lundi 4 août 2014

American Nightmare



Pendant une nuit on est de retour au Far West, dans cette violence légale qui a fondé en partie les valeurs Américaines. Légitime défense, accès enfantin aux armes les plus létales. Excellentissime début ! Dans un contexte de futur proche fantasmé, le film se raccroche donc intelligemment aux codes du western : le fugitif noir se réfugie chez un notable du comté qui se refuse à livrer ce dernier aux chasseurs de prime... Sauf qui'il n'est plus ici question de prime mais de défoulement décomplexé. L'on comprend très vite que si un tel chaos était amené à s'installer dans ces chères villes nord américaines, on aurait vite fait de voir de petites têtes blondes à claques et surtout bien nées se défouler sur des laissés pour compte, ces populations sans le sou ni toit ni moyen de se défendre. La loi du plus fort dans son plus simple appareil. D'où l'heureuse idée de se focaliser sur un lieu clos et théoriquement à l'abri du danger qui sévit dehors et qu'on ne peut alors qu'imaginer... Le huis-clos autour d'une famille de "nantis", de WASPS a priori protégés des excès de cette nuit sans retour est donc le meilleur choix possible car il renforce la dimension politique du propos comme l'absurdité et le caractère injuste de ces purges à sens unique... Le film s'auto-sabote malheureusement à partir de l'intervention des voisins. On est alors dans du scénario pur, décharné, dans le "théorique" le plus complet, et ça ne s'arrange pas jusqu'au final énervant de morale à 2 balles (la famille de privilégiés finalement sauvée pour ses bonnes actions). Mais l'idée de départ est tellement bonne, dit tellement du fonctionnement de nos sociétés occidentales prétendument développées et portées sur un égalitarisme de façade que la première heure vaut le détour avec ce je ne sais quoi de rafraîchissant et quelques notes d'humour noir savamment distillées... Tant de cynisme ne laisse pas indifférent malgré les quelques très gros défauts du film.

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