Il faudra un jour ou l'autre élire les plus belles intros au cinéma. Lars Von Trier se situe très très haut avec Melancholia qui dit beaucoup de ce que la dépression profonde crée chez l'être humain, même le jour le plus heureux qui soit pour lui, mariage, naissance, célébration, reconnaissance, consécration... Si dans votre esprit, la fin du monde est proche, alors rien ne peut de près ou de loin venir réconforter, soulager votre âme blessée...
Et puis cette musique, Wagner,Tristan et Isolde, c'est évidemment une filiation directe avec John Boorman, avec Excalibur... Alors moi ça me parle direct.
A l'époque, je me souviens parfaitement de la tentative réussie de Gérard Depardieu de nous faire (re)découvrir les immenses films de John Cassavetes. L'impression de plonger pour explorer une passe inconnue jusqu'à lors. et de film en film on recolle les pièces du puzzle et l'on s'extasie. Je suis nostalgique de ces virées parfois solitaires dans des salles obscures de la capitale.
A l'époque, il y a avait eu auparavant la découverte de l'intégralité des Almodovar à l'Entrepôt. Ou l'exploration jouissive des Takeshi Kitano.
Ah celui-là... Tout a commencé avec Sonatine, sur les champs. Puis il y eut des moments de grâce infinie vécus devant Hana Bi ou plus tard Zatoïchi.
Takeshi a toujours su marier des genres balisés avec ce qu'il a de plus personnel, intime à donner. En émane une poésie qui n'appartient qu'à lui. Entre candeur enfantine et impardonnable cruauté. Sonatine le raconte mieux que personne.