mardi 29 juillet 2014

Sin City


Pour une fois je vais laisser parler celles et ceux qui ont saisi toute la vacuité de ce "film posture". Car c'en est bien la définition la plus parfaite. Sin City se pare des attributs du film noir mais n'en fait rien de profond, ou le fait sans conviction aucune ! "Engoncés dans leurs stéréotypes, dissimulés sous leur maquillage et le traitement digital de la couleur, les acteurs se contentent d'animer des silhouettes en deux dimensions.(le Monde) Ce film est une surface plane et lisse (malgré ses scènes gore), privée de profondeur et d'incarnation, un assemblage peu convaincant de grumeaux d'histoires, de bribes de pauses et d'attitudes, de clichés de roman noir poussés dans le rouge. Ce film est au film noir ce que certains groupes de heavy-metal sont au blues : une copie un peu ridicule à force de surgonflette, faisant certes beaucoup de bruit mais totalement dépourvue de sensualité ou de mystère" (Les Inrockuptibles) M'est avis que tout est dit.

Wolverine. Le combat de l'immortel. James Mangold


Très bancal, frôlant le nanar par instants (les improbables personnages féminins maniant le sabre auxquels on ne croit pas), le film touche le fonds quand il tâte de la fibre introspective revenant sur les souvenirs douloureux du personnage ou lorsqu’il évoque maladroitement la découverte de la douleur, de la souffrance physique, d’un héros qu’on veut « humaniser » à juste titre pour la première fois.

En revanche, toute la scène finale est assez réussie, le personnage de femme à la langue de serpent plutôt effrayant. Bref quelques éclats scintillent dans un ensemble qui sonne hélas toc.

Aurait-il fallu un real de Hong-Kong, pour teinter cette histoire d’une authenticité qui y manque cruellement ? Peut-être… Mais je garde tout de même à Mangold mon affection depuis son épatant Copland et sauve du désastre ce combat final qui m'a  tenu en haleine !

dimanche 27 juillet 2014

Le Limier Joseph L Mankiewicz.


Deux monstres sacrés face à face dans un duo mémorable pour des tas de raisons, mais surtout celle de parvenir à maintenir le spectateur captivé de bout en bout avec un lieu unique et deux acteurs qui le sont tout autant. Le Limier est avant tout un jeu sadique d'une cruauté folle qui mène ses deux protagonistes au bout de leurs intentions les moins louables... Le film illustre parfaitement combien la torture mentale et la manipulation comme l'usage de certains mots font beaucoup plus de dégâts que toutes les violences physiques et autres séquestrations ! Le venin qui suinte de chaque échange fait mouche et les faux semblants qui dévoilent progressivement la terrible vengeance qui se fait jour font le sel de ce huis clos particulièrement brillant. Il faut s'incliner devant le talent de Mankiewicz qui au-delà de l'exercice de style et d'une adaptation brillante d'Harold Pinter au cinéma, appelle à se méfier des apparences, à ne sous-estimer personne... Un vrai brûlot contre le racisme et toutes les formes d'ignorance qui le favorisent. Avec un message en filigrane : "Ne jamais faire à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse !" A bon entendeur ...

V pour Vendetta


La bande dessinée est aussi belle et sombre que le film est plat et gnan-gnan... La mise en scène est inexistante, pire V pour Vendetta n'a rien de sulfureux ni de révolutionnaire dans la forme qui puisse étayer le fonds. On sombre rapidement dans le démagogique et le théorico-fumeux. Positif avait résumé ainsi "Il est à espérer que ce sombre navet dissipera les derniers malentendus quant à la valeur de l'univers philosophico-visuel des frères Wachowski, scénaristes du film". Un peu excessif mais il y a du vrai, l'ensemble est vraiment soporifique et trop sage. Faut dire que "Blockbuster" et "Révolutionnaire" font rarement bon ménage !

samedi 26 juillet 2014

L'auberge espagnole. Cédric Klapisch



De souvenirs Erasmus en photos de vacances en Espagne, L'Auberge Espagnole se compose de ces petits sketches mis bout à bout et qu'on sent imprégnés de vécu étudiant, pas beaucoup plus, pas beaucoup mieux. Mais ça reste sympathique, il y a de très bonnes musiques (comme souvent chez Cédric Klapisch) et l'Auberge Espagnole était avec le recul le parfait pilote d'une série TV quotidienne ou hebdomadaire à la télé française... Pas beaucoup mieux !

jeudi 24 juillet 2014

Le Pianiste. Roman Polanski


Au-delà de l'incroyable histoire de cet homme pris dans le tourbillon infernal de la seconde guerre mondiale, il y a surtout les quelques moments fleurant bon le fantastique (notre pianiste tout racorni abordant une avenue de Varsovie détruite et dépeuplée comme Tchenobyl après les fuites radioactives). ces images ne nous quittent plus jamais. Il y a surtout cette première rencontre magique, moment de grâce inouïe, lors de laquelle le Pianiste se met au piano pour jouer de ses doigts déformés par la douleur et l'arthrose sous les yeux (et les oreilles) conquis d'un gradé allemand mélomane. Ca non plus on ne l'oublie jamais !

Le fabuleux destin d'Amélie Poulain. Jean-Pierre Jeunet



Dès ce premier film en solo, on comprenait que Caro était à la fois l'âme de Delicatessen et de Jeunet, qu'un Jeunet sans Caro c'était comme un casse-noix sans la noix... Il y manquait soudain la magie de l'objet, le coeur qui bat, et ce qu'on nous donnait à voir paraissait brutalement trivial, superficiel et pire, ressemblait furieusement à une réclame pour une compagnie aérienne qui aurait permis de découvrir tous les aéroports du monde comme on empile les photos de nains de jardin... Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si cette esthétique proprette aux couleurs faussement chaudes, ce défilement de petites vignettes naïves issues de l'enfance de l'héroïne, ont été reprises dans nombre de publicités depuis... Le langage d'Amélie Poulain au fond, c'était le langage fondamental de la publicité, son ADN si vous voulez....

mercredi 23 juillet 2014

Terminator 2 : Judgment Day



Je n'apprends rien à personne, une suite c'est rarement réussi, c'est ainsi. James Cameron lui s'attaque à son déjà cultissime Terminator et parvient à placer la barre encore plus haut. Une nouvelle génération d'effets spéciaux qui servent idéalement l'intrigue de rêve : la machine impitoyable du premier opus est devenue un vieux robot rouillé et dépassé, gentil et protecteur, pendant que la nouvelle machine létale prend l'apparence d'un policier censé faire régner la loi... Tous les codes explosent d'entrée et le film ne fait ensuite que s'élever, s'élever jusqu'à un final en apothéose. Grandiose "Jugement Dernier" tellement supérieur à Terminator !

lundi 21 juillet 2014

Sixième Sens. Night M. Shyamalan


Night M Shyamalan était alors en état de grâce, porté par des projets neufs qui ne demandaient qu'à éclore.. Sixième Sens est un de ces thrillers habiles qui jouent à cache-cache et au plus malin avec le spectateur. C'est aussi un peu sa limite... Lorsqu'on sait, lorsqu'on a compris, le seul plaisir est de revisiter le fil narratif pour identifier les petits indices disséminés par le réalisateur au cours du film. Mais en dehors de cette réserve, il faut reconnaître que ce film transcende le cadre d'un simple exercice de style parce qu'il est aussi un beau plaidoyer pour la différence (cet homme bizarre et ce garçon étrange qui se trouvent des points communs pour avancer main dans la main). Sixième Sens reste aussi le premier d'une jolie lignée de films aussi inspirés formellement qu'innovants dans chaque nouveau genre abordé, je pense en particulier à l'excellentissime Incassable ! Ah et j'oubliais, l'intelligence du Sixième Sens c'est aussi de savoir faire très peur en suggérant plus qu'il ne montre...

dimanche 20 juillet 2014

La Vie est belle. Roberto Benigni



Roberto Benigni a du génie, qui en douterait ? Le problème est qu'il aura été malheureusement trop souvent galvaudé, foulé au pied, dans des films mineurs, ratés. La vie est belle est arrivée à point nommé. Une idée lumineuse qui crée de la poésie dans l'enfer le plus irrespirable, qui remet du baume au coeur quand tout espoir s'est envolé. Il se pose dans le même temps comme le digne héritier de Charlie Chaplin. On ne pense d'ailleurs pas qu'à The Kid, mais à la comédie itallienne, celle de Vittorio De Sica à certains égards. On se dit que Benigni tient enfin le rôle qu'il mérite dans un film qui lui ressemble et ça n'est que justice ! Une gageure enfin de constater que La vie est belle évoque désormais Benigni et plus seulement Capra... Il fallait le faire :)

Saw


POSITIF a bien résumé à l'époque un film intéressant dans son exposition, dans une séquence d'introduction qui donne envie de voir la suite. Parce qu'on pense à Cube (1997) de V. Natali "entre non-sens métaphysique et analyse psychologique". Mais tout s'écroule quand le monde extérieur reprend ses droits, que le métaphysique s'évapore pour laisser une intrigue ultra bateau s'installer avec un Danny Glover qui honnêtement s'est rarement montré aussi mauvais... "Il ne reste aussitôt plus rien de ce thriller dont les ridicules incohérences, ainsi objectivées, crèvent désormais les yeux". Guillaume Loison dans CHRONIC'ART enfonce divinement le clou : "(...) Imbibé jusqu'à la moelle par la bêtise de son dispositif de collégien boutonneux, Saw est aspiré dans la galaxie des nanars hargneux qui se refusent à prendre conscience de l'ampleur du désastre". Je classe volontiers Saw parmi ces daubes horrifiques tant les incohérences dont il est parsemé sont légions et gâchent le résultat... Saw ou comment prendre les gens pour des cons ! Voilà le seul vrai piège que recelait ce pétard mouillé !.

samedi 19 juillet 2014

300. Rise of an empire


Au menu pas 300 mais des millliers de gerbes de sang pour mieux la donner la gerbe, des millions de ralentis goguenards en veux-tu en voilà pour mieux vous filer la migraine... 300 souffrait de n’être qu’une forme décharnée, de n’être que violence figurative, mais il avait l’avantage de la surprise, de l’innovation totale dans la représentation régressive (tantôt mythologique, tantôt fantasmée comme un jeu Video) de combats épiques et sanglants ! Et puis il y avait un certain Zack Snyder aux manettes, ça change beaucoup de choses… Dans ce nouvel opus franchisé, il n’y a plus rien. Certes, le sang et les membres giclent élégamment mais esthétiser la mort exige beaucoup plus qu’un filtre, un ralenti ou des effets numériques… Or il n’y a ici qu’enchaînement grotesque de combats sur bateaux qui se répètent inlassablement au lieu de s’accorder pour composer une symphonie désespérée. Et quel final grotesque ! Pour restituer mon impression, j’ai le sentiment d’avoir eu entre les mains une escalope de dinde encore sous vide mais mal décongelée, toute molle et pleine d’eau… Beurk !

vendredi 18 juillet 2014

Black Swan. Darren Aronofsky


C'est rageant ! Black Swan est baigné d'une atmosphère baroque et vénéneuse, Il est émaillé d'idées ensorcelantes et de passages étourdissants de beauté au choix putride ou céleste. Mais voilà... Il y a aussi un Vincent Cassel assez insupportable dans le cabotinage, il y a aussi des scènes d'une maladresse folle qui font plus que friser le ridicule et puis il y a un je ne sais quoi de déjà vu et revu (l'éternel personnage schizophrène qui se dédouble et se dédouble jusqu'à l'implosion...) alors que la filière fantastique (Ladybird, La Mouche...) eut été d'intuition la piste la plus intéressante à explorer... Dommage ! En conclusion, il est toujours délicat de se montrer la hauteur des illustres prédécesseurs sur des thématiques proches (Les Chaussons RougesOpening Night). Black Swan est certes intéressant, puissant par instants, ponctuellement touché par la grâce mais il est hélas trop souvent rattrapé par un ridicule qui éteint le feu sacré... Vues les ambitions (très, troo) élevées de notre cher Darren Aronofskiy c'est rédhibitoire.

jeudi 17 juillet 2014

American beauty


Le film est intéressant dans le sens où il arrive à faire exister un personnage qui s'emmerde littéralement... C'était pas gagné d'avance. Filmer la (re)naissance du désir est du coup un exercice d'équilibriste qui fonctionne plus ou moins... Parfois l'inexpressivité de Kevin Spacey alliée à la voix off monocorde et à la lenteur des travellings tapent sur les nerfs et lassent objectivement. A d'autres moments, ça fonctionne plutôt bien. Mais tout cela est tout de même attendu et cette famille américaine a quelque chose du vrai gros cliché. Thomas Sotinel avait résumé pour Le Monde : "Malgré le plaisir intense que provoque la vision d'American Beauty, on reste un peu affligé par la platitude du propos qui se glisse obstinément entre chaque moment inspiré".Louis Guichard pour Telerama avait enfoncé le même clou : "Ni pamphlet virulent ni drame à suspense, American Beauty est donc une comédie de mœurs parfois acide, pas davantage. Un film hybride à mi-chemin entre les impératifs hollywoodiens et de drôles de fulgurances qui, elles, méritent le détour" .Je souscris.

Snowpiercer. Joon-Ho Bong


Premier accroc pour un réalisateur que j'adore. Il y a d'abord à mon sens un problème de casting et de direction d'acteurs (le real est manifestement moins à l'aise avec des acteurs dès lors qu'ils ne sont pas Coréens. Rôles principaux massacrés ! Pour quelle raison ? difficile à dire). Mais il y a surtout de gros problèmes d'incohérences qui dans un autre contexte aurait pu faire dire au spectateur "waow, blockbuster personnel, signé par un auteur sans souci particulier de réalisme", or le fonds ici est tellement simpliste (toute la trop explicative scène finale en atteste), la métaphore tellement lourde (le train comme notre terre surpeuplée) que chaque petit raté narratif saute littéralement aux yeux et n'a jamais l'effet escompté. Je prends par exemple cette entrée en matière, pré-révolutionnaire, qui donne le sentiment de démarrer au milieu d'un film (???). Audacieuse mais Ô combien hasardeuse ! Puis tout s'enchaîne de façon bien trop linéaire d'un wagon à l'autre (alors que ça devrait grossir, monter en intensité...) au point que le train semble avoir été traversé en 2 temps 3 mouvements de façon monotone (un tableau chasse mollement l'autre) pour déboucher devant une petite porte qu'il suffirait de faire sauter, tout bêtement, pour libérer toutes ces âmes en transit ? Un peu léger tout de même ... On touche alors du doigt le vrai gros problème du film : il se construit sur le sable du tout théorique, sur la mélasse d'idées qui par essence manquent de chair. C'est ce qui donne l'impression d'une absence de densité alors qu'on est passé d'un bout à l'autre du train ultra rapidement... Cela finit par laisser un goût d'inachevé, un sentiment de gâchis pour un pourtant beau matériau. On frise même le produit made in nanarland par instants, surtout vers la fin, je pense aux combats à mains nues avec un mort-vivant sur un ponton "infernal" (lourde symbolique pour appuyer le fait qu'on est dans la salle des moteurs et donc un peu en enfer) ou ces allers-retours sans queue ni tête de la jeune femme asiatique pour aller chercher une improbable clé... Restent de très beaux moments : le bras congelé en 7 minutes, la scène des paniers d'oeufs dans une jolie classe d'enfants, la scène de baston en infra-rouge ! Mais ça fait maigre. Gros loupé. On attendra le prochain pour se re-réjouir !

mercredi 16 juillet 2014

Jurassic Park. Steven Spielberg


Jurassic Park, ce sont ces vacances dans une station balnéaire qui tournent au drame (les Dents de la Mer), ce sont ces jeux du cirque où l'on éparpille façon puzzle et avec un plaisir non feint des êtres à notre image mais qui n'en sont pas moins des robots (AI)... Il faut revenir à l'essence du projet de Jurassic Park. Ce qui botte Steven Spielberg c'est d'abord de montrer le génie humain dans sa toute puissance qui naît d'une capacité d'émerveillement folle doublée d'une volonté indestructible pour se doter des moyens permettant d'atteindre ses objectifs... Evidemment que la volonté de faire revivre des dinosaures part toujours d'un élan beau et grand, d'une démarche enthousiaste et créative... Mais Spielberg s'intéresse plus encore au revers de la médaille, au grain de sable qui enraye la machine, l'homme dépassé par ses propres "créatures" (la bombe H comme ici les Dinosaures ou ailleurs Frankenstein...). La petite voix maligne de Hal dans 2001 prend alors le contrôle et murmure à l'oreille du vénal, du faible, de l'adulte ayant tué l'enfant qu'il fut, ayant perdu toute capacité à s'émerveiller..."Qu'attends-tu ? Voilà un nouveau et juteux Business Model à faire fructifier !". Jurassic Park est un blockbuster fabuleusement efficace, qui transporte et effraye tout à la fois, mais il garde une ligne directrice dans l'oeuvre de Spielberg et ne sacrifie à aucune facilité dès lors qu'il met des enfants sans défense face au plus grand danger qui soit (une bête affamée et ne s'embarrassant pas de questions philosophiques) et pas qu'une seule fois (les cuisines, la voiture) comme on les tremperait dans l'huile pour en faire des escargots tout chauds... C'est un fait ! L'innocence préservée, l'enfance immaculée sont des thèmes qui traversent toute l'oeuvre du grand Spielberg. Ici comme ailleurs !

mardi 15 juillet 2014

Wall E



La magie qui s'installe entre ces 2 robots par petites touches, avec une grâce infinie, c'est un peu l'improbable love story entre le Schwarzy tout gentil et rouillé de Terminator 2 et son concurrent féminin ultra moderne du troisième opus ! Le film est par ailleurs vraiment passionnant dans ses thématiques (une terre d'anticipation couverte de détritus et ravagée par la faute des hommes qui sont devenus une race d'obèses dirigée par une sorte d'ordinateur à la Hal). Mais on pourra justement lui reprocher une deuxième partie (celle de la révélation une fois à bord du vaisseau-mère) trop brève et un peu expédiée par rapport à la longue mise en action sur Terre qui elle est belle, immersive et pour tout dire assez magique !

lundi 14 juillet 2014

Les Aventuriers de l'Arche perdue. Steven Spielberg



 Steven Spielberg est incomparable ! Il a la grâce et l'intelligence de faire un cinéma qui parle au plus grand nombre, au profane, au cinéphile, à l'enfant qui ne demande qu'à rêver, aux grands enfants qui sommeillent en chaque adulte... Les Aventuriers de l'Arche perdue comme son nom ne l'indique pas est d'abord un film d'action qui reprend d'évidence les codes d'un James Bond mais débraillé, tête en l'air, pas calculateur pour un sou, grand enfant au coeur d'artichaut, indépendant et passionnément passionné .... Ce qui contraste évidemment avec le 007 british, tiré à quatre épingles, ultra mâle, macho, cynique, "salarié" et brillant par un professionnalisme corseté qui ne se laisse perturber que par son goût prononcé pour les plaisirs de la chair... En cela Spielberg reste à notre portée en créant cet anti-modèle forcément attachant, qu'on a déjà envie d'aimer. Les traits d'Harrison Ford sont évidemment tombés du ciel tant l'acteur et le personnage font corps à tout jamais. Il dit mieux que personne par ces petites moues boudeuses la nécessité de garder en vie la magie de l'enfance qui est en nous. C'est pourquoi il est aussi question de merveilleux et de surnaturel, de tout ce mystère qui entretient cette flamme quand l'adulte (entendez l'ex enfant) n'attachera d'importance qu'à la valeur de ce merveilleux (l'adversaire d'Indy en l'occurrence)... Alors vous me direz film d'aventures aussi ? C'est là que les aventuriers de l'Arche perdue est fort. Il trouve sa légitimité (comme un certain Tintin dont Spielberg n'a jamais caché qu'il fut une de ses influences) dans un contexte historique vraisemblable (la lutte contre la nazisme) mais suffisamment revisité pour mieux nous plonger à ses côtés dans une aventure qui fait voyager bien sûr mais surtout frémir... Les éléments horrifiques de la toute fin qui firent frissonner tant de générations sont un vrai parti pris d'auteur qui entre d'autres mains (Suivez mon regard... Disney) auraient sûrement donné un résultat beaucoup plus mièvre, sacrément moins abouti. Ici il y a tout, de l'action, de l'humour, de l'aventure, des sentiments exacerbés, de l'amour, de vrais gros frissons et un personnage qui fera encore rêver de nombreuses générations... Les seuls qui aient réussi à produire de genre de spectacle grandiose pour tous depuis ? je ne vois que Pixar, mais c'est de l'animation. Indiana Jones est décidément incomparable.

dimanche 13 juillet 2014

Orange Mécanique. Stanley Kubrick


Stanley Kubrick n'aura cessé de porter haut et fort ce message universel que la violence est en l'homme, que la civilisation n'est qu'un vernis qui saute à la moindre contrariété, qu'à tout prendre mieux vaut vivre avec que de chercher à bouleverser l'ordre naturel parce que, Orange Mécanique le dit mieux que n'importe quel ouvrage de philosophie, le remède est souvent pire que le mal... C'est d'ailleurs en filigrane toutes les formes d'emprise mentale qui sont intelligemment montrées du doigt (sectarisme, corps d'un Etat totalitaire, religions...). Preuve en est cette séquence finale qui en ramenant le beau dans les oreilles du héros réinstalle dans le même temps la violence en lui dont on imagine à son sourire retrouvé qu'elle sera à la mesure du long cycle de "dénaturation" qu'il a subi... Elle en sera décuplée, un irrépressible raz-de-marée, "Gare au retour de bâton !" nous susurre le film qui s'adresse au citoyen lambda comme à la société qui l'a façonné. Et il ne cesse de le murmurer tout bas... je dis "murmurer tout bas" à dessein parce que l'expérience inoubliable que constitue Orange Mecanique vient aussi de ce que tout y est beaucoup plus suggéré que montré.! Ce sont surtout les idées qu'il contient qui sont corrosives, qui brûlent la rétine et laissent sur le flanc...

samedi 12 juillet 2014

Lone Ranger. Gore Verbinski



C'aurait pu s'appeler sans problème Lone Pirate ou Ranger des Caraïbes voilà le hic ! Bien sûr, si le personnage incarné par Johnny Depp, s'était appelé Marty Mc Fly, on aurait eu vite fait de comprendre que du film de pirates au western, il n'y avait qu'un voyage dans le temps ... On eut pu même imaginer les étape suivantes façon Peplum ou SF... Mais ce n'est hélas pas le cas et c'est ce qui me chagrine. Attention, c'est pas mal du tout, assez enlevé avec quelques moments réjouissants mais on sent trop le filon juteux exploité par Gore Verbinski qui ne fait objectivement pas preuve de beaucoup d'imagination pour développer un univers qu'on lui connaît déjà... Entre nous, ça pue la franchise déguisée. A plein nez.Le "naissance d'un héros" sur l'affiche ne résonne-t-il pas comme la naissance d'une franchise ? Et y a rien qui gâche autant le plaisir !

vendredi 11 juillet 2014

Catch me if you can. Steven Spielberg


Arrête-moi si tu peux est un bijou de fantaisie, de légèreté. La crème fouettée du film d'action, une comédie retro sixties menée tambour battant qui fait naturellement écho à un épisode épileptique de Tom & Jerry ou de la Panthère Rose (générique et couleurs pop et chaudes tout au long du film), mais il y a évidemment tellement plus : cette interminable fuite en avant du personnage principal, de pays en pays, de métier en métier, d'identité en identité ne raconte rien d'autre que la blessure narcissique d'un petit garçon jamais remis de la séparation de ses parents et qui semble faire tout ce qu'il fait pour retrouver "l'amour de sa mère", ou carrément ce paradis perdu... Toute la profondeur est donc bien là et donne vie à quelques séquences d'une grande beauté, d'une vraie émotion (le retour du jeune homme aux abords du foyer recomposé de sa mère, sa relation au souvenir de son papa). Moments qui font le prix de ce très grand film et qu préfigurent d'ailleurs le coeur de la thématique d'AI, puisque Spielberg malgré sa pudeur ne se raconte jamais autant que lorsqu'il parle entre les lignes de sa propre enfance. C'est ici le cas, déjà !

jeudi 10 juillet 2014

Le Bon, la Brute et le Truand. Sergio Leone


Ce film ne peut pas se regarder juste comme un western. Parce que ce n'est pas qu'un western. C'est une fresque épique envisagée comme un Péplum à coups de grands angles, C'est un voyage au bout des lunes Leoniennes, une odyssée qui vous refile le virus du cinéma. Et je vais plus loin... S'ajoute au lyrisme baroque des images et de l'inoubliable musique d'Ennio Moricone l'humour et la distance (dont Il était une fois dans l'Ouest était dépourvu par exemple) qui subliment l'ensemble. Ce qui donne par exemple à ce "plan à 3" de fin des airs de veillée funèbre avec le cynisme qui sied en pareilles circonstances. Sorte de commémoration douce-amère d'une fratrie éclatée puis réunie autour d'un funeste festin, dans un cimetière... C'est dire que le Bon, la Brute et le Truand est aussi une immense parabole sur la famille. les 3 héros n'y incarnent-ils pas 3 personnages aussi dissemblables que 3 rejetons sortis d'un même ventre ? Sergio Leone y est allé de son sublime requiem pour 3 têtes brûlées qui sont aussi ces frères ennemis, fâchés à mort et qui se retrouvent contraints et forcés lors d'un enterrement à s'arracher l'héritage. En la matière, c'est souvent le fils préféré qui tire son épingle du jeu. Limpide métaphore.

mardi 8 juillet 2014

They Live. Invasion LA. John Carpenter



La satire sociale grinçante n'est pas si malvenue pour dénoncer cette petite communauté d'extraterrestres bien décidés à se partager le butin en laissant crever les exclus du rêve américain la gueule ouverte... Mais je dis ça parce que Carpenter quoi qu'il fasse m'est toujours sympathique :) Or soyons objectifs, j'avais déjà trouvé They Live assez quelconque en 1988, et l'ayant revu par hasard récemment je peux certifier que c'est un nanar comme c'est pas permis.. les lunettes ridicules, la baston qui dure une heure entre les 2 héros catcheurs (palme de l'inexpressivité au personnage principal), l'indigence de la mise en scène...La seule chose qu'on pourra sauver c'est ce dernier plan énumérant les vrais messages (OBEY, THIS IS YOUR GOD, STAY ASLEEP, BUY)) délivrés par le fameux Canal 54 qui lobotomise et avilie les masses sans en avoir l'air... La télévision fait-elle autre chose ? :)

Seven. David Fincher


Fincher est grand. Il crée visuellement "l'enfer", en fait la toile de fonds de son film et l'anime avec des éléments familiers du polar... L'univers rappelle d'ailleurs à certains égards Blade Runner plutôt que Le Silence des agneaux. (mêmes derniers plans saturés du bleu du ciel). Ici la ville est une sorte de purgatoire à ciel ouvert où le réalisme n'est là que pour masquer le caractère fantastique du film (évident lors du premier face-à-face entre le jeune flic et le tueur qui se révèle être une ombre insaisissable). Et puis, l'originalité totale de ce conte Faustien (en cédant à la colère, le héros vend son âme au diable sous les traits de John Doe, Monsieur tout le monde) c'est le brutal rebondissement qui voit le tueur en série se rendre à la police... On se demande alors où sont passées les sempiternelles figures imposées où le flic a l'idée géniale qui lui permet de trouver puis d'arrêter le tueur ?... Et oui, c'est que tout dans Seven surprend, les héros comme le spectateur. Le film devance tout le monde, se fait petite musique de la fatalité, semble dire en permanence "la chair est faible, seule l'âme est immortelle" à la façon d'un Louis Cypher alias Robert De Niro dans Angel Heart. Car mourir importe peu pour le tueur en série, la seule chose qui compte, c'est corrompre l'âme du héros pour parachever son oeuvre. C'est pour tout cela que Seven est énorme. Il utilise les codes du polar pour mieux rendre palpable, crédible son univers cauchemardesque, dantesque, à l'image des livres ésotériques ou religieux dans lesquels se plongent les héros, tous deux dépassés depuis l'origine... Il y a aussi derrière Seven une critique intelligente et acerbe de la moralisation rampante et autres conservatismes sclérosants qui font tant de mal aux Etats-Unis Le film ne dit rien d'autre : le plus grand danger vient moins des supposés pêcheurs au regard d'une loi supposément au-dessus des hommes que de celui qui, aveuglé par des pseudo écrits saints, pense punir pour la bonne cause... Ne pas confondre les causes et les effets. La cause ici n'est jamais le péché capital mais l'interprétation qui en est faite... Et quelle dernière réplique de Morgan Freeman : "Le monde est un bel endroit qui vaut la peine qu'on se batte pour lui; Je suis d'accord avec la deuxième partie". Moi aussi ! 

dimanche 6 juillet 2014

Titanic. James Cameron


Pas grand chose à redire sur un film qui est à la hauteur du défi. Et ce n'était pas une mince affaire. En y regardant de plus près, il s'agit d'un double exploit : parvenir d'une part à faire oublier le défi technique pour accoucher d'une séquence de naufrage au réalisme fou, à la hauteur des espérances et certainement pas à la veille d'être dépassée. Le deuxième enjeu était de construire une histoire qui soit en mesure de nous embarquer pour faire oublier jusqu'au titre du film, éviter la piège d'une trame insipide pour passer les plats vers le dénouement. James Cameron y arrive haut la main et démontre que c'est un très grand réalisateur et pas seulement cnatonné au rayon SF. Parce que cette intrigue et ce batea ne sont que lmétaphores limpides de notre monde et de ses inexplicables injustices, incarnent parfaitement la loi du plus fort qui régit le monde vivant et sa stupidité quand on se sait tous logés à la même enseigne face à la mort. A mes yeux, la plus belle image restera cette fanfare et l'absurdité de son entêtement à jouer et jouer encore sur le pont alors que notre vaisseau amiral, l'humanité, s'enfonce corps et âme dans la nuit glacée. Tellement humaiin !

Million Dollar Baby. Clint Eastwood


La seule raison pour laquelle je n'ai pas mis le max, c'est que Rope Burns de FX Toole est passé par là. Un recueil de nouvelles tellement magistral que lorsqu'il est porté à l'écran, difficile de s'enthousiasmer totalement... Ensuite je me rappelle d'une ou deux maladresses malvenues comme la séquence où le drame se produit sur le ring et cette méchante adversaire un peu excessive dans la rage et la malhonnêteté (Ca avait d'ailleurs été pastiché dans un Scary Movie de mémoire…). Mais bon dans l'ensemble, ça reste un immense mélodrame à la mise en scène d'un classicisme qui force le respect, tout en épure et retenue même quand les escarres gagnent les jambettes de Million Dollar Baby et que l'euthanasie devient à l'écran plus seulement un droit universel mais aussi un devoir, le devoir d'un père adoptif… D'ailleurs cette relation entre un vieil homme et cette fille "naturelle" bouleverse et reste en mémoire longtemps après que les lumières se soient rallumées.

samedi 5 juillet 2014

Piégée. Steven Soderbergh


Encore une de ces films de commande qu'on sent vite expédié par Soderbergh, déjà coutumier de ces réalisations paresseuses sans grande profondeur d'analyse ni conviction. Ici l'ensemble n'est ni plus ni moins qu'un Jason Bourne au féminin mais au ralenti (la comparaison fait mal) et terriblement plan-plan malgré les jeux sur les filtres de couleur et un scénario désincarné parsemé d'allers-retour brutaux dans le temps... Reste l'actrice principale qui dégage un truc vraiment fort : A la fois sensuel, "souple et tonique" pour reprendre les termes d'un journaliste que j'ai trouvé bien choisis.



vendredi 4 juillet 2014

Body Double. Brian De Palma


Vu au cinéma lors de sa sortie, et déjà à l'époque j'avais trouvé Body Double un peu boursouflé comme un corps gargouillant de miasmes et d'exhalaisons hitchcokiennes... Evidemment louable est cette intention de mêler Rear Window (la voisine d'en face) et Vertigo (la manipulation d'un homme en exploitant sa pathologie) en y faisant souffler un vent de modernité... Le problème  vient de ce que cette modernité soit restée figée dans les années 80. Il vient de cette dimension kitschissime de sensualité voire d'érotisme de bas étage, de ces effets bien trop datés (c'était déjà la sensation que j'en avais lors de sa sortie, c'est dire...) qui rendent certains passages limite parodiques. Il y a aussi on le sent une volonté de "tout mettre" en un film, en un corps aussi double soit-il ! Il y a donc du très bon comme toujours chez De Palma (art filmique et mise en abîme de l'intrigue) mais aussi du lourd et de l'indigeste... A boire et à manger donc dans cette déclaration d'amour inconditionnel au Maître du suspense. Une déclaration en tout point sincère, c'est déjà ça !

jeudi 3 juillet 2014

AI. Intelligence Artificielle. Steven Spielberg


Et bien dites-moi ! Je viens de revoir AI et je me dis que j’ai dû être aveugle lors de sa sortie. J’avais été gêné par le côté melo à outrance, par le rythme lento surtout vers la fin… Ben je me suis lourdement trompé, faut savoir reconnaître. C‘est pour moi l'un des plus beaux films de Spielberg. Il faut d’abord accepter le mode narratif qui emprunte évidemment à l’univers du conte (Pinocchio est évidemment omniprésent) qui choisit forcément l'émotion comme moteur puisqu’il y est justement question d’un petit robot (qui en est par essence dénué) en mal d'amour et rêvant de retrouver sa maman… J'ai surtout enfin compris la beauté céleste de cette séquence finale avec des Aliens "rêvés de toutes pièces" par le petit David. C'est à mon sens un point capital et la conclusion logique de cette histoire à la fois féérique et noire comme le chagrin... Le film devient en effet le rêve incarné de David (un indice ? les extraterrestres sont à l'image d'une statue entr'aperçue par David juste avant de plonger du haut d'un gratte-ciel) et c'est alors que naissent vraiment les rêves sous nos yeux. La quête de David peut alors s'achever et le film avec. Là où naissent les rêves, c'est aussi la naissance des images, l'intérêt supérieur du cinéma démontré en quelques plans magiques, à pleurer, qui retracent "en studio mental" la relation fragile de David à sa maman. La fonction première du Septième art est alors divinement illustrée : créer de l’émotion, faire vivre et revivre des êtres chers, de grandes idées, des sentiments surpuissants... Dans le même temps, je comprends mieux la déception relative à l'époque de celles et ceux (dont j’étais) qui attendaient un film de SF dépaysant, calibré, musclé... Et bien non ! AI est au contraire un conte intimiste, l'un des films les plus personnels de Spielberg et la raison profonde pour laquelle il fait du cinéma. Pour que nous survive, comme ce petit robot après nous, quelque chose de notre humanité... Extraordinaire ! A revoir toutes affaires cessantes..

mercredi 2 juillet 2014

Pulsions. Brian De Palma



Monument du thriller horrifique, Pulsions est ce que De Palma a accouché de plus fort en la matière dès lors qu'il ne se contente pas de revisiter brillamment, à sa façon, les éternelles névroses Hitchcokiennes (une sexualité déviante et dévorée par un voyeurisme mortifère) si parfaitement cristallisées dans Psychose ou dans une moindre mesure Rear Window et Vertigo. Il fait surtout montre d'un manièrisme divin, giallesque, cet art filmique dont Dario Argento est le roi incontesté. C'est le morbide de ce mariage détonant qui fascine de bout en bout, comme le plaisir jouissif de filmer qu'on sent à chaque instant... Raison pour laquelle le film comme en apesanteur enchaîne les moments d'anthologie, De Palma parvenant à sublimer chaque lieu traversé (un musée, une voiture, un ascenseur, une salle de bains, le métro, le cabinet du psychiatre...). Et n'oublions pas la prestation de Michael Caine, dans l'un de ses rôles les plus troublants ! Une grande leçon de cinéma ! A voir et revoir pour tout cinéphile ayant soif de se nourrir, de comprendre et décortiquer les mécanismes du plaisir et de la peur dans une salle obscure :)

mardi 1 juillet 2014

The Informant. Steven Soderbergh


J’ai toujours eu des réserves sur le cinéma de Soderbergh, souvent trop « facile », effleurant de grandes et belles idées sans jamais vraiment se les coltiner, s’en emparer. Et bien voilà le film qui me fait mentir. Grande et belle découverte que ce The Informant dont la magie repose essentiellement sur un Matt Damon transfiguré. Véritablement hallucinant de bout en bout il m’a beaucoup rappelé le personnage tragi-comique, ambitieux et naïf incarné par De Niro dans la Valse des Pantins. Paradoxalement, c'est en abordant la satire politique et sociale par le biais de la comédie, en apparence légère, que Soderbergh trouve la tonalité juste et propose un grand cinéma de conviction. Il crée l'air de rien une vraie grande parabole sur la manipulation et la paranoÏa, le pouvoir de l'imagination et les limites de l'auto-persuation, et ce faisant, parvient à faire dialoguer la sphère intime du personnage principal et la rude loi du plus fort qui sévit au dehors, jusqu'aux confins du vaste monde extérieur. Quand l'introspectif et le réel interagissent aussi bien sans jamais se départir d'un humour salvateur, on n'est pas loin du sans fautes. Petit chef d'oeuvre est sans doute un qualificatif qui convient.