samedi 31 mai 2014

Eternal sunshine of a spotless mind. Michel Gondry


"Le scénario de Charlie Kaufman bégaie, le film de Michel Gondry est répétitif, et mon tout est un éloge vibrant de la maladie d'Alzheimer. (...) c'est aussi philosophique qu'une devinette de Carambar et aussi agréable à regarder qu'une flaque de cambouis". Vive Le Nouvel Observateur qui est un peu dur il est vrai mais a bien compris à l'époque la vacuité, le caractère redondant et lourdingue, le manque d'unité aussi de l'ensemble... Gondry est franchement bien plus à l'aise sur de l'expérimental loufoque et de la spontanéité sans ambition particulière sur le fonds (Soyez Sympas Rembobinez pour ne prendre qu'un exemple et le meilleur, son chef d'oeuvre à mes yeux).que sur des pseudo love story qui ne tiennent pas leurs promesses thématiques et de profondeur des sentiments suscités... Pour chercher de la poésie intense et des envolées lyriques ou bouleversantes sur ce thème il faut revoir toutes affaires cessantes Les Visiteurs du soir de Marcel Carné : le diable n'y efface-t-il pas la mémoire de 2 amoureux les empêchant de se reconnaître... C'est sans compter sur l'amour plus fort que tout qui voient ces deux statues du dernier plan continuer à s'aimer... 2 coeurs qui battent éternellement, l'un pour l'autre.. C'est quand même autre chose !

vendredi 30 mai 2014

Broken City


Le scénario comportait quelques bonnes idées, avec des personnages potentiellement intéressants notamment dans les interactions qui pouvaient leur permettre de faire avancer le film. Le résultat prouve hélas toute la difficulté de traduire de bonnes intentions à l'écran... Des effets stylistiques très TV, des acteurs qui cabotinent de façon scandaleuse (la palme au duo Wahlberg / Crowe) et surtout des dialogues d'une pauvreté affligeante, paraphrasant chaque petite intention déjà facile à décrypter... Voilà ce qui fait de ce Broken City un truc lourd, mais lourd, mais lourd mais pas que... C'est également terriblement caricatural et de ce fait prévisible. Hautement dispensable !

jeudi 29 mai 2014

Dérapage




Autodérision ? Le film porte en tout cas bien son nom... Ca commence sur un ton calme et mélo avec ce qu'il faut d'arrière-goût de thriller à la sauce Liaison Fatale pour capter l'attention du spectateur... Mais cette fausse langueur s'étire en longueur et ça dérape sérieux dès le premier rebondissement, puis ça continue graduelllement à aller de mal en pis, d'invraisemblance en invraisemblance, jusqu'au point de non retour. Même Cassel est ridicule avec son cheveu gras et son rire sardonique... On n'y croit pas, pas plus qu'on ne croit à cette pauvre scène de réglements de compte de la fin. Dérapage est une nullité, à bon entendeur.

mercredi 28 mai 2014

The Bling Ring. Sofia Coppola


Encore le symdrôme "Comment ne pas créer du vide en filmant du vide ?", piège dans lequel Sofia Coppola ne cesse de tomber... J'en arrive à me demander si ce n'est pas là tout ce qu'elle sait faire... Peut-être n'a-t-elle pas grand chose d'autre à nous donner pour le moment... C'est pourtant mathématique. S'intéresser à un fait divers et n'en exploiter que l'apparence pour illustrer le culte de l'image et des paillettes au sein d'une génération de fils à papa déboussolée ne mène qu'à des lieux communs. Prendre des silhouettes sans intérêt pour en faire des personnages ne mène qu'à l'ennui du spectateur... C'est aussi simple que ça. Cette tendance devient énervante depuis Spring Breakers et autres films se targuant de décrire une génération en la réduisant à des personnages simplistes se débattant dans une histoire sans colonne vertébrale ni véritable enjeu dramatique. Résultat : on se fait ch... Pire on peut se demander si c'est pas carrément du foutage de gueule !

lundi 26 mai 2014

Grigris


L'image est belle, le personnage principal intéressant et terriblement cinégénique. Emane par ailleurs du film une vraie poésie.  Mais le problème est double : il vient d'abord des acteurs bien trop faiblards. Grigris est une slhouette fascinante mais il n'exprime hélas pas grand chose avec son regard. Son amoureuse n'est pas crédible en fille des rues, en prostituée. Elle est bien trop fille à papa, avec un accent trop européen. Du coup le couple n'existe pas une seconde à l'écran. On n'y croit pas. Ca gâche déjà beaucoup le plaisir. Le second écueil vient du scénario didactique faisant s'enchaîner des tableaux bien trop naïfs : Il danse, on l'appelle grigris. Son nom de scène. Puis une jeune métisse vient faire des photos chez lui. On découvre qu'il s'appelle Souleymane et qu'il est photographe. Puis il va voir son beau père qui est malade et tousse très fort en lui disant qu'il l'aime comme son fils. Puis sa mère lui dit qu'il faut 700 000 cfa pour l'hôpital. Puis il va demander de l'argent et va devoir en gagner frauduleusement puis retrouve la jeune femme qui traîne la nuit avec des blancs avinés... Tout est téléphoné. C'est trop mécanique. Chaque scène semble être là pour passer les plats vers la suivante. Trop explicatif .. Dommage parce que l'univers était riche , un énorme potentiel !

Les Gamins


"C'est trop nul" comme disent les enfants... Les Gamins prouvent que même pour faire du régressif - pipi - popo. Il faut un peu du génie (Sacha Baron Cohen, les Frères Farelli etc.)... Ici on est dans du rase-motte qui met même mal à l'aise tellement c'est pas drôle... Je ne sais même pas si le pitch de départ ferait la blaque dans un sketch des Nuls de la grande époque ou du Groland d'aujourd'hui. Terriblement mauvais malgré l'abattage de 2 acteurs (Sandrine Kiberlain et Alain Chabat) qui gardent en toutes circonstances ma sympathie !

dimanche 25 mai 2014

L'écume des jours. Michel Gondry


Je ne sais pas si le choix Duris / Tautou y est pour quelque chose, mais on est tantôt dans une imagerie légère, une frivolité très klapischienne tantôt dans une expérimentation compulsive, obsessionnelle typique de Gondry... Ce qui finit par énerver parce que pris en étau, l'univers de Boris Vian semble totalement eclipsé du film... C'est tout de même assez regrettable... De poésie brute, de lyrisme échevelé il n'y a hélas dans ce film étrangement sage et sombre (malgré la volonté de Gondry de partir dans tous les sens) que l'écume !

vendredi 23 mai 2014

Minuit dans le jardin du bien et du mal. Clint Eastwood



Envoûtant, vénéneux et surtout ambigu... La Louisiane est le lieu rêvé pour faire s'affronter le cynisme et le pragmatisme des mondains du cru d'un côté (ces gens qui se croiient nécessairement tout puissants, éternels) face au mysticisme et aux croyances irrationnelles de l'autre (ce mystère baignant les marécages alentours qui pour le coup ont quelque chose d'immanent, d'éternel), Le tout sous l'oeil amusé, goguenard d'un journaliste qui comme le spectateur dévore avec appêtit et curiosité ce nouvel univers qui s'est imposé à lui. Minuit dans le jardin du bien et du mal est un savoureux mélange de classicisme (l'oeuvre, le sujet, son ampleur) et de radicalité de l'intrigue, de la mise en scène d'un film où le plus important est toujours invisible pour les yeux. Comme le curieux destin du personnage divinement incarné par Kevin Spacey, qu'on ne voit pas venir... Denrée rare au cinéma !

jeudi 22 mai 2014

Le Passé. Asghar Farhadi


J'avais adoré La Séparation tout en ayant quelques réserves... Avec le Passé j'ai surtout des réserves... D'abord j'ai l'impression comme avec Innaritu dans un autre style que le réalisateur iranien est démasqué, qu'il ne sait faire qu'une chose et la répète de film en film quel que soit le cadre, l'histoire, les personnages... Franchement, aprés La Séparation, je trouvais l'idée questionnable mais bonne d'adjoindre la construction d'un polar avec ellipses, mystères, hors champs, révélation, twist dans le corps d'un film d'auteur, et plus encore cannois par excellence. Mais là on a l'impression (peut-être parce que l'univers si français et les personnages nous sont soudain terriblement familiers) que cette volonté d'expliquer un drame familial, le non-dit, les intentions souterraines contrariées, disparaît derriière un dispositif mathématique ultra vain, terre à terre et empêchant précisément le spectateur de s'envoler et de voyager avec les personnages... Littéralement on vient nous expliquer que a + b = c mais que c est le fruit d'un malentendu. On comprend alors pourquoi chacun dans le couple veut remplacer le vide laissé par l'autre... CQFD. Un peu maigre quand même. C'est assez désagréablement explicatif (le problème d'un dispositif obligeant à étayer pour ne pas perdre le spectateur) et souvent scolaire malgré d'évidentes bonnes intentions. Et puis côté acteurs, il y a vraiment un double hic : Bérénice Bejo (prix d'interprétation incompréhensible) et Ali Mofassi, comme trempés dans l'eau tiède, ne sont pas à la hauteur de leurs personnages.

mardi 20 mai 2014

My own private Idaho. Gus Van Sant


Des petits défauts de jeunesse sûrement chez Gus Van Sant lorsqu'il essaye d'esthétiser une chronique sociale couplée à une grande histoire d'amour entre 2 jeunes hommes... Mais il y a une telle poésie, intense de bout en bout - les crises d'épilépsie transformées en moments de contemplation béate du ciel de l'Idaho, les scènes d'amour filmées façon roman photo mais sans les traditionnels arrêts sur image etc. -, un tel romantisme sauvage et surtout un acteur inoubliable, River Phoenix, dont on ne regrettera jamais assez la mort prématurée... Une des belles réussites de Van Sant parce que sincère et faite avec autant de tripes que de belles grandes idées !

lundi 19 mai 2014

Black Book. Paul Verhoeven


Je ne suis pas très objectif sur Paul Verhoeven, j'adore ce réalisateur. Quand je regarde sa filmographie je pense toujours Intelligence, Elégance, Virtuosité, Audace... Et ne sachant pas bien de quoi il retournait avec Black Book, c'est exactement les qualités que je lui ai retrouvées. Un auteur inspiré doublé d'un faiseur de beau spectacle. Et me voilà conforté dans mon admiration pour lui : même en s'attaquant à l'épopée historique, au film d'aventures, il parvient en les mâtinant d'espionnage et d'une histoire d'amour renversante (c'est d'ailleurs un des thèmes et attraits du film : pour sauver sa peau, peut-on aller jusqu'à tromper l'homme qu'on aime, la duplicité, la tromperie sont-elles irréversibles ?) , à en briser les codes pour créer un objet sublime, à la fois fluide et dense, émouvant et divertissant, profond et sensuel. Un retour épique au premier plan. De toute beauté Paulo !

samedi 17 mai 2014

Usual Suspects. Bryan Singer


Dès qu'on se plonge dans Usual Suspects, évidemment le premier contact est agréable, on se laisse porter par les allers et retours, les retournements, les faux semblants d'une narration par essence subjective. Et puis on repense aux Dix petits nègres et surtout au Meurtre de Roger Ackroyd, sommet littéraire du genre où le lecteur se laissait flouer par le témoignage forcément biaisé du narrateur...Oui mais petit détail important, chez Agatha Christie, il y a un fin mot de l'Histoire, on possède suffisamment de clés et de témoignages multiples et sincères à la fin pour comprendre retrospectivement qui est le meurtrier, où et comment le narrateur a commis des erreurs, laissé des indices qui permettront à l'enquêteur de le compromettre. Dans Usual Suspects, et c'est tout le problème, nous n'avons qu'un son de cloche (le personnage incarné par Kevin Spacey) et donc aucun moyen de démêler le vrai du faux, l'affabulation complète d'éléments plus concrets... La mise en scène est brillante, l'exercice de style fluide et agréable, mais l'ensemble tient plus de la supercherie que du polar ficelé comme un rôti... Une preuve s'il en fallait une ? K. Sauzée n'est-il qu'une ombre, a-t-il existé ? Rien de moins sûr. S'il a existé, y a t-il une part de vérité dans tout ce qu'on nous a donné à voir et entendre depuis le début puisqu'il ne s'agit au fond que d'un témoignage unique et par essence malhonnête ? La réponse est non, tout est flou, immatériel, subjectif et l'on reste avec cette impression que Usual Suspects est une machine qui tourne bien mais à vide...

jeudi 15 mai 2014

Hunger Games. L'embrasement




Le vrai gros reproche qu'on pourra faire à Hunger Games c'est de raconter la genèse d'une rébellion face à un ordre totalitaire et cynique dans une forme aussi standardisée et convenue que possible (les visages, le cadre, l'image, la progression linéaire et monotone de l'intrigue parsemée d'ellipses malvenues dans la préparation au combat, cette dernière ligne droite si importante). Ca accouche sur grand écran d'un produit du juste milieu qui à coup sûr ressemble à  cette société froide et calculatrice imaginée dans le film et contre laquelle essayent de se révolter quelques sujets en mal d'émancipation... Pour le reste, trop de références éparses et mal agglutinées. On passe de l'Age de Cristal (le bruit des véhicules, certaines tenues) à Running Man (le jeu de la mort version télé-réalité) ou le Transperceneige (le train qui semble ne jamais s'arrêter). On pense à Brazil (la speaekrine et certains personnages très made in Gilliam) et V pour Vendetta (les mystérieux signes brandis par une population qui a besoin de héros, de repères), à Twilight (le côté film pour ados avec pseudo love story).et Rollerball ou Benhur, à Tron aussi... Mais de façon trop hétérogène, ce qui fait qu'on ne croit jamais à cet univers patchworké, méli-mélo sans âme dans lequel se débattent des Big Jim et des Poupées Barbie... Trop désincarné pour toucher le spectateur. Bref, pas d'embrasement chez moi, plutôt des baillements répétés. 

mercredi 14 mai 2014

La Désolation de Smaug. Peter Jackson


Fatigant et bien trop long, Il y a quand même 2 sèquences qui surnagent, l'une avec des tonneaux habités comme des maisons flottantes entraînées sur un fleuve devenu fou, l'autre avec un Dragon glissant voluptueusement sur une rivière de pièces d'or et encore... Elles m'ont semblé elles ausi très longuettes et surtout trop "Video Games" dans l'esprit, surtout le passage des tonneaux ultra Mario Bros... Pour le reste, l'essoufflement se poursuit dans un univers numérisé à outrance avec des personnages glacés, sans relief, devenus tellement fadasses, et pire, intouchables, qu'on ne se fait plus le moindre souci pour eux... Il s'agit d'ailleurs là d'un problème lié au récit originel qui m'a toujours dérangé. Il y a un tel décalage entre l'horreur, la violence des mots, des annonces d'un côté (Ce sera l'enfer, nous serons découpés en tous petits morceaux, c''est fini, il n'y a plus d'epoiiiiir...) d'un côté et l'absence d'effets dans le réel de l'autre (aucun mort parmi les héros, pas même une égratignure, tout juste un blessé qui s'en sortira d'ailleurs peut-être) qu'on finit par s'emmerder sec... Au point qu'émane par instants un côté Narniesque pour adolescent voire plus régressif encore... Dora l'Exploratrice customisée Heroic Fantasy :  "traversons la forêt puis franchissons le lac enfin gravissons la montagne, le tout sans encombres ni dommages, tu veux bien nous aider ?"... Un comble quand tu vois la gueule des Orques. Gros Gâchis !

mardi 13 mai 2014

Minuscule


Bizarre... Ca commence comme Le Cinquième Elément (des insectes filmés comme des navette spatiales, et quelle idée de mettre des bruits de moteur sur ces petits volatiles ???), ça se poursuit comme Microcosmos (du couple allongé sous un arbre aux petits êtres vivants dans les herbes) et ça continue étrangement comme The Artist... On va faire un film pas muet mais tout presque, sans paroles, qui mettra en scène des insectes communiquant pour par leurs comportements face à des situations données, connues... Concept sans aucun intérêt dès lors que les personnages principaux sont tous dotés de réflexes et d'atttitudes éminemment humaines ! C hoix étrange et pas efficace pour le coup. Au final, j'aurais appelé ça Rectiligne et non Minuscule tant l'intrigue sans ellipses ni vrai moment de halte et d'introspection déroule sur un rythme monocorde sa carcasse d'un point vers un autre, de façon géographique, horizontale avec ce qu'il faut de petits rebondissements sur le trajet... Voilà qui rend l'ensemble bien chiant et pour le coup vraiment taillé pour les petits euh... les minuscules. Pour les moins minuscules, passez votre chemin !

Amsterdamned. Dick Maas


L'Ascenseur était déjà un must du petit film d'horreur inventif et terriblement efficace parce qu'il faisait naître la terreur de notre quotidien le plus tristoune, d'aspects de la vie de tous les jours on ne peut plus familiers (un immeuble, un réparateur, des enfants jouant autour d'un ascenseur...). Dans Amsterdamned, Dick Maas prouve qu'il a de la mémoire (un vrai cinéphile),et de l'humour (un second degré rafraîchissant parcourt le film de bout en bout). Marchant dans les pas des grands giallos, il met au prises un enquêteur obsessionnel à un énigmatique meurtrier sans se prendre au sérieux et filme surtout comme jamais Amsterdam, créant de canal en canal une atmosphère unique et angoissante comme Nicolas Roeg inspiré par Venise sut divinement le faire dans Ne vous retournez pas ! Et du second degré il y a aussi dans ce petit régal de série B qui contenait de mémoire une course poursuite à dos de bateau pas sans rappeler la folle équipée motorisée de nos 2 célèbres tueurs de Rats dans le génial Crimewave de Sam Raimi (sorti 2 ans plus tôt)...

lundi 12 mai 2014

Susie et les Baker Boys. Steve Kloves


Petit bijou jazzy sensible et sensuel d'alors, de ces inimitables années 80 dans leur côté rose bonon, Susie et les Baker Boys célèbre les cabarets enfumés comme autant de lieux de perdition, l'amitié, les trajectoires brisées et l'amour impossible bien sûr… Grande idée de prendre 2 frères dans la vie (Beau et Jeff) pour incarner ce duo alternant parfois le divin et souvent le pathétique. Puis on se rappellera toujours de ces premières auditions de Michelle Pfeiffer qui électrisent le fonds de l'air, saturé d'émotion vraie. Etonnant en revanche qu'on n'aie jamais ré-entendu parler de ce réalisateur à part sur le scénario de la saga Harry Potter

dimanche 11 mai 2014

Big Boss. Bruce Lee


Le meilleur des Bruce Lee ? Sans le moindre doute. D'abord c'est le premier d'une longue lignée, fait avec des idées premières (préférons toujours l'original aux copies qui suivront), des tripes, une envie de tout casser, une énergie dévastatrice qui se ressent tout au long du film. Il faut par ailleurs se sortir de la tête que Big Boss est un "film de karaté"… Oh que non, contrairement à ceux qui suivront, certainement plus calibrés, Big Boss prend son temps pour installer son drame social mâtiné de lutte des classes, pour faire exister ses personnages. C'est avant tout un drame réaliste, cruel, l'histoire hallucinante d'une vengeance après le massacre insupportable des proches du jeune Héros incarné par Bruce Lee… Des séquences qui sont à la limite du supportable (si l'on se replace dans le contexte de l'époque). La toile de fonds sociale est par ailleurs bien restituée. Et pour finir on a un méchant qui a rarement été aussi bon parce que résolument homme de mal plutôt que bête de combat. Big, Very Big ! 

samedi 10 mai 2014

L'Ascenseur. Dick Maas


Objets inanimés avez-vous donc une âme ? Au-delà du frisson garanti, l'Ascenseur est une belle réflexion sur le quotidien qui tue à petit feu, les objets comme les habitudes, le lieu de travail comme la vie conjugale. A l'instar d'un camion dans Duel ou d'une voiture dans Christine, c'est ici un moyen de transport plus discret, s'inscrivant dans une verticalité jouissive qui met les nerfs à vif parce que dans un ascenseur devenu fou, on est aussi démuni que dans un avion affrontant des turbulences, y a t-iil autre chose à faire que… prier pour qu'on s'en sorte vivant. Dick Maas prouvera d'ailleurs avec le petit mais sympathique Amsterdamned qu'il a aussi bien la comédie que la terreur dans le sang. Il a bien appris ses classiques et sait comment les mettre intelligemment en valeur.

vendredi 9 mai 2014

Au nom du fils. Pétard mouillé


Voilà ce qu'on peut appeler le film de l'outrance. A trop caricaturer, plus aucun personnage n'existe, plus aucune crise de larmes ne fait mouche et tout le déchaînement de violence gratuite devient pour le coup vraiment gratuit. Car tout est appuyé, lourd, bien trop bavard. Bref une petite idée iconoclaste ne fait pas un film maudit, ce serait trop facile. Comme l'impression laissée par le film qui déroule son programme linéaire et mince comme du papier à cigarette. Autre souci : Au nom du fils se réclame de C'est arrivé près de chez vous et Kill Bill, or ces derniers rachètent un côté verbeux et/ou famélique niveau scénario par un travaiil stylistique irréprochable et immersif. Or ici de mise en scène il n'y a pas. Du mauvais goût oui, mais de la provocation efficace si peu… Des promesses, des promesses pour un résultat qui laisse finalement indifférent malgré il est vrai quelques passages très drôles quand le film se fait résolument Grolandais. Pas suffisant !

mercredi 7 mai 2014

Kiss me deadly. Robert Aldrich


Un film resté célèbre pour la façon radicale qu'il a de faire exploser, mine de rien, tous les codes du film noir. Tout y commence comme dans un vrai polar avant de s'achever dans la forme la plus libre et subjective d'un cinéma quasi impressionniste.... Kiss Me Deadly est d'ailleurs à juste titre décrit comme un long cauchemar ponctué de fulgurances, dans lequel Mike Hammer prend en stop une jeune femme qui, avant de mourir, lui confie le début d'un secret... Au terme de nombreuses péripéties, Mike Hammer retrouve une clé avalée par l'auto-stoppeuse, clé qui s'avère ouvrir un coffre dont l'ouverture provoque une explosion. Ainsi l'on revisite le mythe de la boîte de Pandore que David Lynch exploitera dans Mulholland Drive sous la forme d'une boîte bleue et d'une clé de la même couleur. Kiss me deadly est une référence centrale de son cinéma à n'en point douter, cette façon qu'Aldrich a de faire évoluer sa narration comme le solo d'un musicien de jazz tutoyant les étoiles.

Hurlements. Joe Dante


Hurlements à l'époque m'avait laissé une impression forte et dérangeante, comme une empreinte, une griffure. Plusieurs raisons à cela : je crois que cela provient naturellement du scénario qui commence sur les rails d'un genre (une enquête pour neutraliser un tueur en série) au coeur de la grande ville étouffante et corruptrice (images à la Taxi Driver, cinéma porno dans les bas fonds) pour se développer et s'épanouir loin de celle-ci, dans un village, au coeur d'un communauté où la terreur va peu à peu faire son lit des apparences tranquilles et apaisantes de cette rase campagne. Autre facteur : Dante s'inscrit dans une tradition (références nombreuses pour les amoureux du genre) mais en casse les codes par un étonnant travail sur l'image (ces bois entrelacés de colonnes de lumière diffuse faisant de la forêt un lieu vivant, littéralement habité) et sur les transformations hallucinantes pour l'époque en loups-garous ainsi qu'en distillant tout au long du film un sous-texte éminemment sexuel. Je dois le revoir mais l'impression laissée par un film trompe rarement son monde. Et il y avait de mémoire une singularité une atmosphère, une énergie que Dante sait insuffler à ses films quand il est totalement investi. C'était je crois le cas !

Faces. John Cassavetes


Faces, c'est Scène de la vie conjugale (Ingmar Bergman) en moins intello, moins théâtral, mais tellement plus au niveau des tripes, dans le vif, à l'os... Les visages burinés, sculptés par des lampes à la lumière trop crue, parlent pour les personnages qui se laissent porter par l'inexorable, ce que nos corps disent pour nos têtes avant que l'irréparable ne scelle un destin commun brisé sans l'ombre d'un mot, d'une explication, d'un échange de regard... Les actes sont fondateurs, les paroles bien vaines en la maitère... Faces est une expérience physique, pas vraiment agréable, mais difficile à oublier. Comme cette phénoménale et silencieuse scène finale à l'issue de ce qui fut un beau et terrible voyage au bout de la nuit.

mardi 6 mai 2014

Une femme sous influence. John Cassavetes


Puissant portrait de femme au foyer qui dès lors qu'elle est assignée à normalité telle que la société bien-pensante l'entend et l'exige de ses sujets (les citoyens quelle que soit leur classe sociale), devient comme coupée d'elle-même et des siens, aussi méconnaissable qu'un Malcom Mc Dowell post-apprivoisé dans Orange Mécanique, nourri qu'il est à la violence pour mieux la vomir... D'où cette scène finale géniale où Peter Falk ne reconnaissant plus la femme qu'il aime, qui'il a aimée malgré ses accents de folie, l'exhorte à le redevenir sous peine de dépérir (comme son foyer) sur le champs. Grand acteurs, moments de vraie vie qui terrassent par leur vérité, Cassavetes aime Gena Rowlands, aime les femmes, aime ses acteurs, aime les oubliés du rêve américain.. Et le prouve !

L'Homme des hautes plaines. Clint Eastwood


Premier western spectral, hanté, où Eastwood en s'affranchissant de ses 2 papas, Sergio Leone et Don Siegel, revisite la thématique éternelle du fantôme revenu d'entre les morts pour se venger non plus d'un individu, d'un adversaire incarné, mais d'une société toute entière, d'une communauté qui s'est rendue complice de sa mort... C'est ici que le film fait mouche. La lâcheté comme l'oubli font long feu. Heureusement, le High Plain Drifter est là pour se rappeler au bon souvenir des habitants, pour mieux hanter leurs consciences et priver leur sommeil de la tranquillité des gens honnêtes. Voilà ppurquoi il faut redécouvrir ce western fantastique, dans tous les sens du terme, qui matérialise comme peu de films l'ont fait la culpabilité sourde d'un peuple et la façon sournoise qu'elle a de tarauder ce dernier au regard de son Histoire indélébile.

lundi 5 mai 2014

The Visitors. Elia Kazan


Toujours intéressants de redécouvrir dans les mains de monstres sacrés comme Kazan ces petits films indépendants de fin de carrière, tournés à l'économie, à l'ingéniosité d'un mise en scène au scalpel, comme s'ils avaient eu besoin de revenir à des formes à la fois simples et sophistiquées, délaissant les effets et autres grandiloquences pour ne se concentrer que sur la fulgurance d'un huis-clos étouffant qui fait resurgir les fantômes du passé, la culpabilité jamais enfouie assez profondément... AU final une atmosphère anxiogène, une construction et une narration habiles, une direction d'acteurs hors pair, reste un film somme toute mineur dans la filmographie d'Elia Kazan parsemé de tics auteuristes qui peuvent énerver. Et puis, tout ça manque tout de même d'un peu de nervosité, de souffle sur la durée. Mais il faut le voir, comme il faut voir les Twixt et autre Tetro de Coppola divinement revenu d'outre tombe ces dernières années..

dimanche 4 mai 2014

The Call


La très bonne idée ici c'est de faire ressentir l'impuissance de cette héroïne, le cul vissé sur une chaise et incapable d'intervenir pour sauver la victime en détresse... Ca se ressent d'autant mieux que le personnage d'Halle Berry est le parfait avatar du spectateur immobile que nous sommes, assistant à tout en direct et ne pouvant rien changer au cours de l'Histoire. Il y aurait donc eu moyen de faire quelque chose de stupéfiant avec cette idée mais la réalisation paresseuse se contente du minimum, dévoilant même le visage du tueur en série beaucoup trop tôt dans le film, ce qui a le don de gâcher un peu plus une soupe déjà peu goutue. On reviendra pour une meilleure exploiitation de cette excellente idée de départ.   

samedi 3 mai 2014

Murderock. Lucio Fulci



Vu au cinéma lors de sa sortie. Franchement pas une si mauvaise surprise ! A l'instar d'un Michele Soavi et son génial Bloody Bird, Fulci prouve qu'il fait mieux que se défendre avec un genre où Dario Argento est pourtant passé par là, l'air de rien, s'imposant comme le maître absolu. Pas génial donc Murderock mais il tient la route grâce à son lot de scènes efficaces et terrifiantes comme le Giallo sait en réserver lorsqu'il est au niveau sur l'essentiel; Or il est au niveau, que demander de plus ?

vendredi 2 mai 2014

Oblivion. Tom Cruise


J'avais lu des critiques élogieuses, en particulier sur l'atmosphère et les décors ultra travaillés... Mais franchement pour commencer sur ce dernier point, rien ne ressemble plus à une pub Air France (faire du ciel le plus bel endroit de la Terre) que cette station perchée dans les nuages avec piscine et tout le toutim. Tout ceci est bien trop propret, lisse, éclatant comme une réclame pour des produits high tech.. Voilà qui commence donc très mal... Ensuite sur le fonds, je sauverais le message subliminal sur le côté sale de ces nouvelles guerres prétendument propres à l'ère ds drones... Pour le reste, Oblivion ressemble à un patchwork mal ajusté de quelques références bien trop envahissantes, Total Recall et Solaris bien sûr mais aussi AI, Eternal sunshine of a Spotless mind, Robocop ou Terminator... Sorte de mélasse estudiantine vouée à recycler les mêmes thèmes du double, du clone, de l'ennemi (extraterrestre ou robotique) qui nous manipule à notre insu, du faux passé qu'on nous inocule... Bref un gloubiboulga à base de "on nous aurait menti depus tout ce temps ?"...  Trop long, mal réglé, indigeste et pour tout dire qui laisse de marbre. A oublier Yvonne !

jeudi 1 mai 2014

Les choses de la vie. Claude Sautet



La mort nous contemple "avec sa gueule de raie"... Aaaaah Paul Guimard, immense écrivain que j'adore et que je ne cesse de recommander à droite, à gauche et même au centre... Claude Sautet parvient à adapter brillamment ce fabuleux roman. La scène d'introduction frappe l'imagination, je m'en rappelle encore, terriblement bien construite. Le début et ses flashes back puis la narration portée par 2 acteurs absolument parfaits. Très belle tranche de vie et de ses choses qu'il faut savoir accepter pour grandir.

Piranhas. Joe Dante


Autant la suite signée James Cameron est excessivement faible, autant ce coup d'essai de Joe Dante est un coup de maître. Un film d'horreur qui vieillit bien, c'est souvent le signe qu'on avait dès le départ un objet cinématographique terriblement abouti. Bien vieillir c'est avoir su apprivoiser la mort sans violence, animè de la tranquillité des sages. Pour un film ce serait se bâtir sur des mécanismes universels, souterrains et indémodables, comme savoir créerde  la peur jamais artificiellement, en privilégiant le hors champs et tout ce qu'on ne voit pas pour mieux le laisser imaginer... La terreur vient toujours de ce qu'on ne voit pas arriver... Il ne faut donc pas hésiter à revoir Piranhas qui reste à ce jour un des grands films d'horreur made in US.