l'ami Michael Crichton a toujours eu des choses intéressantes à nous raconter.sur les dangers du progrès, de la technologie... Ici comme dans Looker ou Mondwest.qui méritent davantage encore le détour !

Prison. Renny Harlin


Renny Harlin confirmera par la suite qu'il n'est qu'un vieux tâcheron pas bon à grand chose. Prison fait partie de ces très mauvais films d'horreur des années 80. Dans le même esprit mieux vaut se remater Shocker de Wes Craven qui au moins et comme souvent chez Craven possédait une bonne dose de second degré qui sauve l'ensemble....Prison est donc un nanar à éviter séance tenante sauf pour les fans de Viggo Mortensen qui seraient curieux de voir sa tronche au début de sa carrière !

mardi 14 octobre 2014

Neuf mois fermes. Albert Dupontel

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Rendons hommage pour commencer à une excellentissime Sandrine Kiberlain, fabuleuse dans ce contre-emploi loufoque. Pour le reste, je trouve que l'humour de 9 mois fermes rappelle bien trop celui des sketches d'antan de Dupontel (notamment l'avocat débutant qui ose un "alllllez quoi libérez-le !") mais en malheureusement pas forcément mieux... La faute à un scénario un peu binaire. Le résultat est donc sympathiquement noir et méchant mais pas assez écrit. Le tout n'est en somme sauvé que par Sandrine Kiberlain, révélation comique qui illumine ce 9 mois fermes qu'on pourra regarder sans déplaisir. Quelques marrades garanties !

lundi 13 octobre 2014

Edge of tomorrow. Doug Liman


Etrange objet SF qui revendique à juste titre une certaine poésie tout en se calquant résolument sur le principe du jeu video de baston "à la première personne" où tu recommences éternellement la même partie jusqu'à parvenir de façon obsessionnelle à tes fins... C'était déjà un peu le cas dans Un Jour sans Fin qui reste tout de même bien plus profond dans les questions suscitées (le coeur de l'histoire avait la subjectivité et le mystère de ce qui fait naître ou non le sentiment amoureux). Ici on est dans une dialectique ultra binaire (le monstre qui m'a pissé tout bleu dessus m'oblige à rester coincé dans la même journée, condamné à la recommencer chaque fois que je décède). Le côté lâche et fuyant de Tom Cruise au début n'est pas très convaincant malgré ses efforts, tout dans son jeu sonne assez faux mais curieusement de pirouettes en reboots le film devient sympathique voire carrément prenant lorsque par exemple le spectateur découvre tout comme l'héroïne que le personnage incarné par Tom Cruise cache à cette dernière sa mort imminente quel que soit le scénario... C'est d'ailleurs aussi la limite de l'exercice : le libre arbitre fait que des tas d'autres situations sont toujours possibles, comme éviter de prendre l'hélico, partir à pied, prendre une cuite avant pour mieux se désorienter, se déconditionner des parties précédentes. Voilà le souci : le film suit trop méticuleusement son parcours de jeu video aux options forcément limitées alors que c'est normalement la vie et l'infini de ses possibles qui devrait prendre le dessus. Comme cette séquence dans les bureaux du chef des armées (dont les personnages ne sortiraient jamais vivants à chaque nouvelle tentative). Or on imagine en 2 secondes comment ils pourraient échafauder un plan génial jour après jour pour prévoir des déguisements et une évasion en toute discrétion dans le véhicule d'un livreur de je ne sais quoi, des fleurs par exemple... Le film souffre paradoxalement d'un manque d'imagination à certains égards (se perdre en chemin eut été une autre idée fabuleuse à creuser, flâner plutôt que de sauver le monde, emprunter d'immenses détours) la faute aux contraintes d'un exercice, le blockbuster, qui pour finir retombe cyniquement sur ses petits pieds carrés. Dommage...

dimanche 12 octobre 2014

Mission Impossible. Protocole fantôme


Je m'attendais vraiment à une daube, les précédents opus n'encourageaient guère à espérer plus. Et bien je suis très heureux de reconnaître que je me suis planté. C'et de très loin le meilleur de la saga. j'ai été soufflé par la maîtrise visuelle de ce gars venu de Pixar et qui manifestement n'a laissé aucun neurone en chemin, ni même sa passion qu'on sent intacte pour cet univers à la fois ludique et sombre, avec ce qu'il faut de mystère et de révélations savoureuses; Et pas le moindre temps mort. Non, on peut y aller les yeux fermés c'est du grand spectacle, intelligent, mené de main de maître et qui ne prend pas le spectateur pour un jambon. Forcément appréciable !.

samedi 11 octobre 2014

Goldocrack. A la conquête de l'Atlantide. Alfonso Brescia


Avez-vous déjà essayé de vous rappeler votre première fois ? Votre toute (toute) première fois dans une salle obscure ? Je m'en souviens parfaitement et pour cause. J'avais 9 ans, mon père m'emmenait voir Goldorak au cinéma qui se trouvait pas loin, à l'Hôtel Ivoire. Enfin c'est ce que je croyais, passablement excité. C'est que je connaissais Aktarus et sa clique mieux que personne, mon rendez-vous quotidien après l'école quand je rentrais de Mermoz. Grande, que dis-je immense fut ma déception quand je découvris que le titre du film sur le programme ne comportait pas de faute d'orthographe comme je l'avais d'abord pensé. Il s'agissait bel et bien de Goldocrack (Alfonso Brescia, 1965), une sombre série Z, sorte de Peplum fantastique qui ne restera pas dans les annales mais qui ferait aujourd'hui par son caractère suranné le bonheur de quelques parodies habilement doublées. Nous étions l'an de grâce 82 à Abidjan.

vendredi 10 octobre 2014

Gardens of Stone. Jardins de pierre. Francis Coppola


Vu Jardins de pierre au cinéma lors de sa sortie en 1987/88 et je ne l'ai plus jamais revu depuis. Si je dois retranscrire mes impressions de l'époque, c'était d'abord de lui reconnaître une foncière originalité dans la façon (unique à ma connaissance) d'aborder le sujet de la guerre du Vietnam sous l'angle anti-spectaculaire du petit théâtre familial où les proches endeuillés, cloîtrés chez eux, interrogent forcément le sens de tout conflit et celui-ci en particulier. Il me souvient aussi d'avoir trouvé le film lent, lourd et empesé, souffrant d'un dispositif justement trop statique et forcément bavard du fait de la dialectique opposant les pro- et les anti-. J'ai appris plus tard que Coppola avait perdu en 1986, un an avant le tournage, son fils Gian-Carlo. Avec le recul, Jardins de Pierre résonnait des échos de ce deuil insupportable, de cette mort aussi injuste qu'impossible à accepter. Le film souffre je crois de cela, plein et débordant d'une tristesse que rien (pas même la moindre note d'humour) ne semble vouloir apaiser... Reste une curiosité dans la filmographie de Coppola et dans la façon originale d'évoquer la guerre du Vietnam.

jeudi 9 octobre 2014

Traquée. Someone to watch over me. Ridley Scott


C'est la sale époque où le grand Ridley Scott tombe de son piédestal et commence à dérailler... Dans Traquée, il y avait pourtant une matière très riche et forte : le huis-clos, la menace invisible, la question morale soulevée par deux amants attirés l'un par l'autre, la toile de fonds sociale avec tout ce qui les oppose de fait.... Mais Ridley Scott n'en fait hélas rien de bon, s'appuyant d'abord étrangement sur une mise en scène molle, tout en travellings délicats qui ne savent pas faire monter la tension autour de cet affrontement final qu'on finit par ne plus attendre. Il porte également un soin particulier à une image bien trop propre et léchée. L'ensemble est globalement déséquilibré parce qu'il penche trop du côté de la love story, de l'immersion ouateuse du cul terreux dans ce milieu de privilégiés. Ce qui se fait naturellement au détriment de la montée en pression du suspense (divinement mise en valeur par exemple dans un film comme L'Homme sauvage qui fonctionne sur un dispositif équivalent). Ici on est clairement dans le niveau d"un Bodyguard qu'on voudrait tremper dans du film noir, mais la greffe ne veut pas prendre... 

mercredi 8 octobre 2014

Absolom 2022. Martin Campbell


Vu à l'époque au cinéma. Je me rappelle que ce fut une excellente surprise capable de faire exister un univers crédible entre SF futuriste (prison pré-exil) et île presque moyenâgeuse (on pense à l'île de King-Kong) avec un Ray Liotta étonnant dans ce rôle-titre. Rien de surprenant finalement de voir rétrospectivement que Martin Campbell deviendra l'auteur du fabuleux Casino Royale. Je termine en précisant que ne l'ayant pas revu depuis je ne parlerai que d'intuition et de souvenirs, mais en découvrant récemment la saga Hunger Games, j'ai tout de suite ressenti une parenté voire un pompage en règle de cette île-prison prophétisée dans Absolom 2022 (consacrant l'exil de personnages sur une île où la loi du plus fort règne entre des tribus rivales s'affrontant jusqiu'à la mort). Une vraie petite curiosité donc, à redécouvrir !

mardi 7 octobre 2014

Mimic. Guillermo Del Toro


Pour son premier film outre-atlantique et même si le résultat est plutôt balisé dans le genre, Guillermo Del Toro démontre déjà son immense talent de metteur en scène. Il y a surtout un scénario habile et cette excellente idée centrale consistant à bâtir l'horreur autour de ce qui nous semble spontanément et sans réfléchir le plus gerbant ! Or quoi de plus gerbant qu'un cafard géant "plus gluant tu meurs" qui fait son nid douillet des fientes de millions d'habitants d'un grande ville nourris aux fast food ? Ne reste alors plus à Del Toro qu'à plonger dans ce bain d'excréments filandreux la petite tête blonde de Mira Sorvino (idée drôlement fameuse en passant que de devoir s'enduire des glaires de cafard pour qui veut éviter de de se faire boulotter !). Et le tour est joué. Ajoutez que le monstre se nourrit d'une belle cinéphilie, on pense à La Mouche, à Aliens naturellement (la salle des oeufs, le rapport de l'héroïne à l'enfant) et bien sûr à The Thing (cette capacité de la bête à prendre d'autres formes que la sienne et notamment humaine). Soulignons enfin - une fois n'est pas coutume - que les personnages secondaires sont écrits et pas seulement là pour servir de casse-croûte à la blatte géante.. Bref, beaucoup d'humour, de belles frayeurs, une image et des effets spéciaux qui vieillissent plutôt bien, Del Toro, à l'image de ce wagon désaffecté, était sur les bons rails..

lundi 6 octobre 2014

Hitcher. Robert Harmon


Vu à l'époque au ciné et je garde un souvenir sympathique de cette série B des années 80  Mais attention rien de bien transcendant pour autant ! La bonne grande idée était toute simple. Poussons un peu plus loin la dialectique fabuleuse de Duel, remplaçons le camion par un auto-stoppeur et personnifions ce dernier en lui trouvant un profil psychologique idoine pour répandre le mal. il faudra dès lors ne pas se planter dans le choix de l'acteur. Or Rutger Hauer était l'acteur rêvé, le psychopathe de la route 66 tout désigné pour faire le sale boulot. Génial dans ce rôle de taré congénital qui prend un malin plaisir à jouer avec les nerfs du héros (C. Thomas Howell) comme du spectateur. Il y a ensuite une sécheresse parfaitement restituée par le travail de la mise en scène ainsi qu'une atmosphère de cauchemar éveillé qui imprègne la pellicule et ces routes désertiques un peu comme dans Mad Max ou La Colline a des yeux voire Detour d'Edgar G Ulmer..Bref, un solide petit thriller horrifique, pas génial, certes avec des défauts, mais qui hante encore l'asphalte US comme nos souvenirs (l'anecdote du doigt dans le cornet de frites et tant d'autres...)..

dimanche 5 octobre 2014

Death becomes me. La mort vous va si bien. Robert Zemeckis


Savoureux jeu de massacre dans la plus pure tradition des Arsenic et vielles dentellesL'honneur des Prizzi, et autres La Guerre des Rose. Mais surtout premier film de zombies traité sous l'angle de la comédie noire et caustique. Et là  où Zemeckis réussit le plus follement son coup, c'est qu'il traite le sujet comme Tony Scott pour le film de vampire avec Les Prédateurs. A savoir sous l'angle du culte de l'apparence qui pousse les femmes oisives et nanties à vouloir arrêter le temps sur leurs visages comme si cela pousser retarder l'échéance ultime... Résultat : leurs traits se figent jusqu'à les momifier.... Zemeckis s'appuie à l'époque sur des effets spéciaux épatants et volontairement cartoonesques qui rendent service à la loufoquerie du film. Death becomes me est à redécouvrir. On passera un moment drôlement horrifique d'une cruauté rare et donc appréciable.

samedi 4 octobre 2014

Hamburger Hill. John Irvin


Le seul véritable intérêt d'Hamburger Hill c'est cette curieuse unité de lieu où se joue pendant 10 jours Un Jour sans fin mais sans Bill Murray ni la fête à la marmotte. C'est plutôt comment creuser un même trou dans lequel s'ensevelir lentement mais sûrement... On est à hauteur de visière et le seul horizon c'est cette colline tout là haut qu'il faut prendre coûte que coûte. Mais le problème c'est que cet entêtement morbibe à gagner centimètre après centimètre durant l'ascension oblige à jouer la carte du réalisme au cours de scènes qui se répètent dans la gadoue. Du coup le standard posé par le film fut évidemment rapidement dépassé puis enterré (ne serait-ce que dans la mémorable séquence d'ouverture du Soldat Ryan). Alors voilà, ne reste hélas plus grand chose d'Hamburger Hill qui reste évidemment pas mal dans le genre mais répétitif, besogneux et sans grande envergure. Il y manquera toujours le génie d'un Kubrick, la folie créatrice d'un Coppola, la force du vécu d'un Oliver Stone ou le sens inné de la dramaturgie d'un Cimino pour prétendre se hisser au niveau des quelques immenses films sur le Vietnam.

vendredi 3 octobre 2014

Orca. Michael Anderson


Orca est à voir absolument. Dans cette catégorie de films mettant au centre un animal réputé dangereux, la tendance et la facilité sont généralement de diaboliser la bête en question. Orca lui s'apparente davantage à ce que fut Wolfen pour les loups. Il personnifie l'animal, lui prêtant une âme et des souvenirs. Il renverse habilement les codes traditionnels en humanisant l'Epaulard victimisé (on lui vole son bébé qui meurt sous ses yeux) qui dès lors n'a plus qu'une idée : se venger. L'autre force du scénario est de faire de son ennemi héréditaire un pêcheur sans scrupules. Peu à peu l'un et l'autre vont comprendre que leurs sorts sont intimement liés, faisant des ravages au-delà de leur seul affrontement. Ce qui achève de faire d'Orca un oeuvre presque littéraire (on pense à Moby Dick évidemment) avec un vrai souffle épique quand Les dents de la mer jouaient crânement mais divinement la seule carte de l'horreur aveugle, de la mort qui s'empare de vous sans prévenir... Bref, même s'il a vieilli, Orca mérite toujours et amplement le détour !

mercredi 1 octobre 2014

Basic Instinct. Paul Verhoeven


Même lorsqu'il s'attaque à la forme la plus basique (sans jeu de mot) du thriller à l'américaine, Verhoeven parvient à le faire sien tout en y mettant ses obsessions sulfureuses premières (déjà présentes dans le Quatrième Homme que j'invite à redécouvrir fissa) ce qui donne lieu à quelques séquences restées mythiques. Mais je vais plus loin : contrairement à ses apparences de thriller somme toute balisé à base de twists vus et revus, Basic Instinct se nourrit d'une vraie complexité qui émane des influences qu'on sent présentes : The Dark Mirror de Siodmak notamment, plus encore Les seins de glace de Richard Matheson et par-dessus tout Le Grand Sommeil de Hawks adapté de Chandler (ce en quoi Basic Instinct devient un objet beaucoup plus insondable et mystérieux qu'il n'y paraît). Car on sent une même intention de laisser des zones d'ombre envahir le film (sur l'auteur d'un des meurtres notamment). Tout ceci achève d'en faire bien plus qu'un excellent thriller, un grand moment du film noir auquel il se rattache d'évidence. C'est un des aspects dont on parle peu et qui en font tout le sel.

Je viens de le revoir. 2024. Et je suis vraiment admiratif. Le film n'a pas vieilli. Il garde son caractère subversif et ouvertement provocateur (au diable le puritanisme à l'américaine par ici). Une mise en scène incroyable, une musique fabuleuse  de Goldsmith, des acteurs  habités  (Sharon Stone jamais aussi belle fascinante, inquiétante, sensuelle...). Mais par dessus tout un scénario qui tient toujours le haut du pavé avec ce qu'il faut de zones d'ombres (sur lui, sur chacune d'entre elles) pour en faire un bel objet de fascination aux lectures multiples. Evidemment l'épilogue peut être un point d'entrée sur le roman de Catherine Trammell (il tombe amoureux de la mauvaise personne, elle le tue). Mais on peut aussi imaginer qu'elle est à la maoneuvre depuis le début... Même si on peine à le croire. Cela impliquerait une manigance, un complot gigantesque de sa part (avec la complicité de la femme plus âgée, elle-même assassin de son état) pour en venir à bout de ce policier qui résiste assez mal à ses propres pulsions... Dernière chose notable : la fameuse scène de l'ascenseur est une inspiration directe et évidente pour le Wes Craven de la Saga Scream.  

127 Heures. Danny Boyle


Dans la longue série des Huis-clos astucieux à suspense (Buried, Phone Game...), 127 heures est à mettre au-dessus du panier, tout en haut. Il y a d'abord un acteur épatant qui campe idéalement ce casse-cou énervant de facilité et d'invraisemblable confiance en soi. Une vraie tête à claques, ce qui d'emblée casse les codes du Survival où le héros suscite forcément une empathie folle. Ici on en arrive à penser limite "ça lui apprendra...", j'exagère à peine... Il y a ensuite un style Danny Boyle (l'esprit clip MTV avec beaucoup de Cuts et d'effets faciles) qui d'ordinaire m'agace au plus haut point mais qui dans ce cas précis et par opposition à la dramatique de la situation, au caractère sauvage et grandiose du lieu, au dénuement du personnage, donne un sens à ses visions et renforce un côté ubuesque terriblement bienvenu. Sans compter que le point d'orgue est en tout point celui sans fard d'un film d'horreur de la trempe d'un Antropophagous, l'Homme qu se mange lui même. On n'en est absolument pas loin (à une dévoration près) ... Bref au final un traitement ultra bien vu pour un résultat puissamment existentialiste. 127 Heures est aussi une fine réflexion sur l'inextricable lien entre égocentrisme bien de notre époque (immortaliser chaque minuute de soi, même la plus insignifiante) et soif de voyeurisme exacerbée qui vont de pair et culminent  avec cette scène finale à la limite du supportable et que le personnage pricnipal filme. Ce qui m'amène à conclure que 127 Heures est de loin, de très loin le meilleur film de Danny Boyle.