L'univers de Phlip K Dick
Est reconnaissable entre mille.
Y paissent moutons électriques,
Quelques réplicants indociles
Dont l’humanité vous désarme,
Mais saluons le traitement :
Né d'un impact, de son vacarme,
Blade Runner est l'hybride enfant
De la SF et du film noir,
Un retro-futurisme qui
Sécrète son divin nectar !
Dans la mégapole avilie
Un détective privé traîne
Son spleen, sa mauvaise conscience,
Sa parano, autant de chaînes
Nouées de troubles apparences,
Où femmes fatales et brunes,
Parfois blondes mènent la danse
Jusqu’au
climax, quand la rancune
Se fait pardon ou pénitence !
Et voilà le plus vivifiant
On y trouve du Jim Thompson
Du Raymond Chandler, cependant
Le film surprend quand l'heure sonne
De l'épilogue tout en haut
D’une
tour chatouillant les cieux
Avec l’extinction d’un robot
Habité, ému, amoureux
De la beauté du monde et qui
Dans un dernier geste
fragile
De compassion, d'empathie,
Fait le deuil de son bref exil
Parmi les hommes et devient
Cet être à l'aura de lumière.
Rick Deckard, lui, demeure éteint,
Agi, étranger aux mystères
De l'âme, corrompu, décadent,
Oublieux du métal précieux
Dont il est fait mais qui pourtant
Survivra, boudé par les Dieux !
Mauvaise herbe l'humanité
qui résiste à tout, avec morgue
Quand l'être pur est condamné,
périssable. Fabuleux point d'orgue.