dimanche 13 juillet 2014

Orange Mécanique. Stanley Kubrick


Stanley Kubrick n'aura cessé de porter haut et fort ce message universel que la violence est en l'homme, que la civilisation n'est qu'un vernis qui saute à la moindre contrariété, qu'à tout prendre mieux vaut vivre avec que de chercher à bouleverser l'ordre naturel parce que, Orange Mécanique le dit mieux que n'importe quel ouvrage de philosophie, le remède est souvent pire que le mal... C'est d'ailleurs en filigrane toutes les formes d'emprise mentale qui sont intelligemment montrées du doigt (sectarisme, corps d'un Etat totalitaire, religions...). Preuve en est cette séquence finale qui en ramenant le beau dans les oreilles du héros réinstalle dans le même temps la violence en lui dont on imagine à son sourire retrouvé qu'elle sera à la mesure du long cycle de "dénaturation" qu'il a subi... Elle en sera décuplée, un irrépressible raz-de-marée, "Gare au retour de bâton !" nous susurre le film qui s'adresse au citoyen lambda comme à la société qui l'a façonné. Et il ne cesse de le murmurer tout bas... je dis "murmurer tout bas" à dessein parce que l'expérience inoubliable que constitue Orange Mecanique vient aussi de ce que tout y est beaucoup plus suggéré que montré.! Ce sont surtout les idées qu'il contient qui sont corrosives, qui brûlent la rétine et laissent sur le flanc...

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