jeudi 2 septembre 2021

Okja


Okja c'est un peu le ET version 2.0 par ces temps de prise en compte de la souffrance animale. La force du film au départ c'est d'ailleurs de rendre plausible cet univers, de susciter chez le spectateur un "c'est possible", ça pourrait bien arriver d'avoir un jour ou l'autre des cochons génétiquement modifiés d'une taille phénoménale, d'une gentillesse confondante (ça c'est moins sûr).

J'aime beaucoup toute la première partie en tout cas le film jusqu'à la fameuse mise en scène médiatisées des retrouvailles entre Okja et sa meilleure amie Mija. Parce que l'intelligence du propos est alors d'être entré par le prisme du conte, par une histoire d'amitié crédible, avant de basculer brutalement dans un monde beaucoup plus cynique. La vraie vie quoi.

J'apprécie la volonté qu'on sent de décrire les membres du front de libération des animaux comme des gens un peu habités, un peu border line, un peu inquiétants, aux motivations qui dans un premier temps restent troubles, équivoques... L'idée par exemple que le "chef" de cette organisation puisse avoir des objectifs pas clairs, des comportements limites (lorsqu'il frappe sur son ami avant de le congédier manu militari). Tout ceci contribue à donner du monde une idée assez juste... Le bien et le mal sont-ils toujours là où on pourrait penser qu'ils se terrent ?

Mais lorsque les masques tombent, que le FLA devient tout gentil, que la grande prêtresse du mal devient méchante, une vraie méchante de Disney, que le docteur Maboul en fait trois fois trop, tout devient binaire, sans aspérités, à la portée d'un tout petit enfant et cela affadit le film et sa portée. Dommage...

Reste un joli conte avec un final que j'aime beaucoup parce que derrière ce moment paisible, cette sérénité retrouvée, on s'attend à tout moment à ce que retentisse une ultime déflagration...