mercredi 28 avril 2021

Misery


Alfred Hitchcock aurait chéri

Ce huis-clos, duel infernal

Confrontant idole et groupie :

Ca finit mal en général...

 

Misery c'est un peu Shining

Un écrivain, ce lieu perdu,

Le froid et l'horreur. Stephen King

convoque son propre vécu.


Annie incarne l'addiction

De Paul Sheldon ou Jack Torrance   

Replongeant, cédant au poison

De leurs coupables dépendances.


Il a le teint cireux James Caan.

Son regard vide, ses lèvres molles

Sont le propre du dipsomane

A son plus haut degré d'alcool

 

Dans l'intimité du foyer, 

L'injonction de la muse est sans

Équivoque : l'auteur est sommé

De n'y pas gâcher son talent.


Bien plus qu'un thriller abouti

L'oeuvre se fait donc testament

d'un alcoolique repenti.

On sait le Phénix résilient.

jeudi 22 avril 2021

Seven

 


(S)heaven et son soleil trompeur
Quel épilogue ! Si j’avais su…   
Jamais très loin de Blade Runner,
Sa chute et ses lumières crues


Mais il n'y a pas de hasard 

Tout était là, livré d'emblée :

La ville un pluvieux purgatoire

Et l’enfer déjà familier.

 

John Doe est tueur à ses heures 

Mourir lui importe si peu

Mais qu’est-ce qui lui tient à coeur ?

Corrompre l’âme du vertueux !

  

Hydre noire achevant sa mue,

Il veut honorer son serment

Et tend LE piège, du jamais vu :    

Un colis de chair et de sang

 

Distinguons toujours les effets

De la cause. Dans Seven, la thèse

S'attache bien moins au péché

Qu'à sa lecture, son exégèse !

 

Doutons des écrits : l'ennemi

N'est pas le fautif, l'égaré 

Mais l'interprète qui punit :

Satanés apprentis sorciers !


lundi 12 avril 2021

La Guerre des Mondes. Steven Spielberg. Redevenir Papa

 


Décidément, personne n'est aussi fort que Spielberg pour offrir un aussi grand et beau spectacle (des idées de mise en scène miraculeuses) sans jamais se départir de ses obsessions pour le thème de la famille déchirée.

Ici, le fait que le héros soit un homme divorcé se considérant comme un mauvais père est tout sauf un hasard. Puisque ce qui va lui tomber sur la tête, ou plutôt surgir sous ses pieds, va le mettre devant ses responsabilités de chef de famille pendant le laps de temps que durera la garde de ses enfants, engagé qu'il sera à les ramener en un morceau chez leur mère.

Voilà pourquoi le dernier plan tant conspué pour son côté dégoulinant de bons sentiment, vu sous cet angle, n'est plus aussi mièvre. Il devient l'aboutissement d'une thématique chère à Spielberg, qui se cristallise sous la forme de cette réunion familiale (rêvée par les enfants de divorcés du monde entier). Pas anecdotique non plus si cela arrive au terme d'une mission accomplie par un père un peu paumé, démissionnaire et qui à la faveur de cette guerre des mondes est redevenu le papa protecteur, le "père, ce héros" dans le regard de ses 2 enfants.