Arrête-moi si tu peux est un bijou de fantaisie, de légèreté. La crème
fouettée du film d'action, une comédie retro sixties menée tambour
battant qui fait naturellement écho à un épisode épileptique de Tom
& Jerry ou de la Panthère Rose (générique et couleurs pop et chaudes
tout au long du film), mais il y a évidemment tellement plus : cette
interminable fuite en avant du personnage principal, de pays en pays, de
métier en métier, d'identité en identité ne raconte rien d'autre que la
blessure narcissique d'un petit garçon jamais remis de la séparation de
ses parents et qui semble faire tout ce qu'il fait pour retrouver
"l'amour de sa mère", ou carrément ce paradis perdu... Toute la
profondeur est donc bien là et donne vie à quelques séquences d'une
grande beauté, d'une vraie émotion (le retour du jeune homme aux abords
du foyer recomposé de sa mère, sa relation au souvenir de son papa).
Moments qui font le prix de ce très grand film et qu préfigurent
d'ailleurs le coeur de la thématique d'AI, puisque Spielberg malgré sa
pudeur ne se raconte jamais autant que lorsqu'il parle entre les lignes
de sa propre enfance. C'est ici le cas, déjà !
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