lundi 15 juillet 2013

The deep blue sea. Melo flamboyant même si...


Spontanément, je retiens ce duo d'acteurs d'une justesse folle dans une histoire d'amour aux accents raciniens à la fois datée (les années 50) et superbement intemporelle cependant. Me reviennent aussi en mémoire ces 2 derniers plans : le premier dans l'intimité de cette chambre, elle est assise et frotte, le bruit du chiffon sur les chaussures de son ex-amant emplit le vide de la pièce, sublime. Le plan suivant, extérieur jour sur la ruelle en contrebas, prise d'air et retour à la réalité de ces années 50 pour bien nous faire comprendre que tout ce temps, nous étions les spectateurs confinés d'une histoire d'aujourd'hui, de toute éternité.

Le petit hic avec le recul viendrait plutôt de la désarmante simplicité de l'ensemble, de son déroulement trop sage, d'un dénouement attendu plus qu'espéré. Alors à qui la faute ? Au regard distancié du réalisateur, à cette tonalité feutrée, tout en retenue "so british" où chaque silence semble calculé ? A tel point que le choix d'une narration moderne, complexe, éclatée (procédant par ruptures, allers retours) paraît avoir été un recours, sorte de contrepoint, intentionnel pour casser le ronronnement de cette "chronique d'une séparation annoncée".

Mais ne boudons pas notre plaisir, reste dans l'ensemble un bien beau mélo comme il ne nous en arrive que trop rarement.

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