mercredi 5 mai 2021

L'oiseau au plumage de cristal



A l’heure sinistre et creuse, entre chien et loup,
L’asphalte ruisselant un peu après la pluie
D’un soir de canicule, de ceux qui rendent fous
Est le lieu rêvé pour le Giallo des Gialli.

Deux esprits divaguent dans l’impasse aux mirages
Sous la faible lumière d’un vieux réverbère
Qui projette, désunie, les ombres du feuillage :
De vils mots à couvert s’y déclarent la guerre

Sous leurs crânes en feu, agricole est le rhum
Pendant qu’au coin des lèvres, l‘amorphe cigarette
Pour chavirer les sens, pour ensauvager l’homme
Songe à s’embraser contre la flamme violette

Le déclic du briquet lâche son cri trompeur 
Distraie l'attention, une lame alors surgit
De mille obscurités, provoquant la stupeur,
Tandis que l'acier pénètre un coeur assombri

L’être échoue, râle et sang mêlés, sur le bitume
L’éclat vif se survit dans son œil déjà mort
Tandis qu'il s'est ouvert comme un livre posthume
Près du mégot fumant. Toute la ville dort.



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