jeudi 3 juillet 2014

AI. Intelligence Artificielle. Steven Spielberg


Et bien dites-moi ! Je viens de revoir AI et je me dis que j’ai dû être aveugle lors de sa sortie. J’avais été gêné par le côté melo à outrance, par le rythme lento surtout vers la fin… Ben je me suis lourdement trompé, faut savoir reconnaître. C‘est pour moi l'un des plus beaux films de Spielberg. Il faut d’abord accepter le mode narratif qui emprunte évidemment à l’univers du conte (Pinocchio est évidemment omniprésent) qui choisit forcément l'émotion comme moteur puisqu’il y est justement question d’un petit robot (qui en est par essence dénué) en mal d'amour et rêvant de retrouver sa maman… J'ai surtout enfin compris la beauté céleste de cette séquence finale avec des Aliens "rêvés de toutes pièces" par le petit David. C'est à mon sens un point capital et la conclusion logique de cette histoire à la fois féérique et noire comme le chagrin... Le film devient en effet le rêve incarné de David (un indice ? les extraterrestres sont à l'image d'une statue entr'aperçue par David juste avant de plonger du haut d'un gratte-ciel) et c'est alors que naissent vraiment les rêves sous nos yeux. La quête de David peut alors s'achever et le film avec. Là où naissent les rêves, c'est aussi la naissance des images, l'intérêt supérieur du cinéma démontré en quelques plans magiques, à pleurer, qui retracent "en studio mental" la relation fragile de David à sa maman. La fonction première du Septième art est alors divinement illustrée : créer de l’émotion, faire vivre et revivre des êtres chers, de grandes idées, des sentiments surpuissants... Dans le même temps, je comprends mieux la déception relative à l'époque de celles et ceux (dont j’étais) qui attendaient un film de SF dépaysant, calibré, musclé... Et bien non ! AI est au contraire un conte intimiste, l'un des films les plus personnels de Spielberg et la raison profonde pour laquelle il fait du cinéma. Pour que nous survive, comme ce petit robot après nous, quelque chose de notre humanité... Extraordinaire ! A revoir toutes affaires cessantes..

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