mercredi 24 septembre 2014

Opera. Dario Argento


Ce qui importe au cinéma c'est ce qu'il en reste de vivant dans nos mémoires longtemps, très longtemps (souvent des années) après une séance. C'est le cas de la plupart des films de Dario Argento. Alors oui, Opera comme bien d'autres de ses films contient d'évidents défauts (surenchère gore, direction d'acteurs à géométrie variable) mais il offre quelques moments de pure poésie macabre dont cette séquence où des oiseaux (démontrant par là toute leur intelligence, toute leur folle acuiité) tournoient dans l'espace clos d'un amphithéâtre. Au milieu de la foule de spectateurs massés en-dessous, les volatiles ivres de vengeance reconnaissent leur proie (le tueur en série qui commit l'erreur fatale de s'acharner sur l'un d'entre eux) et fondent sur elle. Le ballet se déplace alors de la scène aux tribunes, des planches au public. C'est une idée d'une force et d'une poésie peu commune qui emporte le morceau et votre esprit avec. Des images qui ne vous quittent plus jamais. Dario Argento est un réalisateur dont il ne faut cesser de redécouvrir l'oeuvre parce qu'elle vous remue les entrailles en vous interrogeant sur le mystère de l'existence, sur ce qu'on ne s'explique pas... Car Dario Argento s'interroge sans cesse. Aucune certitude chez lui. Il transmet des émotions et fait ressentir au spectateur ce que j'appelle l'humilité des incroyants... Que j'oppose à la suffisance de tous les autres.

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