lundi 30 septembre 2013

Panic Room. David Fincher


J'avais adoré cette critique du Monde à l'époque "N'est-ce pas un cauchemar dont le rêveur s'éveillera à la fin - mais qui est le rêveur ? et quand le cauchemar a-t-il commencé ? Ces questions hantent discrètement le film, lui donnent sa capacité d'émotion et d'incertitude, une beauté et une fluidité singulières". Même, l'affiche semble suggérer cette piste autour de psychanalyse des rêves.

Fincher n'est jamais aussi brillant que dans le minimalisme de la forme doublé d'une parabole à l'universalité indéniable. Dans le genre "obsédant thriller à huis-clos" , Panic Room est ce qu'il est de bon ton d'appeler un classique instantané.

La baie sanglante. Mario Bava


Quand Les dix petits nègres (Agatha Christie) se mêlent de Giallo et vice versa... Ici il est évidemment question de crime rituel, de fétichisme, d'héritage convoité, mais aussi de mélancolie... Si, si, le souvenir amer de ce lieu jusqu'ici préservé et qui bientôt ne sera plus qu'un vaste projet d'hôtellerie sur les bords d'un lac oublié. Jouissif et morbide (et vice versa).

dimanche 29 septembre 2013

Utopia. No country for dreamers


Enfin une série qui fait souffler un vent nouveau, avec un ton original trash-acidulé, avec un scénario bétonné porté par uen brochette d'acteurs épatants, où chaque petit détail recèle des trésors d'inventivité : les fuyards passant sous le regard amusé d'un bébé, l'éborgné qui tire au hasard dans une pièce pour essayer de transpercer un tueur se mouvant comme un shadow dancer... A certains égards on repense à No country for old men (la méthode du tueur au sac jaune pour raccourcir ses victimes et ses questions énigmatiques) et même au délirant Jeu de massacre d'Alain Jessua tournant déjà autour de l'univers de la BD... Seul hic : la fuite en avant de notre brochette de pieds nickelés tourne un peu en rond à partir des l'épisode 5 / 6 . Mais pour l'essentiel c'est formidable et intelligent. 

samedi 28 septembre 2013

Coup de torchon. Bertrand Tavernier


Quoi de mieux que le soleil écrasant d'Afrique pour radiographier l'humanité dans sa toute médiocrité ? Quoi de mieux qu'un petit village aux allures de bourgade de western pour enraciner cette fable cruelle ? Ici l'on reconnaît l'univers du chapitre africain de Voyage au bout de la nuit, l'indolence de ces vieux blancs aux chairs ramollies par la chaleur et la bêtise. Et l'on passe imperceptiblement du sourire à la terreur la plus crasse. Faire exister aussi fort l'univers de Jim Thompson quelque part en Afrique, le faire avec Noiret, Huppert et Marielle, c'était pas gagné d'avance... Mais Tavernier l'a fait. Et pas qu'à moitié. Coup d'essai, coup de maître. Le film noir lui va comme un gant. Peut-être un de ses 2 meilleurs films avec Le Juge et l'assassin.

vendredi 27 septembre 2013

Angel Heart. Allan Parker


1987. Séance de minuit un samedi soir. Il est 2 heures du matin et je sais déjà que regagner mon immeuble à pied ne sera pas de tout repos. Des chiens hurlent ici et là quand je traverse la zone d'emplois. Une cité devenue post-apocalyptique lorsque les sièges des grandes sociétés deviennent autant de coquilles vides flottant sur une mer de béton. Vélizy-les-flots-gris n'est jamais aussi anxiogène qu'au coeur de la nuit.

Une question m'obsède sur le trajet : sous quels traits Louis Cypher m'apparaîtra-t-il ? Depuis ce jour, je n'ai plus jamais regardé ni les oeufs ni les poulets de la même manière. Angel Heart est un bel exercice de style avec un supplément d'âme, une bande originale fabuleuse et de grands acteurs. C'est aussi (comme pour Blade Runner dans un univers différent) le mariage réussi du film noir et du film horrifico-fantastique (Rosemary's Baby, L'Exorciste...). Comment oublier Mickey Rourke hurlant à la mort "I know who I am !" ?. Allan Parker au sommet de sa forme.

jeudi 26 septembre 2013

Hannibal. Qu'est allé faire Mads Mikkelsen dans cette galère ?


Il suffit de 2 épisodes d'Hannibal pour prendre pitié de Mads Mikkelsen. Complètement raté, sans imagination, dénué de toute personnalité. D'abord le générique, bâclé, rappelle étrangement Hollow man de Verhoeven. Ensuite, ne passons pas par 4 chemins : le flic est tout droit sorti d'une série fast food de TF1, un mix insupportable entre les Experts, Esprits Criminels, le Mentalist et j'en passe et des moins bons... Reste à habiller cette faiblesse de couleurs rougeâtres, d'images faussement dantesques pour un résultat fichtrement toc.  Il y a aussi cette technique "flash back rewind" qui revient et revient sur chaque scène de crime jusqu'à vous filer un mal de crâne comme celui sur l'affiche. Et je ne parle même pas du personnage de la journaliste honteusement sous-écrit. Quant au grand Mads, il a rarement été aussi inexpressif... On dirait sa statue au Grévin.  Je déconseille vivement...

La vie des autres


Le seul petit défaut qu'on pourrait trouver à ce film c'est la perfection d'un scénario qui peut sembler trop écrit risquant ainsi d'étouffer, corseter son incarnation à l'écran. Mais ce serait chercher la petite bête tant La vie des autres est  exceptionnel dans sa construction et d'une intelligence rare. L'un des meilleurs de la décennie écoulée.

mardi 24 septembre 2013

My name is Joe. Ken Loach


Encouragement pour celles et ceux qui souvent, inconsciemment ou pas, rechignent à se frotter au cinéma âpre, engagé (parfois à raison) de Ken Loach, je les invite à rencontrer Joe dont vous n'oublierez pas de sitôt le prénom.


Première fois que Loach parvient à marier la dimension sociale dans laquelle il excelle à l'univers du polar, le vrai, haletant, qui donne une vraie cadence au film et prend littéralement aux tripes pour nous offrir ce film somme. Chef d'oeuvre, tout simplement.

lundi 23 septembre 2013

The Wicker man. Christopher Lee


Pourquoi découvrir ou redécouvrir The Wicker Man ? D'abord pour faire passer le goût d'un remake d'une indigne faiblesse. Ensuite parce que rares sont les films sans concessions à la bien-pensance qui voudrait que le héros soit providentiel, qu'il sache renverser des montagnes... Tout le contraire ici, "noir c'est noir", comme le regard de Christopher Lee qui débarque sur cette île où l'individu, inexorablement, finit broyé par la masse, l'esprit vaincu par l'endoctrinement.

Feu d'artifices d'images terrifiantes qui laissent des traces durablement, Wicker Man est une puissante mise en garde contre toutes les formes d'embrigadement par la croyance (en l'espèce un Dieu d'osier qui justifie des sacrifices humains...). Grand film !

dimanche 22 septembre 2013

Spiderman 2. Sam Raimi


Les 2 autres volets sont plus faibles pour des raisons différentes (le premier timide et polissé à l'excès, le troisième trop convenant, sacrifiant à l'exigence de blockbuster lisse qu'il est hélas). C'est pourquoi Spiderman 2 est à voir hors trilogie, il existe pour lui-même. Sa perfection formelle, narrative, rythmique, dramatique, sa dimension personnelle en font à mes yeux et à ce jour le plus grand film de Sam Raimi, celui qui marie le mieux ses obsessions morbides (Evil Dead...) à son goût pour l'esprit cartoonesque (Crimewave...) La parfaite épure de son oeuvre, le sommet de son art.

samedi 21 septembre 2013

Jackie Brown. Quentin Tarantino. Elmore Leonard


Elmore Leanard nous a quitté il y a peu, et je repense à Jackie Brown. Quand Tarantino s'appuie sur un grand auteur, assume des personnages complexes, une intrigue machiavélique sans jamais négliger une bonne dose d'humour salutaire, lorsqu'il préfère le fonds (mélancolie et profondeur psychologique) à une forme reine d'épate à gogo, alors il n'est jamais aussi bon... Pour ces raisons, Jackie Brown est sans aucun doute son film le plus abouti.

jeudi 19 septembre 2013

Mother.


J'ai adoré. Intelligemment écrit, excellemment mis en scène, construit comme un polar, porté par un puissant personnage de mère aveuglée par l'amour. Bref, pas loin du sans fautes.... Ajoutons cette narration dans l'air du temps avec une volonté affichée de troubler la perception du spectateur, une mouvance que l'on retrouve chez Asghar Farhadi par exemple.

La seule petite tâche au tableau vient de ce curieux sentiment explicité par Gérard Delorme lors de la sortie du film en salles "assez vite, un malaise s'installe, avec l'impression de plus en plus pesante que le soin apporté à la réalisation cache un besoin de tourner autour du pot, faute de substance". Que je ne partage pas mais dont je comprends qu'il puisse nous traverser tant le dispositif et la mise en place sont ultra "shadés"...

Insensibles

Scène d'ouverture d'une ténébreuse beauté qui fait froid dans le dos et mal d'entrée. Grandes sont alors les promesses et les attentes.


Je suis ensuite gêné aux entournures par l'accumulation d'événements choc en un temps trop court : dans le passé d'abord on retrouve ici et là des références agglutinées aux films de zombie (les enfants qui se mangent eux-même) et de SF (les enfants robots qui ne pleurent pas) sans jamais trancher. On passe alternativement de Dawn of the dead à AI et le grand écart ne fonctionne pas terrible... Dans le présent : à sa grande surprise (comme à la nôtre) un homme perd connaissance au volant de sa berline provoquant un féroce accident de voiture. Il s'en sort miraculeusement mais apprend à son réveil (et nous avec) que sa femme est morte en lui laissant un bébé de 6 mois maintenu entre la vie et la mort dans une couveuse. Le conducteur apprend dans le même temps (et nous avec) qu'il est atteint d'une leucémie, ce qui l'amène à retourner chez son père qui lui cache (comme à nous) un terrible secret...

Bref on sent l'envie chez le réal de mettre le "paquet" au niveau rebondissements et révélations en cascade, mais c'est vite oublier que pour faire exister l'univers singulier d'un film la réussite passe très souvent par un savant dosage de son exposition. Or ici on va dire qu'il y en a trop sur un timing trop serré... Mais bon, restons objectif, Insensibles reste un film d'horreur de bonne facture comme seul le cinéma espagnol sait nous en offrir. En série. Comme des petits pains cousus main.

mardi 17 septembre 2013

Camille redouble. Noémie Lvovsky


Pas facile d'arriver derrière Capra (La vie est belle), Coppola (Peggy Sue s'est mariée) ou Zemeckis (Retour vers le futur). Surtout qu'ici Noémie Lvovsky ne choisit jamais vraiment son registre entre fantastique, drame, comédie... Ce qui a pour effet de laisser le spectateur à la surface d'une riche idée jamais développée. Avec le recul, c'est ce sentiment que le film ne va pas au bout de ses belles possibilités qui prédomine. Bien sûr, Camille redouble est honnête, sympathique, attachant, fait sourire, émeut par instants, mais voilà, ça va pas chercher beaucoup plus loin...

Jason Bourne L'héritage. Contrefaçon


Pour ceux qui découvriraient ce que signifient les expressions vulgaire contrefaçon et exploitation malhonnête d'un juteux filon, en voici une parfaite illustration : programmatique, sans âme, s'achevant sur une séquence ridicule de poursuite en moto très mal inspirée de Terminator (James Cameron), ce Jason Bourne n'a rien mais absolument rien d'un héritier, même lointain, même indigne. Il présente quand même un intérêt : démontrer que le couple Greengrass / Damon est irremplaçable.

lundi 16 septembre 2013

Drive. Nicolas Winding Refn


"De belles idées de plans et un sens incontestable de l'épate mais aucune idée de fond, un sens de la surface et du design mais aucune densité". Charlie Hebdo a vraiment chargé la mule au moment de la sortie salles mais je partage avec eux une déception, toutefois plus relative.

Pour moi, ça reste un bon petit film noir, j'ose même dire le haut du pavé, mais je ne peux m'empêcher de le trouver un chouia trop superficiel, s'appuyant sur une intrigue attendue dans un genre que d'autres ont exploré avec plus de réussite. Je pense notamment à Taxi Driver (Martin Scorsese) pour le coeur de l'histoire (le taximan timbré volant au secours de sa petite princesse menacée dans une histoire d'amour impossible) et Point Blank (John Boorman) pour sa stylisation très audacieuse à l'époque. 

Je trouve par ailleurs Drive un ton en dessous des films précédents de Nicolas Winding RefnEvidemment le talent brut est là, mais il n'est que saupoudré. Probablement la faute à un film de commande et son cortège d'homo-stereotypus et de passages obligés. Disons qu'on le sent à l'étroit pour exploiter un matériau objectivement maigrichon et qu'il y manque ses obsessions créatrices qui font de la trilogie Pusher ou de Vallalha Rising des oeuvres infiniment plus profondes et puissantes.

Je crois qu'après tout, on se rappellera que c'est le film qui lui aura définitivement ouvert les portes des grands studios US, lui permettant de concilier pour la première fois succès critique et public. Pour le dire plus simplement, c'est de l'aspartame de Winding Refn qui aura silencieusement conduit son cheval de Troyes en terre hollywoodienne.... Mais chuuuuuut, ça doit rester un secret.

dimanche 15 septembre 2013

Canicule. Yves Boisset


Comment Canicule peut-il être aussi méconnu ? Un bijou de cynisme et de noirceur qu'il nous faut réhabiliter au plus vite. En un film, Yves Boisset remonte dans mon estime jusqu'aux étages supérieurs. Porté par les savoureux dialogues de Michel Audiard, un casting flamboyant (Lee Marvin, Miou-Miou, Jean Camet, Victor Lanoux, tous étonnants) qui nous pète littéralement à la gueule, Canicule, c'est de la dynamite, encore de nos jours....

Un sommet de cruauté rarement atteint dans le cinéma hexagonal. Yves Boisset ose tout et ne recule devant rien pour assouvir ses jouissives névroses... Si vous ne l'avez pas encore vu, c'est le moment.

samedi 14 septembre 2013

Le Hobbit. Peter Jackson. Sous le signe du Cancer


Démonstration est faite qu'une avalanche - le mot est faible - d'effets spéciaux tous azimuts et sans supplément d'âme finissent par tuer l'univers qu'ils sont censés façonner, transmettre, porter jusqu'à nous...

Pour un film raté, c'est franchement raté. Alors que Peter Jackson méritera bientôt le sobriquet de Saigneur des anneaux, la franchise Hobbit révèle sa vraie nature : un cancer en train de bouffer tout cru ce qui restait du palpitant de Tolkien.

jeudi 12 septembre 2013

Sinister


En dehors de ces bobines Super 8 assez flippantes, quel manque d'imagination ! D'abord grand dommage sur une telle filiation (Shining, Twixt) de ne pas avoir creusé davantage la matière sur laquelle travaille le personnage principal, ce qui aurait donné une toute autre ampleur au film en apportant une réflexion sur le processus de création.

Pour le reste, un cruel déficit de personnalité et d'intelligence parce que le film saute à pieds joints dans le piège d'une filiation horrifico-fantastique à la Ring. Ce qui rend l'ensemble bien trop prévisible. La bonne idée aurait été au contraire de jouer sur ces codes afin de ménager une résolution beaucoup plus surprenante pour peu qu'elle eut été réaliste : ou comment le sectarisme le plus radical s'empare du cerveau des plus jeunes pour mieux les retourner contre leurs propres familles. Là, il y avait un vrai sujet, une approche originale, mais on ne fait pour finir que l'espérer, en vain...

The asphalt jungle. Quand la ville dort. John Huston


THE Film Noir, quintessence, arôme d'éternité. Maintes fois pompé, rarement égalé. Il faut voir ou revoir The asphalt jungle  pour Sterling Hayden, pour la poésie intacte de son final champêtre, pour la belle séquence d'introduction, pour le soin méticuleux qu'apporte John Huston à la psychologie de ses personnages observés sous leurs moindres coutures en privé comme à la ville, même quand elle dort.


mercredi 11 septembre 2013

Grabbers. Une petite cuite et ça repart


Petit film d'horreur attachant parce qu'il hume bon le whisky irlandais avec une grande idée que celle de picoler pour éviter de se faire bouffer par une pieuvre géante venue de l'espace. Rien en revanche d'inoubliable dans ce sous Shaun of the dead un peu longuet et trop convenu dans son déroulement malgré je le répète quelques jolies tranches de rire alcoolisé.

mardi 10 septembre 2013

The Game. David Fincher. Plus le mensonge est gros...



La règle selon laquelle "plus c'est gros, plus ça passe" devient caduque avec The Game. Dommage, il y avait de bonnes idées dans ce thriller paranoïaque, mais la chute (au sens propre comme au figuré) achève de tuer l'intérêt du film. Fincher se rattrapera fort heureusement par la suite..

lundi 9 septembre 2013

Cure. Kyoshi Kurosawa


Vu lors de sa sortie fin des années 90 à Saint-Michel. Une énorme claque. J'en garde le souvenir d'un thriller à la Seven (un flic aux basques d'un tueur en série insaisissable) mais qu'il l'amenait à sa façon, unique, sur un terrain psychanalytique, presque fantasmagorique au-delà des frontières du réel, naviguant autour d'une idée enivrante : que l'hypnose est un dévoreur d'âmes. L'équation était à peu près la suivante pour le héros : les voies du "saigneur" me resteront impénétrables tant que je n'aurai pas lâché prise pour me mettre à sa place et accepter, accueillir ce que je me refuse à croire... Cure est un thriller horrifique et fantastique à redécouvrir, Kyoshi Kurosawa l'un des maîtres absolus du genre.

dimanche 8 septembre 2013

2 days in New-York. Julie Delpy


Tant que Julie Delpy ne force pas le trait outre mesure, sa comédie loufoque tutoie les sommets de jubilation d'un Woody Allen des grands jours.


Le problème c'est que le film se détricote dès lors que des situations deviennent lourdingues, assez peu crédibles (l'histoire de la tumeur au cerveau) et cette faute de goût entache l'ensemble parce qu'elle attire le regard sur cette petite galerie de personnages au bout du compte bien trop stéréotypés. Dommage, c'était parti très fort...

samedi 7 septembre 2013

De rouille et d'os. Jacques Audiard


Le dernier Audiard serait-il plus simple dans sa forme, moins ambitieux que ses précédents films ? En apparence seulement... De Rouille et d'os (titre pompeux) est un joli mélo pas exempt de vilains défauts (s'en dégage une certaine prétention sans vraiment pouvoir en localiser l'origine)  mais qui se rachète par un optimisme contagieux et marque surtout les esprits lors d'une incroyable scène à la surface d'un lac gelé. Ne serait-ce que pour ce fabuleux moment, il vaut le détour.

vendredi 6 septembre 2013

Vampire vous avez dit vampire ? Fright night. Tom Holland


Au chapitre "relecture moderne du mythe vampirique", Fright Night de Tom Holland se pose là. Clins d'oeil intelligents à la grande époque du duo Terence Fisher / Christopher Lee (à travers le personnage de Peter Vincent) mais surtout problématique finement posée d'un âge de la vie, l'adolescence, et de son éveil à la sexualité (par la petite lucarne du voyeurisme, entre voisinage et poste de télévision). Et de mémoire effets spéciaux du meilleur tonneau. Je repense notamment à la scène finale et à une étonnante transformation loup-garesque. Bon cru horrifique qui sent bon les années 80.

jeudi 5 septembre 2013

Bloody bird. Stage fright. Deliria. Michele Soavi


Unité de temps (une interminable nuit jusqu'au petit matin), unité de lieu (un vieux théâtre poussiéreux). Michele Soavi redonne ses lettres de noblesse au film d'horreur grâce aux contraintes d'une forme intense et jouissive de dogme.

Une troupe de comédiens devient la proie d'une ancienne gloire du théâtre devenu zinzin. Pitch d'enfer pour Bloody bird, Stage Fright, Deliria, peu importe le flacon puisque nous avons l'ivresse d'un petit chef d'oeuvre de l'épouvante qui réconcilie le théâtre de boulevard et la série z horrifique.

En un film, Michele Soavi égale les maîtres que sont Mario Bava et Dario Argento. Coup d'essai, coup de maître !

mercredi 4 septembre 2013

Predator. John Mc Tiernan


Le premier vrai film trans-genre (bien avant les From Dusk Till Dawn et autres Audition)... La guerre et son odeur de testostérone laisse rapidement place à un survival SF en terrain hostile basé sur la fameuse ritournelle du "chasseur devenu chassé". Voilà d'ailleurs l'épure des jeux du cirque ou des télé-réalités du futur dans lesquelles des cobayes sont jetés dans une arène pour devenir les victimes expiatoires d'un impitoyable prédateur. Au final un très grand Mc Tiernan, mieux un modèle à la façon qu'il a de désosser un genre, de le torturer avec génie jusqu'à culminer dans un épilogue au couteau, corps à corps à mort dans lequel Schwarzy réalise enfin que son salut ne viendra pas de ses armes de guerre ou de ses muscles saillants mais bien de sa petite cervelle de survivant. Aiguisez-moi ça ...

mardi 3 septembre 2013

Le loup-garou de Londres. John Landis


Quand on parvient à imprimer sur vos rétines et pour longtemps autant de moment d'anthologie (l'arrivée des 2 potes dans ce petit pub inhospitalier, la marche qui s'ensuit dans la ténébreuse lande, les conversations du héros avec une flopée de zombies pleins d'empathie, le réveil au zoo, la fameuse scène de transformation signée Rick Baker et j'en passe), quand on marie avec autant de talent l'horreur la plus pure à l'humour le plus british, c'est qu'on a sans l'ombre d'un doute accouché d'un monument. Raison pour laquelle le film mythique de John Landis garde encore aujourd'hui son étonnante fraîcheur. 

lundi 2 septembre 2013

La compagnie des loups. Neil Jordan


A redécouvrir incontestablement. La compagnie des loups fait partie de ces films incompris (même destin qu'un certain Les Prédateurs de Tony Scott) parce qu'il était soudain l'improbable mariage entre film d'auteur et film d'horreur. Ou comment créer une parabole sur le délicat passage à l'âge adulte en faisant se croiser le conte du petit chaperon rouge et le mythe du loup-garou. Quelques défauts certes, mais Neil Jordan s'affirmait déjà comme un grand auteur avec ce film pareil à nul autre et qui gagne à être connu et reconnu !

dimanche 1 septembre 2013

Le nom des gens



Beaucoup d'impertinence. Super duo d'acteurs, des situations assez loufoques. Un seul reproche peut-être : une fois l'effet de surprise estompé, le film se contente de cette colonne vertébrale (le scénario et le ton décalé) pour feuille de route et peine de ce fait à être autre chose qu'une comédie légère, virevoltante, un peu engagée aussi (quelques messages ici et là sur l'identité nationale, les origines, les étiquettes sexuelles ou politiques...).

Mais ne boudons pas notre plaisir par les temps qui courent. Ca reste drôle, sympathique et de très bonne tenue.