dimanche 30 juin 2013

The Dark Knight rises. Simples mortels, triste fin


Batman Begins annonçait la couleur, pas mal mais rien d'extraordinaire, en tout cas rien qui fasse oublier le Batman de Burton. Fable politique d'une rare noirceur, The Dark Knight était plus ambitieux, contenait quelques beaux moments mais n'en restait pas moins bancal et trop long. Ce troisième volet est de loin le plus mauvais. Je ne reviens pas sur les longueurs, les étranges ellipses, les invraisemblances du scénario, les rebondissements improbables (surtout vers la fin) car le vrai problème est ailleurs.

Il vient de l'obsession de Nolan à vouloir à tout prix ancrer son histoire dans un réel post traumatisme 11 septembre, il procède de cette fausse bonne idée d'un Gotham City transformé en hologramme de notre monde actuel... Car à trop vouloir nous rendre familier cet univers, Nolan évacue la magie noire de Batman pour n'accoucher que de trivialités comme nous en servent les chaines d'info à longueur de journée. Exemple le plus frappant : les fameux 2 affrontements Batman/Bane qui pris au pied de la lettre deviennent deux ridicules combats à mains nues entre deux simples mortels... Si l'on prend en compte les entraînements de forçat de Christian Bale suant au fonds d'une cellule pour revenir au top, on est alors en plein dans l'imagerie et les ressorts dramatiques d'un Rocky 3 L'oeil du tigre... C'est dire comme est alors loin de l'univers morbide et fantasmagorique du super-héros.

Parce qu'enfin, il ne faut pas oublier ce que raconte vraiment Batman et d'où provient cette fascination morbide qu'il exerce. Batman incarne la tentative désespérée de l'Homme conquérant, revenu victorieusement de tous ses combats, ayant vaincu par son ingéniosité tous ses adversaires, tous sauf un, littéralement surhumain, le fléau le plus destructeur qui soit : je veux bien sûr parler de la grande faucheuse. Sous les traits de Jack Nicholson, le Joker ricanant en fut sa plus belle personnification à l'écran. Et ce n'est évidemment pas un hasard si Tim Burton est le seul à avoir su restituer cette atmosphère cauchemardesque unique, le parfum si vénéneux de la mort au travail au-dessus de nos têtes. Nolan s'est une fois de plus trompé de combat. Ca commence à faire beaucoup... 

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