samedi 31 août 2013

Audition. Takashi Miike


La construction d'Audition n'est pas sans rappeler celle de From Dusk Till Dawn. Il passe allègrement d'un genre assez anodin (la comédie romantique à travers la recherche obsessionnelle de la femme parfaite) au fantastique le plus inquiétant (cette femme cache un jeu cruel qui devient rapidement dangereux) pour culminer dans un épilogue de terreur absolue. 

A l'image de son réalisateur, sans détours ni concessions, Audition est un des sommets de l'horreur des années 2000. Attention : il s'achève comme un tour de montagne russe et retourne l'estomac. Âmes sensibles, vous êtes prévenues !

vendredi 30 août 2013

Rec 3 Genesis



Voilà le problème quand on essaye d'innover dans une saga dont le charme principal venait de l'absence d'humour et l'aspect documentaire d'une horreur pourtant fantasmée (les zombies existent, si, si, regardez !).

Rec 3 est un échec d'autant plus cuisant qu'il voulait à sa façon nous refaire le coup (génial) d'Evil dead 2 en essayant d'intégrer une dimension auto-parodique et cartoonesque sans renier l'horreur pure des premiers volets. La comparaison fait mal... Je propose donc d'attendre le 4, Balaguero revient aux manettes, c'est sûrement bon signe.

jeudi 29 août 2013

Piège de cristal. Die Hard. John Mc Tiernan


Le film d'action hissé au rang de chef d'oeuvre. Un huis-clos géographique et temporel qui sied parfaitement à l'ambiance à la fois étouffante, cruelle et décontractée de ce missile aux parois vitrées. j'en sors baba et j'y retournerai de nombreuses fois. A l'époque, la référence indépassable du film d'action. Merci John Mc Clane/Tiernan !

mercredi 28 août 2013

Joshua


Avec peu de moyens, ce réalisateur (à suivre, assurément) parvient à distiller une angoisse sourde dans ce film intelligent où l'horreur s'impose davantage par les idées cauchemardesques qui surgissent à l'écran que par des effets de manche comme c'est traditionnellement le cas. Le souci de réalisme et d'ancrage dans le quotidien contribuent également à cette diabolique efficacité. Damien (Richard Donner) peut aller se coucher... Joshua est une petite bénédiction !

mardi 27 août 2013

Gone (Försvunnen)


Un énième tout petit petit thriller sans intérêt comme il en fleurit chaque année ? Et bien non, tout le contraire, une vraie curiosité que ce film suédois qui ne roule pas des mécaniques, évite les effets de manche et autres facilités propres à ce genre d'exercice et fait de la sobriété sa profession de foi. C'est pourquoi la narration par sa linéarité, son caractère presque documentaire peut dérouter, mais c'est justement ce qui fait la saveur si particulière de ce film de genre : le soin apporté aux situations, à une normalité revendiquée de personnages aux réactions très souvent vraisemblables. Les acteurs sont d'ailleurs très bons (étonnante actrice dans le rôle titre). Outre l'évident manque de moyens dont pâtit l'ensemble, m'est avis que nous reverrons bientôt ces 2 réalisateurs...

lundi 26 août 2013

Animal Kingdom


Encore un film "de festival" étrangement surestimé. Ca lorgne du côté de James Gray mais comme écrit justement Vincent Ostria : "Ça serait assez réussi dans le style cru et réaliste, si ça ne virait pas 
au banal". Tout est dit Lenteur, inexpressivité du personnage principal, maniérisme et par dessus tout banalité du propos... Dommage parce qu'il y avait un bon terreau.

dimanche 25 août 2013

Urga. Nikita Mikhalkov



Ô Nikita, que tes films m'auront fait grandir. Une mention spéciale pour cet anachronisme dans une filmographie par ailleurs très engagée politiquement. Urga s'offre sous la forme d'un conte au fil d'une rencontre improbable entre deux mondes, chacun à sa façon rongé par la nostalgie et menacé par des changements brutaux à venir... Le progrès rampant qui avale tout. Enfin presque...

Restent ces paysages à couper le souffle, deux personnages grandioses exultant dans la steppe infinie, une bande originale magistrale, voilà ce que le progrès n'aura pas. Cadeau sacré que cet Urga !

samedi 24 août 2013

Iron Man 3. Vite une aspirine !



Scénario indigent, aucune originalité, explosions et détonations en cascade. Beaucoup de bruit pour pas grand chose à l'image de la révélation, navrante pirouette, quant à la vraie nature du Mandarin. On touche alors le fonds.

Seuls points positifs : la sympathique et constante ironie de Stark ainsi que la belle séquence de sauvetage d'un équipage aérien quelque part entre l'avion et le fleuve (seule scène d'ailleurs où on y voit à peu près quelque chose). Pour le reste... Un puissant mal de tête en 3D

vendredi 23 août 2013

Le territoire des loups. Joe Carnahan


Film de commande sacrifiant par essence à quelques poncifs énervants... Une fois qu'on le sait, The Grey s'affirme comme un survival âpre et rugueux qui réussit le pari de nous faire étouffer à ciel ouvert. Une série B avec un grand B qui plus est portée par un Liam Neeson éclatant d'intensité, ça faisait un bail. Joe Carnahan fait la preuve qu'il n'est pas manchot.

jeudi 22 août 2013

Elephant. Gus Van Sant


Et Gus Van Sant réinvente le film qui prend la pose, qui se mire, se respire, se suffit à lui-même. Quelle idée pour commencer de vouloir "esthétiser" le moindre nuage dans un ciel de traîne autour d'un tragique fait divers ?

Dépassé par la portée de ces brutaux jaillissements de violence, actes criminels isolés, chacun ne saura jamais trop comment se positionner. Expliquer, excuser, accuser, oui mais qui ? Quelle que soit notre incompréhension, l'indignation suscitée, rien ne justifie le choix pour un film pareil d'une image glacée, d'une construction ultra moderne, sorte de fragile château aux parois de cristal érigé par un fossoyeur aux gants blancs qui ne semble obsédé qu'à l'idée de faire d'un fait divers une oeuvre d'art...

Elephant est un film terriblement surestimé (exercice de style assez vain) mais ce n'est pas le pire à mes yeux. Qu'il soit aussi dramatiquement élitiste et poseur, qu'il fasse montre de si peu de modestie me gêne davantage. Car sur un sujet pareil (l'universalité d'un drame inexplicable, inacceptable), si peu d'universalité dans la forme comme sur le fonds fait qu'on est à mon sens au-delà de la simple faute de goût...

mercredi 21 août 2013

Cars 2. Crash 1


Aïe, aîe, aïe... En ajoutant une intrigue "Agent secret de sa majesté" bien vaine, en la diluant géographiquement d'un bout à l'autre du globe, Cars 2 finit par aller droit dans le mur. Après Cars, vraie réussite, bijou d'intelligence, c'est Crash qu'on aurait dû appeler c'ui-là.

mardi 20 août 2013

Gran Torino. Clint Eastwood


Improbable croisement entre L'Inspecteur Harry et le vieil entraîneur de boxe en quête de rédemption de Million Dollar Baby, le personnage créé par Clint Eastwood dans Grand Torino est inoubliable tant les contradictions et l'humanité dont il déborde nous saisissent à la gorge. C'est en cela que le film nous submerge et touche au sublime. Il est l'aboutissement de thématiques chères à Clint (la transmission hors liens du sang, la violence ordinaire et toutes les formes d'intolérance trempées dans un doigt d'humour acide, la rédemption à tout âge), il est aussi la preuve que le réalisateur et l'homme à la ville sont 2 personne différentes. On peut adorer l'univers d'un Clint humaniste, curieux des autres, philosophe, profondément drôle et ne pas adhérer aux opinions conservatrices de l'homme dans la vraie vie. Heureusement d'ailleurs...

Avec Gran Torino, Eastwood atteint son apogée. Il lui sera difficile d'aller plus haut.

    

lundi 19 août 2013

Stand by me. Rob Reiner


C'est fou ce que Stand by me n'a rien perdu de sa force 30 ans après. Chaque personnage existe follement à l'écran parce qu'intelligemment construit et puissamment interprété (River Phoenix déjà). Mémorables sont les histoires de Gordy (dont celle de Gros lard et de ses tartes à la myrtille), les émouvants flash-backs (Gordy et son frère aîné), la voie ferrée surplombant le fleuve, le combat face à Choper "chope-lui les couilles", la nuit au coin du feu, la mare aux sangsues, l'affrontement final.

La photographie et la voix off font également beaucoup dans le sublime résultat obtenu. La larme à l'oeil est toujours là 28 ans après. Lollipop Mr Reiner !

Petit chef d'oeuvre sur le thème de l'enfance, d'une jeunesse qui ne meurt jamais, Stand by me est potentiellement le film de toutes les générations qui ont eu un jour ou l'autre douze ans. Au bout du compte, ça fait beaucoup...

dimanche 18 août 2013

Shock Corridor. Samuel Fuller


A ne rater sous aucun prétexte. Pour prendre une image, ce couloir imbécile où il ne pleut jamais (ou si peu) c'est le fleuve d'Apocalypse now. Tout au bout se prépare une chute en apothéose qui n'en sera pas moins belle.

Comme film décrivant la lente et pénétrante plongée dans les ténèbres et la folie, Shock Corridor n'a rien à envier à quiconque. D'autant que la sècheresse de la forme (huis-clos), l'économie de moyens, la modestie revendiquée du casting mais surtout l'audace du réalisateur, l'inventivité des idées de mise en scène donnent 50 ans après raison aux choix de Samuel Fuller. Etonnament, Shock Corridor ne vieillit pas, il grandit un peu plus à chaque nouvelle séance.

S'il ne fallait retenir qu'un film de son réalisateurce serait celui-là.

samedi 17 août 2013

Changeling. Clint Eastwood


Point de départ extraordinaire je pèse mes mots. D'abord l'époque qui convoque des souvenirs tangibles de la jeunesse d'Eastwood baignant le film d'une émouvante nostalgie. Puis la disparition d'un enfant qui d'emblée met le spectateur face à de stimulantes hypothèses : cette femme y est-elle pour quelque chose ? Est-elle folle ? Cet enfant existe-t-il vraiment ? L'enfant revient mais ce n'est plus le même et le fantastique en disparaissant laisse place à la violence d'un combat perdu d'avance : un petit être léger comme une plume se retrouve broyé par la machine tentaculaire, effrayante, impitoyable qu'est la justice lorsqu'elle est aux ordres et aveugle...

Angelina Jolie trouve ici l'un de ses plus grands rôles. Si fragile et pourtant insubmersible contre vents, électrochocs et marées furieuses. Lorsqu'elle trouve enfin le soutien de citoyens bien décidés à faire éclater le scandale d'une police corrompue jusqu'à la moelle, elle devient paradoxalement cet enjeu stratégique, un bout de viande jeté au milieu de bêtes affamées et pressées d'en découdre. Les flics pourris d'un côté, les défenseurs de la veuve et l'orphelin de l'autre.

L'intrigue se développe enfin autour d"un tueur en série d'enfants, et le film monte encore d'un cran dans l'intensité dramatique jusqu'à ce final désarmant de simplicité, d'irradiante beauté. En quelques traits, légers, aériens, Clint Eastwood nous décrit cet improbable moment choisi par une personne pour se libérer du deuil qu'elle porte depuis trop longtemps.

Une puissance narrative très rare au cinéma. On pourrait croire à l'adaptation d'un grand JameEllroy et on reste sur le cul d'apprendre qu'il s'agit d'une histoire vraie.

Dans le trio gagnant de Clint Eastwood, assurément.

vendredi 16 août 2013

The Wire. Sur Ecoute


Le gros problème des séries actuelles c'est cette nécessité palpable, pour les besoins des cases auxquelles elles sont destinées, de diluer, d'étirer un sujet sur 10 épisodes et plus par saison, sur 5 saisons au bas mot... Comme un puissant nectar lyophilisé qui finirait 5 années plus tard complètement noyé, rincé, tout juste bon pour arroser les plantes. En général ça se sent très vite, ça se ressent très fort.

Mais ici, rien de tout cela, The Wire semble avoir été écrit à l'épisode près. Chaque saison va à sa façon unique mener une fouille minutieuse, archéologique qui prend la forme d'une passionnante étude sociologique successivement au sein d'une section de la police locale, dans le noyau dur d'un syndicat de dockers du port de Baltimore, au coeur purulent de la pègre locale, dans les coulisses de l'élection du prochain maire de la ville, enfin dans les bureaux du journal local. C'est à chaque fois sidérant de justesse.

Police, Syndicats, Politique, Trafiquants de drogue, Medias, En 5 saisons et pas une de trop, 5 fois bravo. Bref, The Wire est incontournable pour qui veut découvrir une grande oeuvre, magistrale et qui dépasse de loin le simple cadre d'une série TV.

jeudi 15 août 2013

Le Privé. The long goodbye. Robert Altman. Rrrrmiaou !


Revival du film noir revival des seventies à ranger aux côtés de Night Moves (La Fugue) d'Arthur Penn. Elliot Gould est à l'image de son chat, tout en souplesse et lenteur délectables, traînant derrière lui l'odeur âcre de son indissociable mégot, montrant invariablement patte de velours et sachant fort heureusement comment retomber dessus en toutes circonstances.

L'intrigue est belle en ce qu'elle se développe aussi bien géographiquement que sur le plan de l'épaisseur du mystère et des sentiments suscités, des valeurs aussi (l'amitié, traître mot) surgies du passé mouvementé de notre héros. Un Philip Marlowe qui pour finir nous révèle sa vraie nature : moins félin toutes griffes dehors que gros gentil matou édenté. C'est pour ça qu'on l'adore, comme on n'oubliera pas de sitôt la formidable prestation de Sterling Hayden.

mercredi 14 août 2013

Les Infiltrés. Martin Scorsese. Infernal Affairs


Balisé, besogneux, raisonnable, trop loin de la schizophrénie rampante et contagieuse d'Infernal Affairs. Bref, le genre de remake sans grand intérêt (malgré un sacré casting) dès lors qu'il débarrasse l'original de ce qui faisait son prix, sa saveur, sa folie...

Mais disons qu'à la décharge de Scorsese, c'est souvent ce qui arrive quand on s'attaque vainement au remake d'un petit chef-d'oeuvre (made in Hong-Kong en l'espèce). Comme titrait le site avoiralire.com lors de sa sortie, une infernale déception !

mardi 13 août 2013

When we were kings. Leon Gast



Beau docu qui restitue parfaitement l'atmosphère d'une époque révolue... L'âge d'or de la boxe anglaise où chaque combat devenait un nouveau sommet : Ali, Foreman, Frazier, Norton et bien entendu celui qui n'aurait jamais dû perdre face au jeune Clay... Le plus grand de tous les temps, le seul le vrai, je veux bien sûr parler de Sonny Liston.

Je conseille à chaque amoureux de ce doc d'aller dévorer le très indispensable Night Train de Nick Toshes qui revient en détail sur les 2 combats Liston-Clay. L'envers du décor est toujours passionnant. 

lundi 12 août 2013

Mains armées. Pierre Jolivet


L'échange final entre 2 flics, entre un père et sa fille, est tout simplement magique. Parce qu'il laisse remonter l'émotion que chacun a soigneusement gardé pour soi tout ce temps qui les a séparé. Moment de grâce pour lequel il faut voir ce film policier pas tout à fait comme les autres films français du même acabit. Pierre Jolivet décolle enfin. 

dimanche 11 août 2013

No country for old men. Le film était presque parfait...


On nage en plein chef d'oeuvre pendant une grosse demi heure, puis il y a un je ne sais quoi qui se dérègle (possible baisse de rythme, personnages un peu plus figés dans des postures, mécanique de la course contre la mort qui devient trop lisible) jusqu'à un épilogue assez quelconque. Au final, ça reste un très, très bon Frères Coen, mais si seulement ils avaient tenu la distance comme sur cette première ligne droite, aïe aïe aïe, je ne vous dis que ça...

samedi 10 août 2013

Le crime de l'Orient Express. Sidney Lumet


Le plaisir avec Lumet est double. D'abord le charme désuet de la bourgeoisie british des romans d'Agatha Christie est parfaitement restitué au point que le film ne vieillit pas... Puisqu'il était vieux dès le départ. Ce côté suranné, ce vieux train qui bringuebale de partout, c'est sa principale force. On a presque envie d'être du voyage bien au chaud dans ce wagon restaurant cosy alors que le froid et la neige sévissent dehors. Le deuxième point fort est incontestablement l'interprétation d'Albert Finney qui par son côté antipathique, border line, limite autiste, parvient à faire oublier l'inamovible Peter Ustinov.

Pour le reste, le film s'essouffle après le meurtre, devient trop théâtral pour finir figé à l'instar de l'Orient-Express dans les glaces d'un dénouement archi plan-plan.

vendredi 9 août 2013

Tamara Drewe. Théorème au féminin


Face à un Ken Loach qui s'use à grande vitesse, Stephen Frears garde une jeunesse et une fraîcheur insolentes. Sur un mode mineur mais virtuose, il revisite avec Tamara Drewe le Théorème de Pasolini dans une retraite pour écrivaillons en mal d'aventures charnelles et de nourritures terrestres... Assez jubilatoire, il faut bien reconnaître.

jeudi 8 août 2013

Last Resort. Chef, non chef !


OFF LIGNE PRIORITAIRE "Commandant, vous êtes démis de vos fonctions.... C'est le sous-commandant qui reprend le commandement en chef"
SOUS COMMANDANT "Chef non chef. Le commandant est toujours le commandant"
COMMANDANT "Allo avec tout le respect dû, cette instruction venait-elle du canal principal ou secondaire ?"

Voilà en résumé une série qui transpire cette dialectique militaire binaire taillée dans de l'héroïsme benêt ou borné ou les deux... Et je ne m'attarde même pas sur un casting désastreux et d'innombrables invraisemblances. Très peu pour moi.

mercredi 7 août 2013

Le Parrain. The Godfather. Le fils du diable



La séquence d'ouverture du Parrain résume à merveille l'entreprise diabolique de Francis Coppola : à mesure qu'il s'effectue tout en douceur, un travelling arrière nous fait passer dans le même plan de l'univers religieux d'une confession, à celui civil d'un tribunal pour s'achever en mythe Faustien lorsque le quidam venu demander un service au Parrain réalise qu'à la seconde où il le fait vient de lui céder son âme... Rarement scène d'introduction aura à ce point résumé l'oeuvre à venir ! 

Dans un prologue aussi limpide, facile d'imaginer que Michael Corleone (Al Pacino) deviendra ce Neo qui s'ignore, cet élu des enfers devant démontrer assez de cruauté, de malice, de sang froid pour faire sa mue et succéder à feu son père, le Diable en personne. C'est d'ailleurs l'accroche qui n'aurait pas déteint sur l''affiche de l'époque : "Le fils du Diable". tout est dit !

Another day in paradise. Larry Clark. James Woods


Vu au cinéma lors de sa sortie. Il me souvient d'en être sorti retourné avec un sentiment très, très fort. Peut-être le genre (polar mâtiné de road movie) qui donne un cadre permettant à l'univers de Larry Clark d'être sublimé à l'écran. C'est en tout cas pour moi son meilleur film. Et mention spéciale à James Woods : ses côtés doux, dur et dingue n'ont jamais été si bien mis en valeur.

mardi 6 août 2013

Je suis une légende vs The Omega Man. Richard Matheson



Philippe Rouyer a tout dit lors de sa sortie en salles : "La seule bonne idée est d'avoir tourné dans les vraies rues de New York. (...) ces incroyables images de la ville envahie par une végétation sauvage sont très spectaculaires".

Pour le reste, je préfère encore la kitchissime adaptation de Richard Matheson (The Omega Man) avec l'inénarrable Charlton Heston. Je revois d'ailleurs clairement cette délicieuse entrée en matière : Le héros se laisse aller dans un cinéma de quartier devant les images envoûtantes du mythique Woodstock de Michael Wadleigh. Autre scène d'anthologie : le final au petit jour dans une fontaine à l'eau rougie par le sang du héros transpercé par une lance. Le dernier souffle du dernier homme...

Cette nouvelle adaptation est hélas bien trop fadasse quand il aurait fallu une vraie dimension mystique, paranoïaque, existentielle, et de la folie par-dessus tout. Autant dire qu'il y manque l'essentiel.

lundi 5 août 2013

Hulk. Ang Lee. Tuer le père


Mal compris lors de sa sortie, Hulk est pour moi l'une des belles adaptations au cinéma d'un comic book. Notamment grâce au choix lumineux du méchant pour mettre en lumière la jeunesse massacrée du héros... Qui de mieux pour cela que le terrifiant Nick Nolte (sorte de Sterling Hayden des temps modernes) pour donne vie à cette figure indépassable du père. Qu'il va falloir tuer. Oedipe. Hulk. La mythologie en marche. Grand film beaucoup plus profond qu'il n'y paraît. A redécouvrir.

dimanche 4 août 2013

Pacific Rim. Guillermo "Spielberg" Del Toro

Ne pas s'appesantir sur la psychologie (sommaire) des personnages principaux, ne pas se pencher sur leurs interactions (basiques), rien de sensationnel par ici, plutôt lourdingue et maladroit, faut reconnaître. 


En revanche, si l'on s'en tient au programme annoncé, Guillermo Del Toro reste des coudées au-dessus de tout ce qui s'est fait jour récemment (les Star Trek, Man of Steel et autres After Earth...). Principalement en raison de cette fantasmagorie dantesque trempée dans une forme de réalisme saisissant (les casques abîmés du début, le bateau de pêche dans la tempête, tous ces petits détails venant expliquer la nature de cette technologie de pointe à l'usage des cerveaux symbiotiques d'astronautes de combat...).

Il y a aussi ces images qui s'impriment durablement sur la rétine : le premier combat en haute mer et son épilogue terrifiant, le robot s'échouant sur une plage sous le regard médusé de promeneurs, le foetus étranglé par son cordon ombilical, la scène autour d'un abri anti-atomique, le flash-back "hiroshimesque" d'une petite fille perdue dans une ville dévastée, une chaussure rouge à la main... Puis toute la séquence finale dans l'obscurité menaçante de profondeurs abyssales...

C'est du grand, du très grand spectacle qui parvient à insuffler aux scènes de combat ce supplément d'angoisse (une horreur savamment distillée) et de tension nécessaire pour maintenir le spectateur en état de choc. Plus que jamais, Guillermo Del Toro s'affirme comme le plus légitime des héritiers de Steven Spielberg qui, à la réserve évoquée plus haut de ces personnages trop vite expédiés, n'aurait pas renié beaucoup des belles idées que développe intelligemment ce film. Comme Steven, Guillermo a ça dans le sang.

samedi 3 août 2013

La part des anges. Ken Loach. La panne de courant


J'ai de la tendresse pour Ken Loach, mais voilà je suis emmerdé de constater qu'il est depuis quelques films rentré dans le rang... Et j'ai bien peur que ça n'aille pas en s'arrangeant... Pour résumer je dirais que ses lubies indigno-socialo-humoristico-politiques se sont comme figées, il en est au stade où il branche toujours son public, mais le courant lui passe de mois en moins... et ça m'attriste.

La vengeance dans la peau. La nouvelle référence du film d'action


Enfin le bonheur d'une trilogie qui a le bon goût de finir en apothéose. Paul Greengrass shoote comme il respire, pas le moindre temps mort et une nouvelle façon de filmer la ville (Ahhhh Tanger) comme les bastons. Gageure, il va même jusqu'à faire rentrer l'intensité de 24 heures chrono dans les 2 petites heures que dure le film. Mieux, il tient la dragée haute au James Bond revu et corrigé de ces dernières années. Moins causant, moins drôle, mais tellement plus impitoyablement efficace. Il faut dire que Bourne, à la différence de Bond, est guidé par une quête existentielle, une vraie ! Et ça pèse sacrément dans la balance. Nouvelle référence du cinéma d'action.

jeudi 1 août 2013

Into the wild. Un film bien trop civilisé


Sur un sujet pareil (quitter la ville, fuir une vie programmée, millimétrée, par trop prévisible) la moindre des choses aurait été d'adapter la forme au fonds, d'éviter les écueils d'une mise en scène archi-académique. Même la narration, faussement éclatée, est réchauffée, déjà vue, ne parvient jamais à surprendre.

Voilà le seul problème d'Into the wild : il ne faut jamais promettre ce qu'on ne peut pas donner. Et le fait est qu'il n'a rien mais absolument rien de... Wild.