jeudi 14 novembre 2013

Amour. Mikael Haneke


Il y a bien sûr dans Amour de très beaux moments, une sobriété de la mise en scène appréciable, comme l'économie voulue en matière d'utilisation de la musique. Il y a également un Jean-Louis Trintignant positivement impressionnant. Je suis en revanche bien moins convaincu par la prestration d'Emmanuelle Riva surtout lorsque son personnage est encore valide. Pour le reste, que de longueurs (quand il écrit, quand il attrape le mystérieux pigeon et j'en passe...), que de théâtralité souvent malvenue parce qu'elle se heurte à la crudité de la douleur, aux affres des chairs à vif. Et puis les défauts d'Haneke n'affleurent jamais autant que lorsqu'il impose un point de vue sans équivoque ; c'est ici le cas sur la fin de vie et le droit de chacun d'en disposer à sa guise lorsque l'existence devient trop pénible (les gémissements de la fin pour bien le souligner). Les très très grands se contenteraient de l'universalité de la situation, de l'intensité du face-à-face, de l'allégorie philosophique du huis-clos, de la relation simple et sublimée par les fins dernières à l'approche, sans juger ni porter un regard partisan, mais Haneke lui ne peut s'en empêcher... C'est plus fort que lui, et ça m'a plutôt gâché la fête.

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