samedi 30 août 2014

Pale Rider. Clint Eastwood


Je me demandais à quand remontait un film pas fameux du grand Clint Eastwood, son dernier vrai gros ratage ? Et bien facile, le voici... Western paresseux calqué sur le schéma de l'Homme des hautes plaines mais sans la dimension cruelle et fantastique. Tout ici est téléphoné, le mystère entourant ce cavalier solitaire n'apporte objectivement rien et les affrontements frisent le ridicule. A oublier ! Ce qui n'a pas tué Clint l'a manifestement rendu beaucoup plus fort par la suite.

vendredi 29 août 2014

Le Monde de Nemo


Extraordinaire réussite de Pixar qui plus que jamais réussit le pari fou de plaire aux tout petits comme aux cinéphiles qui y trouveront de magnifiques idées de cinéma (le poisson amnésique, le requin végétarien, comment s'évader d'un aquarium....) et une intrigue belle et émouvante d'un papa déterminé à retrouver coûte que coûte son petit "garçon" handicapé après avoir connu le drame de perdre sa maman... Puissant ! Génial ! Et comme écrirait ma fille : "C'est trop super quand Nemo retrouve son papa". Je n'en pense pas moins :)

Calculs meurtriers. Barrbet Shroeder


Comment j'ai pu passer au travers début des années 2000 ? Barbet réussit vraiment son hommage à Hitchcock. Puisqu'on passe au travers de La Corde (ce couple désireux de se mesurer au meurtre parfait), l'héroïne traumatisée et incapable de vivre une relation normale aux hommes (Rebecca). La final au sommet d'une falaise peut rappeler celui de La mort aux trousses... Et tout ça est plutôt joliment joué, et malgré les figures imposées, c'est un spectacle plaisant. Intelligent petit thriller que ce Calculs meurtriers.

mercredi 27 août 2014

Les pleins pouvoirs. Clint Eastwood


Où l'intranquille docilité de Clnt Eastwood fait merveille. C'est effectivement calibré et pas dénué de quelques défauts (la scène d'agression sur la fille du personnage campé par Clint) mais beaucoup de belles choses passent. Le subversif avec la raison d'Etat qui permet tout. Et la filiation avec cette belle relaton père-fille qui préfigure déjà la non moins terrible histoire d'amour entre un entraîneur et sa boxeuse dans Million Dollar Baby. Et puis à noter une séquence d'introduction vraiment saisissante. Egalement des passages d'une grande intelligence (lla danse et les sourires de façade de Gene Hackman et sa secrétaire personnelle)   Pas un Chef d'oeuvre soit, mais quand même le haut du pavé en matière de thriller politique pour le coup.

the Truman Show; Peter Weir



Aaaaah Peter Weir, ce grand monsieur aux quelques très grands films ! Truman Show a les défauts de ses qualités et vice versa. De vraies grandes qualités parce que cette comédie d'anticipation douce amère fait diablement mouche parce qu'on y croit dur comme fer, que chacun d'entre nous a toujours dans une bouffée délirante, dans une schizophrénie rampante, imaginé ce scénario diabolique... Truman Show est d'ailleurs sorti juste avant la grande vague de télé-réalités qui va déferler sur nos écrans au début des années 2000…Ma réserve porte davantage sur le cabotinage de Jim Carey (tellement fabuleux dans Man in the Moon par exemple) et le côté "potache" de l'épilogue … Il y avait je crois vraiment matière à faire quelque chose de plus fou, plus dramatique, plus profond. Mais ne boudons pas notre plaisir. Weir est d'autant plus respectable que son film est emballant, intelligent et par-dessus tout original.

lundi 25 août 2014

Le Convoyeur. Nicolas Boukhrief


Depuis l'excellentissime Va Mourire, Nicolas Boukhrief prouve à chaque nouveau film qu'il a mine de rien de belles choses à dire et une voix singulière à faire entendre. Evidemment Le Convoyeur est assez court, of course il est ultra balisé et reprend les codes du film noir avec des figures forcément imposées... Mais il le fait tellement bien, avec tellement de coeur et d'honnêteté, de simplicité aussi qu'on ne peut que s'incliner devant le résultat : une vraie réussite et un Dupontel qui aura rarement été aussi physique et inquiétant !

dimanche 24 août 2014

Inglorious Basterds. Quentin Tarantino


Séquence d'ouverture vraiment stupéfiante avec la révélation de cet acteur allemand polyglotte (CW). Jusque là rien à redire sinon waoooow ! C'est ensuite que ça se gâte. Des séquences bien longues, trop bavardes (celle de l'auberge de nuit) achèvent de tuer l'intensité d'Inglorious Basterds, qui se termine dans un gloubi boulga français évoquant maladroitement Le Dernier Métro entre autres références mais qui s'avère surtout être la partie la plus faible. Bref, tout ça manque de souffle, de tenue, de colonne vertébrale, d'un scénario digne de ce nom tout simplement. On sent que Tarantino se repose sur ses lauriers et fait moins d'efforts qu'auparavant... Dommage !

Le silence des agneaux


Oscars en cascade mérités ! Référence absolue du genre. Il fallait le faire, mais il y a plusieurs raisons à cela : d'abord un excellent réalisateur, Jonathan Demme qui n'en est pas à son coup d'essai puisqu'il nous a déjà gratifié quelques temps plus tôt de Something Wild et Married to the Mob, vraies belles variations sur un genre. Il y a ensuite cette intrigue à tiroirs qui nous laissent captivés tout au long du film sans jamais se montrer ni prévisible ni caricaturale (certains personnages restent au second plan mais n'en posent pas moins leur patte sur le film, Hannibal évidemment, celui qui dans l'ombre tire les ficelles). Il y a aussi cette relation ambigue entre Hopkins et Foster qui rend le spectareur "intelligent" et dépasse de loin la basique dialectique d'une chasse à Buffalo Bill. Voilà qui renverse les figures classiques dans ce genre de film et qui achève d'en faire toute l'originalité. Plus généralement, tout dans ce thriller horrifique est fort (la lente montée d'adrénaline, les indices venant les uns après les autres, grâce à l'intermédiation du monstre), effrayant (de nombreuses séquences dont le final glacent véritablement le sang). Et que de mémorables séquences (la cage et la scène quasi "fantastique" du trombone qui disparaît, le premier face-à-face Foster-Hopkins...) et de références idéalement senties (La Belle et la Bête naturellement, Psychose également). Que dire enfin de ce dernier plan après cet appel qui donne envie de rester dans la salle pour connaître la suite ?

samedi 23 août 2014

Spiderman. Sam Raimi


Voilà qui pose idéalement les bases de l'univers du Super-Héros mais ça reste un peu trop sage à mon goût (il s'agit d'e la naissance d'une licence sur grand écran et la pression a dû être forte). Il faudra attendre le numéro 2, véritable chef-d'oeuvre, pour que Sam Raimi se lâche et donne la pleine mesure de son génie.

vendredi 22 août 2014

Casino Royale



Casino Royale est un James Bond de plaies et de bosses. Mais c'est aussi un film fort intelligent. Les opus qui suivront ne tiennent pas la route, mas ce Casino Royale est une petite perle, qui déroute, dont les personnages sont tous plus ambigus les uns que les autres, et dont certaines séquences resteront dans les mémoires.: tout ce qui touche de près au de loin à la partie de Poker puis toute la séquence finale autour de cette immersion mémorable d'une vieille bâtisse dans les eaux sombres de Venise... Sans oublier les sentiments (et les blessures avec) qu'on sent poindre sous le veston déchiqueté d'un 007 jamais à fleur de peau comme ici :) Un grand James Bond, le film comme l'acteur !

mercredi 20 août 2014

The amazing Spiderman : le destin d'un ado


Aie ! Je n'ai pas vu The Amazing Spiderman mais ce second volet est clairement un sous-produit pour ado. Le coeur de l'intrigue n'est qu'une bluette pour lycéens mal dégrossis. La comparaison avec l'univers porté à l'écran par Sam Raimi fait mal. Très mal ! D'une façon générale, ce Spiderman est bien trop rigolard, lisse et détaché de tout pour nous faire croire à ses pseudo tourments de la fin... Et puis le scénario (inepte) ne parvient à donner aucune épaisseur aux combats jamais titanesques de l'épilogue. Ca se règle en 2 3 coups de toile vite expédiés sans véritable mise en danger des jours de l'Homme araignée qui pour le coup a perdu tout son venin ! C'aurait du s'appeler "Le destin d'un ado"... Avec tout ce que cela peut comporter d'énervant ;)

transcendance


Bouse transcendantale à éviter. Depp vient cachetonner honteusement, les quelques personnages principaux sont des silhouettes qui n'existent jamais, on ne croit à rien. D'ailleurs que fait le gouvernement devant cette ville infestée de néo zombies dans le désert ? Tout sonne aussi faux que cet hologramme censé abriter la véritable âme du personnage principal. C'est le film qui au final en est dépourvu d'âme. Le premier nanar transcendantal !

mardi 19 août 2014

The two faces of January


Le début intrigue. Ces américains plongés dans un univers qui n'est pas le leur, dans cette vieille Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. On pense aux grands films d'espionnage d'antan où l'identité est par définition flottante (chacun ayant beaucoup à cacher). On pense alors à L'Homme qui en savait trop. Il y a aussi dans ce trio amoureux du Plein Soleil version Clément ou de la Piscine version Deray. Mais voilà ce brillant scénariste passé derrière la caméra se retrouve confronté aux mêmes difficultés qu'un David Mamet en son temps. Il ne parvient jamais à rendre lisible par le jeu de la mise en scène les enjeux dramatiques de cette tension psychologique à l'encéphalogramme désespérément plat. Tout est de ce fait lisse, peu palpitant, prévisible souvent, pas excitant pour un sou... Et l'on finit par se demander à quel énième pseudo rebondissement le film verra enfin son épilogue arriver sans qu'on ait jamais éprouvé la moindre empathie pour le jeune héros piégé ? Et malgré l'abattage des comédiens, l'autre problème vient d'une direction d'acteurs qui ne parvient pas à nous donner prise sur les aspirations et les intentions des 3 personnages, qui même si elles doivent rester troubles, aurait mérité même un soupçon de clarté qui en l"état fait totalement défaut, Ce qui nous les rend terriblement étrangers, ce qui nous rend à leur égard terriblement indifférent ! Au final, de belles intentions, 3 bons acteurs, un univers séduisant mais qui se perdent hélas en chemin, comme les personnages...

lundi 18 août 2014

Une journée en enfer. John Mc Tiernan


Evidemment quand Mc Tiernan revient au commandes, Mc Clane retrouve des couleurs... Grand troisième opus des aventures de ce policier inoxydable à l'humour à froid indépassable. Une journée en enfer sans temps mort avec en prime une sacrée distribution (Irons, L Jackson) et quelques moments d'anthologie !

Harry, un ami qui vout veut du bien


Bon petit thriller psychologique en eaux troubles avec ce qu'il faut de non-sens (cette histoire d'oeuf, ces phrases lancées à travers un trou de serrure comme des invitations lubriques : "Venga Venga"…). Les comédiens sont impeccables, l'intrigue originale et captivante : L'idée de ce camarade de classe resté fasciné par le héros et (sincèrement ?) désireux de le sortir de sa vie triste et rangée, fascine et inquiéte dès lors qu'il est prêt à tout pour y arriver !… Une vraie petite réussite au rayon "polar oblique" lorgnant avec insistance du côté d'Hitchcock.

dimanche 17 août 2014

Retour vers le futur. Robert Zemeckis


Un de ces films miraculeux qui font instantanément devenir cinéphile. Je l'ai vu au cinéma lors de sa sortie en 86 et ça reste un de mes meilleurs souvenirs dans une salle obscure. C'est un concentré de nos rêves sucrés d'enfant, c'est l'enfance de l'art au rythme entraînant de The Power of Love. C'est la naissance de Marty Mc Fly sous les traits de Michael J Fox, l'émergence d'un héros de cinéma physiquement "banal" auquel s'identifier fortement. C'est surtout la possibilité qui nous est offerte de revoir nos parents jeunes, les êtres qui nous manquent aujourd'hui, de faire revivre les années d'avant soi ! Zemeckis a fait fort avec ce mémorable saut dans le temps que ce Retour vers le futur vers lequel on n'a de cesse de retourner avec bonheur.

vendredi 15 août 2014

True Detective


Jusqu'à l'épisode 7, le dispositif peut rappeler la mécanique éculée de Cold Case sauf que True Detective a l'élégance de creuser la fibre existentielle des personnages en prenant son temps pour nous dévoiler leurs plaies, leurs cicatrices, les échecs des 2 héros qui de fait existent terriblement à l'écran... True Detective est par ailleurs une impressionnante immersion dans un univers envoûtant à l''image de ce générique obsédant comme un vieux Blues joué sous l'effet de drogues durailles. Et comme dans The Wire, le point fort est aussi l'authenticité de l'ensemble qui ne se départit pas pour autant de références puissantes (Badland, Blue Velvet, Sixth Sense, Seven...). L'on ressort de True Detective poisseux et habité en ayant la certitude d'avoir passé un long séjour dans le Bayou aux côtés de ces 2 écorchés vifs divinement incarnés. Et je ne reviens pas sur les  moments d'anthologie qui jalonnent la saison dont ce plan séquence hallucinant dans une cité à vif ou cette incropyable séquence finale de l'Episode 8... Vivement la saison 2 !

jeudi 14 août 2014

American History X


D'une nullité abjecte. Sous prétexte de dénoncer la violence gratuite, on la montre ! Sous prétexte de critiquer le racisme ordinaire, on excuse les actes impardonnables d'un extrémiste décérébré en l'humanisant maladroitement... Et je ne parle même pas du reste : mise en scène plate, acteurs qui surjouent, violons sirupeux pour signaler le moindre noeud dramatique, histoire truffée de clichés... Mais pour revenir à l'essentiel American History X est surtout d'une connerie peu banale.

mercredi 13 août 2014

Bienvenue à Gattaca. Andrew Niccol



Preuve est faite qu'un bon scénario n'accouche pas nécessairement d'un bon film. Certes, les idées sont là, mais le film est étrangement à l'image de ce qu'il entend dénoncer : lisse et froid, porté par un mise en scène sans imagination , trop sage...C'est un peu le comble en somme. Pour faire émerger des sentiments forts chez le spectateur, il aurait fallu mettre dans le film beaucoup plus de tripes et de folie !

mardi 12 août 2014

Body Double. Brian De Palma


Vu au cinéma lors de sa sortie, et déjà à l'époque j'avais trouvé Body Double un peu boursouflé comme un corps gargouillant de miasmes et d'exhalaisons hitchcokiennes... Evidemment louable est cette intention de mêler Rear Window (la voisine d'en face) et Vertigo (la mnaipulation d'un homme en exploitant sa pathologie) en y faisant souffler un vent de modernité... Le problème est que cette modernité soit restée figée dans les années 80. Il vient de cette dimension kitschissime de sensualité voire d'érotisme de bas étage, de ces effets bien trop datés (c'était déjà la sensation que j'en avais lors de sa sortie, c'est dire...)  qui rendent certains passages limite parodiques. Il y a aussi on le sent une volonté de "tout mettre" en un film, en un corps aussi double soit-il ! Il y a donc du très bon comme toujours chez De Palma (art filmique et mise en abîme de l'intrigue) mais aussi du lourd et de l'indigeste... A boire et à manger donc dans cette déclaration d'amour inconditionnel au Maître du suspense. Une déclaration toujours sincère, c'est déjà ça !

lundi 11 août 2014

Intouchables


Que de battage pour ça ! Comme Bienvenue chez les Ch'tis avant lui, Intouchables fait flop... Le travail sur l'image est nettement mieux faut reconnaître - ça fait moins téléfilm - mais sinon que c'est niaiseux, prévisible, plan-plan, dénué de la moindre audace scénaristique... On n'est jamais surpris, on ne se dit jamais '"tiens voilà une belle idée de cinéma". Ca déroule comme une publicité pour un camembert coulant, le teasing, la coeur fondant et le packshot de fin (l'affiche de film). De quoi accoucher d'une énième soupe populaire sur grand écran.

dimanche 10 août 2014

Le secret des poignards volants. Zhang Yimou


Je n'ai pas revu depuis sa sortie ciné, mais il me souvient d'une forme de perfection formelle et thématique, d'irradiante beauté des images comme des sentiments suscités, avec une fin qui révèle le secret d'un poignard volant : nous briser le coeur ! Je me rappelle avoir été émerveillé par cette reconversion brillante de Zhang Yimou dans le film de baston féérico-fantastique de tradition et j'ose dire de mémoire que Shakespeare s'il avait été Chinois n'aurait pas renié cette histoire d'amour à la fois immortelle et impossible qui lui ressemble tellement !

samedi 9 août 2014

Thor : Le monde des ténèbres


Le fait est que c'est tourné avec la légèreté et l'inconséquence d'un Ocean's Eleven à travers la galaxie... Perso je trouve que ça amortit la déception parce qu'il y a des notes d'humour salutaires par ci par là dans un film patchwork ou pot pourri qui mange à tous les râteliers sans jamais choisir : Star Trek, Star Wars, Lord of the Ring, etc. Compte tenu de ce côté bullesque et sans conséquence on dira que c'est mauvais (scénario inepte) mais pas trop !

mercredi 6 août 2014

Requiem for a dream


Enorme sensation lorsque je l'ai découvert au cinéma. je restais d'ailleurs sur la très bonne surprise Pi en video... Je me souviens encore de la musique phénoménale rythmant ce cauchemar éveillé qui ne ménage ni son spectateur ni son pouvoir, son emprise hallucinogène qui font presque ressentir dans la salle obscure les effets de la drogue submergeant les personnages à l'écran... On sort dévasté, envahi par des images qui restent en nous. Ne l'ayant pas revu depuis et restant sur la déception (relative) qu'ont causé chez moi les films qui ont suivi, je vais sous peu me replonger dans ce songe vénéneux histoire de m'assurer qu'il est bien fidèle à mon souvenir comme à l'oeuvre visionnaire d'Hubert Selby Jr.

Breaking Bad


Il faut bien reconnaître que le pitch et le point de départ sont fabuleux. L'Episode 1 concentre d'ailleurs à lui tout seul beaucoup (presque trop) de la puissance narrative de Breaking Bad. Toutes les belles pistes y sont déjà abordées : la maladie mortelle qui fait du malade un homme qui n'a soudain plus rien à perdre, Monsieur tout le monde qui décide d’utiliser ses connaissances pour commettre des actes illégaux en vue de mettre sa famille à l’abri du besoin, la nécessité qu'il ressent de s’associer avec quelqu’un de forcément différent pour réussir dans cette entreprise, également l’obligation de trouver un lieu propice et suffisamment isolé pour fabriquer la came, enfin le danger palpable dès lors qu'il est question d'écouler la dope avec le risque de se faire doubler et la perspective de devoir se confronter au choix cornélien de manger ou d'être mangé ! Ca fait objectivement beaucoup et la difficulté avec un tel démarrage c’est justement de maintenir la vitesse de croisière... Or si la suite de la saison 1 réserve quelques belle surprises comme l'épisode du morceau d’assiette manquant, celui de la baignoire qui traverse le plancher, l'anecdote du faux cristal servant d’explosif et par-dessus tout la métamorphose phénoménale du personnage principal, l’ensemble manque hélas de cette imagination si ravageuse du début : Il y a d’abord l’aspect répétitif du volet business consistant à trouver un lieu et de la matière première pour permettre à White d’atteindre son objectif « alimentaire ». Le fait est qu’une fois que le Van a été trouvé (Episode 1 !!!), on n’en sortira quasiment plus jamais... Je pense aussi aux ressorts dramatiques autour de la maladie de White : Au début ça fonctionne, mais la répétition des "je tousse, je vomis, je m’affaiblis" à des moments propices pour le scénario peuvent agacer. Quant au retournement  "je retrouve des couleurs, je me rase la tête, j’ai un super look Bas Ass dixit mon fils et je me remets à baiser comme à la grande époque" il fonctionne mais peut là encore laisser perplexe par son manque de nuances… Bon mais passe encore. Ce qui fonctionne le moins bien à mon sens, c’est la galerie de personnages gravitant autour du héros : La belle-sœur cleptomane (un peu léger tout de même), le beau-frère flic qui traque justement les trafiquants de drogue (facile aussi pour faire avancer l’intrigue et faire peser une menace sur White). Et puis le ponpon avec Tuco, absolument ridicule et pas effrayant pour un sou…  On ne croit d’ailleurs pas une seconde au premier passage à tabac de Jesse essayant de s’échapper devant des mastodontes à la gâchette facile (Quelle prise de risque !!!) pas plus qu'à l’acceptation de Tuco, la gueule enfarinée mais tranquille du deal proposé par White alias Eisenberg parce que ce dernier aurait montré qu’il avait des couilles en soufflant l’étage du patron, au risque de tuer des gens et sans que ce dernier ne se sente le moins du monde « insulté » SUR son propre territoire. Absolument invraisemblable. Quant au dernier plan de la saison il dit plus que tout le reste ce qui risque de ne plus fonctionner par la suite. Dès lors qu’il revêt l’accoutrement d’Eisenberg (chapeau noir et lunettes de soleil) on se dit que la métamorphose est alors achevée et que pour continuer à fasciner / surprendre il faudra être très très fort côté scénario pour ne pas enfermer l’ex White dans le méchant piège de la caricature…  Puisque le Breaking de Breaking Bad contient la notion de progression et c’est précisément le "EN TRAIN DE" qui intéresse le plus, autrement dit la transformation. Une fois qu’elle est achevée, il restera quoi ? Un accoutrement, des postures et des grimaces ? C’est le risque… je vais quand même dévorer la suite par curiosité et j’espère qu’elle me fera mentir ! La saison 1 reste à voir pour toutes les grandes idées qu'elle contient dès l'épisode Uno !

lundi 4 août 2014

American Nightmare



Pendant une nuit on est de retour au Far West, dans cette violence légale qui a fondé en partie les valeurs Américaines. Légitime défense, accès enfantin aux armes les plus létales. Excellentissime début ! Dans un contexte de futur proche fantasmé, le film se raccroche donc intelligemment aux codes du western : le fugitif noir se réfugie chez un notable du comté qui se refuse à livrer ce dernier aux chasseurs de prime... Sauf qui'il n'est plus ici question de prime mais de défoulement décomplexé. L'on comprend très vite que si un tel chaos était amené à s'installer dans ces chères villes nord américaines, on aurait vite fait de voir de petites têtes blondes à claques et surtout bien nées se défouler sur des laissés pour compte, ces populations sans le sou ni toit ni moyen de se défendre. La loi du plus fort dans son plus simple appareil. D'où l'heureuse idée de se focaliser sur un lieu clos et théoriquement à l'abri du danger qui sévit dehors et qu'on ne peut alors qu'imaginer... Le huis-clos autour d'une famille de "nantis", de WASPS a priori protégés des excès de cette nuit sans retour est donc le meilleur choix possible car il renforce la dimension politique du propos comme l'absurdité et le caractère injuste de ces purges à sens unique... Le film s'auto-sabote malheureusement à partir de l'intervention des voisins. On est alors dans du scénario pur, décharné, dans le "théorique" le plus complet, et ça ne s'arrange pas jusqu'au final énervant de morale à 2 balles (la famille de privilégiés finalement sauvée pour ses bonnes actions). Mais l'idée de départ est tellement bonne, dit tellement du fonctionnement de nos sociétés occidentales prétendument développées et portées sur un égalitarisme de façade que la première heure vaut le détour avec ce je ne sais quoi de rafraîchissant et quelques notes d'humour noir savamment distillées... Tant de cynisme ne laisse pas indifférent malgré les quelques très gros défauts du film.

dimanche 3 août 2014

Kill Bill. Quentin Tarantino



Il y a quelque chose de jouissif dans Kill Bill qui est (encore) marqué par une vraie passion qui enflamme littéralement la pellicule et un vrai gros boulot sur la mise en scène et le soin apporté à l'image. Ce qui laisse un peu plus froid c'est l'absence de tout scénario (une liste avec 5 noms, difficile de faire plus maigre) et le systématisme du dispositif avec enchaînement des adversités qui montent en difficulté comme dans un jeu video. Donc plaisir coupable sur le côté défouloir et sur les nombreuses références (pour les cinéphiles) mais assez superficiel et vain sur la longueur.

The East


Preuve est faite que les Bobos, pris dans l’étau Wikileaks / Ranbow Warrior, peuvent représenter un vrai danger pour leurs concitoyens, pour eux-mêmes et même pour la santé mentale du spectateur qui suit leurs aventures… J'exagère un peu mais ill y a du vrai tant ces écolo-héros auraient eux aussi leur frange d’extrémistes qu’on nommera les « boborthodoxes » … Petit film de « pesudo-espionnage » aux Intentions certes louables (sensibilisation à la dégradation de notre écosystème par des grands groupes industriels obsédés par le profit) mais dont le résultat n’est pas convaincant du tout Trop manichéen, trop gentillet ! Loin du cynisme et de la vraie méchanceté qui baignent les rapports de force en ce triste et bas monde.

samedi 2 août 2014

King Kong. Peter Jackson


L'entrée en matière (le départ du bateau avec ce personnage mégalo de réalisateur...) puis toute la deuxième partie urbaine sont assez bluffants, mais Peter Jackson n'étant pas connu pour sa finesse rate en beauté le coeur de la première partie sur l'île qui souffre de la comparaison avec le formidable Jurassic Parc de Spielberg. C'est lourd en raison des quelques facilités et longueurs (l'abus de 3D nuit à la santé du film sur des tas de séquences avec araignées ou diplodocus sur la falaise). Ce qui plombe le rythme d'un film qui finit par paraître bien trop long.... Pour finir et c'est le plus embêtant, le coeur du film original comme du remake Seventies était le sulfureux, la dimension improbable du trouble amoureux; le côté La Belle et la Bête version sensualisée et suggestive. Cela créait un malaise chez le spectateur en assistant à cette histoire d'amour déviant qui est totalement reléguée au second plan dans le film de Jackson, délaissé au profit du "grand spectacle" qui encore une fois reste un joli spectacle malgré les longueurs.

Les Revenants. Robin Campillo


Le film n’est pas inintéressant particulièrement sur le plan visuel ! Je salue notamment un très beau travail sur l’image et une atmosphère étrangement lente et assoupie de cette petite cité du crépuscule, autant d’éléments qui confèrent une certaine poésie à l’ensemble. Mais il y a comme un mariage qui ne se veut pas heureux entre Film d’auteur et film de genre… Cela provient d’un regard qu’on sent condescendant sur les genres auxquels le film prétend se raccrocher pour mieux les mépriser. Les Revenants c’est un peu ce qu’aurait donné Dawn Of the Dead si on avait confié le projet non pas à Romero mais à quelqu’un qui se serait pris pour Bresson ou Godard… Y a de l’idée mais ça ne prend pas mais pas du tout. Ou alors si, comme objet qui se regarde le nombril, ou comme berceuse pour nous endormir tout doucement, pour faire de nous des revenants bien sages dans les salles obscures ! Je ne sais plus qui a dit que Les Revenants était un « film constipé », c’est bien vu, c’est très bien vu ! C’est une des sensations que procure un film qu’on a parfois envie de secouer comme un prunier, qu’on voudrait gaver de petits piments pour faire descendre le tout dans un vacarme de tous les diables.

vendredi 1 août 2014

Captain America : Soldat de l'Hiver


Je ne vais naturellement pas crier au chef d’oeuvre ! Il y a toujours ce côté trop calibré dans ce genre d'exercice, prévisible dans le développement d'une franchise. Et puis c'est vrai, Captain America a en soi quelque chose de tellement désuet, ridicule jusque dans son costume et ses pouvoirs (un pauvre bouclier)… Mais c’est justement là un premier point appréciable : je ne peux que reconnaître au film (comme au premier volet) le talent de rendre crédible ce héros en costume de carnaval du 4 juillet. C’est déjà un exploit en soi Et je dois dire que malgré quelques scènes d’action bien trop classiques, j’ai apprécié que la promesse « ne fais confiance à personne » soit tenue sur la durée. Une ambiance paranoïaque qui hystérise le film et lui donne son piment. Notamment très belle séquence d’attaque du véhicule de Samuel L Jackson au début. Puis belle séquence dans l’ascenseur (clin d’œil à Die Hard 3 ?). C’est d’ailleurs une atmosphère qui sied bien à un héros ayant traversé les âges et qui ressurgit dans un monde dont il ne comprend pas forcément les codes ni les motivations de ceux qui l’entourent (scène d’intro sur un bateau dont il découvrira qu’il devait intervenir pour permettre à d’autres de se saisir d’informations confidentielles). Enfin la parenté historique avec le premier Indiana Jones et plus récemment Hellboy est toujours salutaire en ce qu’elle ré-enracine clairement le héros dans son passé (seconde Guerre Mondiale) , ses souvenirs (le camp, son ami d’enfance) et sa raison d’être en tant que super-héros. Franchement pas mal du tout y compris cette dernière belle image sur les berges d’un fleuve.