mercredi 30 mars 2022

Green Inferno

La dernière image ? Le plat de résistance du film. Méchoui aux odeurs qu'on devint familières et ouvrant l'appétit.. Faut dire qu'il y a ici à manger pour un régiment... Les méfaits de l'occident, empire de la consommation, sur nos petits corps boudinés. Le message est clair. 

Pour le reste, on rêverait d'un vrai hommage à Deodato... Les seventies déjà... Les tenues vestimentaires... Pas de portable. La musique d'ascenseur. Un retour vers ce passé des videoclubs, de ses rayons interdits... Du coup, on aurait rêvé d'un film à la fois gore et allons-y carrément référencé, érotique voir "Snuffmovique" sur les bords (extraits de péloche retrouvée dans la forêt... Est-ce un film  ? Est-ce la réalité ? Toute la sève de Cannibal Holocaust se concentre sur ses 10 dernières minutes de folie qui créent le trouble sur la nature même de l'objet filmique qu'on est en train de dévorer des yeux). Mais pour rendre un hommage sincère, il aurait fallu tout cela. Or le machin est trop calibré pour faire mouche... On va plutôt chercher du côté Koh Lanta (les bouffes ignobles) et on agrémente de touches d'humour foireux (elle a la tourista et s'excuse...). Bref hautement dispensable malgré une très grosse scène vraiment gore assez réussie vers le milieu du film.

je crois aussi que dans ce genre d'aventures, on doit sentir comme chez Herzog ou Coppola, la folie du tournage venant déteindre sur la pellicule et sur le déroulement des aventures à l'écran. Ce qu'on ne parvient évidemment jamais à ressentir ici. Trop de distance, de cynisme, de  mécanique du spectacle à l'oeuvre... Dommage !         

jeudi 10 mars 2022

Massacre à la tronçonneuse 2022

 

La dernière image ? Difficile à dire mais je crois que je retiendrai longtemps cette entrée dans le bus de Leatherface comme le "payzouze" du coin s'invitant dans une discothèque triant sur le volet ses clients bobos sur des critères purement vestimentaires. C'est un vrai moment de cinéma : le choc des familles et l'étonnement qu'on lit dans les regards de convives pensant d'abord à un spectacle, un happening...     

Bon... Je regrette toutes les figures imposées qui font dire "Mouais..." : l'éternel fourgon de la police qui n'arrivera pas à destination, la fameuse survivante du premier opus qui revient armée d'une détermination sans faille si ce n'est sa folie sans pareil. Les multiples tentatives avortées de prendre la fuite (le bus, le 4*4, la voiture de la scène finale...). Mais passons... Beaucoup d'idées en revanche sont intéressantes et habilement exploitées. Il y a celle de l'héroïne planquée sous le lit condamnée à garder le silence face à l'horreur absolue. Toute sa lutte pour la survie sous le plancher de la maison est également puissamment mise en scène. Séquence qui culmine avec de belles notes d'humour et ces litres de m... se déversant sur son visage.

Sa soeur traumatisée par une fusillade dans son lycée, riche idée pareillement... Elle qui décide de vaincre ses démons et de ne plus prendre la fuite (sur les bons conseils de la mamie survivante).

J'aime beaucoup aussi l'improbable confrontation du tueur au masque de chair avec une flopée de bobos sirotant du pétillant dans un bus discothèque... Idée forte très bien exploitée dans une ambiance claustro avec ce qu'il faut de distance, d'imagination, d'humour  dans la façon dont les meurtres sont perpétrés.

Tout cela pour dire que ce film n'est pas qu'un film de commande de plus. On sent un regard, une tendresse sincère pour le film de Tobe Hooper et puis des intentions louables malgré quelques passages obligés. A voir donc pour les amateurs. Ce film d'horreur est loin d'être quelconque. Il en a dans le ventre et quelques images ne nous quitteront plus.