dimanche 20 avril 2025

La Forteresse noire (The Keep). Michael Mann


La dernière image ? Peut-être ces plans en contre-plongée sur trois maisons dans la montagne de Transylvanie au coeur de la tempête... J'aime beaucoup également les plans de fin dans ce qui ressemble à une grotte immense, une cavité rocheuse d'envergure... Atmosphère tout à fait troglodyte.

L'ambiance du film est à cet égard celle d'un Aguirre (la musique de Tangerine Dream y fait beaucoup) qu'on aurait reprisé avec une narration proche de celle d'un Highlander (les 2 immortels qui s'affrontent d'abord à distance puis face à face) ou d'un Indiana Jones (le côté patchwork historico-fictionnel avec les nazis faisant face à une puissance maléfique qu'ils convoitent mais qui les dépassent pour finir.

J'ai vu le film lors de sa sortie en VHS à l'époque (1983 je dirais) et déjà le sentiment qu'il m'avait laissé était quelconque. Je me rappelle avoir somnolé le plus souvent. C'est que le montage final probablement est contraire aux volontés de Michael Mann. Mais n'empêche ! Le film est évidemment louable dans son intention de contourner la mythologie et les standards narratifs d'un Dracula (puisqu'on navigue en terrain connu avec le château, le vampire, les victimes, le chasseur de vampires venu de loin) en empruntant au film d'aventures (Sorcerer, Aguirre), au film de SF (la créature ressemble davatage à un extraterrestre qu'au comte Dracula) avec cette agglutination de personnages enlisés sur les flancs d'une montagne hallucinée. Il n'en reste pas moins que l'ensemble est bancal, des pistes vite expédiées, des bavardages interminables, des moments inutiles (l'étreinte du couple), des effets spéciaux datés et une musique qui cherche à tort l'atmosphère d'un film d'errance.. Quand il fallait chercher l'atmosphère étouffante d'un surplace, d'un enlisement.

Bref, l'éditeur Carlotta agite la pancarte "film maudit". Je n'y vois qu'un truc assez mal écrit, mal joué (Glenn Scott frise le ridicule comme l'acteur sur sa chaise roulante à de multiples reprises) et faisant ressortir tous les tics malheureux de Michael Mann (notamment l'utilisation mal à propos de la musique).

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