samedi 1 juin 2013

Evil Dead 2. Dead by dawn. Best by far



Les gens finissent par oublier qu'Evil Dead finissait terriblement mal, aucun survivant mes amis, un héros pulvérisé au petit jour par une force obscure et incontrôlable. C'est pour cela que malgré des clins d'oeil et des touches d'humour bienvenues ici et là, Evil Dead impressionnait surtout par ce côté radical, tranchant, suicidaire et désespéré. Le dernier plan au petit matin renvoyait d'ailleurs au final tout aussi mélancolique et sombre de la Nuit des morts-vivants et le meurtre atroce du héros qu'on a tant supporté une heure et demi durant et qui finit désossé par des bouchers armés de gants et de crochets de circonstances... Et oui, les gens ont oublié : à la fin d'Evil Dead, Ash s'éteignait pour de bon et sans le moindre humour. C'était déjà puissant. Une légende était née. Mais c'était avant que ne germe l'idée géniale d'une suite d'un tout autre calibre.




Evil Dead 2 est le meilleur de la saga pas simplement parce qu'il ressuscite Ash et l'érige en figure mythologique de nos cinémas intérieurs. Mais surtout parce qu'il repart de l'instant précis où se terminait le premier (Littéralement. Le trait d'union le plus parfait qui soit entre deux films) tout en s'en détachant progressivement. C'est qu'il gagnait en générosité, en second degré, en citations, en capacité de partage avec son spectateur ce qu'il perdait en singularité, caractère anxiogène d'un premier opus recroquevillé sur lui-même et ses névroses adolescentes. Le face à face entre Ash et sa main dans le deuxième opus en est une belle illustration : en apparence voilà une mécanique minimaliste, outrancière, gore d'une séquence d'auto-mutilation dont le premier volet regorgeai. C'est en réalité pour moi l'un des plus beaux hommages rendu par le cinéma moderne à celui du muet ou à la grande époque du cartoon US... Voire au mime Marceau !

Evil Dead 2 est en cela le remède à son prédécesseur, une thérapie de choc pour son réalisateur. Et le dernier plan peut en témoigner. Précurseur, il laisse finement entrevoir les intentions d'un Sam Raimi rasséréné, assumant ses goûts éclectiques et qui bientôt se penchera avec bonheur (le sien et le nôtre) sur les destinées d'un autre super-héros...

2 commentaires:

  1. Tu as vraiment vu les films?

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  2. Et comment ! Faut aussi revoir Crimewave pour bien comprendre la maturation qui s'opère entre ED1 et ED2 à travers ce dernier.

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