jeudi 23 avril 2015

Porco Rosso. Hayao Miyazaki



J'avais oublié à quel point Porco Rosso était un grand film émouvant, dépressif... et pour cause : parce qu'il nous parle de la nostalgie d'un temps qui ne reviendra plus : le temps des cerises. Le choix du thème musical n'est évidemment pas un hasard. Mélancolie lorsque Porco Rosso se remémore sa jeunesse (le beau visage qui était le sien) avant de se voir haché menu par la guerre et son cortège de funestes nouvelles (son nouveau visage peu amène est là pour en témoigner, comme imprimant les cicatrices du passé comme indiquant le peu d'estime et d'amour propre qu'il s'accorde). Souvenir et sentiment qui l'amènent à ne plus vouloir souffrir, et plus encore à vouloir ne plus faire souffrir… Mélancolie toujours dans ce jardin où Gina avoue l'attendre depuis toujours. Un lieu rêvé, hors du temps, où ils se croisèrent peut-être un jour, où ils laissèrent hélas passer la chance de vivre une aventure qui ne cessera dès lors de les fuir. Mélancolie encore dans ces îlots déserts de l'Adriatique constituant le décor propice à célébrer ces amours mortes. Autour, des pirates rigolards et facétieux, un aviateur américain rêvant de grands rôles à Hollywood, et surtout une jeune narratrice (on le comprend à la fin) qui par son rôle de témoin discret et par sa voix off renforce dans les derniers instants du film son caractère étrangement bouleversant. Celui d'un témoignage du passé.  Retenons enfin cette grande dernière idée que celle du visage retrouvé de Porco Rosso mais qu'on ne pourra faire qu'imaginer, pour notre plus grand bonheur et celui de notre imagination...

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