dimanche 3 novembre 2013

Gravity. Alfonso Cuaron


A souligner d'abord cet Invraisemblable et sublime plan séquence en introduction. Côté mise en scène, effet spéciaux, travail sur l'image et le son, c'est effectivement du jamais vu. Et tant que Sandra Bullock est accompagnée de Georges Clooney, c'est extraordinaire, je pèse mes mots. Un duo subtil teintant le climat de tension et d'étouffement d'un humour et d'une affection réciproque salutaires. S'il y a une réserve à émettre c'est par la suite quand la situation de l'héroïne esseulée oblige le scénario à lui faire réciter un ou deux monologues ayant pour vocation d'appuyer sa tragédie intime et de souligner les aspects prétendument métaphysiques du film. Problème : la littéralité de ce qu'elle expose se heurte à la légèreté, à l'anti-gravité sincère, naturelle du reste du film dont la magie se niche dans les silences, dans l'immensité muette, dans ces levers de soleil grandioses... C'est pourquoi la tentative de faire exister à tout prix ce petit bout de femme et ses grands malheurs terrestres me semble assez maladroite, pour ne pas dire malvenue. C'est aussi je crois dans une volonté de maintenir coûte que coûte l'intensité inhumaine du début du film que le scénario enchaîne et répète des rebondissements (les flammes, la panne de carburant, la noyade de la toute fin...) qui finissent par avoir quelque chose d'artificiel et de convenu. Mais ne boudons pas notre plaisir. Même s'il reste pour moi un ton en dessous du Fils de l'Homme, c'est un vrai grand numéro que ce Gravity. Exercice de style hors normes ? 100 fois oui ! Grand film métaphysique, hélas non...

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