samedi 30 novembre 2013

Santa Sangre. Jodorowsky


La psychomagie portée à son firmament. Jodorowsky est décidément l'un des derniers monstres sacrés encore de ce monde... Pour celles et ceux qui ont aimé Only God Forgives, voyez Santa Sangre et vous y verrez nettement plus clair sur l'hommage rendu par Nicolas Winding Refn dans ce qui est l'inpiration principale.

vendredi 29 novembre 2013

Martyrs. Pascal Laugier


Pas envie de digresser sur cette bouillie infecte au scénario stupide, aux révélations plus ubuesques et ridicules les unes que les autres. Ne reste au final qu'une matière flasque et nauséabonde. Martyrs ne mérite même pas le titre (ce serait lui faire trop d'honneur) de film d'horreur qui se respecte mais celui d'arnaque qui a tout mon mépris parce qu'il trahit l'essence même de ce qu'est censé provoquer un film de genre : une réflexion salutaire derrière le frisson. La seule chose que suscite Martyrs c'est une bonne grosse envie de vomir... 

mercredi 27 novembre 2013

Babycall


Un bon débuttrès  prenant car centré sur la relation surprotégée d'un fils et de sa mère en raison de maltraitances subies par ce dernier. Le traitement rappelle celui de ces films socialement engagés, âpres comme le sont par exemple ceux de Ken Loach. Mais dès que le film se met en mode "Est-ce que tout ceci est vrai ? ", nous perdant quelque part entre rêve et réalité, il tombe irrémédiablement dans la facilité. Dommage. N'est pas David  Lynch qui veut...

mardi 26 novembre 2013

Les emmurés


C'est une de ces raretés qui vous fait vous poser LA question : Comment peut-on décemment mettre de l'argent sur un désastre pareil ? Intrigue foireuse, pas crédible une seconde, ridicule de bout en bout, très mal joué et surtout terriblement mal mis en scène (je ne parle même pas de la musique, pathétique et sans âme...), Les Emmurés me semble favori pour le Gérard d'or du film le plus nul de l'histoire de l'humanité. Même Ed Wood à côté fait figure de maître absolu du 7ème art

dimanche 24 novembre 2013

Dans la maison. François Ozon


Pas mal mais comme dans Swimming Pool ou Ricky, François Ozon se contente d'un bon point de départ et se délite par la suite, ployant sous le poids des facilités... Le prétexte à la stylisation de personnages de la classe moyenne justifierait par exemple le fait de nous décrire des personnages bien trop caricaturaux pour nous faire vibrer. Dans l'esprit "création et mise en abime" je préfère encore Adaptation de Spike Jonze. Dans la veine polar sur un jeune écrivain de talent dont le roman devient l'objet de toutes les convoitises, je préfère encore le DOA de 1987. Chacun à sa façon plus modeste dans son ambition mais surtout beaucoup moins prétentieux.

Bug. William Friedkin


A mini budget film énorme ! C'est mieux dans ce sens. Huis clos géographique et mental, sans concession, la schizophrénie rampante y contamine peu à peu le monde extérieur... William Friedkin is not dead.

samedi 23 novembre 2013

Chronicle


Malgré quelques bonnes idées, ça reste faiblard et prévisible. Ca vaut surtout pas ce bon vieux Scanners qui dès 1981 explorait les pouvoirs psychiques (télépathie, télékinésie) et leurs effrayantes possibilités en devenant l'air de rien le premier film moderne de super-héros de chair et de sang (c'est le cas de le dire). Merci Cronenberg.

jeudi 21 novembre 2013

House of cards


Pendant 10 épisodes, c'est franchement bluffant, brillant, finement ciselé, dialogué, écrit. On est littéralement happé dans les coulisses du pouvoir. Avec en prime un Kevin Spacey plus vrai que nature en comploteur revanchard. Puis vient cet immense trou d'air de l'épisode 11 qui prend soudain nos vessies pour des lanternes, pas d'autres mots, au détour d'un crime pas assez crédible... Mais ça n'enlève rien à la puissance incarnée de tout ce qui vient avant.

mercredi 20 novembre 2013

Tunnel. Dominik Moll


J'ai la faiblesse de penser que Dominik Moll est un "bon" depuis Harry cet ami qui nous voulait du bien... je sus donc parti avec un a priori positif en découvrant cette série malgré son côté réchauffé (remake de remake). Mais patatra, tout dans ce type d'exercice doit s'appuyer sur des personnages forts, qui existent, qui nous donnent envie de les suivre jusqu'au bout du monde, à tout le moins du tunnel sous la manche... Mais les personnages sont précisément complètement bâclés, vides automates mal embouchés qui nous font décrocher dès les premières minutes... Total ratage ou presque. On peut toujours sauver l'ambiance, la musique mais c'est vraiment par empathie pour le Moll qui jadis nous fit rêver ...

mardi 19 novembre 2013

Viva Riva


Vous me direz enfin du film noir au coeur de l'Afrique ! Bon d'accord mais suffit-il pour ce faire de quelques stéréoptypes campés dans un Kinshasa pourtant bien photographié ? Le film invoque un certain Riva, mais il manque à ce Riva beaucoup de choses, une personnalité, une volonté, une trajectoire qui nous le rendent attachant, autrement que par son envie de faire de l'argent et de se taper une jolie métisse... Ses adversaires, les angolais, frisent le ridicule en permanence. Restent des moments sympathiques et une sacrée maîtrise formelle si l'on se réfère à ce que le cinéma africain (d'une insigne faiblesse) produit depuis trop longtemps déjà... Hitchcock expliquait avec raison qu'il vaut mieux partir d'un cliché pour mieux le détourner que de partir de quelque chose d'original pour revenir au cliché  .... Ici, c'est exactement ce qui se produit : on commence dépaysé à Kinshasa pour finir dans des lieux communs et balisés du film noir. Petit gâchis.

lundi 18 novembre 2013

Taxi Driver. Martin Scorsese


De très loin le plus grand film de Martin Scorsese, un film à voir et revoir pour apprendre le cinéma, apprendre à l'aimer surtout, pour l'atmosphère, les peintures nocturnes des bas fonds de New York, l'interprétation extraordinaire de Robert De Niro, pour la façon dont le scénario (une perfection de scénario par Paul Shrader) s'épanouit à l'écran... Bref, je comprends mieux pourquoi Scorsese n'a jamais retrouvé ce niveau depuis... On sent bien qu'il a tout mis dans celui-là.

God bless America



Sur le même point de départ, Chute Libre est autrement plus malaisant, Le Grand soir tellement plus déjanté, revigorant, Breaking Bad plus optimiste et malin... Ici, on ne se contente guère d'invraisemblance en invraisemblance (rencontre improbable entre 2 personnages à laquelle on ne croit pas une seconde) que de faire réciter au héros le message le plus convenu du moment : la télé rend con, les gens qui passent à la télé sont cons, la vulgarité est partout, faisons le ménage... Bref un bon vieux message rétrograde et réactionnaire plus inquiétant qu'autre chose. Quant à l'argument défouloir, laissez moi rire... C'est mou du genou, et il n'y'a pas une idée de mise en scène. L'aurait fallu à tout ça un peu plus d'intelligence et un vrai réalisateur aux manettes. En matière de défouloir jouissif, préférez voir ou revoir Starship Troopers pour ne prendre qu'un exemple.

dimanche 17 novembre 2013

La Pirogue. Moussa Touré


Tout ça part d'un très bon sentiment, l'envie de rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui régulièrement jouent à la "roulette sénégalaise", tentent leur chance sur ces frêles embarcations de malheur pour rallier la vieille Europe. Mais la bonne volonté suffit-elle ? Pas vraiment... Côté spectaculaire forcément attendu dans ce genre d'exercice (l'espace de 5 minutes dans la tempête bien restituée) on a quand même fait mieux ailleurs. Pour le reste, tout est beaucoup trop linéaire, attendu et donc pas assez trépidant. Dommage car il y avait forcément matière à faire quelque chose de plus épique et grandiose sur un sujet aussi fort. Au final un hommage timide, en demi-teinte. Le service minimum.

samedi 16 novembre 2013

Mais qui a re-tué Pamela Rose ?


Le film alterne le vraiment drôle (parfois) et le " tombe très à plat" (souvent)... A son meilleur (je pense à la séquence Truman Show du début, à la séquence vol plané pendant le match de catch, à celle de l'avion vraiment réussie ou celle de 24 chrono et des moyens limités de la production), Kad et Olivier sont dans le sillage des films qui nous ont fait hurler de rire dans les années 80 (Top Secret, Y a-t-il un pilote...), de la Cité de la peur aussi... Malheureusement, tout autour, c'est morne plaine... Il aurait donc simplement fallu à tout cela plus de constance ou de consistance ou des deux...

vendredi 15 novembre 2013

The Imposter


Une claque énorme ! A l'image de son personnage principal aussi fascinant qu'insaisissable, The Imposter est une créature hybride entre documentaire et fiction qui vous scotche et vous tient en haleine jusqu'au bout grâce à un art subtil de la construction et du rythme, le tout sur une musique fonctionnelle mais fort inspirée... Exercice de très haute volée. A voir absolument !

jeudi 14 novembre 2013

Amour. Mikael Haneke


Il y a bien sûr dans Amour de très beaux moments, une sobriété de la mise en scène appréciable, comme l'économie voulue en matière d'utilisation de la musique. Il y a également un Jean-Louis Trintignant positivement impressionnant. Je suis en revanche bien moins convaincu par la prestration d'Emmanuelle Riva surtout lorsque son personnage est encore valide. Pour le reste, que de longueurs (quand il écrit, quand il attrape le mystérieux pigeon et j'en passe...), que de théâtralité souvent malvenue parce qu'elle se heurte à la crudité de la douleur, aux affres des chairs à vif. Et puis les défauts d'Haneke n'affleurent jamais autant que lorsqu'il impose un point de vue sans équivoque ; c'est ici le cas sur la fin de vie et le droit de chacun d'en disposer à sa guise lorsque l'existence devient trop pénible (les gémissements de la fin pour bien le souligner). Les très très grands se contenteraient de l'universalité de la situation, de l'intensité du face-à-face, de l'allégorie philosophique du huis-clos, de la relation simple et sublimée par les fins dernières à l'approche, sans juger ni porter un regard partisan, mais Haneke lui ne peut s'en empêcher... C'est plus fort que lui, et ça m'a plutôt gâché la fête.

The Secret. Pascal Laugier


Une catastrophe, une de plus dans la besace de Pascal Laugier. Où sont les enfants ? Euh.... Adoptés comme tant de ces petits du sud par ces riches familles du nord... L'éternelle loi du plus fort appliquée aux rapports entre nantis et désoeuvrés. Sauf qu'ici, le film s'entête à se complaire dans une posture très morale néo-libérale à base de "faisons la justice nous-mêmes pour écarter de jolies têtes blondes de leurs gros méchants de parents"... C'est ainsi que The Secret produit du néant avec du néant. Et quel scénario inepte : dès l'enlèvement (avant le premier twist d'un longue lignée de twists plus idiots les uns que les autres), les invraisemblances et la surenchère vaine annoncent déjà la couleur : Attention navet !

mercredi 13 novembre 2013

Quatre étoiles. Christian Vincent


Ca les vaut presque les 4 étoiles. C'est franchement le haut du pavé de la comédie romantique à la française. On peut y aller les yeux fermés. Isabelle Carré a rarement été aussi craquante à l'écran. Les Working Title ont enfin trouvé à qui parler...

lundi 11 novembre 2013

Hold up


Affaibli par des problèmes de lisibilité de l'intrigue et de certains personnages ainsi qu'un épilogue volontairement abrupt qui laisse un goût d'inachevé, Holp Up n'en reste pas moins une incroyable leçon de réalisme (illustrée par cette interminable et drolatique tentative pour défoncer une vitre blindée) débarrassée de tout pathos, renouvelant par la même occasion un genre où tout semblait avoir été fait.. Dans ce contexte (objet singulier, en apparence froid) le supplément d'âme provient justement de la virtuosité de la mise en scène et des comédiens épatants de naturel.

Hell



Petit film SF sans prétention qui parvient à nous faire passer de l'ambiance de La Route à celle de Massacre A la tronçonneuse sans coup férir... Joliment réalisé, mise en scène musclée, bons acteurs mais le résultat ne satisfait pourtant pas pleinement. J'ai la curieuse sensation d'avoir eu entre les mains le pilote d'une série TV en gestation. Sur 12 fois 52 mn je pense que le projet aurait eu un vrai souffle. En l'état, on reste un peu sur sa faim...


dimanche 10 novembre 2013

L'étrange pouvoir de Norman


Les amateurs y trouveront ici et là de vraies références aux films d'horreur qui ont égayé notre jeunesse (La nuit des morts vivants, Halloween, Frankenstein...). L'image est belle et l'ambiance fort sympathique parce que familière. Mais le scénario est hélas trop faible, prévisible, ménageant mal ses petits effets et autres rebondissements de pacotille. Du coup on finit par décrocher, inexorablement...

samedi 9 novembre 2013

Sweeney Todd. Tim Burton


Plusieurs films déjà que les stigmates d'un essoufflement sont là. Ici, tous semblait pourtant réuni pour que Tim Burton frappe un nouveau grand coup dont il a le secret : le sujet comme le traitement lui vont comme un gant, il a semble-t-il carte blanche, les moyens à sa disposition sont immenses, la beauté formelle du résultat indéniable, mais voilà... L'univers de Burton à l'écran n'est qu'un vernis sur un coeur aux arrêts... Dès que les chants commencent, ça déraille imperceptiblement au niveau du rythme, de l'intensité (le systématisme de l'irruption des chansons, leurs longueurs, y sont peut-être pour quelque chose). Dès que les premiers coups de lame fusent, on est pris de hauts le coeur jusqu'à l'écoeurement, toute émotion envolée depuis trop longtemps... Vraie faute de goût que d'avoir voulu jouer la carte du gore à outrance en négligeant la dérision. Ca se voulait sûrement baroque, au final c'est Beurk, un vrai gâchis quand on repense au matériau phénoménal qu'il avait entre les mains.

vendredi 8 novembre 2013

The Mist. Frank Darabont


Excellente surprise prenant toutes les conventions à rebrousse-poil (faibles moyens, acteurs inconnus, habile huis clos dans un supermarché, twist final hallucinant sur le plan moral), The Mist démontre une fois de plus qu'il vaut mieux ne pas trop en imposer, arriver modestement, sans faire de bruit sur l'écran mais en développant des idées fortes (la mère demandant un soutien qu'elle ne trouve pas pour rejoindre les siens), une intrigue ficelée comme un rôti (montée progressive vers des révélations de plus en plus fantastiques) pour rendre crédible l'impossible et nous laisser pantois face à ce petit groupe de survivants  s'entredéchirant sur un radeau de la méduse dérivant au beau milieu d'un épais brouillard, impénétrable comme le mystère des nos existences . Très allégorique, très fort !

jeudi 7 novembre 2013

Les noces funèbres. Tim Burton


Tim Burton au sommet de son art morbide. Tout ici est parfait. Les personnages existent, une histoire d'amour à laquelle on croit, des dialogues savoureux, une musique faisant corps avec le film, et cette intrigue passionnante dès lors qu'on découvre qu'e d'autres temps la défunte mariée fut assassinée par un goujat... "Un cpeur qui a cessé de battre peut-il encore se briser ?". Génial, tout simplement.

Frankenstein Junior. Mel Brooks


Mel Brooks, Gene Wilder & Marty Feldman forment un trio infernal, fleuron du fou rire, qu'il faut connaître ou redécouvrir. Ce chef-d'oeuvre ultra référencé est une occasion rêvée pour le faire. Le meilleur de son réalisateur. A mourir de rire !

mardi 5 novembre 2013

Savages Oliver Stone


Je lui ai toujours gardé ma sympathie depuis Platoon (qui a marqué de son empreinte toute mon adolescence, pour le traitement du sujet sous un angle neuf, la truculente galerie de personnages, l'utilisation magistrale de la voix off et des musiques) mais surtout U Turn qui reste pour moi son meilleur film, il faut bien reconnaître que pour le reste, Oliver Stone ne crée plus grand chose d'excitant... 

Même constat ici. D'entrée, une voix off déconcertante de bêtise nous annonce la couleur (j'aiime deux hommes, véritables pubs ambulantes pour une marque de jean ou de sous-vêtements, et patati et patata on cultive la meilleure herbe du monde  près de Los Angeles et on est trop heureux sur notre falaise surplombant la mer à surfer, baiser, rigoler d'un rire gras et sonore). Vous suivez mon regard ? Pris d'une nausée immédiate, on ne rêve alors plus que d'une chose : voir les 3 héros se faire botter le cul rapidement et bien comme il faut... Du coup quand ce qui devait arriver arrive, on se contrefiche royalement du destin des 3 héros. Sans parler du manque de réalisme de l'ensemble commenté par une voix off qui n'apporte absolument rien. Et je ne parle même aps de la violence gratuite qui s'étire et s'offre d'un bout à l'autre du film.  Le néant à tous les étages.. Voilà tout ce que ce rebus inspire au spectateur. C'est dire le désastre et ma tristesse quand je repense aux quelques bons moments que j'ai passé dans une salle obscure grâce à Oliver Stone ...

The Big Lebowski. Les frères Coen


Savoureuse comédie. Sacrés personnages loufoques que Duke et Walter. Et de très belles envolées oniriques chaque fois que Jeff Bridges perd connaissance. Il y a aussi ces quelques références bien senties au Grand Sommeil. Mais voilà, ça s'arrête là. Il manque à tout ça quelque chose d'essentiel. A vouloir rester sur une tonalité frivole, un scénario écrit par-dessus la jambe, The Big Lebowski finit en toute cohérence à l'image de son personnage principal sans vraie consistance, par accoucher d'un film des Frères Coen en mode mineur. J'en veux pour preuvre la mort du troisièlme larron pour qui objectivement on n'a jamais éprouvé grand chose et pour cause. On ne nous a pas donné la chance de  vraiment le connaître.

lundi 4 novembre 2013

Le Capital. Costa Gavras


Est-ce bien le réalisateur de Compartiments tueurs, Z, l'Aveu, Missing ou le Couperet (plus grand rôle de José Garcia) derrière la caméra ? Le Capital est risible d'abord parce qu'il semble avoir été écrit par un adolescent (je pense au manichéisme des dialogues et de beaucoup de situations projetées mentalement, dénuées de tout réalisme). Et puis les acteurs, en roue libre; cabotinent à qui mieux mieux... Avec une distinction particulière pour Gad Elmaleh pas crédible une demi-seconde dans ce rôle. Ce qui le rend ridicule et/ou involontairement drôle à la moindre de ses interventions, dès qu'il a un regard appuyé, une bouche pincée, l'air vaguement calculateur... 2 certitudes, Costa Gavras n'est plus que l'ombre de lui-même, quant à Gad il confirme ici son talent comique.  

dimanche 3 novembre 2013

Le bal des vampires. Roman Polanski


Dépoussiérer le vieux mythe vampirique et faire rire avec la peur. 2 gageures de ce grand moment de l'oeuvre de Polanski où neige immaculée et sang grumeleux, froid des sommets et chaleur du sentiment amoureux font plus que bon ménage. Cru millésimé.

Gravity. Alfonso Cuaron


A souligner d'abord cet Invraisemblable et sublime plan séquence en introduction. Côté mise en scène, effet spéciaux, travail sur l'image et le son, c'est effectivement du jamais vu. Et tant que Sandra Bullock est accompagnée de Georges Clooney, c'est extraordinaire, je pèse mes mots. Un duo subtil teintant le climat de tension et d'étouffement d'un humour et d'une affection réciproque salutaires. S'il y a une réserve à émettre c'est par la suite quand la situation de l'héroïne esseulée oblige le scénario à lui faire réciter un ou deux monologues ayant pour vocation d'appuyer sa tragédie intime et de souligner les aspects prétendument métaphysiques du film. Problème : la littéralité de ce qu'elle expose se heurte à la légèreté, à l'anti-gravité sincère, naturelle du reste du film dont la magie se niche dans les silences, dans l'immensité muette, dans ces levers de soleil grandioses... C'est pourquoi la tentative de faire exister à tout prix ce petit bout de femme et ses grands malheurs terrestres me semble assez maladroite, pour ne pas dire malvenue. C'est aussi je crois dans une volonté de maintenir coûte que coûte l'intensité inhumaine du début du film que le scénario enchaîne et répète des rebondissements (les flammes, la panne de carburant, la noyade de la toute fin...) qui finissent par avoir quelque chose d'artificiel et de convenu. Mais ne boudons pas notre plaisir. Même s'il reste pour moi un ton en dessous du Fils de l'Homme, c'est un vrai grand numéro que ce Gravity. Exercice de style hors normes ? 100 fois oui ! Grand film métaphysique, hélas non...

samedi 2 novembre 2013

Rengaine


Sympathique lorsqu'on repense à la genèse à l'arrache de Rengaine mais c'est pour finir d'une maladresse abyssale lorsqu'il nous assène entre les gros plans obsessionnels qu'Il faut briser les chaînes de nos conditionnements sociaux et religieux pour s'aimer à nouveau... A vouloir dénoncer les injustices, les intolérances d'aujourd'hui, le film finit par se faire hymne et gloire à l'Homo-Stereotypus, bisounours des temps modernes qui enfile comme des perles tous les clichés possibles imaginables de l'époque...

vendredi 1 novembre 2013

The Real Rocky. Chuck Wepner


Le docu en soi n'a rien d'exceptionnel quoi que bien réalisé, construit intelligemment et d'une durée idéale. Ce qui fascine surtout c'est la façon dont il montre sans jamais le dire ouvertement en quoi Stallone pour accoucher de Rocky a sucé jusqu'à la moelle le personnage à la fois gauche et flamboyant de Wepner ainsi que son fameux combat contre Muhammad Ali. En revoyant les images du combat et de sa préparation, tout ceci devient une douce évidence. Et ce Chuck, quelle révélation à l'écran, quelle incroyable gueule de cinéma ! La stature de John Wayne ou de McLagen dans The Informer et le regard du divin Gene Hackman. Bref, voyez ce docu, il vaut vraiment le détour .