jeudi 31 octobre 2013

Incendies. Denis Villeneuve


Pour les petits secrets bien gardés d'un scénario habile, très écrit (trop écrit peut-être), on peut conseiller ce film assez maîtrisé, pas si mal au fond mais qui recelait tous les ingrédients d'une antique tragédie et se contente finalement d'assez peu lorsqu'on finit par découvrir le pot-aux-roses... Quelque chose de l'ordre du rebondissement de film à suspense qui ne remue pas vraiment les entrailles comme il aurait dû le faire. C'est la limite de ce film qui se sera trop entêté à coller absolument à son scénario se privant ainsi d'une déflagration beaucoup plus puissante dans nos souvenirs de cinéphiles.

mercredi 30 octobre 2013

Le jour des corneilles


Passé tout près du sans fautes, quelques grains de sable viennent cependant gripper la belle machine : dialogues pas toujours au niveau, personnages secondaires pas assez creusés, surtout l'absence d'une véritable adversité... Mais il faut lui reconnaître une sacrée poésie dans l'ensemble (on pense à Miyazaki ou Grimault), un imaginaire puissant qui trouve sa pleine mesure dans les scènes de forêt où les fantômes à tête d'animaux me rappellent très fort les grandes heures de Comès (SilenceLa Belette). A voir indéniablement.

mardi 29 octobre 2013

Argo


Ca se voudrait piquant, décalé par rapport au tout venant hollywoodien mais c'est subtilement calibré. Du coup l'ensemble est certes sympathique mais il y a un os, un sacré. Comme résume à merveille la critique des Cahiers Il n'y a "rien de plus ennuyeux à regarder qu'un plan qui se déroule sans accroc ". Et c'est exactement ce que propose Argo, tiédasse pamphlet politique qui nous conduit tout droit vers une résolution attendue, sans accrocs, sans aspérités, sans un mot plus haut que l'autre, jusqu'à l'Oscar, plus que jamais dévoyé...

lundi 28 octobre 2013

Panic. William H Macy


Passé relativement inaperçu au début des années 2000, Panic est une subtile variation sur le film de gangsters où un tueur à gages menant double vie commence à être gagné par les états d'âme jusqu'à se retrouver sur le divan d'un psy... On peut aussi voir Panic comme une comédie romantique complètement déjantée et inclassable. C'est sa force, il est au carrefour de multiples genres et fascine par ses qualités d'écriture, d'interprétation (William H Macy, Neve Campbell, Donald Sutherland impeccables). Bref ce petit bijou d'une noirceur réjouissante est à découvrir toutes affaires cessantes.

dimanche 27 octobre 2013

V/H/S


Un blood shaker de tout ce qui dans cette veine a déjà marqué les esprits par le passé. Le problème c'est que ça n'a aucun intérêt dès lors qu'il s'agit d'un amoncellement de petits sketches sans unité, sans véritable esprit novateur. Tout ce qu'on voit ici, on l'a déjà vu ailleurs en mieux. Hautement dispensable.

Inside


Le cinéma espagnol regorge de ces petits films ingénieux, tricotant d'effrayants récits autour d'Idées aussi simples qu'excitantes. Ici un prétexte bien vu pour un huis-clos qu'aurait adoré tourner Hitchcock. Hélas le réalisateur n'en fait pas assez, il en reste au service minimum quand il y avait franchement une matière puissante (la survie en milieu hostile à l'insu de la civilisation, de la société de consommation qui continue de s'épanouir autour de l'actrice  principale). Dans l'esprit, je reste sur mon Panic Room, tellement plus riche et palpitant !

Cogan killing them softly


Fatigué de ces films qui se proposent modestement de (re)(re)revisiter le film noir en empruntant à droite et à gauche, en collant un sous-texte supposé original sur le rêve américain... Finalement, ça se résume à une pincée de Tarantino des mauvais jours pour le côté insupportablement bavard (des scènes étirées, diluées dans des échanges assez vains), un nuage de frères Coen pour la galerie d'anti-héros plus pathétiques que réjouissants pour le coup... Et pour couronner le tout une réalisation salement stylisée façon Danny Boyle période Trainspotting. Conclusion : Cogan est un film faussement novateur, sans unité (que vient faire pour la mort de Ray Liotta cette scène avec des ralentis à la Matrix au beau milieu ?) , sans âme (le film existe par les citations mal digérées qu'on y décèle, jamais pour lui-même), qui se cherche entre les gouttes épaisses d"un genre avant d'ouvrir les yeux sur ses insuffisances...

vendredi 25 octobre 2013

Aux yeux de tous


Même s'il donne envie de s'y frotter, il faut d'abord préciser que le concept n'est pas aussi totalement novateur qu'on veut bien le dire. Ailleurs, d'autres s'y sont également essayé avec des fortunes diverses. Mais reste la curiosité de voir un tel exercice de style voir le jour en France.

Maintenant parlons du film : il frise vraiment la catastrophe (sauvé par cette maigre idée de départ) mais pas le ridicule. Premier gros souci quand les acteurs ouvrent la bouche (pourquoi prendre des visages aussi connus sur un concept comme celui-là ?)... Ca joue mal et les dialogues sont d'une pauvreté rare. Pire, le scénario commet l'erreur fatale de se tricoter autour d'une fumeuse et énième théorie du complot très premier degré du "on nous ment, on nous fait croire" au lieu de s'inspirer d'un Barrry Levinson qui sur un procédé similaire a accouché récemment d'un très très grand film visionnaire (The Bay). Résultat : en nous faisant scruter sous toutes ses coutures le bonnet du hacker dans son cagibis, le film finit par assumer un héritage limpide, le célèbre Passage de René Manzor avec son Démiurge  old school "derrière son grand ordinateur". Nanarland quand tu nous tiens...

jeudi 24 octobre 2013

Princesse Mononoke. Miyazaki


Quelle claque. C'est Lynch qui explique que "quand vous avez la lumière en vous elle n'y reste pas elle éclaire". Un proverbe africain dit à peu près la même chose "Quand vous avez quelque chose dans le ventre il sortira tôt ou tard". Miyazaki a ça en lui. Quel que soit le sujet de son long-métrage, le message subliminal qu'il entend nous faire passer, son imaginaire, sa divine fantasmagorie se charge d'épouser son contenu pour nous émerveiller. Ici on est en plein dans "des dieux et des hommes", le retour à la mythologie la plus naturelle, le respact des animaux et partant de la nature... Si on se creuse un peu, Princesse Mononoke est l'une des références centrales pour James Cameron lorsqu'il échafaude son Avatar deux décennies plus tard. Seul petit reproche à mes yeux : quelques problèmes de rythme parce que le film m'a paru long par instants. Mais bon c'est vraiment chercher la petite bête...

mercredi 23 octobre 2013

Coraline


Vraiment très bien ce Coraline au pays des horreurs. L'image est sublime, l'univers horrifico-fantastique parfaitement traduit sur le plan des idées pour illustrer la maxime selon laquelle il ne faut jamais confondre tourisme et immigration ma chère Coraline... On repense forcément à Beetlejuice. C'est d'ailleurs le seul petit hic à mes yeux, tout est très bien mais il y flotte comme une vague impression de déjà vu.

mardi 22 octobre 2013

Les Schtrourmpfs 2


Quel désastre ! Je ne m'attarderai pas sur une image "plus laide, tu meurs" ni sur le jeu pétrifiant de bêtise et de perpétuelle surenchère des acteurs en chair et en os qui peuplent le film. A vrai dire, le plus coupable ici, c'est cette minutieuse entreprise (pas d'autre mot) de destruction de l'univers et de la fantaisie de la BD pour accoucher sur grand écran d'un vaste spot promotionnel pour la ville Lumière... Un placement de produits du sol au plafond.

Dommage, j'aurais nettement préféré passer du temps dans le petit monde champignonesque des schtroumpfs et de mon enfance. Au moins, j'aurais eu l'impression de voyager.

Les Kaïra


Le début est vraiment réussi parce que les gars osent tout et ça passe... Un invraisemblable culot qui rappelle les grandes heures de Sacha Baron Cohen. Mais arrive le moment redouté, le fameux, où il faut retomber sur ses pattes, revenir sur les sentiers (re)battus du bon sentiment, jusqu'au happy end forcément écoeurant quand on se rappelle d'où le film était parti et avec quelle insolence ! Dans Kaïra, il y aurait donc le mot coeur ? Beurk...

Le parcours des 3 pieds nickelés de banlieue se confond alors avec celui, pathétique, de ces ex-gloires des sixties jadis indignées, rebelles, aujourd'hui fatalistes, bedonnantes et pantouflardes, gérant en pères peinards et endimanchés leur petit capital. Déprimant !

lundi 21 octobre 2013

Lord of war. Andrew Niccol


Qui a dit avec raison que tout ce qui est excessif est insignifiant ? Voilà précisément ce dont pâtit Lord of War. Le ton de la satire et l'esthétique très pub affaiblissent son propos. La séquence d'intro à elle toute seule résume le film : racoleur, sans nuances, démonstration froidement théorique comme le bon spot d'une ONG impliquée dans le secteur. Ce manque de discernement rejaillit sur les personnages qui ne sont alors plus que des caricatures face auxquelles il devient impossible de s'indigner ou de compatir. Partant de là, on se fait c...

dimanche 20 octobre 2013

Profession Reporter. Michelangelo Antonioni


Dans la mouvance d'un Blow up, à la façon subtile qu'il a de creuser un sujet purement métaphysique tout en l'habillant de mystère policier, Profession Reporter est aussi hypnotique que prenant, profond que facile à regarder.

De toute façon, il faut l'avoir vu ne serait-ce que pour le mémorable plan-séquence de fin qui restitue à lui tout seul l'essence du questionnement soulevé par le film dès son entame (changer d'identité mais dans quel but ?). Quant à Jack Nicholson qu'on n'attend pas forcément chez Antonioni, il livre une performance surnaturelle. Une de plus.

samedi 19 octobre 2013

Drôle d'oiseaux



On ne peut vraiment pas dire que les scénaristes se soient foulés...Un vrai gros problème au niveau de l'histoire et des personnages qui peinent à exister, même si on sent une envie de se raccrocher aux succès Pixar (toute la problématique du héros très proche de celle de Nemo notamment)...

Reste au niveau du travail sur l'image de jolies réussites comme les parties nocturnes éclairées par une lune gigantesque et surtout les vues quasi subjectives lors des courses poursuites aériennes. Mais si une bonne technique suffisait à emporter le morceau, on se saurait depuis longtemps...

vendredi 18 octobre 2013

La femme du Vème



Produisant du mystère épais jusqu'à l'indigestion, englué dans une lenteur maladive et malvenue, truffé de tics auteuristes bien lourds, voilà le prototype du film dit "indé-intello", content de ses petits effets, pas attachant pour un sou et sans la moindre auto-dérision. Une perte de temps.

jeudi 17 octobre 2013

La bête de guerre. Kevin Reynolds


Dans le genre, voilà un film de guerre qui paye pas de mine mais qui a beaucoup à offrir. Réalisé avec peu de moyens, bourré d'idées, claustro comme rarement (tout se déroule dans un char d'assaut sillonnant des zones désertiques et peu accueillantes d'Afghanistan), La bête de guerre de l'excellent Kevin Reynolds mérite visionnage ou re-visionnage. Un classique je vous dis, un peu ce que fut Das Boot (Wolfgang Petersen) en son temps pour les sous-marins.

mercredi 16 octobre 2013

Effets secondaires. Steven Soderbergh


Toujours aussi plan-plan le Steven. On voit tout venir et on se dit que De Palma aurait certainement tiré beaucoup plus de cette matière sombre qui, contrairement à Soderbergh, lui colle vraiment à la peau. On n'est pas l'héritier naturel d'Hitchcock sans raison...

Pour ne prendre qu'un exemple, Passion tout en restant un exercice mineur reste autrement plus goutu qu'Effets secondaires qui souffre d'un manque patent de caractère. Pour le dire autrement, il n'a d'excitant que le programme annoncé et jamais l'effet escompté... Un peu comme un placebo qui se serait pris pour un médicament...

Prisoners. Denis Villeneuve


Et non, Prisoners n'est pas le nouveau sommet d'effroi dans la lignée du Silence des agneaux ou de Seven comme annoncé sur les affiches... Il y a de bonnes choses : j'aime beaucoup la course contre la montre pour ramener la jeune fille à l'hôpital sous une pluie battante alors que le jeune flic au volant est aveuglé par le sang qui s'écoule abondamment de son cuir chevelu (Scène qui dans l'esprit n'est d'ailleurs pas sans rappeler le très beau final, épique, de True Grit). Très bien aussi les 2 personnages principaux, bien campés, bien joués. Rien à dire de ce point de vue.

Le problème vient plutôt du rythme pas synchrone avec la tension qu'il est censé faire monter crescendo, de la construction alambiquée (beaucoup trop de temps consacré au message de l'homme pieux devenu tortionnaire) et surtout de la façon dont les récits parallèles s'accumulent sans vraiment s'emboîter pour culminer dans une résolution assez binaire (l'histoire du médaillon, du labyrinthe puis du sifflet) facilitée par l'évasion (bien pratique pour faire avancer l'intrigue) de l'une des deux disparues. On a d'ailleurs du mal à croire rétrospectivement que les flics n'aient absolument rien trouvé dans le camping car au début ni en perquisitionnant chez le suspect avec l'incroyable faisceau d'indices qu'il ne semblait pas très sorcier à réunir autour de cette famille de tarés... Bref tout ça n'est pas nul loin de là mais bien trop mal fagoté. Pour ne prendre qu'un exemple jamais cité en exemple, le Zodiac de Fincher est à des années lumière de ce thriller besogneux.

dimanche 13 octobre 2013

Sidewalk Stories. Charles Lane


Images noir et blanc sublimes dans un New-York rêvé, grande intelligence de la mise en scène et interprétation divine de Charles Lane, tous ces éléments réunis font de Sidewalk Stories un petit bijou à ne rater sous aucun prétexte. Charles Lane ne fait pas qu'y rendre hommage à la grande époque du muet, à Chaplin himself - The Kid en l'occurrence -, il écrit surtout sa propre légende envers et contre tous à une époque (1989) où 30 ans avant le faiblard The Artist, la vraie perle moderne du muet était bien là, sous nos yeux ébahis... Un film trop méconnu pour le rester plus longtemps. Mérite incontestablement d'être redécouvert fissa tissa...

samedi 12 octobre 2013

Fondu au noir. Vernon Zimmerman


Un film qui plaira aux cinéphiles mais pas seulement... Parce que Fade To Black est aussi dans sa forme une sorte de thriller horrifique ludique qui crée et re-crée dans le film d'autres films, d'autres genres via le travestissement du personnage principal. Fade To Black possède en cela quelque chose de puissamment universel. Le thème abordé parle d'ailleurs de lui-même  un passionné de cinéma  finit par confondre rêve et réalité, ressentiment et soif de vengeance.., Qui n'a pas rêvé de vivre ses rêves puis souffert  de ne pouvoir y parvenir ? La logique devient dans ce cas précis mortifère. Je le range donc directement aux cotés du Voyeur (Michael Powell), d'Angoisse (Bigas Luna) ou de Sunset Boulevard (Billy Wilder). J'ai même lu une critique évoquant De Palma ! Effectivement, ce dernier n'aurait certainement pas renié Fade To Black, joyau brut et noir qui continue d'illuminer les écrans noirs de nos nuits blanches depuis sa sortie début des années 80. Et comme c'est souvent le cas avec ce genre de pépites, l'inventivité et la générosité dont il regorge rachètent largement les petits défauts qu'on pourra légitimement lui trouver. 

vendredi 11 octobre 2013

Link. Richard Franklin. Terence Stamp. Elizabeth Shue


Quel film ! Evidemment on pense à Hitchcock, aux Oiseaux : cette façon qu'a Richard Franklin de faire monter la tension par petites touches jusqu'à l'apothéose. Mais Link est unique, tout y est parfaitement singulier. La sinistre demeure sur une falaise surplombant la mer déchainée, l'énigmatique Terence Stamp face à Shue l'ingénue. Et que dire de Link qui aurait mérité 100 fois l'Oscar s'il avait été considéré à sa juste valeur comme l'incroyable acteur qu'il est. Une séquence mythique parmi d'autres : Elisabeth Shue à poil dans la salle de bains découvre que Link vient d'entrouvrir la porte et qu'il se rince l'oeil, l'animal... Elle est un peu gênée, lui demande de refermer la porte... Lui n'en fait évidemment rien et son expression (oeil humide, regard torve) à cet instant précis fait de cette scène un très très grand moment de cinéma... Enfin la musique, incroyable, à laquelle - volontaire ou non - le score de la série TV Utopia fait directement référence. Petit chef-d'oeuvre que le temps qui passe n'altère en rien. Bien au contraire... C'est la marque des grands films.

jeudi 10 octobre 2013

Dirty Harry. Don Siegel


A chaque fois c'est pareil, je reste baba devant cet incroyable plan aérien au-dessus d'un stade noyé dans la lumière des projecteurs. Don Siegel confirme la décoiffante modernité de son cinéma. Un "genious", un vrai, derrière la forme pourtant usée par les années d'un polar pur et dur et fier de l'être.

mercredi 9 octobre 2013

Mise à prix. Joe Carnahan. Son plaisir ne pas bouder !


On est toujours déçu par un film qui ne ferait qu'exploiter le bon filon, qui ne se contenterait que de  l'idée de départ originale et stimulante, simple et lumineuse, sans jamais chercher ensuite à la sublimer. Et bien Mise à prix évite justement le piège. Joe Carnahan fait preuve de maîtrise technique et d'intelligence parce que lui pousse l'idée à fond, la triture, va jusqu'au bout de son délire pour nous offrir un jeu de massacre qui se révèle sur la durée complètement jouissif, aussi drôlissime qu'il est déjanté. Pour résumer, Mise à Prix c'est un concentré de Bring Me The Head of Alfredo Garcia mais là où ce dernier prend pour terrain de jeu le Mexique, Mise à prix produit sa déflagration à huis-clos dans un tout petit espace bien claustro. Saupoudrez la bombe d'un humour savamment distillé et le résultat est un bien beau divertissement ! Ne boudons pas notre plaisir.

mardi 8 octobre 2013

Vol 93. Paul Greengrass


Dans ce qui s'annonçait comme la grand-messe du film catastrophe, la célébration du courage dans une société voyeuriste du tout spectaculaire, Paul Greengrass a le bon goût d'éviter tous les écueils larmoyants du genre, optant pour un traitement simple, sans chausse-trappe, sans vibrant message universel, faisant le choix qui suppose le plus d'humilité : pas de chichis pas de tralala est sa devise. Il s'en tient au visible, à l'essentiel, nous propose une narration à l'os. Et c'est tant mieux !

The Party. Blake Edwards. Peter Sellers


Au fond c'est triste de dire un truc pareil mais je crois que Blake Edwards et Peter Sellers n'auront jamais été meilleurs ensemble que dans ce fabuleux film. Et ce pour une seule raison : tu peux le voir à jeun, éclaté, des milliers de fois, aux 4 coins du globe, en VO, en VF, en chinois, et rire à chaque fois pour des raisons différentes et sur des nouveaux détails... Voilà le truc avec The Party, ça fourmille tellement qu'à l'instar d'une embarcation qui prendrait l'eau de toute part, l'humour s'est infiltré partout. Mourir noyé dans le rire, je signe tout de suite.

lundi 7 octobre 2013

And soon the darkness. Robert Fuest


Ici le meilleur et de loin c'est encore le titre : élégant, équilibré, inquiétant, Le film se regarde, pas de doute, et nous imprègne des joies de la route française à dos de bicyclette avant de plonger le spectateur dans une atmosphère lugubre, délétère et paranoïaque... Mais l'ensemble reste fadasse et ne fera pas oublier pour n'en citer qu'un la fable poétique et sanguinolente de Mario Bava sorti à la même époque : La Baie Sanglante. De Robert Fuest, on préfèrera L'abominable Docteur Phibes et son intarissable imagination pour composer des tableaux baroques lorsqu'il est question d'assouvir une vengeance relevée à la sauce harissa ...

dimanche 6 octobre 2013

Survivre. Survival ou film de super-héros ?



Construction étrange, indigeste, surtout pour ce qu'il advient après la traversée surhumaine de ce petit d'homme qui soudain fait rêver la science. Mais on retiendra le dialogue du naufragé avec les mouettes et ce plan vu du ciel d'un petit objet balayé par les vagues contre les rochers d'une île volcanique... Moment hallucinant, vraiment. C'est d'ailleurs à ce sujet que me vient la seule véritable réflexion autour du traitement de ce fait divers pas comme les autres :  le réalisateur a-t-il conscience d'avoir accouché du premier film de super-héros islandais dans la lignée d'Incassable ? Car c'est avec le recul en creusant cette veine fantastique qu'il aurait certainement fini par trouver son Graal. En l'état, le film se cherche beaucoup trop (tout au long de 2 parties bien trop distinctes) sans jamais parvenir à vraiment se trouver.

samedi 5 octobre 2013

Karate kid. John G Avildsen


Le juge de paix pour un film c'est le temps qui passe et rien d'autre. De ce point de vue, Karate Kid prend très, très cher... Catastrophe à tous les étages : mise en scène paresseuse, jeu approximatif, des personnages "plus caricaturaux tu meurs", combat final conclu à la sauvette et surtout pas crédible une seconde (ni l'entraînement qui le précède à base de "je nettoie les vitres", ni l'affrontement). Bref, j'avais aimé à 12 ans mais là, faut bien reconnaître qu'il est désormais à ranger au rayon des vrais nanars from eighties. Dire qu'Avildsen c'est aussi Rocky...

vendredi 4 octobre 2013

Captive. Brillante Mendoza


Le moins qu'on puisse dire c'est que Mendoza ne brille pas par la finesse de son propos. Le film avance par empilement de moments hétérogènes, ne trouvant jamais de liant, d'incarnation. On passe de "Oh les beaux dauphins" à "Oh les gardes côtes maladroits ils vont tout faire capoter" puis 'Oh les vilaines sangsues" en passant par "Oh le bon repas dans l'hôpital qu'est-ce qu'on avait faim", enfin "aidons cette jeune femme à accoucher pendant que les tirs redoublent d'intensité dehors"... Bref tout est rythmé par des anecdotes assez pauvres (comment se laver quand on est otage et entouré de ses ravisseurs) et d'une musique lourde et minimaliste... Quant à Isabelle Huppert, elle fait à quelques hurlements près la même tête que dans White Material... Après l'Afrique, les Philippines, on a enfin notre Tintin au féminin. Car voilà ce qu'il faut retenir : c'est bien de son personnage aux trois mimiques qu'elle est captive Isabelle...

jeudi 3 octobre 2013

Superstar. Xavier Giannoli


On sent bien les influences, les pistes amorcées... Mais quand Stephen Frears va au bout de sa logique avec Héros malgré lui (devenir célèbre sur un malentendu, les emballements qui s'ensuivent) , Peter Weir avec Truman Show (s'extraire de l'anonymat par le fantastique) ou Harold Ramis avec Un jour sans fin (rompre la monotonie par la fable et l'humour) , Xavier Giannoli semble être resté à quai, coincé au carrefour, plombé par une gravité factice, ne sachant jamais choisir entre l'univers kafkaien, la fable humoristique, la critique sociétale acerbe. Et puis très mauvais choix que de prendre Kad Merad pour jouer ce parfait inconnu trempé dans l'eau bouillante de la célébrité. Bof bof tout ça...

mardi 1 octobre 2013

Magic Mike. Steven Soderbergh


J'ai de l'admiration pour l'éclectisme de Soderbergh. Sur ce point, rien à redire. Le problème vient plutôt de cette sensation qu'à chaque incursion dans un nouvel univers il y va en toute décontraction, se contente du minimum syndical, de formes assez légères, de mises en scène soignées certes... Mais tout ça manque cruellement de tripes. C'est encore le cas ici : début original, toujours intéressant de découvrir l'envers du décor de ces boîtes à striptease pour public féminin. Mais tout ce qui s'ensuit n'est que développement paresseux d'une amourette quelconque pour ne pas dire improbable sur fonds de petis problèmes d'addiction et de dettes d'argent contractées ici ou là. Du tout-venant qu'on oublie aussi vite qu'un numéro de music-hall.