jeudi 30 janvier 2014

Eureka


Vu au cinéma lors de sa sortie. Sujet en or, travail sur l'image extraordinaire (les tons Sepia donnent à l'ensemble quelque chose d'indescriptible qui hypnotise le spectateur). L'épilogue était de mémoire magique, comme le point final d'une culpabilité qui aura marqué de son empreinte les premières... trois heure. Car voici les seuls reproches imputables : des longueurs en veux-tu en voilà qui peuvent perdre beaucoup de monde en chemin pour un résultat (avec le recul) qui au final rappelle davantage un exercice littéraire. Mais bon, ça reste puissamment ancré dans ma mémoire de cinéphile.

Parents. Bob Balaban


Brillant petit opus horrifique sans prétention dont l'action se situe au coeur des années 50. Parents allie à merveille le cynisme, la mélancolie, et un regard décalé sur les ravages de la routine dans la vie d'une famille lambda conditionnée par une société de consommation en plein boom. Certains y retrouveront aussi le Brian Yuzna sans limites et gore des débuts (Society) l'humour noir en plus ! ! ! A voir incontestablement.

mardi 28 janvier 2014

Pixote, la loi du plus faible. Hector Babenco


Avant de se pâmer devant La cité de Dieu, beau il est vrai mais à la violence bien trop stylisée, il faut revenir à la source en revoyant ce magnifique Pixote qui culmine avec une scène emblématique : lorsqu'il se confronte enfin à sa propre sexualité, le petit délinquant (pas encore adolescent) devenu parrain de la pègre locale se retrouve perdu devant la poitrine opulente d'une prostituée qui lui donne le sein comme à l'enfant qu'il n'a pas eu le temps d'être... La boucle est divinement bouclée. Extraordinaire film sur les enfants des rues dans un Brésil de feu et de poussière.

L'empereur du Nord. Robert Aldrich


Injustement méconnu... D'abord parmi les grands films de train on évoque souvent le Runaway Train de Konchalovsky mais c'est sans compter sur ce merveilleux Emperor of the North. D'abord casting de malade : Marvin, Borgnine et Carradine. Ensuite l'univers... Un duel à mort à bord d'un train en marche. Ca a l'air d'une histoire basique de cache-cache entre un hors-la-loi plutôt humain et un représentant de cette loi sans grand sens de l'honneur... Et puis le génial Aldrich transcende son propos en faisant de ce film une puissante allégorie de la société moderne où tous les moyens sont bons pour prendre le train en marche du capitalisme coûte que coûte si on ne veut pas finir dans le caniveau... Propos révolutionnaire s'il en fut. Du coup il y a quelque chose ici qui dépasse le simple cadre du film et qui emporte le spectateur. et je ne parle même pas de l'incroyable sens de la mise en scène d'Aldrich. A revoir impérativement. C'est d'la balle !

dimanche 26 janvier 2014

White heat. L'enfer est à lui. Raoul Walsh


Bon, pour celles et ceux qui connaitraient pas ou peu James Cagney, commencer par White Heat n'est pas du luxe. Rarement acteur aura autant marqué de son empreinte un rôle, le paramoIaco-pychotique dans ses oeuvres poussé par la folie des grandeurs, épousant la trajectoire d'un capitalisme sauvage où l'impunité comme les coups fourrés sont monnaie courante. Et quelle scène finale, inoubliable ! Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas non plus ou trop peu Raoul Walsh, voilà une occasion rêvée de découvrir la quintessence du Film noooir en même temps qu'un immense réalisateur !

samedi 25 janvier 2014

Romeo is Bleeding. Peter Medak


J'ai découvert l'immense talent de Peter Medak avec The Changeling. Romeo is Bleeding est l'un des grands moments du Film Noir des années 90 (John Dahl en était alors le porte flambeau). Gary Oldman et Lena Olin sont vraiment étonnants chacun dans son rôle, lui dans la peau de l'anti-héros battu d'avance, elle incarnant une femme fatale rarement aussi démoniaque... Malgré quelques effets de stylisation faciles ou trop datés, quelques scènes incroyables, la roulette russe, le plan final dans un lieu paumé à la Bagdad Café, la musique, l'interprétation, l'atmosphère, la voix off du grand Gary "nourrissant son trou". Bref, perle noire méconnue donc à redécouvrir.

vendredi 24 janvier 2014

Wolfen. Michael Wadleigh


Michael Wadleigh innove dans son mythique Woodstock avec les fameux split screen et ses corps à corps avec certains musiciens (Richie Havens en particulier). Dans Wolfen il récidive dans une forme tout aussi passionnante : la vue subjective (qui va peut-être inspirer Mc Tiernan dans Predator ?), New-York rarement filmé comme ça, en long et très large, une matière horrifique travaillée en contournant tous les clichés du genre : un film de loup-garous sans loups-garous, une intrigue faussement calme, imprégnée d'une intériorité qui n'est pas désagréable parce qu'elle provoque la réflexion. Enfin le fond, comme nombre de films et livres (John L'Enfer), Wolfen nous conte une Amérique symbolisée par New-York hantée par son passé, traumatisée malgré elle par le massacre du peuple amérindien... Des longueurs certes, un métrage vieili, mais sacrément singulier et puissant dans le paysage du cinéma horrifique. Encore aujourd'hui !    

jeudi 23 janvier 2014

Maniac


Un bon remake devrait toujours être à l'image de ce Maniac. Respectueux de l'original mais terriblement singulier dans le traitement visuel qu'il propose. Il y a d'évidentes faiblesses (la voix off du héros bof bof, sa relation avec la jeune Anna, mouais...) contrebalancées par des moments de terreur absolue d'une intensité rare. Bref au final l'ensemble fonctionne sacrément malgré des défauts assez évidents. C'ets ce qu'on appellera la magie du cinéma....

mardi 21 janvier 2014

Redacted. Brian De Palma


Redacted, oeuvre rare, revisite avec un talent fou (une jeunesse, une fougue intactes de De Palma qui m'étonnera toujours) l'art consommé de manipuler les images qui nous parviennent d'un conflit depuis l'autre bout de la planète. Il en décortique divinement les secrets de fabrication, en dissèque les petits malentendus qui feront l'histoire. Bref, un must see. Period.

lundi 20 janvier 2014

Snake Eyes. Brian De Palma


On pourra chipoter sur un final expédié un peu vite, sur le caractère quelque peu théorique de l'intrigue, le film n'en reste pas moins un monument de film hollywoodien car il parvient à réinventer le mythe là où le tout-venant de ces années 90 ressemblait à des sous-produits de fabrication estampillée "sans âme". Ici rien que le plan séquence en introduction est une merveille avec un vrai coeur qui bat la chamade et par conséquent à enseigner dans toutes les écoles de cinéma du globe pour susciter de nouvelles vocations, encore et encore... 

dimanche 19 janvier 2014

FoxFire


Etrange impression... Foxfire est certes ambitieux, joliment réalisé, reconstituant avec soin une époque particulièrement cinégénique. Mais il est bien trop sage pour une histoire de rébellion pareille... Tout ça manque de révolte, de fureur, d'indignation décomplexée... Il aurait du nous emmener sur les chemins de traverse de la criminalité la moins excusable puisqu'après tout voilà la destinée de quelques "Bonnies" jouant avec le feu pour changer des choses qui les dépassent rapidement.. Mais franchement sur un thème pareil, revoir L'Appât (Bertrand Tavernier) suffira amplement... Parce que le fond féministe, le sous-texte militant de l'histoire n'émergent que trop peu. Du coup Foxfire ? Aussitôt vu, aussitôt oublié.

samedi 18 janvier 2014

Subwave


Bonne idée de départ. Après faut voir à ce qu'il y ait un vrai scénario et des personnages excitants... Et ça manque vraiment. Je comprends du coup qu'il n'y ait pas eu de sortie salle sur cette petite série B qu'on sent très ambitieuse sur le papier et les moyens investis mais très limitée quant au résultat.

vendredi 17 janvier 2014

Docteur Jerry and Mister Love



Pour les humoristes en herbe, pour tous les amateurs de comédie, il ne faut cesser de revenir s'abreuver à la source (bien avant les Zucker & Abrahams mais bien après Charlie Chaplin et autres Buster Keaton) des Monty Python, Mel Brooks, Blake Edwards et tout particulièrement de ce cher Jerry Lewis, rarement aussi bon qu'en versatile docteur Jerry and Mister Love. Aussi foldingue / barré que classique / incontournable. Le revoir c'est comme faire ses gammes...

mercredi 15 janvier 2014

La mélodie du malheur. Takashi Miike


Takashi Miike a du talent, de l'humour et de la cinéphilie à revendre... Ici on nage quelque part entre La Mélodie du bonheur, L'auberge rouge et une sombre histoire de zombies. Mais gardez à l'esprit que The Happiness of the Katakurys est avant tout une sacrée comédie musicale bien barrée, bien jouissive, bien destroy... Du grand Miike à déguster avec les yeux et les oreilles et sans modération.

mardi 14 janvier 2014

L'Odyssée de Pi. Ang Lee


Très inégal. De sacrées prouesses techniques lorsque s'instaure le face-à-face entre le jeune héros et le tigre (plus vrai que nature). Quelques séquences d'anthologie durant cette période de survie à l'état pur. En revanche, le prologue comme l'épilogue sont insupportables de sentiments sucrés, de mièvreries bon marché. Pire, c'est filmé comme le fabuleux destin d'Amélie Poulain dans une Inde sous protectorat anglais... Dommage, tant de fioritures laissent au final un goût amer !

Réincarnations


Excellente surprise que ce Dead and Buried qui brille par l'habileté de son scénario et sa capacité à créer de la terreur pure grâce à des meurtres d'une cruauté rare. Plus généralement j'aime cette illustration qu'il offre de la loi du nombre (donc du plus fort) qui vient progressivement étouffer l'individu (on pense beaucoup à The Wicker Man). Et puis il y a bien sûr ce final et son incroyable révélation dont je ne dirai rien. Non, allez vraiment le voir ou le revoir, c'est bien mieux. Un grand film d'horreur.

dimanche 12 janvier 2014

Hidden. Jack Sholder


Ce serait quoi une série B horrifique magistrale ? Ce serait HIdden, petit film d'horreur concocté avec amour et peu de moyens, beaucoup d'idées et peu de suffisance. On pourrait résumer ainsi la tentative de Sholder : fort de son impeccable cinéphilie, Jack accouche d'un savoureux mélange d'histoire de possession (au sens démoniaque) et de parasite extraterrestre (sorte de corps étranger qui vous ronge les entrailles). C''est fort, c'est malin et ça prend aux tripes...

La vie sans truc


Bonne idée de départ : les jambes de la femme du magicien qui disparaissent au cours d'un tour de magie. Joli dessin disgracieux comme on les aimait du temps de Reiser. Ca nous rend l'univers d'autant plus sympathique que le personnage de Popolo rappelle étrangement les grandes heures de Roberto Begnigni. Oui mais voilà, derrière il manque un scénario. Déjà les deux réalisateurs commettent l'erreur fatale d'incruster dans ce monde à la lisière de l'univers d'un Jodorowsky des éléments triviaux de la vraie vie complètement hors sujet qui "tuent l'amour" du spectateur comme l'apparition du Pôle emploi ou la relecture de l'accident sous le Pont de l'Alma de Lady Di... Mais qui a pu avoir une idée pareille ? Dès que le visage de Lady Di apparaît on est comme éjecté malgré nous de la magie du film, envahi par la lourdeur crasse de ce rebondissement beta qui permet à Popolo de retrouver de nouvelles jambes à sa douce. C'est con parce qu'en travaillant un tout petit peu plus sur la progression de l'intrigue vers son climax, on aurait obtenu un résultat vraiment canon. Mais là, hélas non...

samedi 11 janvier 2014

Cheval de guerre. Steven Spielberg


Fantastiques début et fin de ce film à grand spectacle. On est alors dans la nostalgie pure du John Ford des grandes heures... Et tant que Cheval de Guerre est Fordien, il est d'autant plus réussi que comme à son habitude Spielberg parvient à hisser un récit pourtant simple (un cheval extraordinaire est le trait d'union entre des personnages qui successivement vont faire un bout de chemin avec lui) à des sommets de dramaturgie quand il met en perspective l'idéal (incarné par le cheval, son jeune propriétaire) et l'horreur de la guerre. Dès qu'il s'éloigne de Ford, le film hume alors le bon vieux Disney de fin d'année qui n'est là que pour faire pleurer dans les chaumières... Moins excitant pour les cinéphiles. Mais bon voilà, il y a tellement de belles choses ici qu'il me paraît difficile de ne pas le conseiller.

jeudi 9 janvier 2014

Au Voleur. Sarah Leonor


Pour un premier film, c'est étonnamment maîtrisé. On sent que l'ensemble est réfléchi. De très beaux plans travaillés, une utilisation de la musique bienvenue pour créer des respirations dans la partie champêtre qui emprunte alors beaucoup au conte, enfin une actrice principale follement parfaite... Pour les moins, je trouve d'abord Guillaume Depardieu malgré son indéniable présence un peu monolithique, avec un je ne sais quoi de mortifère et qui même lorsqu'il éclate de rire, se laisse enfin aller dans la deuxième partie garde une même tristesse. Du coup, son personnage (et nombre de situations qu'il porte avec) finit par être comme figé, saisi dans la naphtaline. Ensuite sur les idées : on pense à beaucoup de films dans le désordre : La Nuit du Chasseur (ces 2 grands enfants qui s'enfoncent dans les bois) , Badlands (le couple hors la loi le temps d'une parenthèse), A bout de souffle (l'avant-dernier plan)... Mais les personnages auraient vraiment mérité d'être creusés davantage (on aimerait savoir ce qui la fait avancer dans la vie notamment), Encore eut-il fallu les confronter à plus de dangers, d'ambiguïté (meurtres crapuleux comme chez Malick) peut-être pour leur donner un vrai relief. En l'état, la parenthèse enchantée est trop lisse et prévisible. Mais bon, reste un joli film avec une sacrée mise en scène et de belles idées dont le feu de la Saint Jean, comme l'utilisation du blues qui donne à ces rivières françaises des faux airs de Bayou...

Du Silence et des Ombres. To kill a Mockingbird


Il y a une forme de perfection dans ce film qui ne tombe jamais pour autant dans le piège tentant du classicisme (auquel on pourrait s'attendre sur un tel sujet). Il y a d'abord l'image, un noir & blanc sublime de mémoire, qui subjugue. Ensuite, l'interprétation : Peck est pour une fois vraiment excellent, tout en nuances. Et que dire de la narration, puissante, intelligente, novatrice, ménageant ses progressions et révélations, le tout à travers le regard d'enfants pris dans l'affaire. To kill a Mockinbird est d'une finesse, d'une sensibilité, d'une majesté rares qui plus est sur des sujets délicats : l'enfance auscultée sous toutes ses coutures d'un côté, la peur de 'l'autre disséquée au regard du racisme qui contamine la petite ville s'enroulant comme un noeud coulant autour de la nuque du personnage principal. A voir absolument !

mardi 7 janvier 2014

Mort à l'Arrivée



DOA
fait partie de ces films terriblement sous-estimés... D'abord bien supérieur à l'original avec cette intrigue passionnante autour d'un manuscrit d'étudiant qui rend fou et provoque des morts en cascade. Avec à la clé une révélation habile, intelligente, qu'on ne voit pas du tout venir... Ensuite le travail sur l'image est encore aujourd'hui objectivement bluffant. La chaleur de cet été caniculaire est parfaitement restituée. La BO de Chaz Jankel est par ailleurs fabuleuse (la ritournelle du morceau titre est inoubliable). Quand à Denis Quaid, il tient là un des meilleurs rôles de sa carrière. Aujourd'hui encore résonne le mythique "Who was murdered ? I waaas" sur un riff de guitare entêtant...

lundi 6 janvier 2014

Queen of Montreuil


Queen of Montreuil met un peu de temps à trouver son rythme, à mettre en place sa belle dramaturgie toute en légèreté, toute en nuances, toute en infimes décalages. Il faut dire que Florence Loiret Caille porte le film sur ses frêles épaules, lui donne sa profondeur, son humanité, sa dignité... Elle seule fait au fond que Queen of Montreuil ne reste pas qu'une simple comédie potache sur le deuil et la solidarité retrouvée dans ce bas Montreuil plus bobo que jamais. La deuxième partie du film lui permet d'ailleurs de prendre cet envol salutaire, de prendre toute la place, de quitter la terre ferme jusqu'à cette dernière danse nocturne sur une ambiance à la Almodovar. L'héroïne est alors réconciliée avec elle-même, avec sa vie d'avant, et l'otarie peut enfin reprendre le large ... Joli film mais surtout très très grande actrice, une révélation !

dimanche 5 janvier 2014

Dead of night. Le mort-vivant. Bob Clark


Un mec bien ce Bob Clark, moins pour les Porkie's que pour ses incursions dans le genre horrifique. Dead of Night a ceci d'original qu'il prend au pied de la lettre l'idée qu'un soldat puisse revenir traumatisé de la guerre au point d'en devenir exsangue, mort avant l'heure... Traitement métaphorique des ravages invisibles d'un conflit armé sur les soldats revenus de l'enfer et leurs familles aveuglées, tout à leur joie de les retrouver même en morceaux... Bon voilà, sur le papier, l'idée est franchement géniale, Sur l'écran, faut reconnaître que ça a vraiment vieilli. Reste cette belle idée et la sympathie que m'a toujours inspiré ce satané Bob Clark. Donc à voir quand même pour la place si particulière qu'occupe Dead of NIght sur l'échiquier du film de zombie comme sur celui des films ayant évoqué de près ou de loin la guerre du Vietnam...

La Corde Raide. Clint Eastwood


Tous les efforts du réalisateur pour casser le mythe de l'inspecteur Harry en faisant d'Eastwood un flic attiré par les pratiques sado-maso, amoureux des bas-fonds, marchant quasiment dans les pas du meurtrier qu'il prend en chasse sont louables et donnent une résonance assez moderne à ce polar exploitant finalement davantage le filon horrifique (le tueur est masqué, on pense au Giallo par moments). En revanche, le final est trop convenu, la course poursuite à travers cimetière et voies ferrées bien trop longuette... Mais bon, ça reste une curiosité dans la filmographie du grand Eastwood acteur.

samedi 4 janvier 2014

Splendor in the grass. La fièvre dans le sang. Elia Kazan


Splendor in the grass se construit de façon subtile pour culminer dans la violence contenue d'une séquence finale mémorable, en apparence anodine, mais dans les tréfonds bouleversante, où chacun des personnages principaux ayant effectué sa mue, toute illusion perdue depuis longtemps, campe sur des certitudes nouvelles pour enterrer le passé, les brûlants sentiments d'hier qui s'ensevelissent d'eux-même sous le poids de la crise de 29, du conflit larvé des classes sociales, sous le regard jamais impartial des parents respectifs sans parler des chaines sociales (traditions et convenances) dont ils sont prisonniers... Magistral film de Kazan qui laisse complètement KO en nous assénant une leçon de vie : même la plus grande histoire d'amour qui soit finira par plier devant l'adversité, la fatalité, les vents contraires, le temps qui passe...

vendredi 3 janvier 2014

L'Emprise des ténèbres. Wes Craven


Vu au cinéma lors de sa sortie. Je garde une belle impression. D'abord une vraie immersion dans le Haïti déliquescent post dictature Chevalier. Ensuite faut bien reconnaître que Wes Craven est un amoureux fidèle. Lorsqu'il s'attaque au film de zombie il passe pas par 4 chemins, il remonte aux origines, à la source, les White Zombie et autres I walked with a zombie qui ont du marquer sa jeunesse... Quoi de mieux en effet que de se saisir du mythe originel pour le revisiter dans un habile mélange de réalisme vaudou et de visions cauchemardesques (qui traversent le héros). C'est cet amalgame qui rend le film fascinant. Sûrement l'une des plus belles réussites de Craven et curieusement passée relativement inaperçue à l'époque. Il est donc grand temps de l'exhumer, de la ramener à la vie... Merci pour lui.

mercredi 1 janvier 2014

L'Empire du soleil. Steven Spielberg


Dans mon souvenir, l'Empire du Soleil c'était un Spielberg un peu trop violons et grand spectacle, un peu trop boursoufflé aussi... Et bien quelle erreur de jeunesse et de jugement. Je viens de le revoir. La première heure et demi est tout simplement extraordinaire. Et la thématique de l'enfance égarée, du paradis perdu qu'on ne retrouve jamais imprègne complètement le film. La deuxième partie, carcérale, plus statique, nous conte l'apprentissage dans un camp de prisonniers du vice et de la vie par l'enfant devenu adulte un peu trop vite. C'est un ton en dessous de la première heure et demi, la faute à quelques effets melo faciles, mais ça reste d'une force peu commune (la scène du stade, le retour dans le camp comme auparavant dnqs la maison d'enfance dévastée). Sacré Spielberg, je vais pas tarder à lui vouer un culte.

The Other. Robert Mulligan


Robert Mulligan ne cesse de surprendre. Bien trop sous-estimé il a brillé dans des genres très différents. Avec L'Autre, il s'illustre dans l'horrifico-fantastique avec une intrigue baignée de mystère morbide dans un univers de campagne un peu hors du temps qui n'est pas sans rappeler The Innocents de Clayton ou tout récemment Le Ruban Blanc d'Haneke. D'ailleurs c'est cela qui est fort, The Other est méconnu mais n'en reste pas moins une référence pour nombre de films qui suivirent plus tard (je pense en particulier au Sixième Sens mais on pourrait on citer tant d'autres). Bref à l'instar d'un The Changeling de Peter Medak, The Other de Robert Mulligan mérite réhabilitation...