mardi 16 janvier 2024

Obsession. Brian De Palma

La dernière image ? Ce long couloir d'aéroport et ces vraies retrouvailles entre un père et la fille qu'il pensait envolée à tout jamais... Emouvant et synthèse déjà des ambitions formelles, du travail sur l'image et le son de De Palma.

Le film est touchant en ce qu'il contient déjà son esprit et ses tics géniaux, lui qui sait comme personne exploiter des lieux, leur donner une coloration particulière, une identité, une épaisseur, tout ce qui contribue à les étirer en les faisant échapper à la morsure du temps.

Malheureusement, dès qu'on est sorti du mystère de cette rencontre, que la magie de dissipe, le film devient assez quelconque. Car ce qui emporte le spectateur ici c'est toute la veine Hitchcokienne de Vertigo à Rebecca (puisque les 2 films sont équitablement cités mais des clins d'oeil au Crime etait presque parfait sont également présents) en gros jusqu'au twist qui en d'autres circonstances aurait été puissant et efficace. Ici, le château de cartes s'effondre. Parce qu'on ne croit guère à cette fille assez remontée contre le père pour désirer sa perte au point de pousser le bouchon jusqu'à le séduire... Pas plus que le destin qui se répète (nouveau chantage dans les mêmes condtions et au même endroit) ne convainc vraiment. Enfin tout le flash back destiné à démontrer que la fille à l'époque fut épargnée est tout aussi lourdingue.

On ne m'enlèvera donc pas que De Palma excelle particulièrement dans Phantom of the paradise, Blow Out, Pulsions, Carrie ou même L'ImpasseObsession met en branle les obsessions de De Palma pour Hitchcock mais il le fait maladroitement (sorte de film brouillon des grands films à venir) et ne fait que rendre hommage, que se courber respectueusement devant l'idole, allant jusquà confier la création du score à Herrmann. On sent encore trop la soumission au Maître. Mais l'émancipation est proche...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire