vendredi 7 juin 2013

Fat City. Life is what happens in between rounds. John Huston. Stacy Keach. Jeff Bridges


John Huston, décidément, ton humanité nous prend de vitesse, nous déborde pour nous laisser sur le cul. Merci pour ce mémorable uppercut !

Fat City est l'un des quelques très grands films "sur la boxe", même si cette dernière occupe véritablement la fonction de décor, de toile de fonds sur laquelle se détache les silhouettes bien vivantes des grands oubliés du rêve américain. Car les vrais héros sont les personnages. Très, très hauts en couleur. Une galerie de gueules cabossées, avinées, qui dialoguent dans l'émotion de leurs voix éraillées (Stacy Keach objectivement phénoménal, Rien que pour lui, Fat City doit vous passer sous les yeux), dans leurs manques palpables et leurs espoirs envolés. On se croirait souvent dans un savoureux roman de James Crumley. Combattants à la dérive, perdants magnifiques, en amour comme en boxe. Au final, on a envie de tous les connaître, c'est dire combien tous ces personnages un peu dingos existent à l'écran. Truffé d'humour, étonnement charnel, Fat City n'en reste pas moins un portrait au vitriol d'une Amérique des illusions perdues.

"Life is what happens  in between rounds" dit d'ailleurs mieux que personne ce que raconte le film. La Boxe y est la métaphore la plus limpide de ce que sont nos vies. Après chaque nouveau combat, moment d'action intense où se décide  notre funeste sort, il faut retourner dans son coin, panser les plaies, se remobiliser, rassembler ses forces, et repartir au combat; encore et encore.

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