jeudi 22 août 2013

Elephant. Gus Van Sant


Et Gus Van Sant réinvente le film qui prend la pose, qui se mire, se respire, se suffit à lui-même. Quelle idée pour commencer de vouloir "esthétiser" le moindre nuage dans un ciel de traîne autour d'un tragique fait divers ?

Dépassé par la portée de ces brutaux jaillissements de violence, actes criminels isolés, chacun ne saura jamais trop comment se positionner. Expliquer, excuser, accuser, oui mais qui ? Quelle que soit notre incompréhension, l'indignation suscitée, rien ne justifie le choix pour un film pareil d'une image glacée, d'une construction ultra moderne, sorte de fragile château aux parois de cristal érigé par un fossoyeur aux gants blancs qui ne semble obsédé qu'à l'idée de faire d'un fait divers une oeuvre d'art...

Elephant est un film terriblement surestimé (exercice de style assez vain) mais ce n'est pas le pire à mes yeux. Qu'il soit aussi dramatiquement élitiste et poseur, qu'il fasse montre de si peu de modestie me gêne davantage. Car sur un sujet pareil (l'universalité d'un drame inexplicable, inacceptable), si peu d'universalité dans la forme comme sur le fonds fait qu'on est à mon sens au-delà de la simple faute de goût...

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