dimanche 23 janvier 2022

Enragé

La dernière image ? Le générique d'intro qui en reprenant intelligemment l'esprit et la forme de celui de L'armée des morts (Zack Snyder) vous murmure que les Zombies sont déjà parmi nous.... Pas besoin d'effets spéciaux ni de fiction, l'incivilité, la folle agressivité du genre humain déclassé, ralenti dans les embouteillages, humilié au travail, exploité par les avocats, vautours affamés aux premières lueurs du divorce est déjà explosive. Et puis, et puis le scandale des Subprimes est l'étincelle (du début) qui est venue embraser le tout, qui vous a vu acheter à crédit des maisons en carton mais elles ne valent plus un kopeck e vous vivez désormais dans votre carrosse, bientôt réduite en citrouille. Rien que cette entrée en matière est sacrément efficace !

Pour le reste, pas grand chose à sauver. A la croisée de Duel et de Chute Libre. Mais dans le premier, c'est la personnification du camion qui crée le génie et l'universel dans cette fable moderne autour du chêne et du roseau, de David et Goliath... Un conte horrifique dans lequel on peut projeter toutes les morales du monde. Dans Chute Libre, le personnage par son humanité même défaillante permet une identification salutaire.

Ici malheureusement, l'on amorce des pistes vite abandonnées. Chaque fois par exemple que le dialogue semble pouvoir s'installer entre lui et elle (d'abord au téléphone), une multitude de possibles se présente alors au film mais le réalisateur n'en fait jamais rien. Le personnage redevient chaque fois monolithique et sans espoir de rémission ou de retour à la "vie", l'empathie, par un dialogue, une écoute... Ce qui fait qu'on peut conclure à la fin : méfiez-vous des gras du bide qui transpirent abondamment au volant de leur break surtout lorsqu'ils viennent de divorcer ou de perdre leur emploi... Appelez-les flics, on gagnera du temps. Flippante la conclusion.

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