dimanche 24 octobre 2021

De mémoire... Que reste-t-il de ces innombrables séances dans une salle obscure ?

De mémoire de cinéphile, j'ai compris ce qui se joue dans ce qu'imprime en vous la salle obscure, j'ai compris ce qui compte après avoir vu un film... Laisser le temps filer, voir le film se décanter, compter les survivants, soupeser ce qu'il en reste quand le processus est achevé. Quelle trace subtile subsistera ? Quel enseignement fondamental vous restera-t-il ?

Allez je me lance... je reprends à dessein des moments de cinéma vécus il y a longtemps dans une salle obscure ou chez moi. j'essaye de restituer ce qu'il en reste... DE MEMOIRE :-)

Alors dans un premier temps, beaucoup de films remontent à la surface, quelques moments d'éternité, mais si on m'assigne le devoir de ne garder qu'un film, qu'une scène, qui se serait emparé de son âme à tout jamais, qui est profondément ce que je suis depuis l'enfance, depuis que je l'ai vu pour la première fois à Abidjan dans une salle obscure, c'est naturellement Excalibur, c'est John Boorman. et mon âme se trouve bien aise tout au fond de ce lac aux côtés d'une Dame. La dame de mon coeur.




vendredi 22 octobre 2021

Pump of the volume 1991

La dernière image ? Christian Slater exultant, Christian Slater devenu la voix, notre voie, celle du Samouraï dont les codes et les valeurs transparaissent à chaque mot.

On dit de certains peuples que l'accord oral, le hochement de tête vaut poignée de main qui vaut tous les contrats du monde.

Les contrats ont été inventés quand la parole s'est vidée de son sens premier. L'oralité a pourtant un jour été un art, une tradition, avec ses règles immuables, ce rapport immanent à Dieu, à tous les Dieux.    

Ce que je garde de Pump Up The Volume, c'est de l'avoir découvert à ma majorité (1991) avec toutes ces musiques qui ont permis une exploration jubilatoire vers des oeuvres, des groupes, des univers très variés. Mouvement qui s'est prolongé par la suite dans une farfouille passionnée aux rayons de la FNAC et autres FURET DU NORD.  

Mais ce qui prédomine ici, ce qui me parlait c'est ce sentiment de liberté, sa voix audible, il est écouté. On l'écoute. le son s'extraie harmonieusement des tréfonds de ses poumons. Freedom of speech mais plus encore, Liberté de dire ce qu'on pense. Sa pensée s'affiche, elle est sur ses lèvres. Jamais je n'ai autant rêvé d'être ce personnage qui n'a pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre son rêve et ce qu'il en fait.

Or à 18 ans, on est au carrefour, on ne sait pas encore le prix d'affirmer ce qu'on veut vraiment. Cristian Slater nous montrait le chemin.   



jeudi 21 octobre 2021

Fright Night 1985

La dernière image ? je m'explique. Il y a des films que j'ai vu 100 fois, D'autres que je n'ai vu qu'une fois, peu importe,  dès lors qu'ils ne m'ont pas laissé indifféremment, je préfère vivre avec le souvenir que j'en garde, ce qu'il ont laissé en moi d'indélébile, ce qu'ils m'ont apporté dans ma philosophie pour exister.

Un exemple ? Fright Night. Vu souvent lors de sa sortie. j'ai emmené les parents, les amis, j'adorais cet objet à la fois moderne et truffé de références (De Terence Fisher à Alfred Hitchcock). J'avais même le 33 Tours. Une BOF géniale. Les années 80 dans toute leur splendeur.

Plus le temps séparant le dernier visionnage (vingtaine d'année je dirais) s'épaissit, moins il reste de moments qui s'impriment sur la rétine, alors j'aime l'idée qu'à la fin des fins il reste une image, la quintessence de ce que le film a laissé en moi. Comme enseignement. En saignement. 

Alors si je dois garder une dernière image, c'est ce moment voluptueux qui résonne des échos de Come to me, la sensualité, les premiers émois, la dangerosité de l'éveil à la sexualité, lorsque le "Dracula" d'en face vient mordre au cou la fiancée du héros (Charlie Brewster)... Alors je me rappelle que ce film comme tous les films d'horreur dont les héros sont des adolescents ne fait rien d'autre qu'aborder le sujet du passage à l'âge adulte, de ses métamorphoses, de la prise de conscience que le sentiment d'immortalité qui baigne la jeunesse n'était qu'une illusion.  Une supercherie. Ce que n'est pas le film. Bien au contraire.