mardi 31 décembre 2013

Phase IV. Saul Bass





Phase IV contient nombre de défauts... Criant manque de moyens, atmosphère psychédélique fortement datée, mais il faut le voir ou l'avoir vu. D'abord parce qu'il est le seul film de son auteur Saul Bass, génial créateur de génériques pour Hitchcock. Ensuite parce qu'il tire sa substance et son génie de son minimalisme. Des survivants d'un monde post-apocalyptique doivent affronter maintenant le plus grand des dangers... Des dragons hermaphrodites doués du don d'ubiquité ? Des zombies courant le 100 mètres en moins de 5 secondes ? Mais pas du tout, de simples fourmis tout simplement. 2 séquences mythiques parmi d'autres : une scène torride, érotique, dans laquelle une fourmi éclaireuse se glisse sous le chandail de l'héroïne, parcourt son ventre chaud, ses seins tendus sous le tissu, pour achever sa course sur la peau souple de son épaule. La belle au bois dormant  ouvre les yeux. Elle est  effrayée comme si venait d'apparaître sous ses yeux Michael Myers en personne. Autre scène qui résume le génie du film : au terme d'un séquence magistrale, la reine des fourmis finit par pondre un oeuf de la couleur du  produit censé détruire sa colonie. Preuve qu'à l'instar des rats, bien des espèces animales, plus adaptables, nous survivront. De quoi repenser notre ethnocentrisme tellement humain...

lundi 30 décembre 2013

Brainstorm. Douglas Trumbull


Vu il y a fort longtemps, pris dans les rayons d'un de ces clubs video comme on n'en voit plus. Il a sûrement vieilli. Mais je me rappelle qu'il reste un des films SF d'alors qui m'avait marqué par l'originalité de son sujet préfigurant les jeux video sensoriels d'aujourd'hui et de demain. Une idée fabuleuse qui sera reprise intelligemment par Kathryn Bigelow dans Strange Days, dont on peut dire sans exagérer que Brainstorm est le grand frère. Et puis voilà, toujours content de retrouver Christopher Walken dans ses belles années (pas loin de The Deer Hunter ou de Dead Zone). Et curieusement, peu de gens connaissent ce film qui de ce fait mérite réhabilitation. Et puis si on fouille un peu dans la carrière de Trumbull on y découvre qu'il est responsable des effets visuels de films comme 2001, Rencontre du 3ème type, Blade Runner ou récement The Tree of Life... Alors respect, Mister Trumbull ! C'est le coeur qui parle.

dimanche 29 décembre 2013

Avalon


Grosse voire énorme déception... Travail sepia sur l'image plutôt soigné ok. La musique ? Passe encore. Pour le reste, cette tentative de donner vie à une créature hybride entre le monde réel (des acteurs en chair et en os, mais tellement laids...) et celui des jeux video accouche d'un mort-né. La passerelle supposément magique ne crée aucune magie d'aucune sorte. De même que le scénario et ses zones d'ombres recherchées, ses silences voulus, finit par ressembler à une caricature de ce genre de film avec ses sempiternelles questions soulevées "Suis-je encore dans le jeu ? Suis-je déjà mort ? Suis-je ou ne suis-je pas ? Keuf keuf ". De quoi s'étrangler de rire devant autant de mollesse !  Eteignez la télé pour le coup. Vous n'apprendrez rien ni ne ressentirez rien. Ghost in the Shell du même réalisateur, c'est quand même autre chose !  Mamoru Oshii serait bien inspiré de rester sur l'animation pure.

samedi 28 décembre 2013

From Noon Till Three


Je connais pas mal de gens qu'auraient rêvé d'écrire un scénario pareil... Sans rien dévoiler, c'est franchement bluffant, inventif, et ne cesse de surprendre jusqu'à la fin... Voilà vraiment une curiosité, l'un des westerns les plus originaux qui soient. Qui plus est un très grand rôle ambigu pour Charles Bronson. Peut-être son meilleur. Voilà. J'engage fortement à le découvrir sans tarder parce que From noon till Three aussi méconnu soit-il n'en est pas moins une des plus belles et fines réflexions qui soient sur les grands mythes de l'Ouest, la façon dont on a de tous temps su les fabriquer de toutes pièces (pour entretenir le mythe nourricier) malgré une époque où l'industrie des medias était sans aucune commune mesure avec ce qu'elle est devenue aujourd'hui... Un Must See. Vraiment !

vendredi 27 décembre 2013

Thérèse Desqueyroux. Claude Miller


J'adore Claude Miller depuis Garde à vue, La Classe de neige ou Betty Fisher et autres histoires pour n'en citer que trois... Je suis allé voir son dernier film avec un rien d'appréhension (ces dernières années avaient été plus décevantes) et bien voilà un sacré dernier film pour tout dire. Les défauts souvent avancés (de facture trop classique peut-être, l'ensemble ronronnerait un peu trop ?) ne tiennent pas vraiment puisque tout l'intérêt pour Claude Miller est de montrer combien les convenances d'une époque redoublent d'effort et d'imagination pour étouffer le feu sacré sous la glace. C'est pourquoi je veux parler des vraies réussites : pour commencer, on plonge littéralement dans la grande bourgeoisie landaise du début du vingtième siècle (années 20 plus précisément). L'immersion est saisissante. Notamment grâce aux acteurs vraiment impeccables (Audrey Tautou sachant divinement contenir avec fragilité son mal-être face à un Gilles Lellouche dans son meilleur rôle), à la musique idéalement choisie comme toujours chez Miller. Puis cette douce et cruelle mélancolie du roman de Mauriac nous est finement restituée à l'écran (superbe travail sur l'image en passant, d'une sobriété et d'une justesse magistrales), et plus précisément cette condition féminine sous les trait d'une Thérèse bafouée, foulée aux pieds dès l'adolescence, dès les premiers émois, dès les envies d'ailleurs au gré de promenades en barque aux côtés sa petite amie d'enfance sous le beau soleil du Sud-Ouest... Ainsi allait la vie d'alors Claude. Encore merci pour tout et bon vent !

jeudi 26 décembre 2013

The Dictator. Sacha Baron Cohen


Soyons clair ! En matière de dictateur il vaut mieux rester sur le standard Chaplin. Et même si Sacha Baron Cohen a toute mon admiration (il porte comme d'habitude le film sur ses seules épaules grâce à ce personnage drolatique), l'ensemble est trop inégal, souvent pas très drôle, la faute entre autre à une écriture paresseuse... Reste 2 ou 3 moments d'anthologie (la scène d'accouchement vraiment gonflée) qui font vraiment se tordre de rire, mais bon pas au point de perdre une heure et demi...

mercredi 25 décembre 2013

Sugar Man.


Un grand OUI ! D'abord parce que ce documentaire nous permet de redécouvrir un grand, un immense talent. Ensuite parce qu'à l'image d'un docu-fiction surpuissant sorti récemment (The Imposter), Sugar Man se montre audacieux en s'éloignant de la forme traditionnelle du genre pour se construire un peu comme un polar, nous découvrant par petites touches, révélations après révélation, les pièces du puzzle, jusqu'à ce que Sixto Rodriguez envahisse tout l'écran sans se départir jamais de son mystère. Trépidant sur la forme et passionnant sur le fond. You're my man, Sugar !

Les lignes de Wellington


Comment la critique peut-elle être aussi unanime sur ce film ? Voilà pour commencer un pensum interminable (au bas mot 1 heure de trop), terriblement bavard (des monologues français aux accents portugais ou anglais qui frisent parfois le ridicule), qui semble prendre un malin plaisir à nous faire attendre une bataille qui n'arrive jamais, ce qui en devient comique... Par ailleurs, cette insupportable et grandiloquente présence de la musique (belle il est vrai comme les images souvent remarquables) n'est-elle pas le cache-misère pour créer artificiellement le souffle épique dont le film est totalement démuni ? Et je ne reviens pas non plus sur la prétention de l'ensemble... Bref, très beau visuellement je reconnais, mais très bof sur l'essentiel, la vibration, l'immersion... On reste étrangement extérieur et indifférent à tant de pompeux apprêt...

Le Terminal. Steven Spielberg


Même quand il est un ton en dessous, Spielberg reste un maître. Ici les références (musique, univers, personnage principal) nous ramènent systématiquement vers Charlie Chaplin, pour le dire autrement vers ce que l'immigration a donné de meilleur aux Etats-Unis. Ce faisant, sous couvert d'une fable douce-amère sur l'Amérique paranoïaque et procédurière post 11 septembre, Le terminal ne fait rien d'autre que de puiser à cette source Chaplinienne pour ciseler un authentique conte de noël qui enchante et fait réfléchir. Que demander de plus ?    

ACAB All Cops Are Bastards


De jolies choses côté mise en scène, travail de l'image, notamment cette scène finale aux abords d'un stade désert : une section décimée de CRS voit débouler ici et là des hordes d'ultras déchaînés... on se croirait alors dans une scène de l'Armée des morts. Mais pour le reste, on retiendra surtout de vrais problèmes avec les personnages (pas passionnants, très rase moquette) et une ambiguité du message pas vraiment maîtrisé s'agissant des tendances racistes et fascisantes de certains CRS...

lundi 23 décembre 2013

Des hommes sans loi



Le western-film-de-gangster revisité une énième fois. Diagnostic : travail de reproduction d'un mythe soigné, méticuleux, mais sans génie. Une mécanique mille fois trop huilée, voire gominée comme les cheveux des personnages principaux, aboutit de façon prévisible à un résultat objectivement chiant avec l'impression d'avoir vu quelqu'un réciter sa petite dictée, partition sans fausses notes... Problème : au final, ça manque de swing, de jazz, d'improvisation, de personnalité, de vie quoi... Le genre d'impression qu'on doit avoir après avoir vu un concert chanté en play-back... 

Avant que de tout perdre


Pas mal du tout. Les bonnes idées : décrire le drame de la maltraitance faite aux femmes sans jamais la désigner nommément. L'exploiter dans une forme idéale : le film de genre, qui fait la part belle au non dit, à des lieux magnifiés (les couloirs/coulisses d'un grand magasin, les parkings couvents, les allées longeant les caisses), à la figure d'épouvantail du père de famille (aussi effrayant que Michael Myers dans Halloween mais nul besoin de masque le concernant)... Les moins bonnes idées : Lea Drucker dans le rôle principal qui peine à convaincre sur la durée et plus généralement cette solidarité de pacotille et de bien-pensance des collègues, bien trop soudés pour être crédibles, comme restés chloroformés dans l'esprit fécond de Marx... Cette vison-là manque d'un peu plus de nuances et d'un peu moins de compassion sucrée. Sorti de là, c'est quoi qu'il en soit une bonne surprise, qui nage au dessus de la mêlée, du tout venant court-métragiste...

Shadow Dancer. James Marsh


Double séquence d'intro (flash back jeunesse & metro londonien) brillante. Dans le même temps révélation d'une actrice principale vraiment étonnante. Pour le reste, ça s'effiloche un peu à mesure que ça se ramollit sous le poids d'une pseudo histoire d'attirance (vraiment utile ?). Bon mais par les temps qui courent, voilà qui se laisse regarder sans déplaisir. Déjà pas si mal.

vendredi 20 décembre 2013

Contrebande


J'aime bien ces films dont les titres annoncent la couleur en toute transparence... Voilà un produit de contrebande outre atlantique dont on fait commerce auprès de nous, spectateurs, sans jamais se soucier un instant de la qualité de qu'on va nous faire ingurgiter... Je vais donc plus loin, le film aurait presque mieux fait de s'intituler Contrefaçon tant il ressemble à ces milliards de sous-produits du même filon. 

jeudi 19 décembre 2013

The impossible


Bon ok, c'et truffé de facilités, de lourdeurs, de bons sentiments gratos de musique assez putassière mais quelques scènes surnagent (sans mauvais jeu de mots) et vous tirent vraiment les larmes, d'autres impressionnent par leurs prouesses techniques (la reconstitution des scènes de tsunami vécues de l'intérieur)... C'est on va dire le service minimum quand même assuré pour un melo niaiseux sur les bords mais très efficace par instants !

mercredi 18 décembre 2013

Crazy Kung Fu


Imagination débordante, humour non stop, univers cartoonesque (on retrouve l'esprit jouissf des bastons à la Asterix & Obelix) font de cet opéra martial un feu d'artifices aux allures de comédie musicale sans négliger une belle petite histoire d'amour qui ne gâte rien... Bref, difficile de ne pas adhérer à cette comédie kung-fu-musicalo-romantique. Un vrai bol d'air ! 

mardi 17 décembre 2013

Augustine


Augustine a de la tenue, il est bien photographié, terriblement bien interprété (la jeune fille en particulier). En revanche, je ne sais pas trop pourquoi mais sorti de la brillante scène d'introduction et du générique à la musique inquiétante et pleine de promesses, j'ai l'impression de l'avoir vu des tas de fois ce film où le docteur, le professeur, le maître, bref le monsieur très en vue finit par s'éprendre d'une jeune femme (son élève, sa patente, une fille qu'en d'autrs temps les bonnes moeurs répudieraient, l'âge en cause, la classe sociale, ...) affaiblie par la drogue, une maladie, un lourd secret de famille.... Sentiment de déjà vu renforcé par le fait que Vincent Lindon commence sérieusement à s' "Isabelle Huppertiser" ces derniers temps jouant à l'envi le même homme guidé par une éthique professionnelle, torturé par les mêmes expressions et mimiques, taraudé par une même fausse indifférence qui finit par se lézarder pour laisser poindre le sentiment amoureux... Je l'avais pourtant trouvé tellement bien, si différent dans La Moustache notamment, mais depuis quelques films, c'est hélas devenu kiff kiff bourricot...

dimanche 15 décembre 2013

Populaire


C'est bien beau de se montrer maniaque, d'une précision d'horloger pour reconstituer une époque (d'ailleurs complètement fantasmée pour les besoins du spectacle), si les personnages n'existent pas, et ben on se fait ch... Ici c'est malheureusement le cas. Chaque comédien semble engoncé dans son personnage, dans les tics rêvés d'une époque (aussi raté qu'un certain fabuleux destin d'Amélie Poulain qui faisait la part belle aux ressorts d'une publicité ample comme la communication institutionnelle pour une assurance). Le scénario déjà plan plan semble copié-collé sur l'écran, toute magie envolée comme ces feuilles de papier scolaire échappées d'un vielle machine à écrire ... Bel effort de reconstitution mais il manque hélas l'essentiel, raison pour laquelle Populaire reste un simple produit certes clinquant mais sans grand relief.

Taken


Ca devrait s'appeler Le Camembert dans la peau... Franchement, au delà de sa nullité crasse, Taken sert au moins à un truc, il prouve que Paul Grenngrass a vraiment un talent fou !

La patrouille perdue. John Ford


On pourra mégoter sur des manques (moyens, narration), sur une modestie de l'ensemble, il faut néanmoins regarder The Lost Patrol comme la première pierre cinématographique d'un genre extrêmement métaphorique, légendaire et balisé : le Survival où un groupe d'hommes se trouve haché menu par un ennemi invisible, qui à la façon d'un funeste destin vient frapper à leur porte... Et oui The Lost Patrol est le papa d'Aguirre, d'Apocalypse now, de Full Metal Jacket ou de Valhalla Rising, dans un autre registre des Dents de la mer, de Predator ou d'Alien (faire de l'ennemi une arlésienne le rend d'autant plus effrayant et impitoyable)... Pour cet immense héritage qu'il est en droit de revendiquer, The Lost Patrol se doit d'être vu et revu.

jeudi 12 décembre 2013

Jack Reacher



A souligner pour commencer un Tom Cruise étonnement transparent, mal photographié (il fait souvent son âge), et quelconque au niveau de l'interprétation (la scène de l'échange de casquette pour passer inaperçu dans un groupe de personnes qui attendent le bus). Mais c'est pas le pire. Le pire c'est qu'une fois le subterfuge révélé (idée de départ sympathique mais pompée sur Compartiments Tueurs pour n'en citer qu'un), le film enchaîne tous les poncifs possibles imaginables (le complice des méchants dans l'entourage de la gentille et j'en passe), de coup de théâtre foireux en coup de théâtre foireux, mais par dessus tout ces relents fascisants émanant de la nécessité réaffirmée par le film de l'autodéfense à travers l'apologie qui est faite de l'usage des armes à feu (scène grotesque dans un club de tir entre Duval et Cruise). Faiblard sur la forme passe encore, mais nauséabond sur le fond, c'est vraiment limite ...

mercredi 11 décembre 2013

Zatoichi. Takeshi Kitano


Ktano est un génie. Ils ne sont plus si nombreux les membres vivants de ce cercle restreint. Comme Hana BI dans un autre registre, Zatoichi est une perfection de film et d'hommage à tout un pan du cinéma de sabre japonais. A voir absolument notamment pour réaliser que là où l'hommage de Kitano sonne juste, personnel et profond, celui d'un Tarantino dans Kill Bill (pour les films de la Shaw Brothers notamment) sonne soudain beaucoup plus verbeux et toc (malgré d'évidentes qualités).

Les Prédateurs. Tony Scott


Pas s'enflammer non plus... Les défauts d'alors (chic, artificiellement clippé façon eighties) sont devenus sympathiques pour les nostalgiques d'une certaine époque. Après on peut voir le film comme une oeuvre visionnaire des années Sida, du sang devenu au choix sérum de vie ou poison mortel, il n'en reste pas moins que les Prédateurs fut et reste un film assez prétentieux qui essaye (et réussit d'ailleurs pas si mal) à marier le mythe vampirique à celui de Dorian Gray, prêt à vendre son âme au diable pour garder son éternelle beauté... Quand on a dit ça, on a presque tout dit. Certes le meilleur film de Tony Scott, le plus personnel sûrement, mais un chouia trop poseur pour être honnête...

Chute Libre. Joel Schumacher


La vie moderne, sorte de Playtime du dépressif. Pêtage de plomb à "Tativille" d'un cadre rincé, concassé, à bout et qui rêve de meurtres pas soyeux, d'ascenseurs en chute libre peut-être... Un très bon film qui surnage étonnement dans la filmographie de Schumacher, une vraie mise en garde par les temps qui courent contre les tentations suicidaires de tout poil, désespérés au bord du gouffre n'ayant plus rien à perdre ou si peu lorsqu'ils se muent soudain en ennemis publics revanchards... Chute Libre aurait d'ailleurs mérité le sobriquet plus approprié d'American Dream. Il ne raconte pas autre chose, porté par un Michael Douglas d'autant plus inquiétant qu'il y incarne un John Doe à la raison éparpillée façon puzzle. Un peu trop systématique à mon goût mais décapant... Donc salutaire !    

lundi 9 décembre 2013

End of watch


A chaque incursion aux alentours d'une maison fermée, d'un appartement dévasté par un incendie, j'i vainement espéré voir débarquer une horde de zombies échappés d'une improbable trappe secrète ... C'est qu'on est jamais loin d'un REC, en tout cas d'un simili found fortage, sauf qu'ici l'ensemble est plombé par une avalanche de bons sentiments, l'omniprésence d'une petite musique insipide quand l'un dit à l'autre "si tu meurs je m'occuperai de tes enfants". Ode idiote à l'amitié virile, à des policiers trop honnêtes et lisses pour exister dans la vraie vie, End Of Watch n'est pas inintéressant sur la forme mais Dieu qui'l est BALOURD ET PREVISIBLE ! Il aurait d'ailleurs mieux valu ne faire appel qu'à de vrais anonymes histoire de rester cohérent jusqu'au bout.

Killer Joe. William Friedkin


TOO MUCH ! Là où Bug magnifiait l'univers carcéral, mental d'une pièce de théâtre pour accoucher d'une perfection de film avec ce qu'il fallait de souffle et de folie, Killer Joe vire rapidement au grand guignol avec des références bien trop visibles à Lynch (la fille sur son lit, le cow boy, le drive in, les dialogues abscons) et surtout une difficulté à trancher entre réalité d'une absolue bêtise d'aujourd'hui et fantasmagorie cauchemardesque d'un esprit torturé par les drogues... A trop miser sur une surenchère non stop, on finit par se lasser. Bien essayé, mal réussi.

jeudi 5 décembre 2013

Prison Break


Preuve est faite qu'une bonne idée de départ (le plan de prison tatoué sur le corps du héros incarcéré pour sauver son frère) ne suffit pas... Une première moitié de saison 1 assez prenante, pas trop mauvaise, et puis patatra, badaboum, encéphalogramme plat... Non globalement, ça n'est pas bon, mais pas bon du tout.

mardi 3 décembre 2013

The Box. Richard Kellly


Malgré les efforts déployés pour reconstituer une époque, pour restituer l'atmosphère si partisulière de la nouvelle de Richard Matheson, c'est raté de bout en bout, absolument niaiseux, trop nébuleux, tiré par un million de  cheveux en désordre, et pour couronner le tout saupoudré d'un mysticisme de bazar... C'est pourquoi The Box est une preuve s'il en fallait que Donnie Darko était un miraculeux accident de parcours pour Richard Kelly.

A lonely place to die



Rarement vu film aussi nul. Atteindre un tel degré de bêtise, ça peut vous faire basculer le pire dans un comique involontaire, de haute volée. Pour ceux qui en ont, de l'humour, je garantis de jolis fous rires, surtout vers la fin !

dimanche 1 décembre 2013

Arbitrage


Richard Gere ? Scandale autour d'un adultère qui tourne au fait divers ? Non vous n'avez pas rêvé, on a la curieuse impression avec Arbitrage de voir un film fainéant de Sidney Pollack tourné dans les années 80. Et c'est à peu près tout ce qu'il y a à en dire... On peut passer son chemin sans grand regret. Ce film vous l'avez déjà vu 1 milliard de fois...

Warrior


Formellement irréprochable mais sans grand intérêt parce que Warrior emprunte des sentiers (re)battus. On est hanté en permanence par un sentiment de déjà vu, revu et re-revu... Il aurait fallu apporter du sang neuf en termes d'idées, de construction narrative... Bref, rien de nouveau sous le soleil des guerriers. Ah si, les profanes auront le plaisir de découvrir ce qu'est l'Ultimate Fighting. Un art qui n'a rien de très noble entre nous...

samedi 30 novembre 2013

Santa Sangre. Jodorowsky


La psychomagie portée à son firmament. Jodorowsky est décidément l'un des derniers monstres sacrés encore de ce monde... Pour celles et ceux qui ont aimé Only God Forgives, voyez Santa Sangre et vous y verrez nettement plus clair sur l'hommage rendu par Nicolas Winding Refn dans ce qui est l'inpiration principale.

vendredi 29 novembre 2013

Martyrs. Pascal Laugier


Pas envie de digresser sur cette bouillie infecte au scénario stupide, aux révélations plus ubuesques et ridicules les unes que les autres. Ne reste au final qu'une matière flasque et nauséabonde. Martyrs ne mérite même pas le titre (ce serait lui faire trop d'honneur) de film d'horreur qui se respecte mais celui d'arnaque qui a tout mon mépris parce qu'il trahit l'essence même de ce qu'est censé provoquer un film de genre : une réflexion salutaire derrière le frisson. La seule chose que suscite Martyrs c'est une bonne grosse envie de vomir... 

mercredi 27 novembre 2013

Babycall


Un bon débuttrès  prenant car centré sur la relation surprotégée d'un fils et de sa mère en raison de maltraitances subies par ce dernier. Le traitement rappelle celui de ces films socialement engagés, âpres comme le sont par exemple ceux de Ken Loach. Mais dès que le film se met en mode "Est-ce que tout ceci est vrai ? ", nous perdant quelque part entre rêve et réalité, il tombe irrémédiablement dans la facilité. Dommage. N'est pas David  Lynch qui veut...

mardi 26 novembre 2013

Les emmurés


C'est une de ces raretés qui vous fait vous poser LA question : Comment peut-on décemment mettre de l'argent sur un désastre pareil ? Intrigue foireuse, pas crédible une seconde, ridicule de bout en bout, très mal joué et surtout terriblement mal mis en scène (je ne parle même pas de la musique, pathétique et sans âme...), Les Emmurés me semble favori pour le Gérard d'or du film le plus nul de l'histoire de l'humanité. Même Ed Wood à côté fait figure de maître absolu du 7ème art

dimanche 24 novembre 2013

Dans la maison. François Ozon


Pas mal mais comme dans Swimming Pool ou Ricky, François Ozon se contente d'un bon point de départ et se délite par la suite, ployant sous le poids des facilités... Le prétexte à la stylisation de personnages de la classe moyenne justifierait par exemple le fait de nous décrire des personnages bien trop caricaturaux pour nous faire vibrer. Dans l'esprit "création et mise en abime" je préfère encore Adaptation de Spike Jonze. Dans la veine polar sur un jeune écrivain de talent dont le roman devient l'objet de toutes les convoitises, je préfère encore le DOA de 1987. Chacun à sa façon plus modeste dans son ambition mais surtout beaucoup moins prétentieux.

Bug. William Friedkin


A mini budget film énorme ! C'est mieux dans ce sens. Huis clos géographique et mental, sans concession, la schizophrénie rampante y contamine peu à peu le monde extérieur... William Friedkin is not dead.

samedi 23 novembre 2013

Chronicle


Malgré quelques bonnes idées, ça reste faiblard et prévisible. Ca vaut surtout pas ce bon vieux Scanners qui dès 1981 explorait les pouvoirs psychiques (télépathie, télékinésie) et leurs effrayantes possibilités en devenant l'air de rien le premier film moderne de super-héros de chair et de sang (c'est le cas de le dire). Merci Cronenberg.

jeudi 21 novembre 2013

House of cards


Pendant 10 épisodes, c'est franchement bluffant, brillant, finement ciselé, dialogué, écrit. On est littéralement happé dans les coulisses du pouvoir. Avec en prime un Kevin Spacey plus vrai que nature en comploteur revanchard. Puis vient cet immense trou d'air de l'épisode 11 qui prend soudain nos vessies pour des lanternes, pas d'autres mots, au détour d'un crime pas assez crédible... Mais ça n'enlève rien à la puissance incarnée de tout ce qui vient avant.

mercredi 20 novembre 2013

Tunnel. Dominik Moll


J'ai la faiblesse de penser que Dominik Moll est un "bon" depuis Harry cet ami qui nous voulait du bien... je sus donc parti avec un a priori positif en découvrant cette série malgré son côté réchauffé (remake de remake). Mais patatra, tout dans ce type d'exercice doit s'appuyer sur des personnages forts, qui existent, qui nous donnent envie de les suivre jusqu'au bout du monde, à tout le moins du tunnel sous la manche... Mais les personnages sont précisément complètement bâclés, vides automates mal embouchés qui nous font décrocher dès les premières minutes... Total ratage ou presque. On peut toujours sauver l'ambiance, la musique mais c'est vraiment par empathie pour le Moll qui jadis nous fit rêver ...

mardi 19 novembre 2013

Viva Riva


Vous me direz enfin du film noir au coeur de l'Afrique ! Bon d'accord mais suffit-il pour ce faire de quelques stéréoptypes campés dans un Kinshasa pourtant bien photographié ? Le film invoque un certain Riva, mais il manque à ce Riva beaucoup de choses, une personnalité, une volonté, une trajectoire qui nous le rendent attachant, autrement que par son envie de faire de l'argent et de se taper une jolie métisse... Ses adversaires, les angolais, frisent le ridicule en permanence. Restent des moments sympathiques et une sacrée maîtrise formelle si l'on se réfère à ce que le cinéma africain (d'une insigne faiblesse) produit depuis trop longtemps déjà... Hitchcock expliquait avec raison qu'il vaut mieux partir d'un cliché pour mieux le détourner que de partir de quelque chose d'original pour revenir au cliché  .... Ici, c'est exactement ce qui se produit : on commence dépaysé à Kinshasa pour finir dans des lieux communs et balisés du film noir. Petit gâchis.

lundi 18 novembre 2013

Taxi Driver. Martin Scorsese


De très loin le plus grand film de Martin Scorsese, un film à voir et revoir pour apprendre le cinéma, apprendre à l'aimer surtout, pour l'atmosphère, les peintures nocturnes des bas fonds de New York, l'interprétation extraordinaire de Robert De Niro, pour la façon dont le scénario (une perfection de scénario par Paul Shrader) s'épanouit à l'écran... Bref, je comprends mieux pourquoi Scorsese n'a jamais retrouvé ce niveau depuis... On sent bien qu'il a tout mis dans celui-là.

God bless America



Sur le même point de départ, Chute Libre est autrement plus malaisant, Le Grand soir tellement plus déjanté, revigorant, Breaking Bad plus optimiste et malin... Ici, on ne se contente guère d'invraisemblance en invraisemblance (rencontre improbable entre 2 personnages à laquelle on ne croit pas une seconde) que de faire réciter au héros le message le plus convenu du moment : la télé rend con, les gens qui passent à la télé sont cons, la vulgarité est partout, faisons le ménage... Bref un bon vieux message rétrograde et réactionnaire plus inquiétant qu'autre chose. Quant à l'argument défouloir, laissez moi rire... C'est mou du genou, et il n'y'a pas une idée de mise en scène. L'aurait fallu à tout ça un peu plus d'intelligence et un vrai réalisateur aux manettes. En matière de défouloir jouissif, préférez voir ou revoir Starship Troopers pour ne prendre qu'un exemple.

dimanche 17 novembre 2013

La Pirogue. Moussa Touré


Tout ça part d'un très bon sentiment, l'envie de rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui régulièrement jouent à la "roulette sénégalaise", tentent leur chance sur ces frêles embarcations de malheur pour rallier la vieille Europe. Mais la bonne volonté suffit-elle ? Pas vraiment... Côté spectaculaire forcément attendu dans ce genre d'exercice (l'espace de 5 minutes dans la tempête bien restituée) on a quand même fait mieux ailleurs. Pour le reste, tout est beaucoup trop linéaire, attendu et donc pas assez trépidant. Dommage car il y avait forcément matière à faire quelque chose de plus épique et grandiose sur un sujet aussi fort. Au final un hommage timide, en demi-teinte. Le service minimum.

samedi 16 novembre 2013

Mais qui a re-tué Pamela Rose ?


Le film alterne le vraiment drôle (parfois) et le " tombe très à plat" (souvent)... A son meilleur (je pense à la séquence Truman Show du début, à la séquence vol plané pendant le match de catch, à celle de l'avion vraiment réussie ou celle de 24 chrono et des moyens limités de la production), Kad et Olivier sont dans le sillage des films qui nous ont fait hurler de rire dans les années 80 (Top Secret, Y a-t-il un pilote...), de la Cité de la peur aussi... Malheureusement, tout autour, c'est morne plaine... Il aurait donc simplement fallu à tout cela plus de constance ou de consistance ou des deux...

vendredi 15 novembre 2013

The Imposter


Une claque énorme ! A l'image de son personnage principal aussi fascinant qu'insaisissable, The Imposter est une créature hybride entre documentaire et fiction qui vous scotche et vous tient en haleine jusqu'au bout grâce à un art subtil de la construction et du rythme, le tout sur une musique fonctionnelle mais fort inspirée... Exercice de très haute volée. A voir absolument !

jeudi 14 novembre 2013

Amour. Mikael Haneke


Il y a bien sûr dans Amour de très beaux moments, une sobriété de la mise en scène appréciable, comme l'économie voulue en matière d'utilisation de la musique. Il y a également un Jean-Louis Trintignant positivement impressionnant. Je suis en revanche bien moins convaincu par la prestration d'Emmanuelle Riva surtout lorsque son personnage est encore valide. Pour le reste, que de longueurs (quand il écrit, quand il attrape le mystérieux pigeon et j'en passe...), que de théâtralité souvent malvenue parce qu'elle se heurte à la crudité de la douleur, aux affres des chairs à vif. Et puis les défauts d'Haneke n'affleurent jamais autant que lorsqu'il impose un point de vue sans équivoque ; c'est ici le cas sur la fin de vie et le droit de chacun d'en disposer à sa guise lorsque l'existence devient trop pénible (les gémissements de la fin pour bien le souligner). Les très très grands se contenteraient de l'universalité de la situation, de l'intensité du face-à-face, de l'allégorie philosophique du huis-clos, de la relation simple et sublimée par les fins dernières à l'approche, sans juger ni porter un regard partisan, mais Haneke lui ne peut s'en empêcher... C'est plus fort que lui, et ça m'a plutôt gâché la fête.

The Secret. Pascal Laugier


Une catastrophe, une de plus dans la besace de Pascal Laugier. Où sont les enfants ? Euh.... Adoptés comme tant de ces petits du sud par ces riches familles du nord... L'éternelle loi du plus fort appliquée aux rapports entre nantis et désoeuvrés. Sauf qu'ici, le film s'entête à se complaire dans une posture très morale néo-libérale à base de "faisons la justice nous-mêmes pour écarter de jolies têtes blondes de leurs gros méchants de parents"... C'est ainsi que The Secret produit du néant avec du néant. Et quel scénario inepte : dès l'enlèvement (avant le premier twist d'un longue lignée de twists plus idiots les uns que les autres), les invraisemblances et la surenchère vaine annoncent déjà la couleur : Attention navet !

mercredi 13 novembre 2013

Quatre étoiles. Christian Vincent


Ca les vaut presque les 4 étoiles. C'est franchement le haut du pavé de la comédie romantique à la française. On peut y aller les yeux fermés. Isabelle Carré a rarement été aussi craquante à l'écran. Les Working Title ont enfin trouvé à qui parler...

lundi 11 novembre 2013

Hold up


Affaibli par des problèmes de lisibilité de l'intrigue et de certains personnages ainsi qu'un épilogue volontairement abrupt qui laisse un goût d'inachevé, Holp Up n'en reste pas moins une incroyable leçon de réalisme (illustrée par cette interminable et drolatique tentative pour défoncer une vitre blindée) débarrassée de tout pathos, renouvelant par la même occasion un genre où tout semblait avoir été fait.. Dans ce contexte (objet singulier, en apparence froid) le supplément d'âme provient justement de la virtuosité de la mise en scène et des comédiens épatants de naturel.