mardi 24 mars 2015

Le Dahlia Noir. Brian De Palma


Il est important de rappeler pour commencer que Le Dahlia Noir avait probablement moins vocation à se montrer fidèle au roman de James Ellroy que d'être le jouissif prétexte à re-créer le cinéma qui fit de De Palma un cinéphile amoureux puis un immense réalisateur. Cela évitera les déceptions légitimes qu'on pourra exprimer en le découvrant. Pour Ellroy il y a le livre. Pour De Palma voyez le film. Parce qu'on replonge avec bonheur dans de grands films noirs comme Le Grand Sommeil (la complexité de l'intrigue à tiroirs), Assurance sur la mort (le triangle amoureux, la maison de Lee et Kay), Nous avons gagné ce soir (la rencontre des 2 héros lors d'un combat de boxe truqué), Sunset Boulevard (le personnage de la mère cintrée du personnage divinement campé par Hilary Swank), Le facteur sonne toujours deux fois (l'adultère et la trahison omniprésents), Double énigme (la ressemblance troublante entre 2 femmes), et toute la veine htchcokienne avec ce segment central autour d'un escalier massif. Je ne comprends pas non plus les critiques à l'égard des 2 acteurs principaux parce qu'on y trouvera là encore la recherche ludique et mélancolique de la silhouette de Kirk Douglas (la carrure, la blondeur, la rage, la fossette) d'un coté, de Brando ou du Richard Gere de Cotton Club de l'autre. Alors oui les obsessions de De Palma amènent le film au bord de l'auto-parodie à certains moments, mais ce qui l'emporte après tout c'est son amour communicatif pour ce cinéma des années 40 / 50, c'est cette mélancolie sourde qui émane de l'ensemble et rien que pour cela, je souscris malgré des défauts assez criants faut bien reconnaître.

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