mardi 1 juillet 2014

The Informant. Steven Soderbergh


J’ai toujours eu des réserves sur le cinéma de Soderbergh, souvent trop « facile », effleurant de grandes et belles idées sans jamais vraiment se les coltiner, s’en emparer. Et bien voilà le film qui me fait mentir. Grande et belle découverte que ce The Informant dont la magie repose essentiellement sur un Matt Damon transfiguré. Véritablement hallucinant de bout en bout il m’a beaucoup rappelé le personnage tragi-comique, ambitieux et naïf incarné par De Niro dans la Valse des Pantins. Paradoxalement, c'est en abordant la satire politique et sociale par le biais de la comédie, en apparence légère, que Soderbergh trouve la tonalité juste et propose un grand cinéma de conviction. Il crée l'air de rien une vraie grande parabole sur la manipulation et la paranoÏa, le pouvoir de l'imagination et les limites de l'auto-persuation, et ce faisant, parvient à faire dialoguer la sphère intime du personnage principal et la rude loi du plus fort qui sévit au dehors, jusqu'aux confins du vaste monde extérieur. Quand l'introspectif et le réel interagissent aussi bien sans jamais se départir d'un humour salvateur, on n'est pas loin du sans fautes. Petit chef d'oeuvre est sans doute un qualificatif qui convient.

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