vendredi 3 février 2023

The Batman. Du Seven réchauffé !


La dernière image ? Probalement l'entrée en matière plutôt réussie, réaliste, avec cet étrange relent du  Death Wish de Michael Winner avec Bronson... Un justicier dans la ville... Batman ne prétend d'ailleurs pas être autre chose... Et cette scène inaugurale sur un quai de métro désert le soir convoque immédiatement le film de Winner et le péril omniprésent d'une délinquance qui explose dans les grandes métropoles...  

je ne dis pas que The Batman est sans intérêt mais il est pour le moins sans grande personnalité. Et surtout terriblement daté dans tout ce qu'il propose. Je m'explique.

L'entrée en matière est sympathique, je le disais à l'instant. Gotham est poisseuse à souhait, ses hideuses effluves, son teint urbain décati, mousseux, la viscosité de sa pluie épaisse qui tombe en rideau... Tout ce qui la définit comme ville corrompue, bouffée de l'intérieur, s'élève comme une brume invasive de chaque plan.

La première heure n'est d'ailleurs pas si mal... Sorte de casse-tête dans lequel un mystérieux tueur lance un défi à l'intelligence de Batman. Ou mais on sent déjà beaucoup trop la parenté avec le Seven  de Fincher tourné près de 30 ans plus tôt !!! C'est dire le côté daté de ce Batman...

Ensuite, côté casting, je garde sincèrement une préférence pour Bale et surtout Keaton dans le rôle-titre. Le bas du visage de Keaton est ce qu'on fera de mieux dans l'histoire des Batman. Il est pour moi ce que Sean Connery est à James Bond. Quoi qu'on en dise... Je trouve par ailleurs que Turturro est un bien mauvais choix dans le rôle du "parrain"...  Trop sympathique, tellement associé aux frères Coen, à Spike Lee à l'univers de la comédie.   

Si on se penche un peu côté chorégraphie, la première baston et toutes les autres qui suivront (notamment la scène finale, suspendue) sont vraiment poussives, ratées, pas visuelles... je retrouve la lourdeur des chorés de combat chez Nolan par exemple, très bof. Je crois que ça vient de cette volonté de ré-ancrer encore et encore le personnage de Batman dans le quotidien, la vie monotone de tous les jours, avec ce côté fébrile, gauche, tristement humain... C'est affaire de dosage je crois et ici ça ne le fait pas. A mon goût.      

Mais ce qui achève de rendre le film indigeste (bien trop long quoi qu'il en soit) et surtout ridicule c'est ce retournement de l'intrigue après l'assassinat de Sieur Turturro. Dès lors, on est dans le pastiche intégral de Seven (on retrouve dans le méchant toute la fausse décontraction de Spacey dans le film de Fincher). De maladresse en maladresse, de recopiage en scènes téléphonées, le film s'achève dans une déception totale pour moi. Ca fait vraiment cinéma des années 90 réchauffé.



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