lundi 16 septembre 2013

Drive. Nicolas Winding Refn


"De belles idées de plans et un sens incontestable de l'épate mais aucune idée de fond, un sens de la surface et du design mais aucune densité". Charlie Hebdo a vraiment chargé la mule au moment de la sortie salles mais je partage avec eux une déception, toutefois plus relative.

Pour moi, ça reste un bon petit film noir, j'ose même dire le haut du pavé, mais je ne peux m'empêcher de le trouver un chouia trop superficiel, s'appuyant sur une intrigue attendue dans un genre que d'autres ont exploré avec plus de réussite. Je pense notamment à Taxi Driver (Martin Scorsese) pour le coeur de l'histoire (le taximan timbré volant au secours de sa petite princesse menacée dans une histoire d'amour impossible) et Point Blank (John Boorman) pour sa stylisation très audacieuse à l'époque. 

Je trouve par ailleurs Drive un ton en dessous des films précédents de Nicolas Winding RefnEvidemment le talent brut est là, mais il n'est que saupoudré. Probablement la faute à un film de commande et son cortège d'homo-stereotypus et de passages obligés. Disons qu'on le sent à l'étroit pour exploiter un matériau objectivement maigrichon et qu'il y manque ses obsessions créatrices qui font de la trilogie Pusher ou de Vallalha Rising des oeuvres infiniment plus profondes et puissantes.

Je crois qu'après tout, on se rappellera que c'est le film qui lui aura définitivement ouvert les portes des grands studios US, lui permettant de concilier pour la première fois succès critique et public. Pour le dire plus simplement, c'est de l'aspartame de Winding Refn qui aura silencieusement conduit son cheval de Troyes en terre hollywoodienne.... Mais chuuuuuut, ça doit rester un secret.

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