vendredi 27 décembre 2013

Thérèse Desqueyroux. Claude Miller


J'adore Claude Miller depuis Garde à vue, La Classe de neige ou Betty Fisher et autres histoires pour n'en citer que trois... Je suis allé voir son dernier film avec un rien d'appréhension (ces dernières années avaient été plus décevantes) et bien voilà un sacré dernier film pour tout dire. Les défauts souvent avancés (de facture trop classique peut-être, l'ensemble ronronnerait un peu trop ?) ne tiennent pas vraiment puisque tout l'intérêt pour Claude Miller est de montrer combien les convenances d'une époque redoublent d'effort et d'imagination pour étouffer le feu sacré sous la glace. C'est pourquoi je veux parler des vraies réussites : pour commencer, on plonge littéralement dans la grande bourgeoisie landaise du début du vingtième siècle (années 20 plus précisément). L'immersion est saisissante. Notamment grâce aux acteurs vraiment impeccables (Audrey Tautou sachant divinement contenir avec fragilité son mal-être face à un Gilles Lellouche dans son meilleur rôle), à la musique idéalement choisie comme toujours chez Miller. Puis cette douce et cruelle mélancolie du roman de Mauriac nous est finement restituée à l'écran (superbe travail sur l'image en passant, d'une sobriété et d'une justesse magistrales), et plus précisément cette condition féminine sous les trait d'une Thérèse bafouée, foulée aux pieds dès l'adolescence, dès les premiers émois, dès les envies d'ailleurs au gré de promenades en barque aux côtés sa petite amie d'enfance sous le beau soleil du Sud-Ouest... Ainsi allait la vie d'alors Claude. Encore merci pour tout et bon vent !

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