lundi 2 novembre 2015

Une nouvelle amie. François Ozon


Décidément rien ne change jamais vraiment entre le spectateur que je suis et les films de François Ozon. Sorte de désamour qui se répète.... Une nouvelle amie ne déroge pas à la règle. Ca commence pourtant fichtrement bien avec une atmosphère léchée, cinéphile même, lorgnant du côté de l'obsession hitchcokienne, ça termine plutôt à la façon d'un Parle à elle qu'on aurait mixé avec Tout sur ma mère d'Almodovar. Et c'est bien là le problème. Entre les deux, Ozon ne trouve jamais sa propre voix. Et son film n'a au final ni l'étrangeté fétichiste du grand Alfred ni la sève follement charnelle du grand Pedro. On se retrouve avec un gloubiboulga de phrases creuses et d''intrigues emberlificotées tournant autour d'éternels effet de miroir "je t'aime en fait mais toi tu aimes la femme en moi et finalement on aimait tous les 2 feu ma femme et peut-être même que toi tu l'aimais au-delà de ce que Platon préconise parce qu'à travers moi c'est elle que tu continues d'aimer"... Burp, c'est l'indigestion de postures un peu vaines. Le film peine donc à convaincre surtout lorsque démarrent les séquences de shopping frôlant le ridicule (voix fluette de Duris dans un ascenseur puis ricanements complices puis enchaînement de moments fleurant bon le Pretty Woman du film d'auteur). Et puis franchement, par les temps qui courent, quelle idée de nous pondre un film où de jeunes gens vivent dans des maisons de 400 mètres carrés, peuvent s'arrêter de bosser comme ça du jour au lendemain en claquant des doigts et dont les obsessions se limitent à aller se faire épiler le bas du dos et s'acheter des fringues après une partie de tennis ???? Etre à ce point coupé du vrai monde, ç'en est presque indécent... Enfin ça n'est que mon avis. A noter tout de même une jolie prestation d'Anaïs Demoutier, très très convaincante, le petit rayon de soleil du film.

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