mercredi 11 novembre 2015

La prochaine fois je viserai le coeur. Cédric Anger


Le cinéma français a toujours vingt wagons de retard... C'est désespérant... Surtout quand on pense à des films comme Zodiac ou Gone Girl qui ont en la matière tellement innové sur le fonds comme sur la forme.

Sur le sujet il vaut mieux revoir l'abyssal et vertigineux Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon d'Elio Petri. Film d'autant plus génial qu'il explore les méandres d'un crime passionnel sur lequel enquête son auteur, un homme de pouvoir et d'appareil... C'est quand même autre chose. Côté serial killer vu de l'intérieur, vaut mieux relire Un tueur sur la route de James Ellroy. Et je n'évoque même pas la délicieuse deuxième saison de Dexter qui installait cette atmosphère schizophrénique tout en donnant à comprendre (une série permet ce genre de développements) un peu des motifs et vieux démons du personnage principal.

Ici on est constamment à hauteur du vue de ce gendarme sans relief, lisse, exprimant si peu et dont on ne saura jamais rien si ce n'est une attirance pour les asticots, les fouets, les armes à feu, le barbelé et les bains d'eau glacée (tiens donc) ainsi qu'un dégoût probable pour les animaux domestiques... De caricature en caricature (dont le costume, dont les intonations vides) toute complexité s'évapore et l'on reste avec un truc faible, binaire (à l'image du jeu de Canet) et noyé de musiques lourdes. Voilà donc un film sans grand intérêt.

Ah si ! Un seule scène vaut le détour : cet arrêt en pleine forêt pour observer un cortège de biches, faons, chevreuils, cerfs allant s'abreuver quelque part au coeur de la nuit sous les yeux ronds de quatre gendarmes ahuris... 

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