mercredi 19 janvier 2022

Annihilation.

La dernière image ? Cette créature moitié ours moitié autre chose, qui fraye un chemin tranquille mais flippant au milieu de jeunes femmes  prisonnières de leurs chaises. Ce qui renforce l'idée que voilà un clin d'oeil à la séquence mythique du test sanguin dans The Thing du grand Carpenter.  

Je l'ai vu apparaître dans les films à voir sur Netflix mais franchement... C'est prétentieux, mou, faussement introspectif, ça se veut même intello. C'est absolument dans la veine de ces films d'horreur qui lorgnent du côté du film d'auteur pour y chercher une caution, un supplément d'âme qui sait ?

Or on ne fait ici finalement que revisiter comme l'entité extraterrestre du film des concepts et des idées absolument génialement traitées ailleurs (The ThingL'invasion des profanateurs de sépulture, Le village des damnés quelque part aussi, avec ce phénomène paranormal prenant racine dans l'enceinte d'un village... ) et restituées ou revisitées pauvrement. Car il est ici beaucoup d'amorces d'idées jamais développées, sans âme, sabordées, traitées par une forme de mépris peut-être : dans le désordre on trouvera l'atmosphère poisseuse des films où un groupe d'aventuriers s'enfonce à ses dépends dans un jungle hostile où le temps ne s'écoule plus de la même façon, où la nature recèle bien des dangers, de la baie empoisonnée aux bêtes féroces qui rôdent alentour. Se méfier alors de la folie qui s'empare des derniers arrivants comme la peste d'un équipage. Mais on retrouve aussi  l'atmosphère de films comme Alien où le péril vient de l'intérieur, des boyaux prennent visiblement vie dans les tréfonds de quelques survivants. Hallucination collective ? Les videos semblent prouver le contraire. Si l'on ajoute à ces références multiples et sans véritable cohérence entre elles les incessants allers et retours depuis et vers le passé qui jalonnent le film, on obtient un gâteau indigeste, une construction lourde autour d'une thématique et d'un univers auxquels on finit par ne pas croire un instant. Tout est surfait, réchauffé, sans spontanéité ni fraîcheur. Vous pouvez tranquillement passer votre chemin. Pastiche sans saveur. Autant replonger dans les 3 ou 4 grands films cités plus haut.

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