samedi 19 août 2023

Nope


La dernière image ? Ce que je pourrais sauver ? Probablement cette séquence de dérapage fatal d'un Chimpanzé à la vue d'un ballon qui éclate... Sur un plateau de télévision. Quelques réminiscences de grands moments signés Richard Franklin (Link) ou George A Romero (Incidents de parcours). J'aurais pu également retenir ce moment à la nuit tombée dans le centre équestre : des garnements y campent des Aliens facétieux. Joli moment d'angoisse.

Pour le reste, ce film est un naufrage. Le pire de son réalisateur. Pour une première raison toute simple :  Rien n'existe. On ne croit à rien. Ni à ces personnages dont rien ne nous permet de croire qu'ils sont à la vie ce qu'ils disent être (on reverra The Rider pour comprendre ce qui crédibilise une passion et un métier, l'ancrage d'un personnage dans sa géographie). Ils ne sont que des pancartes, ces bonshommes sacs poubelle articulés par le vent. Lui n'exprime rien, pas une seconde. Elle gesticule et s'exprime comme une nana de la grande ville. Le décor n'existe pas davantage. Sorte de théâtre à ciel ouvert, sans vie, sans odeur, sans rien. Alors quand vient le moment de faire émerger des sentiments (la peur, la mélancolie, l'amour) de moments et de personnages en carton-pâte, évidemment rien ne se passe, rien n'émerge si ce n'est du ridicule ici et là... Les messages qui sont censés êtres passés deviennent lourdingues : pseudo réflexion sur l'image ou la création (l'étron volant, ce serait le réal et les héros ses personnages ?), la société du spectacle, l'audimat et le scoop à tout prix, la malbouffe (ce personnage en plastoque qui provoque la mort du sphincter spatial) voire déconcertants de puérilité. Puisque le matériau lui-même n'existe pas (je pense à cette soucoupe volante qui joue à cache cache derrière les nuages, sacrément plus convaincante même dans La soupe aux choux) .

On cherche à comprendre mais y a t-il quelque chose à comprendre ? Ce frère et cette soeur qui vivent dans cette ferme ne connaissent personne... Juste un ex enfant star traumatisé (par un singe devenu fou) et un installateur Amazon soucieux de sa note sur l'application... C'est tout ! Pas de famille, pas d'amis,  pas de fournisseur, pas de client, pas de banquier, pas d'interaction avec le vaste monde ? C'est à l'image du chapitrage qui ne présente pas le moindre intérêt. Une facilité dans l'interruption de séquences en faisant se succéder le silence et un plan noir à des hurlements. Tout ici est factice. Revoyons Signs par exemple qui malgré ses défauts recelait une profondeur, une noirceur totalement absentes ici. Et qui abordait pleinement le thème du deuil.  Et je n'évoque même pas Rencontre du Troisième type...  

Bref, difficile de faire pire que ce truc égotique (on sent que ce réalisateur s'adore), bavard, boursouflé, navrant de stupidité à l'image des dialogues d'une pauvreté incommensurable ou d'un scénario d'une ineptie confondante.q

Je vois pourtant que les critiques s'en sont donné à coeur joie, ont plébiscité... Un tel aveuglement collectif face à un trouduc de l'espace interroge. Les aurait-il avalé tout crus, leur raison avec ? Moi ça ne m'amène qu'une réflexion : où va le monde ?

mardi 8 août 2023

Greenland

La dernière image ? Cette lutte sur un bas côté de la grand route pour la survie entre hommes devenus bêtes...  Alors le silence qui suit l'inommable est appréciable, il suscite la réflexion. L'introspection. 

Mais voilà pour l'essentiel un film benêt, prévisible, qui file les atmosphères de fin de monde avec une légèreté déconcertante... Chaque segment est interrompu par une chiée de météores, un tremblement dans la carlingue du petit coucou, une baston à mort parmi les convives à l'arrière d'un camion de transport de marchandises... Parfois on est dans La guerre des Mondes, parfois dans un film sur les émeutes de L.A, parfois dans La Guerre du feu, parfois dans un film catastrophe (2012), parfois dans un film de Zombies (ou presque). Mais rien n'appartient jamais vraiment à Greenland, rien ne semble être à l'écran par et pour le film qui ne vit hélas que d'emprunts. A proscrire donc. pas une miette ici ne viendra nourrir nos petits neurones. Tout est vu et revu ailleurs, malaxé, digéré, re-craché sans effort louable.

      

vendredi 4 août 2023

Crazy Bear

La dernière image ? Cette fliquette et son enbonpoint, dure au mal, dont le brancard retombe comme la fameuse tartine beurrée du mauvais côté sur le bitume qu'on imagine rêche et agressif à l'issue d'une course poursuite gag et gore avec un ours paré pour gagner le tour de France. Le genre de moment appréciable et enlevé malgré le côté horrifique.

Mais c'est une ligne de crête fragile, un cap difficile à tenir sur la distance que de prôner humour et gore. Peter Jackson ou Sam Raimi y ont excellé mais il y a plus d'appelés que d'élus. On voit bien l'envie derrière le fait divers de 1985 (l'ours avait simplement fait une overdose) de réhabiliter les séries Z d'antan mais cela reste pour commencer trop "propret" : les effets speciaux nuisent gravement a la santé du régime proposé. En pareille tentative, plus le fim est fauché, mieux ça vaut et ça doit se sentir. Par ailleurs le scénario est trop décousu (groupes de personnages et géographie façon puzzle, tout part vraiment dans tous les sens mais sans véritable harmonie) et ne permet pas de rentrer pleinement dans la narration. On reste en perpétuel observateur extérieur qui va lâcher ici ou là un sourire, sans plus... Une des références auxquelles on pense,  Cujo, fonctionnait par exemple sur la tension palpable et le huis clos génial d'une petite ferme. Et le résultat détonnait. Est-ce qu'il n'aurait donc pas fallu ici tout faire à l'économie et avec le plus grand sérieux ? Je pose la question.