lundi 29 septembre 2014

Runaway Train. Andreï Konchalovsky


Il y a des films comme Runaway Train qui ne payent pas de mine, qui trimbalent un côté premier degré, brut de décoffrage hélas pour beaucoup dans l'effacement du film des mémoires de cinéphiles. Et pourtant c'est un film singulier qui pour commencer aurait pu s'appeler le Transperceneige (la métaphore sur la condition humaine y est d'ailleurs beaucoup plus fine parce que tangible, inspirée de faits réels). C'est ensuite un film qui revendique avec noblesse l'héritage d'un Robert Aldrich parce qu'on pense inévitablement à L'Empereur du Nord. Mais allons plus loin, outre la performance extraordinaire de John Voight et des séquences à la fois d'une poésie et d'une crudité rares, Runaway Train se sera imposé avec le recul et le temps comme la première pierre, l'influence majeure d'une longue série de films survitaminés qui viendront après; Je parle de ces films construits comme des courses contre la montre dans des lieux clos ou pas au premier rang desquels nous mettrons Speed, mais n'ayons pas peur de citer Hypertension, Buried, Phone Game voir carrément une série comme  24 qui n'est faite que de cette matière tellement cinégénique : j'ai nommé l'urgence !

dimanche 28 septembre 2014

Das Boot. Wolfgang Petersen


Vu il y a fort longtemps, j'imagine que le film a vieilli mais c'était de mémoire pas juste un film de commande sacrifiant à tous les poncifs du genre (comme certaines critiques de l'époque semblent en avoir retenu), c'était surtout une expérience physique où l'on étouffait littéralement avec les héros à l'intérieur de cette poche d'air sous-marine. Le premier aussi d'un genre (le film de guerre en forme de huis-clos psychologique) qui fera de nombreux petits depuis. Bref à redécouvrir toujours avec autant d'intérêt.

samedi 27 septembre 2014

Room 237


Aïe ! On va pas faire durer le suspense. Room 237 ne va pas cherche  bien loin. Si vous être curieux, il suffit de passer quelques heures sur internet pour aller puiser toutes ces analyses et relectures autour du massacre des amérindiens, de l'alunissage d'Apollo 11 ou du chiffre 42 en guise de message sur l'Holocauste..., Là où Room 237 aurait grandement justifié sa raison d'être c'est en creusant son récit autour des auteurs de ces diverses théories - le cerveau malade d'un spectateur mordu de Shining aurait au fond été plus intéressant à disséquer que le film lui-même. Mettre un visage sur ces "théoristes", puis les confronter ultimement... Voilà ce que le film aurait gagné à faire mais il se contente hélas d'égrainer des éléments sans grand fondement que vous retrouverez partout sur le net sans grande difficulté. Pour finir je dirais que toutes ces théories aussi intéressantes soient-elles restent parcellaires et ne répondent en rien à la plupart des énigmes que le film propose encore aujourd'hui... Or il y a bien une façon de revoir le film qui permet d'en comprendre.toute l'explosivité narrative mais elle confine à une abstraction qu'il faut accepter si l'on veut vivre pleinement la fabuleuse mise en abyme de la fin, ce que j'appelle... de l'autofiction !  

Qu'as-tu fait à la guerre Papa ? Blake Edwards


Drôlissime et la preuve s'il en fallait une que le papa dont il est question ici c'est bien Blake Edwards, le génie et père fondateur d"un genre qui s"épanouira plus tard avec les films d'Abraham et Zucker, les Top Secret et autres Y a t-il un pilote dans l'avion ?, les Hot Shots et autres Scary Movie. Et rien que pour ça, il fait se replonger dedans et se taper une jolie tranche de rire.

vendredi 26 septembre 2014

La vierge des tueurs. Barbet Schroeder


Subversif, sulfureux, fascinant et tout aussi impénétrable que le jeune héros du film, La Vierge des tueurs confirme le talent du grand Barbet qui avec peu de moyens et une grande humilité nous fait côtoyer les bas fonds de Medellin, nous fait vivre de l'intérieur les moindres conflits qui ailleurs se régleraient en deux trois échanges verbaux mais qui se terminent ici dans de vastes déflagrations qui dégénèrent immanquablement en tragiques bains de sang. Il y a naturellement le sexe la violence et les signes religieux qui interagissent, omniprésents, de façon un peu attendue mais la modestie du projet, le regard si particulier du réalisateur fait passer la pilule comme l'ombre de la vierge planant sur toutes ces âmes en transit....

U-Turn, ici commence l'enfer. Oliver Stone


J'aime beaucoup Platoon d'Oliver Stone. Mais je crois et je suis sûr que U turn lui est largement supérieur, je crois même que c'est son meilleur film. Et de loin. S'il n'en faut garder qu'un de lui, ce serait c'ui-là. Le film noir est un genre qui lui va comme un gant. On se croirait souvent dans un bouquin de James Crumley à la frontière Mexicaine et le piège qui se referme sur ce personnage échouant dans le trou du cul du monde peut aussi rappeler l'univers excitant et noir d'un Canicule d'Yves Boisset. C'est surtout drôle et cassant et rappelle à quel point le destin peut être cruel. Sorte d'After Hours au pays des Gangsters et des cowboys, U Turn consacre enfin une Jennifer Lopez étourdissante de beauté redéfinissant les codes du film noir de cette fin de XXème siècle. Ici commençait vraiment l'enfer ! 

Platoon Oliver Stone


Vu en 1987 lors de sa sortie à de nombreuses reprises à Vélizy puis Abidjan. Cela reste un grand souvenir. D'abord une bande originale phénoménale. Ensuite Platoon est un film de guerre en forme de récit initiatique d'un blanc bec parfaitement incarné par un Charlie Sheen encore très vert. Ce qui rend sa vision d'autant plus immersive (on s'identifie très vite à ce jeune Marine qui découvre un environnement révoltant et dont le contenu des correspondances avec la famille restée au pays vient régulièrement éclairer le parcours via une voix off sensible). Mais Oliver Stone a surtout fait le bon choix en jouant pleinement la fibre documentaire et c'est ce qui lui donne tout son piment permettant de radiographier les tendions raciales et sociales au sein d'une section. Mention spéciale au couple de "parents" du jeune héros (Tom Berenger / Willem Dafoe) qui vont sans le savoir lui donner des valeurs et le faire grandir. Il y a du manichéisme, c'est vrai, mais un tel souci de réalisme contrebalancée par une dimension lyrique d'une telle force (Adagio for Strings de Barber) que Platoon reste et restera un grand film de guerre.

Solaris. Steven Soderbergh


Premier grand Mélo spatial, Solaris réussit le pari de créer de l'émotion dans un écrin de grande froideur (une navette et son côté glacial, l'espace et son silence infini, une mise en scène calme et distanciée). C'est ce qui fait à mes yeux tout le prix et la saveur d'un film qui restera comme l'un des tous meilleurs de Steven Soderbergh. C'est pourquoi il faut faire ou refaire ce voyage tout en intériorité qui plaira autant aux amateurs de SF qu'à ceux de Mélo. On réalisera par la même occasion que Solaris n'aurait pas fait têche dans la filmographie d'un Steven Spielberg ou d'un Stanley Kubrick. 

jeudi 25 septembre 2014

Blues Brothers. John Landis


John Landis est surtout grand et adulé pour son savoureux Loup-Garou de Londres mais voilà n'oublions jamais The Blues Brothers et leur contagieuse bonne humeur qui offre un spectacle dont l'intensité ne fait que grossir et qui se révèle surtout comme la première comédie musicale résolument Rock & Roll, Soul et Rythm & Blues... A voiir et revoir !

mercredi 24 septembre 2014

No pain, no gain


De la gonflette, des stéroïdes, des anabolisants, des problèmes d'érection, tout dans No Pain No Gain est bon pour forcer le trait dans un clip insupportable de 2 heures qui ne véhicule que du vent, et du vent mauvais pour être sincère... C'est vraiment symptomatique de la surenchère toujours plus grasse à l'oeuvre depuis quelques années sur ce néo-genre à mi-chemin entre comédie sociale acerbe et film de gangster (on pense immédiatement à Hypertension notamment pour la surenchère permanente qui s'y joue d'un bout à l'autre). Mais Trop c'est trop. No pain No Gain, c'est surtout No nothing. Sans originalité, sans âme, de la vraie gonflette sans intérêt !

Opera. Dario Argento


Ce qui importe au cinéma c'est ce qu'il en reste de vivant dans nos mémoires longtemps, très longtemps (souvent des années) après une séance. C'est le cas de la plupart des films de Dario Argento. Alors oui, Opera comme bien d'autres de ses films contient d'évidents défauts (surenchère gore, direction d'acteurs à géométrie variable) mais il offre quelques moments de pure poésie macabre dont cette séquence où des oiseaux (démontrant par là toute leur intelligence, toute leur folle acuiité) tournoient dans l'espace clos d'un amphithéâtre. Au milieu de la foule de spectateurs massés en-dessous, les volatiles ivres de vengeance reconnaissent leur proie (le tueur en série qui commit l'erreur fatale de s'acharner sur l'un d'entre eux) et fondent sur elle. Le ballet se déplace alors de la scène aux tribunes, des planches au public. C'est une idée d'une force et d'une poésie peu commune qui emporte le morceau et votre esprit avec. Des images qui ne vous quittent plus jamais. Dario Argento est un réalisateur dont il ne faut cesser de redécouvrir l'oeuvre parce qu'elle vous remue les entrailles en vous interrogeant sur le mystère de l'existence, sur ce qu'on ne s'explique pas... Car Dario Argento s'interroge sans cesse. Aucune certitude chez lui. Il transmet des émotions et fait ressentir au spectateur ce que j'appelle l'humilité des incroyants... Que j'oppose à la suffisance de tous les autres.

dimanche 21 septembre 2014

Warning Sign. Contact Mortel. Hal Barwood


Je viens de voir World War Z, nanar d'enfer et semblant dans sa dernière ligne droite s'inspirer d'un huis-clos zombiesque qui marqua mon adolescence, Contact Mortel aka Warning Sign. C'est drôle parce qu'en cherchant sur Allociné je ne trouve absolument pas trace du film. Alors entendons-nous, Warning Sign n'est pas un chef-d'oeuvre loin de là, mais il est pour moi le premier vrai film d'horreur qui envisageait le thème du mort-vivant sous l'angle du virus mortel créé de toutes pièces par l'homme occidental dans quelque laboratoire secret du fin fond du Texas. C'était avec le recul précurseur de l'aventure de Gordon Freeman dans le plus grand First Person Shooter de tous les temps, Half Life ! Etrange que l'on n'en retrouve aucune trace sur les sites de ciné alors qu'il s'agit objectivement d'un bon petit film d'horreur en guise de huis-clos dans un labo infesté de chercheurs littéralement enragés. Frayeurs garanties de mémoire et surtout vraisemblance du thème de la contamination ce qui changeait de tous les films ayant abordé le genre auparavant .

Fair Game. 1988


De mémoire un thriller mou du genou qui ne laissait pas un souvenir impérissable, loin de là. Mais attention, Fair Game gagnerait certainement à faire l'objet d'un flamboyant remake de nos jours. L"idée de départ (ultra hitchcockienne) mettait aux prises dans un fantastique loft une femme et un serpent à la morsure fatale, tous deux enfermés comme deux concubins fraîchement célébrés pour le meilleur et pour le pire par un mari éconduit et désireux de toucher l'assurance vie... Ne serait-ce que pour ce pitch d'enfer et le travail ingénieux d'occupation de l'espace et de progression de l'intrigue dans un huis-clos finalement peu banal, il faut chercher à le revoir parce que voilà une grande source d'inspiration pour les créateurs de tout poil !    .    

samedi 20 septembre 2014

Ali. Michael Mann


Je n'avais déjà pas été convaincu au cinéma. Pourtant je raffole très souvent de tout ce que nous sert Michael Mann. Mais force est de constater qu'il sera passé à côté cette fois-ci. Les problèmes s'enchaînent et s'additionnent. Il faut commencer par ouvrir les yeux sur l'acteur exécrable qu''est Will Smith. En plus d'être un piètre comédien, il est bien trop poupon pour camper en quoi que ce soit un Ali crédible. Il y a aussi et surtout des problèmes de choix narratifs qui ne rendent pas justice aux vraies contradictions d'Ali, à son authentique folie mégalomane, à ses liens tangibles avec la mafia "islamia", ne lui faisant que la part belle, n'évoquant même pas le scandaleux mystère qui entoura la double confrontation avec Liston. Bref, au final un biopic étrangement plat et sans saveur. Trop lisse parce que trop poli. Pour redécouvrir et aimer le vrai Ali  on reverra  When We Were Kings.

Haute sécurité. John Flynn


Bon petit thriller carcéral des années 80. Malgré les poncifs inhérents au genre, il faut saluer une vraie densité scénaristique (on n'a pas un truc sans consistance comme souvent avec ce genre de film-prétexte), Donald Sutherland campe par ailleurs divinement cette raclure de directeur de prison pour sublimer une très belle opposition. Franchement très efficace et donc à revoir sans déplaisir ! Sly is flying high in the jail's sky.  Je précise que John Flynn est loin d'être manchot puisqu'il nous avait gratifié de l'étonnant Pacte avec un tueur (1987) avec les toujours impeccables James Woods et  Brian Dennehy.

vendredi 19 septembre 2014

World War Z


Le titre annonce la couleur. Une série Z avec de gros moyens. Heureusement que Romero est toujours de ce monde. Il va pouvoir rigoler en visionnant ce truc abominable où de faux raccords en idées indigentes et pas crédibles une seconde, on essaye de nous faire croire qu'un Brad Pitt permanenté comme jamais (des mèches blondes et impeccables comme au sortir d'un salon Frank Provost même quand il évide de son contenu le crâne d'un zombie) pourrait bien sauver le monde. Non il n'y absolument rien à sauver de ce monde-là ou alors si peut-être la partie finale dans le laboratoire qui serait semble-t-il un hommage involontaire à l'excellent et trop méconnu Warning Sign d'Hal Barwood ?

mercredi 17 septembre 2014

X Men Days of Future Past. Bryan Singer




C'est vrai qu'un agréable parfum de mélancolie flotte sur ce nouvel opus d'une franchise dont on pensait avoir fait le tour (souvent pour le pire, rarement pour le meilleur). Le final renforce un côté sympathiquement La vie est belle de Capra ou plus sûrement une atmophère à la  Shrek 4 (ce qui est déjà moins flatteur) en nous faisant redécouvrir à travers les yeux de Wolverine un monde pas si dénué d'espoir ni d'humanité... Mais sorti de ces accents sombrement poétiques (que soulignent les mises à mort de mutants devenus véritables héros de papier mâché entre les tenaillles de terrifiantes machines de mort) il faut être honnête : tout est vu et revu. Parfois même faiblard comme la reconstitution d'un Paris Seventies résonnant des accents de reprises de Claude François et des bruits d'amortisseurs de Citroen de collection... Reconstitution objectivement sans la moindre imagination. On ne peut par ailleurs s'empêcher de voir dans cette ouverture post-apocalyptique d'un futur à peine ébauché (le futur se résumerait à des super-héros retranchés dans des sous-sols face à de terribles machines létales) comme le pompage en règle de l'univers de Terminator mêlé de ci de là à celui d'Inception (je rêve et pénètre à travers mon rêve dans un réel mais parfois des éléments me ramènent à mon passé et mettent en péril mon expérience cf Wolverine pris de vertiges...) ou de Matrix (j'arrête le temps, je prends de nombreuses apparences successives, je fais du monde autour de moi une matrice...)... Bref, ça sent bien trop le réchauffé, Le compost d'idées qui ont été plus flamboyantes et mieux exploitées ailleurs. Ici ça finit par faire too much comme le nombre de personnages (quel intérêt d'ailleurs à des héros comme celui incarné par Omar Sy ?) Au final, ça reste un joli spectacle mais sans grand génie (comme souvent voire toujours avec Bryan Singer) ni la profondeur que certains  ont bien voulu y trouver.

mardi 16 septembre 2014

Commando



L'humour de Portés disparus est totalement involontaire, c'est d'aillleurs ce qui procure du plaisir quand on le voit ou qu'on le revoit. C'est exagéré peut-être mais Commando est finalement beaucoup plus fin car lui en a de l'humour à revendre et c'est voulu.  En apparence c'est un nanar bourrin nourri comme son héros aux hormones en croissance. En creux, c'est un cartoon vivant reprenant la dialectique de Popeye obligé de reprendre des épinards (comprenez du service, des peintures de guerre et des armes...) pour aller sauver sa dulcinée (ici sa fille). Le résultat est évidemment mal fagoté mais il séduit encore aujourd'hui comme le font les dialogues dont beaucoup sont restés célèbres. Commando vaut enfin le détour pour sa dimension sociologique : On y apprendra beaucoup des styles vestimentaires et coupes de cheveux des années 80 !!!    

samedi 13 septembre 2014

Spiderman 3. Sam Raimi


Ca commence très fort ! On retrouve un peu de ce qui faisait la force du 2, la découverte progressive d'une face sombre et noire de Spiderman pimente même sacrément l'univers en le densifiant. Mais hélas, la deuxième partie sacrifie à trop d'effets pyrotechniques, à trop d'adversaires pour le Super-Héros torturé. D'une façon générale, il tombe dans le coté facile de la franchise qui cherche à aller plus loin dans le spectaculaire. Il perd dans le même temps le côté terriblement personnel que possédait le deuxième volet. Dommage 3 fois dommage....

jeudi 11 septembre 2014

L'Etrange histoire de benjamin Button. David Fincher


Etrange impression comme devant un merveilleux objet en cristal qu'on n'oserait pas toucher de peur de le casser. C'est d'ailleurs le problème du film. Il fascine mais se refuse à son spectateur... Il se voudrait melo grandiose mais n'en a pas le souffle, il se voudrait chaleur exacerbée des sentiments mais garde en toutes circonstances une certaine froideur, une vraie distance  L'Etrange histoire de Benjamin Button propose un dispositif absolument savoureux qui donne envie de rester jusqu'au bout....Mais sa douce mélancolie au lieu de vous serrer le coeur vous fait regarder la montre à plusieurs reprises... Cette lenteur, cette langueur voulue n'a pas forcément l'effet escompté sur le spectateur qui reste contemplatif mais sûrement trop extérieur au film (un tantinet glacial) et de ce fait ne peut s'empêcher de bailler...  L'Etrange histoire de benjamin Button est ainsi. Elle est brillante, inégale, trop sage, visuellement sublime... Autant de contradictions qui affaiblissent le film tout en rendant sa vision indispensable.

mercredi 10 septembre 2014

Le Prestige. Christopher Nolan


J'ai pas été tendre avec Nolan depuis quelques années mais Le Prestige reste un excellent souvenir qui allie la simplicité mathématique d'une nouvelle d'Edgar Allan Poe à l'univers Faustien d'un Portrait de Dorian Gray... Et ça marche ! Deux grands acteurs, et une espèce de course à l'armement sans fin pour savoir qui des deux finira devant l'autre. Evidemment une telle surenchère ne peut mener qu'à une dégringolade comme le Dictateur sur son fauteuil dans le film du même nom. Et nous reste un goût d'achevé dans la plus pure tradition hollywoodienne. Le Prestige, c'est bien, c'est même très bien !

L'incroyable alligator. Lewis Teague


Vu au cinéma lors de sa sortie. Très efficace sur le plan de la mise en scène (ce qui n'est guère une surprise de la part d'un Lewis Teague rarement décevant) et très intelligent dans l'exploitation qui est faite de ce Jawslike. Car la force du film vient précisément de ce qu'elle exploite une légende urbaine (ce put d'ailleurs être le bon titre pour le film). Et c'est l'immersion progressive de l'horreur dans le quotidien d 'une grande ville qui nous la rend aussi familière. On commence ainsi dans les sous-sols scabreux de la capitale américaine pour achever la course folle du monstre dans une piscine lors d'une garden party mémorable dans les beaux quartiers... Ne vous attardez pas sur le titre qui peut refroidir ou décourager, Lewis Teague réussit avec peu de moyens à nous emporter dans cette histoire horrifique qui me reste en mémoire depuis cette séance du début des années 80 dans un cinéma Bayonnais, le bien nommé Vauban !    

mardi 9 septembre 2014

Godzilla


D'entrée, il est clair que ce réalisateur cherche intelligemment à contourner les lieux communs du Blockbuster type. Le personnage joué par Juliette Binoche qui passe l'arme à gauche au bout de pas grand chose. Son mari qui suit rapidement le mouvement laissant le rejeton seul avec de grosses bébêtes pas super photogéniques. Fallait oser ! Alors bien sûr, le personnage principal a des côtés big Jim pas très fûte-fûte, évidemment il se débat au milieu d'autres personnages passablement décérébrés. Mais encore une fois, il y a un vrai supplément d'âme dans ce Godzilla et de mémorables séquences : dans le désordre le sous-marin retrouvé au sommet d'un arbre (clin d'oeil à Fitzcarraldo ?), la scène de Tsunami annoncée par une petite fille sur une plage éclairée par la lune, la flopée d'oiseaux effrayés sur le pont, La pluie d'avions morts qui s'ensuit, et les nuées de poussière qui s'amoncèlent dans la ville et avalent tout. Et enfin cette hallucinante scène de saut en parachute dans un ciel qui passent par toutes les couleurs de l'enfer.  Bref, malgré quelques poncifs, passages obligés, voire longueurs (le combat final), Godzilla est réalisé par un véritable auteur à suivre et qui compose la plupart du temps un fascinant opéra visuel et sonore. A voir au cinéma pour en prendre plein la face. Programmatique et décérébrant sûrement mais paradoxalement racé, dantesque et nimbé d'une beauté crépusculaire.

lundi 8 septembre 2014

Les sept Samouraïs. Akira Kurosawa


Quand on a aimé les 7 Mercenaires de John Sturges (qui n'a pas aimé ?) et qu'on découvre brutalement qu'il y avaient 7 Samouraïs à l'origine du mythe, on se le fait vite fait et on prend une claque supérieure, monumentale ! Kurosawa au sommet !

Souviens-toi l'été dernier 2


Ca tente l'auto-parodie comme ça peut (et de ce fait est nettement plus intéressant que le premier volet) mais décidément rien ne vaut la saga Scream en la matière. Tout le reste n'est que pale copie. J'ajoute que l'intrigue ici est entièrement pompée sur le DOA de Rocky Morton... Bref très oubliable.tout ça !

Randonnée pour un tueur


Randonnée pour un tueur est un très bon thriller en altitude. Sans génie soit mais sacrément efficace. La course poursuite tient d'autant plus en haleine que le fugitif avance massqué un paquet de termps... Je me rappelle avoir été accroché de bout en bout. On peut y aller les yeux fermés, ne serait-ce que pour revoir nos chers amis Sidney Poitier et Tom Berenger !

vendredi 5 septembre 2014

A double tranchant


A double tranchant est l'un des fleurons du film à procès (genre à part entière aux US). Il se double d'un délicieux thriller en faisant planer une menace sur la petite tête innocente de l'héroïne. Glen Close est d'ailleurs absolument épatante en avocate à la fois consciencieuse et oublieuse, prompte à se laisser trahir par ses propres sentiments sur le chemin de la résolution d'un crime. Jeff Bridges brille quant à lui dans ce qui restera sans doute comme son rôle le plus ambigu. Et pour finir, n'ayons pas peur de reconnaître qu'A Double tranchant aurait pu être un film d' Alfred Hitchcock s'il avait encore été de ce monde. Ce qui n'est pas un mince compliment.

jeudi 4 septembre 2014

Gladiator. Ridley Scott


De mémoire tout ici est formidable et flamboyant à l'image de cette revue de troupes ponctuée d'un inoubliable "At my signal, unleash Hell"... Et tout se maintient à ce niveau d'exigence jusqu'à un ridicule face-à-face final qui à lui tout seul gâche une bonne partie du plaisir... Mais Ridley Scott avait à ce moment là encore de grandes choses à nous raconter...

mercredi 3 septembre 2014

Mama


L'ensemble est convenu, il manque d'imagination, il sent le déjà vu à des kilomètres à la ronde. La seule raison pour laquelle on pourra le voir c'est une fin assez inattendue, macabre et poétique (on pense à Tim Burton) et pas si convenue que ça, bien au contraire ! C'est à se demander pourquoi le film sacrifie à autant de poncifs pour finir par réserver une aussi jolie pirouette de fin. Vous avez dit gâchis ?

mardi 2 septembre 2014

Minority Report. Steven Spielberg


Steven Spielberg poursuit son exploration jubilatoire d'un cinéma de genre pour les masses tout en y mettant son âme et ses merveilleuses visions d'auteur. Quand sera-t-il enfin reconnu pour le créateur qu'il est et non simplement pour le grand faiseur dont beaucoup lui collent généreusement l'étiquette ? Et si ce n'était l'épilogue qui sacrifie à quelques figures imposées, Minority Report se montre fidèle à l'oeuvre schizophrène de Philip K Dick et atteint à une forme de perfection dans ce polar futuriste et métaphysique qui soulève intelligemment des questions fondamentales : Est-on déterminé ? Peut-on changer le cours des choses ? Vertigineux !

lundi 1 septembre 2014

Syriana


Syriana possède le cynisme et la complexité du réel. Tissant sa toile d'un bout à l'autre de la planète, il pâtit d'une intrigue touffue mais qui justement traduit parfaitement l'esprit de Machiavel qui possède les hommes dès lors qu'il est question d'argent et de pouvoir. Syriana décrypte comme peu de films l'ont fait la loi du plus fort qui s'impose au monde et démontre que les plus grands criminels ici bas ne sont jamais les individus mais les organisations !