jeudi 24 avril 2014

Mud. Sur les rives du Mississipi. Jeff Nichols


Jeff Nichols est sûrement pétri de bonnes intentions, en tout cas imprégné de jolies influences et références (William Faulkner, Tenessee Williams, Le Stand by me de Rob Reiner,...). Son film manque pourtant de quelque chose d'essentiel, l'inextricable complexité de l'être humain, la cruauté propre à l'âge des 2 jeunes héros. Toutes ces aspérités salutaires sont gommées pour laisser place à une dramaturgie lisse qu'on voit venir de très très loin, avec toutes les coutures visibles d'une écriture paresseuse (la chemise blanche, le serpent, l'ex tueur à gages et père de substitution, le parallèle Ellie/Mud, le flingue, le bateau qui prendra l'eau on en est sûr...). Le personnage de Mud a quelque chose de gentillet, de presque naïf (on lit en lui comme dans un livre ouvert pas la moindre ambiguité). Et lorsqu'il devient soudainement cette insaisissable ombre à l'heure de lla déflagration finale (qui déboule sans la moindre surprise ou pire... crédibilité), on se dit que Mud n'était que frivolité réchauffée et qu'il manque à tout cela une belle incertitude, le grand mystère qui baigne les histoires immortelles. On en est loin !

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