jeudi 20 juin 2013

Passion. Intacte. Brian De Palma.


On pourrait revenir sur l'épilogue que j'ai trouvé un peu facile... Mais l'essentiel est ailleurs pour moi. Il y a dans ce film une perfection de la forme qui épouse idéalement une trame à la fois cruelle et ludique où les apparences comme les femmes sont reines. Quand Martin Scorsese ou Ridley Scott se momifient à vue d'oeil, happés par un académisme de plus en plus corseté, voilà que les Coppola, Herzog, Friedkin et maintenant De Palma ont trouvé la clé des champs. Une revigorante école buissonnière dont ils sont désormais les plus beaux représentants en leurs qualités d'ex enfants prodigues du 7ème art. 

Débarrassé de la pression des grands studios, du résultat à tout prix, De Palma réaffirme ici une passion et une liberté de ton intactes. Et cette flamme pour un certain cinéma nous éclaire, mais mieux encore, elle nous réchauffe. Car De Palma ne fait pas que rendre hommage, il est redevenu lui-même. Son style inimitable est retrouvé, un langage cinématographique qui prend racine en toute modestie dans un cinéma qui fut trop longtemps rejeté, celui d'Alfred Hitchcock, celui de Dario Argento. Mais il a grandi avec son temps, et on sait maintenant qu'il continue de s'enrichir au contact des Almodovar (le travail sur l'image et le choix de Noomi Rapace, visage terriblement "novida" en attestent), Lynch ou Verhoeven. Oui, le grand Brian est toujours dans la place. Il est même plus que jamais lui-même. Pas besoin de lifting, ce film est sa cure de jouvence. Mais c'est aussi la nôtre.

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