vendredi 28 février 2014

Welcome to the punch


Le pseudo méchant a le charisme d'un poulpe atrophié, l'intrigue est téléphonée 15 minutes avant chaque scène, on voit tout venir et quand ça vient on se dit "putain ce que c'est mauvais quand même". Bref à éviter absolument Ah si une seule scène rigolote à sauver : la prise en otage de la grand-mère, bien vu, saupoudrée de ce qu'il faut d'humour . Sorti de là...

mercredi 26 février 2014

Taking off. Milos Forman



Milos Forman excelle vraiment dans l'art de restituer le parfum d'une époque révolue. Le choc des générations face à l'émergence du Flower Power… Des scènes mythiques (l'initiation à la fumette) , des acteurs fabuleux, tout ici contribue à faire de Taking Off une des grandes comédies identitaires des Seventies.

Fantasmes. Bedazzled.Stanley Donen


Quand on a vu Charade on sait que Donen a du génie. Bedazzled est du même acabit mais carrément plus loufoque, barré, débarrassé de toute convention… Certains le décrivent comme l'inspirateur et le papa des Monty Python. Il est la parfaite synthèse entre comédie à l'humour divinement british et conte fantastique (faustien plus exactement), ce qui donne une tonalité folle, absurde, très libre au fond, ce qui en fait un véritable morceau de bravoure du 7ème art. A dévorer sans tarder. God Bless Stanley !

lundi 24 février 2014

Dear America. Letters home from Vietnam. 1987



A l'époque, tomber sur Dear America Letters Home from Vietnam demande du temps et de l'application. Des heures passées dans ce Club Video de Vélizy à farfouiller, sélectionner, chercher la perle rare, la nouveauté qui vous comblera d'extase le temps d'un week-end.

A l'époque, je suis tombé comme ça sur le documentaire de Bill Couturié. Il faut imaginer que l'année où sortait aussi Full Metal Jacket, ce documentaire bouleversant porte à vos oreilles les lettres authentiques de soldats américains écrites depuis le Vietnam. Lettres qui sont incarnées (excusez-moi du peu) par les voix de :

Robert De Niro
Tom Berenger
Willem Dafoe
Ellen Burstyn
Brian Dennehy
Matt Dillon
Kevin Dillon
Michael J Fox
John Heard
Robert Downey Jr
Sean Penn
Harvey Keitel
Elizabeth Mc Govern
Eric Roberts
John Savage
Martin Sheen
Kathleen Turner
Robin Williams

A l'époque, si vous êtes sujugués par la Bande Son d'un documentaire comme ce fut le cas pour moi, vous vous précipitez chez votre disquaire et farfouillez dans ses rayons à la recherche de l'album où retrouver I'm Eighteen d'Alice Cooper, Once I Was de Tim Buckley, en passant par des perles de The Band, Creedence Clearwater Revival, The Drifters, The Miracles, The 4 seasons, Sly and the Family Stone, etc. Une quête sans fin, passionnante.

Et puis maintenant que la lettre a cédé le pas au mail... Toujours vivifiant de revivre la puissance incarnée. d'une feuille de papier accouchant des mots sortis d'un stylo. 

Phantom of the paradise. Brian De Palma


Ultra référencé (Fantôme de l'Opéra, Faust, Dorian Gray) et paradoxalement le film le plus personnel de De Palma. Sûrement aussi le plus réussi, le plus abouti. Chef d'Oeuvre intemporel notamment grâce au choix assumé du Kitsch et du second degré qui rendent sa lecture passionnante encore aujourd'hui. Par ailleurs, il reste la bande son, mortelle, de cet opéra Rock et Pop et qui ressort ces jours-cis au cinéma… Profitez-en !

dimanche 23 février 2014

Les Innocents. Jack Clayton


Une atmosphère unique, lugubre, poétique. De sensations fortes en peurs suggérées, le film navigue en eaux troubles quelque part entre La maison du Diable et Le Corrupteur. Il aurait également fortement inspiré Amenabar pour Les Autres. Inoubliable ! A acquérir toutes affaires cessantes.

Le Corrupteur. Michael Winner


Il faudra bien tôt ou tard que Michael Winner reçoive enfin les éloges qu'il mérite. Je repense souvent aux derniers plans, magnifiques de Chato's Land. Winner déjà terriblement inspiré, choisissant la suggestion et la métaphore plutôt que le dénouement littéral qu'on aurait pu attendre d'un tel film. Peu de temps après, il réalise ce Nightcomers qui est pour commencer un scénario diabolique et fascinant venant créer une fiction (sorte de prequel) autour du Tour d'Ecrou d'Henry James. Un quatuor fabuleux porté par un Marlon Brando extraordinaire. Quant aux 2 enfants, ils ne sont pas en reste, largement au niveau de ce que son abattage leur impose. Un chef d'oeuvre de baroque, de cruauté et de poésie morblde.

samedi 22 février 2014

Bad Boy Bubby. Rolf De Heer


Sublime conte philosophique sur la re-programmation d'un être longtemps (très longtemps) coupé du monde extérieur… Rolf De Heer (son meilleur film) et son acteur Nicholas Hope (hallucinant) nous font passer par toutes les émotions de l'arc en ciel, c'est chose rare au cinéma. Le genre de film passé relativement inaperçu lors de sa sortie et qu'il faut se ré-approprier sans tarder. Au fond, Bad Boy Bubby c'est un peu Old Boy en plus humain :)

vendredi 21 février 2014

Le jour de la bête. Alex De La Iglesias


Tout l'esprit du cinéma de De La Iglesias est concentré dans Le jour de la bête, qualités et défauts compris. Pour découvrir son univers si particulier, burlesque, horrifique, survolté (des personnages principaux toujours déviants, comme sous amphétamines), ultra référencé (le film d'horreur comme livre saint et référence absolue), il faut commencer par là. Objectivement difficile de s'emmerder malgré quelques outrances superflues !

jeudi 20 février 2014

Les Amants Passagers. Pedro Almodovar


Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ce petit miracle de dévergondage ? Merci Pedro de revenir enfin à tes premières amours, à l'esprit délirant des Pepi Luci et autres Bom, toutes ces femmes au bord d'une crise de nerf perdues comme nous dans le labyrinthe des passions, dans les ténèbres hilares de cet avion en forme de god volant. Light, aérien mais terriblement jouissif !

Alceste à bicyclette


Il manque un Frédéric Lopez et on était dans La Parenthèse enchantée… Bon, blague à part, bien sûr c'est le petit cinéma de niche qui essaye de faire la part belle à du Molière, c'est le petit microcosme parisien qui se regarde dans le fond des yeux sur l'île de Ré, une entreprise forcément élitiste et loin d'être indispensable, mais faut reconnaître que c'est franchement sympathique, excessivement bien joué, attachant d'un bout à l'autre... Bref on passe un vrai bon moment, point-à-la-ligne. Que demande le Peuple ?

mardi 18 février 2014

Elefante blanco


L'enfer est pavé de bonnes intentions… Et on les sent les bonnes intentions tout au long d' Elefante blanco. Le problème c'est que son scénario trop ambitieux est cousu de fil blanc et lorsqu'il veut faire passer des messages son réalisateur fait preuve d'une habileté d'éléphant dans un magasin de porcelaine (le fameux drame qu'on sent arriver à 1 kilomètre à la ronde)… Dommage vraiment parce que le cadre est soigné les acteurs très bons et le fond objectivement intéressant. J'en arrive presque à regretter qu'Elefante Blanco n'ait pas été un beau docu choc, une immersion létale dans le Buenos Aires qui fait frémir… Il aurait certainement gagné en puissance, en spontanéité, en capacité immédiate à secouer la spectateur.

lundi 17 février 2014

Orfeu Negro. Marcel Camus


Un fim pour aimer le Brésil, pour comprendre le vrai sens du mot Saudade, un film pour continuer à rêver, pour l"'éternité.Tristeza nao tem fin, felicidade sim... Indispensable !

La Faim. Henning Carlsen


Dire que j'en vois s'effilocher de plaisir devant le très poseur Hunger de Mc Queen, mais sur un sujet pareil, c'est bien le puissant film (et néanmoins méconnu) d' Henning Carlsen qu'il faut voir. Sublime radiographie des ravages de la faim sur le personnage principal surtout lorsqu'il est aspiré dans des visions de plus en plus cauchemardesques...

dimanche 16 février 2014

Le dernier rempart


Je n'ai qu'une chose à dire : espérons vraiment que ce soit le dernier… Pour une resucée des grands heures musclées du Schwarzy, ça fait quand même mal aux fesses. Mauvais comme tout. A part deux trois notes d'humour bienvenues...

samedi 15 février 2014

Pauline Détective. Marc Fitoussi



Sandrine Kiberlain est vraiment incroyable dans ce rôle de gourdasse attachante, de Bécassine casse-pied un peu, égoïste beaucoup, mais fabuleuse de bout en bout… L'ambiance désuète des Agatha Christie qui ont bercé notre enfance fait également beaucoup dans le charme mystérieux du film. En revanche, l'intrigue est vraiment trop faiblarde, les dialogues pas toujours au niveau et l'ensemble, tout en légèreté assumée, finalement très dispensable.

vendredi 14 février 2014

Les disparus de Saint Agil. Christian Jaque



Quand la magie de l'enfance (et son indissociable goût pour le mystère, la découverte et l'aventure) se fond idéalement dans la magie du 7ème art, vous obtenez cette merveille de Christian Jaque, son chef d'oeuvre ! Que c'est beau l'enfance...

jeudi 13 février 2014

7 psychopathes



Invraisemblable, j'en reviens toujours pas. Est-ce le même réalisateur que pour l'excellent, l'inspiré, le très singulier Bons Baisers de Bruges ???? C'est à n'y rien comprendre... A croire qu'on nage en pleine autofiction d'un réalisateur incapable d"écrire son film suivant, et qui devant la pression de son producteur, avance à tâtons entre bouts de skeches écrits sur du PQ, références balourdes et mal digérées, le tout mélangé à la hâte dans une coquille vide de stérile alternance fiction/réalité... C'aurait vraiment dû s'appeler les 7 Pathétiques.

mercredi 12 février 2014

Vive la France. Michaël Youn. José Garcia


J'attendais beaucoup de ce film ! Mais rien n'y fait, ça ne passe pas, la faute et c'est le premier problème à un air sévère de déjà vu : Sacha Baron Cohen est déjà passé par là. Du coup on sourit mais il est difficile de ne pas penser à ces tubes de la Motown repris illlico en français pour des raisons purement mercantiles par un Claude François chanteur et Businessman. Le deuxième problème et de taille, c'est que là où Sacha Baron Cohen dérange, fait divinement grincer des dents, ose toutes les extrémités, Mickaël Youn se contente d'un politiquement correct en nous pondant un gentil objet grand public pour ménager la chèvre comme le chou. Résultat : Vive la France au lieu de résonner de façon caustique dit ce qu'il est, un vaste cri de ralliement ultra consensuel. Entre nous, Mickaël Youn était bien mieux inspiré dans l'agréable Fatal.

mardi 11 février 2014

Une Séparation


Fabuleux tant sur le plan de la thématique (d'une finesse et d'une richesse rare au cinéma) que de l'incroyable interprétation. Le seul bémol viendrait plus de l'écriture qui toute brillante qu'elle soit joue de façon (trop) systématique avec la perception du spectateur comme le ferait pour réaliser son tour un magicien trop zélé... En d'autres termes, y a t-il vraiment besoin d'autant d'artifices pour faire passer un message aussi fort ? Bon mais je mégote, ça reste à voir. Absolument.

lundi 10 février 2014

Le couperet. Costa Gavras


Le dernier très grand film de Costa Gavras mais surtout THE rôle pour José Garcia, hallucinant de bout en bout, le rôle de sa vie pas d'autre qualificatif. Parce qu'au-delà de l'adaptation réussie au cinéma d'un bon livre, c'est surtout lui qui transcende l'ensemble, complètement habité qu'il est, d'une justesse folle à chaque plan. J'en suis encore retourné !

dimanche 9 février 2014

Main dans la main. Valérie Donzelli


Ce qui me gène le plus avec Main dans la main, ce n'est pas tant le prétexte minimaliste (qui aurait fait le bonheur d'un anecdotique court-métrage), que cette sale impression de voir l'univers du duo Donzelli / Elkaim se recroqueviller sur lui-même au lieu d'éclore au monde.. Ils se font plaisir, ils font leur numéro sans un regard pour le spectateur, pour tous les autres... L'idée (absurde) qui tient lieu d'intrigue ne dit finalement pas autre chose et explique pourquoi on se sent rapidement extérieur à ce qui se passe à l'intérieur d'un film hermétique, étanche, autiste malgré (encore une fois) de bonnes idées.

jeudi 6 février 2014

Mobius. Eric Rochant


Cécile De France toujours prodigieuse. Dujardiin désespérément pas crédible pour un rouble ... Quand l'humour s'évapore de son jeu, le ridicule n'est hélas jamais loin. Par ailleurs, Mobius démontre que les films d'espionnage et la France ça fait vraiment 2. Lent, long, pas intéressant, notamment en raison d'une histoire de passion (noeud de l'histoire) qui ne fonctionne pas... Et des clichés qui ne font que s'entasser. A oublier !

L'assassinat du Père Noël. Christian Jaque


Forcément un ton en dessous des disparus de Saint Agil, mais voilà un film à découvrir ou revoir au moment des fêtes de fin d'année. Il fait envie ce petit village enneigé au moment de Noël. Une intrigue qui lorgne du côté d'Agatha Christie (un meurtre est commis, qui en est l'auteur, quel mobile ?) mais dans climat quasi onirique, où le spectateur est comme plongé dans une rêverie teintée de réel ou inversement... Bref, idéal à regarder un soir de réveillon sous la couette, au coin de feu ou juste à côté du sapin de Noël. Inoubliable, y compris pour les enfants.

mercredi 5 février 2014

Elle et Lui. An affair to remember. Leo Mc Carey


Le melo ultime ? Il est sûrement ici quelque part entre Cary Grant et Deborah Kerr. Leo Mc Carey n'est pas manchot quand il est question de comédie, et c'est sûrement l'un des ingrédients qui font de Elle et Lui un film aussi total. le secret de sa réussite se nichant dans les petites touches d'humour, de légèreté qui vont mettre en valeur le drame, son absurdité, la fragilité des êtres face au destin, pour mieux nous crucifier lors de cette extraordinaire scène finale. A film to remember ! Et que c'est bon de pleurer sans retenue !

lundi 3 février 2014

Meurtre d'un bookmaker chinois. John Cassavetes


Voilà le film le plus accessible de l'immense Cassavetes dans le sens où il développe le thème de la fatalité comme engrenage dans un genre très codifié (le film noir), ce qui nous rend le film aussi passionnant que le personnage principal est attachant. Et même si j'adore Faces, Une femme sous influence ou Opening night, je crois que Meurtre d'un Bookmaker chinois en plus d'être son film le plus "facile à voir" est probablement son tout meilleur, tout y est sensationnel et résonne des accents intemporels de l'authentique tragédie antique. INDISPENSABLE !

dimanche 2 février 2014

Sea of Love. Mélodie pour un meurtre. Harold Becker


Harold Becker est un très bon réalisateur (voir aussi The Onion Fleid aka Tueurs de flics). Ici Pacino revient en grâce après un long tunnel dans une intrigue typiquement hitchcokkienne qui manie habilement les stéréotypes du genre : tueur en série à l'identité mystérieuse, prostituée soupçonnée d'être l'auteur des crimes, relarion ambigue entre elle et le flic, jusqu'à un dénouement assez surprenant de mémoire. Thriller efficace et sensuel qui doit tenir encore la route. aujourd'hui.

Le dernier combat. Luc Besson


Besson aurait sûrement fait des merveilles dans la bande-dessinée ou l'animation quand on repense à ses personnages caricaturaux, ses noeuds dramatiques souvent simplistes.. Tout est écrit à gros traits, sans psychologie aucune. Bref très peu pour moi sauf un film, un seul : Le dernier combat. Titre prémonitoire, comme s'il avait commencé par le meilleur, comme s'il y avait tellement investi que rien n'aurait pu tenir la distance par la suite. Un formidable noir et blanc, l'urgence que l'on ressent à chaque plan de ce film post apocalyptique où le mutisme comme le physique imposant de Reno font mouche en permanence. Les trouvailles en termes d'écriture et de mise en scène sont également bluffantes. Une belle et grande leçon de cinéma. Sèche comme un coup de trique.

Blow Out. Brian De Palma


Rarement aussi fort le De Palma que lorsqu'il ausculte sa passion pour le septième art, qu'il déclare sa flamme à Antonioni (Blow Up) Coppola (Conversation secrète) ou Hitchcock. sans perdre sa propre tonalité. Meilleur rôle de Travolta au passage et une vraie intrigue prenante qui culmine dans cette révélation du cri libérateur, le fameux que cherche désespérément le héros., finalement récompensé de sa têtutesse au prix d'un horrible sacrifice malgré tout... Un polar métaphysique puissamment mélancolique. On ne devrait jamais sous-estimer Brian De Palma.