lundi 17 janvier 2022

Army of the dead. Jeu de pistes pour cinéphage

La dernière image ? C'est dans cette brillante séquence d'intro le moment précis où une voix tremblante dit à la radio aux soldats réunis autour du "sarcophage" de béton qui vient de s'ouvrir :

"... Partez d'ici, fuyez, maintenant !"   

J'ai lu plein de choses à son sujert.. Que voilà une série Z... Un fourre-tout sans queue ni tête...

D'abord, pour qui le démarre, il en restera toujours quelque chose. Cette intro par exemple. Appréciez toute la séquence d'intro jusqu'au générique inclus. C'est très fort. Il y a beaucoup de cinéma par ici. On parvient à nous raconter une histoire en quelques minutes "clipées" pour le générique, quasiment sans paroles, après une séquence d'ouverture flippante à souhait qui met direct dans l'ambiance. Même le choix de toutes les musiques fait mouche et donne un je ne sais quoi de mélancolie à cette entrée en matière savoureuse.

Je suis ensuite d'accord pour reconnaître que plus tard les dialogues ou les intentions pour faire naître du sentiment sont faiblards et n'apportent absolument rien de décisif ni de profondeur au film. Ca sent le bâclage. Comme ces réactions pas crédibles de la fille du héros bien décidée à aller sauver toute seule une mère partie chercher fortune à Las Vegas (sic). Ou l'accès "ridiculement" simplet pour pénétrer dans ce coin infesté de zombies. Bref toutes les tentatives pour créer du fond, pour faire exister les personnages, tombent à plat. 2 possibilités : soit ça intéressait trop peu le scénariste et Zack Snyder, soit l'idée est de nous présenter tous ces personnages beaucoup plus en détail ailleurs, plus tard (Army of Thieves ?). Possible aussi, c'est d'ailleurs ce que j'espère. Mais quoi qu'il en soit, le résultat se tient quand même côté spectacle. Il est dynamique, sans temps morts et surtout nourri de vraie cinéphilie.  

J'adore "chiner" un film et ce qui me plaît le plus c'est de déceler toutes les influences, les clins d'oeil  de Zack Snyder aux films qui l'ont marqué. Ici tout commence avec cette "bête" (davantage qu'un zombie) échappée d'un "coffre" (comme on en verra d'autres) et sa dextérité, sa silhouette me rappelle étrangement la bête longtemps invisible, souvent évoquée, de Split.

Les deux soldats perdus "traqués" par cette Bête m'ont rappelé le Loup Garou de Londres (les 2 copains traversant la lande dans la scène du début).

Evidemment les zombies "Alpha" font écho aux Vampires de Carpenter tant dans le look (très darkly hard-Rock). Mais plus encore à La Planète des singes (la statue de la liberté, l'idée d'une nouvelle espèce organisée et visant à remplacer l'ancienne, le cheval, la cape...). D'ailleurs cette idée d'un "patient zéro", qui serait le nouvel Adam, une nouvelle race de Dieux (ç'en est un de fait pour ces nouveaux vivants) est vraiment intéressante. 

C'est le début d'un jeu de pistes passionnant. Naturellement Escape from New-York est très présent à travers cette mission suicide dans une ville-prison d'où personne ne sortirait vivant ?

Les films d'action ne sont pas en reste. Toute la constitution de l'équipe au départ peut convoquer les bons souvenirs de La Horde Sauvage, Les 7 Mercenaires ou les 12 Salopards. Mais le physique imposant du "patron" de l'escouade rappelle surtout le Schwharzy de Predator

Côté action, l'exploitation du toit et des ascenseurs rappellent évidemment le Zombie original mais j'ai aussi pensé à Die Hard. je ne sais pas si je suis le seul. Notamment avec cette histoire de pseudo "Nakatomi Plazza" et de coffre à ouvrir, coffre qui appartiendrait à un certain Takagi (dans Army of The Dead c'est un certain Tanaka qui est aux manettes). Le méchant y est un personnage qui s'appelait "Hans" (comme ici le fabricant de coffres cité aussi dans Army of Thieves). L'ouvreur de coffres est en outre allemand.  

Idem, la séquence de lance qui cloue la française au mur sur le toit m'évoque immédiatement la séquence finale de The Omega Man (Charton Heston finit comme ça mais dans une fontaine). Comme ces yeux "blancs", révulsés, chez tous les zombies qui peuvent évoquer ce dernier.

Toute la thématique du "méchant" (Martin, bras droit de Tanaka) infiltré pour récupérer une tête peut rappeler la saga Alien et le fameux robot infiltré pour venir récupérer le "monstre" afin d'effectuer des expériences par la suite...

L'aventure n'est jamais loin non plus puisque le couloir piégé pour arriver au coffre nous replonge avec délice dans les dangers que brave Indiana Jones pour dénicher ses trésors.

On y verra peut-être aussi des clins d'oeil à Excalibur (le coffre comme l'épée... Qui sera l'élu pour l'ouvrir / la retirer de la roche) à travers les morceaux de Wagner ou le casque du héros Zombie (peut rappeler le casque (et l'armure) du fils de Mordred qui le rendent invincible dans le film de Boorman) ?

Les os qui surgissent d'un bras (La Mouche de Cronenberg et le fameux bras de fer) ou d'une nuque (la tête tourne à 360 degrés, L'exorciste) sont l'écume de films qui nous ont marqué.

Tous les passages avec la tête coupée convoque la mythologie grecque (comme une statue entraperçue dans Las vegas) et Medusa dans Le Choc des Titans.

Le personnage du noir qui s'en sort à la fin... c'est La nuit des morts vivants mais version happy end. Et sa dernière phrase (Fuck) dans un dernier plan furtif, c'est possiblement Twin Peaks (même fin de la saison 2  face à une glace dans un rire glacial cette fois-ci).

Bref, des défauts c'est certain, un manque de tenue sur les moments censés apporter de la profondeur aux personnages, à leurs sentiments, mais jouissif jeu de pistes à la recherche des influences de Zack Snyder et un vrai grand divertissement pour finir. J'attends la suite...

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