jeudi 22 mai 2014

Le Passé. Asghar Farhadi


J'avais adoré La Séparation tout en ayant quelques réserves... Avec le Passé j'ai surtout des réserves... D'abord j'ai l'impression comme avec Innaritu dans un autre style que le réalisateur iranien est démasqué, qu'il ne sait faire qu'une chose et la répète de film en film quel que soit le cadre, l'histoire, les personnages... Franchement, aprés La Séparation, je trouvais l'idée questionnable mais bonne d'adjoindre la construction d'un polar avec ellipses, mystères, hors champs, révélation, twist dans le corps d'un film d'auteur, et plus encore cannois par excellence. Mais là on a l'impression (peut-être parce que l'univers si français et les personnages nous sont soudain terriblement familiers) que cette volonté d'expliquer un drame familial, le non-dit, les intentions souterraines contrariées, disparaît derriière un dispositif mathématique ultra vain, terre à terre et empêchant précisément le spectateur de s'envoler et de voyager avec les personnages... Littéralement on vient nous expliquer que a + b = c mais que c est le fruit d'un malentendu. On comprend alors pourquoi chacun dans le couple veut remplacer le vide laissé par l'autre... CQFD. Un peu maigre quand même. C'est assez désagréablement explicatif (le problème d'un dispositif obligeant à étayer pour ne pas perdre le spectateur) et souvent scolaire malgré d'évidentes bonnes intentions. Et puis côté acteurs, il y a vraiment un double hic : Bérénice Bejo (prix d'interprétation incompréhensible) et Ali Mofassi, comme trempés dans l'eau tiède, ne sont pas à la hauteur de leurs personnages.

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